Si les étoiles pouvaient me répondre…

Si les étoiles pouvaient me répondre…

Je ne crois pas. Non, je ne crois pas que je suis mort…

Mais je suis seul. C’est pareil.

Si elles pouvaient me répondre, elles me le diraient. Elles me chuchoteraient à l’oreille. Oui, je sais que c’est vrai. Les étoiles ne mentent pas.

Je suis si seul, pourtant… Si loin…

Oh, non, je ne veux pas y penser !

Mais… que faire d’autre ? Oh, je suis si seul…

Parfois, je crois entendre les étoiles. Elles sont si loin, elles aussi. Pourtant, elles je les vois. Je les vois. Je les vois… Mais alors, pourquoi ne te vois-je pas, toi ? Pourquoi restes-tu invisible ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?

Je suis si loin de toi… Si loin, mais… toujours trop près.

Je ne pourrai jamais revenir sur mes pas, et c’est de ma faute.

Je veux revenir, mais je ne veux pas. Je ne peux pas. Je suis… je suis dangereux.

Ce mot m’arrache le cœur. Il m’arrache toutes les larmes de mon corps, et toutes les autres aussi. Il m’arrache la vie.

Mais c’est ma vie contre la tienne.

Je serai toujours loin de toi. Toujours. Toujours… Oh, non. Non, non, non. Non ! Je ne supporte pas ton image. Je ne supporte pas de la voir dériver dans mon esprit. Qu’elle fasse partie du flot de mes souvenirs douloureux. J’aimerais tant ouvrir les yeux. Les ouvrir sur toi. Te voir, enfin.

Mais non. Mes yeux sont déjà ouverts, et tout ce que je vois n’est rien. Les montagnes n’ont pas ton visage, les fleurs ne diffusent pas ton parfum, l’herbe n’est pas douce comme ta peau savait l’être. La rivière n’égalera jamais les yeux au fond desquels j’aimais tant me noyer.

Et ta silhouette s’en va. Elle s’en va, et j’ai beau la retenir, je n’arrive pas à la sauver.

Je t’oublie. Malgré moi, j’oublie tes formes, j’oublie les boucles de tes cheveux, la couleur de ta peau, la beauté de ton esprit clair.

Plus je m’éloigne, plus tu me quittes. Mais si je revenais, tu disparaitrais complètement. Et ce serait de ma faute.

Alors c’est moi. C’est moi qui disparaitrai. Je veux disparaître avec encore en ma mémoire la température de ton corps, le goût de tes lèvres, la hauteur de ton rire.

Laisse-moi partir. Je ne suis plus rien. Je serais rongé par le mal si je restais plus longtemps.

Je ne veux pas que tu pleures. Ne pleure pas, c’est tout ce que je te demande

Je suis un monstre. Ne me cherche plus.