Snakeheart

Par Bruns

Snakeheart, Las-Vegas 

2023 

Juste après que Joe et Betty s’enfuient du Honky Tonk Bar 

* * *      27      * * * 

Brian s’isola dans son monde imaginaire. Seul, s’envolant sur les volutes colorées, fuyant la vie terrestre. Il ressentit une force qui le ramena vers le canapé sur lequel il s’était endormi, près de sa piscine. Sur un fauteuil face à lui, se trouvait un vieil homme. Brian, émergeant à peine du brouillard artificiel s’amusa de la cravate étoilée de son visiteur. « Il faut que tu viennes avec moi Brian. Ton œuvre ici est terminée. Viens avec moi et ton nom restera à la postérité ». Le vieil homme lui tendit la main. Brian fit un effort pour la saisir, finit par l’attraper et disparut dans son éternité. 

Les pérégrinations du Dieu Serpent 
3 juillet 1969, Hartfield, Royaume-Uni 

* * * 

 

Lewis et Charlie Lee arrivèrent sur scène. Lewis était étincelant dans son costume blanc à paillettes et ses imposantes lunettes noires. Du fond de la salle on pouvait croire à une apparition des années soixante-dix. Charlie, plus décontracté, s’installa au piano avec un regard mi fou mi fier qu’il jeta au public et à la salle qui ne leur prêtaient que peu d’attention.  

 

Un homme les observait attentivement. Du fond de la salle, accoudé sur une table haute à côté d’une rangée de cabines de téléphones old school, Snakeheart observait le duo commencer leur show. Il connaissait bien ces deux-là. Il les admirait depuis qu’il était gamin et venait souvent les écouter dans cette petite salle de machine à sous. Snakeheart aimait cette musique tintée de blues, de gospel et de rock’n’roll. Cette musique était une des rares choses qui le faisait vibrer, avec le whisky, dont un verre l’accompagnait en ce moment même. Même la chasse et le sang ne l’intéressaient plus vraiment. Mais il était doué pour ça et ce métier présentait quelques avantages ; la liberté et l’argent ! Quand le troisième téléphone de la rangée de cabines sonna, Snakeheart, habillé lui aussi d’un costume blanc cassé, d’une chemise brune et d’un chapeau de ranger blanc, posa son verre sur la table haute. Il se dirigea vers la cabine. Il ouvrit la porte grinçante et décrocha le téléphone.   

Le Français était au bout du fil. 

Snakeheart ne dit pas un mot. Il écoutait. 

Quand le Français eu finit de parler, Snakeheart dit simplement : 

– Cent mille. Pour chacun. 

Et il raccrocha. 

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