Soirée en terrasse (10) - Tous les mêmes

Par Pouiny

Les jours de jeu se finirent en un éclat somptueux, après plusieurs retournements de situation qui firent d’Eochna une sorcière traître à son peuple, et Beornfred son chevalier servant, levant son épée contre gaéliques et saxon, quiconque se plaçant en travers de leur chemin. Suite à ce soulèvement, le seigneur Ailin connu une mort des plus tragiques après un coup d’État dont Séamus se sorti de justesse, promettant vengeance aux traîtres. Quand les maîtres du jeux sonnèrent la fin de l’évènement, Alexandre rejoignit tous le monde dans les cris et les applaudissement. Marie avait raison : il n’avait qu’une seule envie, recommencer le plus vite possible.

 

Alors que le monde rentrait chacun de son côté, petit à petit, William offrit à son fils un petit cours d’escrime sous le regard de Jimmy et Harry faisant les arbitres. Le jeune homme manqua de gagner de peu, avant de rendre son épée à son véritable propriétaire avec un peu de regret au cœur. Ils rentrèrent tous au petit matin vers la maison au cœur de Dublin, profiter du jour levant pour dormir jusqu’au soir. Car pour la nuit tombée était prévu un tour des bars près de chez Harry, avec tous les amis de William de nouveau réuni comme au premier jour. Alexandre découvrit d’autres terrasses, ou les consommateurs dansaient et chantaient avec plus d’entrain, et où chacun avaient une petite flûte ou une grosse voix à montrer. Il n’avait pas le droit de boire de la bière, mais ses talents en danse et musique impressionnèrent même les plus grands inconnus, ce qui l’emplit de fierté.

 

Les trois jours restant de leurs vacances passèrent comme un éclair. Visite de Dublin et des paysages aux alentours, Alexandre n’eut même pas le temps d’avoir mal aux jambes malgré le nombre de chemins pris à pied. Souvent accompagné par au moins un des amis de William, il n’y eut qu’au final qu’assez peu de moment où la famille était seule, ce que le jeune homme pouvait comprendre sans peine. Son père avait besoin d’être entouré. Alexandre s’habitua avec grand plaisir à ce grand lit qu’il regrettait à l’avance. Les décors de la grande ville continuèrent de l’émerveiller, au point de les voir encore dans le fond de ses yeux quand l’avion décolla à nouveau. Ils rentrèrent en silence, Charlie fermant les yeux pour mieux se rappeler de tout ce qu’ils avaient vécu.

 

Elle avait promis à son fils qu’elle lui raconterait leur deux journées de jeux en montagne comme si tout ceci avait été une véritable histoire. Dans sa tête alors s’écrivait les phrases, cherchant les bons mots et se les répétait en boucle quand elle ne voulait pas oublier les plus important. Mais alors que les deux profitaient avec satisfaction de leurs derniers moments au-dessus des terres d’Irlande, alors que l’avion était désormais bien au-dessus des nuages et que le sol ne s’apercevait plus, William se redressa brusquement et s’éloigna d’un pas lourd. Charlie et Alexandre s’échangèrent un regard inquiet. Ne trouvant rien à dire à son fils, Charlie se leva à son tour et s’éloigna retrouver son mari.

 

Jusqu’à la fin du vol, Alexandre resta seul, aux côtés de deux sièges vides. Il se décala vers la fenêtre pour profiter d’être seul pour pouvoir admirer le ciel comme il ne l’avait jamais eu. Il essaya d’oublier avec la musique du pays qu’il venait de quitter la solitude qui le prenait, jusqu’à l’atterrissage où enfin ses parents le rejoignirent. William s’assit à coté de lui. Il reniflait légèrement, s’essuyant les yeux comme si tout ceci n’était rien. Alexandre baissa les yeux. Voyant que Charlie lui prenait la main, aucune question ni aucune parole de réconfort ne put sortir de sa tête. Ils traversèrent l’aéroport dans un silence pesant, renforcé par le brouhaha des annonces et des paroles des autres. Ce ne fut qu’en apercevant Bastien et Aïden qu’Alexandre oublia sa morosité pour courir vers eux.

« Oulah, Alex, fais attention, tu vas me briser le dos ! S’écria Bastien. »

Le jeune homme s’était jeté dans ses bras avec un grand sourire. Et malgré ses protestations, Bastien était heureux de revoir le garçon avec un tel enthousiasme. Aïden, quant à lui, salua Charlie et William et comprit en un regard que quelque chose n’allait pas. Mais, discret, il ne prit pas la parole.

 

Alexandre raconta tout au couple d’homme durant toute l’heure de trajet. Penché en avant entre les deux sièges, il ne prêtait plus aucune attention à ses parents qui se tenaient la main derrière lui. William regardait le paysage défiler devant ses yeux vides. Tout semblait aussi irréel qu’habituel.

 

Quand ils rentrèrent chez eux, dans leur maison perdue en montagne, Célia les rejoignirent pour fêter leur retour. Personne ne s’offusqua du manque de loquacité de William, qui semblait encore ailleurs, assez loin. Il prenait de la bière de temps en temps, écoutant Charlie et Alexandre parler pour deux. La langue était différente, l’ambiance dans cette grande maison en pierre l’était aussi, et il savait pourtant l’apprécier. Le retour à une langue qui n’était pas la sienne, malgré tout, le chamboulait si bien qu’il lui semblait parfois ne pas comprendre les paroles que les autres pouvaient s’échanger. Et bien que la fête continua jusqu’à la nuit tombée, mêlant musique et histoires, il parti se coucher tôt, sans un mot. Il lui fallait une nuit de sommeil pour oublier ses émotions.

 

Très vite, Alexandre retrouva le père qu’il avait toujours connu. Ils passèrent un été tranquille, pour le reste des vacances scolaire, retournant au bar, sur la terrasse peut-être pas aussi animée que l’était les bars de Dublin, mais dont l’ambiance intimiste plaisait au jeune homme. La présence de Béatrice la plupart des soirs où ils dansaient y était pour beaucoup. Et malgré son assurance en Irlande et son envie de tout lui déclarer, quand il la revit, il ne put que se taire. Ayant peur de la perdre en parlant trop tôt, désormais plus sûr de rien, ils continuèrent tout deux de faire comme si, dansant en se rapprochant et s’éloignant, dans un mouvement de va et vient épuisant.

 

La rentrée en première ne fut un stress pour Alexandre que pour espérer être à nouveau dans la même classe que son amie. Les dizaines de dieux qu’il pria durent l’entendre, car ils se retrouvèrent de nouveau côte à côte pour une année supplémentaire, qui ne leur faisait désormais plus peur. Ainsi, l’été se fana alors que leurs habitudes de travail, inspirées de l’année précédentes, revenaient. Les devoirs n’étaient pas plus durs ni plus prenant pour Alexandre : tout ce qui l’intéressait était la pratique et la théorie de la danse, s’inscrivant dans la poursuite de l’excellence. Désormais, le bon mouvement ne l’intéressait plus. Il lui fallait le mouvement qui ait le plus de sens, qui soit le plus parfait, autant logique que beau, créant une harmonie pouvant toucher même ceux ne pouvant le voir. William ne le dit pas, pas plus que tout ceux qui l’entouraient, mais tous à part lui savaient désormais qu’il était d’un niveau largement au-dessus de celui de son père.

 

Aucune danse ne lui faisait peur, désormais. Le ballet classique comme les danses les plus modernes, ressemblant parfois même aux arts du cirque, tout en amenant toujours à sa classe un bout de ce tout ce qu’il connaissait du traditionnel irlandais… Il était devenu un modèle, au même titre que celle qui le suivait.

« ça t’a fait du bien, l’Irlande, lui commenta un jour Béatrice. »

Ils travaillaient toujours sur leur table, le soir après le lycée, alors que la nuit tombait avec l’hiver approchant. Elle savait que sans elle, il n’aurait jamais le courage de travailler les devoirs qui n’étaient pas pratiques.

« Comment ça ? Lui demanda Alexandre.

– Ça t’a fait grandir, je trouve.

– Vraiment ?

– Je trouve, oui. Tu n’aurais jamais eu autant d’assurance en classe, l’année dernière.

– C’est aussi parce que je commence à connaître tout ceux qui m’entourent. Et que tu es là, aussi !

– Quel est le rapport avec moi ? S’étonna Béatrice.

– Et bien… Quand tu es là, j’ai envie que tu vois le meilleur de moi ! »

Touchée, elle ne répondit rien, faisant semblant de lire une de ses feuilles de cours. Ils se quittèrent en s’étreignant légèrement quand la voiture de William arriva près du lycée. Et toujours, Béatrice partait seule, faisant en sorte de cacher tout lien suspect entre elle et ce garçon en même temps sombre et brillant.

 

Et quand arriva la deuxième moitié de l’année, la promesse qu’avait fait Alexandre à son amie commença à refaire surface quand celle-ci le tira dans une salle de danse immense et vide durant la pause de midi.

« Qu’est-ce qu’on fait là ? Demanda Alexandre, qui se doutait déjà un peu de la réponse.

– J’ai quelques propositions à te faire pour le bal de la fin d’année, il faut qu’on choisisse ensemble, c’est ce qu’ont dit les profs. »

Alexandre soupira. S’il aimait la danse sur les terrasses, entre deux tables et dix bières, c’était précisément parce qu’il n’appréciait pas plus que ça les spectacles sur scène ouverte, où tout le public bruyant et amassé en une foule compacte était visible. Mais au regard noir de Béatrice, il comprit qu’il n’avait pas le choix.

« Bon. C’est quoi, tes idées ? »

Elle sorti son ordinateur portable blanc, ouvrant une vidéo fixée sur une statue de cire. Avant de lancer le clip, la jeune fille jeta un regard à son compagnon, espérant avoir une réaction qui ne vint pas.

« Tu ne connais vraiment pas ?

– Déjà, je comprends pas le titre. C’est ’’Papaoutai’’ ou ‘‘Stromae’’ le nom de l’artiste ?

– Comment tu peux ne pas connaître Stromae ? Ça passe tout le temps, à la radio !

– J’ai un casque, j’écoute pas la radio, répliqua Alexandre. Lance le clip au lieu de me juger. »

Dès les premiers vers de la chanson, il comprit pourquoi Béatrice y tenait. Elle affectionnait les musiques modernes et populaires autant qu’il affectionnait le traditionnel et le classique. Et alors qu’il voyait dans les danses présentées sur l’écran un véritable défi qui l’intéressait, il ressentait dans les paroles et le sens exprimé un véritable malaise si bien que dès la fin de la dernière note, il déclara :

« Non. »

Surprise, Béatrice ne répondit pas. C’était la première fois qu’il lui refusait quelque chose. Même la lecture de ses premières tentatives de texte sur son héroïne Béryl ne l’avait pas tant dérangé.

« Mais pourquoi ?

– Parce que c’est non, fin.

– Ça ne t’a pas plus ? Insista la jeune fille.

– Les danses sont bien, mais je refuse, affirma le garçon, boudeur. »

Un silence lourd se fit entre les deux adolescent. Béatrice ferma son ordinateur pour regarder Alexandre dans les yeux.

« Et moi, je ne peux pas accepter ce refus tant que tu ne me l’a pas expliqué clairement.

– Pourquoi tu ne peux pas juste accepter le fait que ça ne me plaise pas ?

– Parce que moi ça me plaît, et que j’ai envie de le faire ! »

Béatrice, irritée, s’était relevée pour dominer Alexandre toujours assis devant l’ordinateur fermé. Mais énervé lui aussi, il ne se laissa pas démonter en fixant ses yeux noisettes jetant des éclairs de feu. Après un nouveau silence, il fini par déclarer d’une voix plus basse.

« Je n’ai pas envie que mes parents me voient danser sur une musique comme ça.

– Hein ? Mais pourquoi ?

– Parce que non, c’est tout ! S’écria Alexandre qui ne trouvait déjà plus ses mots. On peut prendre le même artiste, si tu veux, mais sur une autre chanson. Je ne veux pas faire celle-là.

– Mais pourquoi cette chanson dérangerait tes parents, ça n’a aucun sens ! »

Le jeune homme poussa un long soupir. Les phrases et leur sens se bousculaient dans sa tête.

« Parce qu’ils pourraient y voir un message personnel, et j’en ai pas envie.

– Mais quel message personnel ? Insista encore Béatrice.

– Qu’est-ce que tu es têtue, à la fin ! Je ne veux pas faire cette chanson, on peut vraiment pas en faire une autre ?!

– Non, pas tant que ton refus soit clair. Et là, pour moi, c’est juste une excuse. »

Béatrice se rassit à nouveau, plus loin de lui. Elle ne le regardait plus. Sa colère se transformait en tristesse, et Alexandre avait du mal à le supporter. Après de longues minutes de réflexion, où aucun des deux n’avaient bougé, il déclara plus posément :

« Ma famille est déjà bien assez compliqué, et mes parents ont déjà bien assez de complexes sur leur genre et leur rôle pour que je vienne en rajouter une couche. La première fois où ils vont me voir danser sur une grande scène, ça ne sera pas pour littéralement critiquer un papa. J’en ai pas envie.

– Mais tes parents sont bien assez intelligent pour comprendre que ce n’est pas d’eux dont il s’agit, non ?

– Tu as bien passé un an et demi à me cacher à tes parents, répliqua Alexandre, excédé, tu peux bien comprendre qu’il y a des sujets que je n’ai pas envie d’aborder avec eux, non ?

– Je vais bien danser avec toi devant eux, ce jour-là, moi. »

En voyant cette phrase sortie comme une pique, sous-entendant qu’il ne faisait pas d’effort, Alexandre qui s’était tant maîtrisé pour se calmer manqua de sortir de ses gonds. Béatrice boudait comme une enfant qui ne pouvait pas accepter l’avis des autres. Même si la remarque était juste, et que le réaliser aurait du lui faire plaisir, lui qui ne voulait plus être une ombre, il lui fallu avaler nombre de remarque pour répondre d’une voix toujours calme :

« Si tu tiens absolument à faire cette chanson, trouve-toi quelqu’un d’autre. Moi, je ne le ferai pas. Point final. »

Il espérait que Béatrice change enfin d’idée, mais silencieuse, lui tournant presque le dos, elle ne répondit pas. Il se leva et allait se diriger vers la sortie, quand la jeune fille lui retint le bras. Avec un grommellement maussade, elle laissa entendre :

« C’est bon, je te montre autre chose, regarde. »

 

En voyant le titre et le sujet, ’’Tous les mêmes’’, Alexandre failli partir pour de bon. Il était clair pour lui qu’elle avait mis cette chanson simplement pour se venger et l’inciter à revenir sur le premier choix. Mais en voyant la danse en duo de la fin du clip, le jeune homme arbora un sourire.

« Celle-là, elle me plaît. Il y a de quoi faire en danse, là-dessus.

– Tu parles sérieusement ? Répondit Béatrice, consternée.

– Bien sûr. Regarde, il y a côté assez flamenco, aussi bien dans leur danse de fin que dans le thème musical. Ça serait très intéressant de partir de là pour créer une chorégraphie modernisant un flamenco, s’alternant entre couple et confrontation… Tu ne penses pas ? »

Béatrice resta silencieuse, regardant le couple boucler à nouveau. Elle comprenait qu’elle était piégée. Pour insister, Alexandre ajouta :

« Si tu ne l’aimais pas, il ne fallait pas me la proposer. Mais celle-là, elle me plaît en plus d’être intéressante. Ça plaira aux professeurs qu’on s’inspire du flamenco pour reprendre une musique moderne. En plus, c’est un parfait mélange entre nos deux univers, traditionnel et pop. Elle est parfaite, non ?

– D’accord, d’accord, j’ai compris, soupira Béatrice. Qu’est-ce qu’on fait ?

– Déjà, déclara Alexandre, soulagé d’avoir gagné, commencer à étudier sérieusement la danse de manière théorique. Là, comme ça, j’ai dit flamenco, mais ça me fait aussi penser à du tango, et même si ce sont des danses d’improvisation en couple, je ne m’y connais pas assez pour ne pas faire des contre-sens ou du hors-sujet par rapport à l’idée de base. Je veux en apprendre le plus possible avant de faire n’importe quoi. Une fois qu’on assez bien renseigné, il faut voir si on garde la musique telle qu’elle est ou si on fait un petit montage pour la rallonger ou la raccourcir en fonction de ce dont on a besoin. Elle dure… moins de quatre minutes, c’est assez peu si on se lance dans une musique d’improvisation… En tout cas, on peut commencer par ça ?

– Très bien. Tu prends le flamenco, je prends le tango. Ça te va ?

– C’est parfait. Merci, Béatrice. »

Sans un mot de plus, elle rangea son ordinateur avant de quitter la pièce d’un pas vif. Alexandre eut pour lui-même un sourire désolé. Il savait que d’ici la fin de la récréation, elle se serait calmée et s’excuserait de son comportement. D’ici là, il n’avait qu’à se sentir coupable et ressentir des regrets seul et en silence. C’était la première fois qu’il lui tenait tête à ce point. Il était déjà ravi qu’elle ne s’était pas mise à pleurer : si ç’avait été le cas, il aurait pu céder à nouveau sur un projet qui ne lui disait rien et l’aurait angoissé plus que nécessaire. En négociant avec lui-même, cherchant à savoir s’il aurait du faire un effort ou non, il se dirigea vers la bibliothèque, se dirigeant vers les nombreux livres de danse, pour en apprendre plus sur celle qui l’intéressait pour l’heure.

 

Même si ça n’avait pas été son idée de base, Béatrice s’impliqua dans le projet avec autant de sérieux que tout le reste. En apprendre le plus possible sur des danses aussi complexe que celles sur lesquelles ils avaient jeté leur dévolu leur prit un bon mois avant de pouvoir s’intéresser à la structure que prendrait leur représentation. Comme Alexandre avait prévu, la chanson en l’état était légèrement trop courte pour ce qu’ils prévoyaient d’en faire : il prit sur lui de s’intéresser au montage audio afin d’en rajouter quelques dizaines de secondes. Fier de son travail, il servi de professeur pour son père intéressé mais ignorant tout des danses aussi spécifiques et virtuose que le flamenco. Charlie observait de loin son fils se démener tant et tant qu’il ne faisait rien d’autre. Alors qu’il dansait avec son père, elle était parfois obligé d’arriver avec un plateau repas pour une pause à peine prise entre deux entraînement. Même si la danse lui plaisait, ce n’était pas sa passion première, ainsi le pama se tenait à l’écart.

 

Quand il dansait, Alexandre oubliait ses douleurs. Il ne pensait pas à la difficulté de porter quelqu’un et d’assumer son poids en meneur quand il était dans son rôle. Tout ceci lui revenait quand il s’arrêtait, seul la nuit avec ses cauchemars cachés dans le noir. La douleur devenait vite insupportable, bien que fugace. Même si cela lui prenait du temps, il parvenait toujours à s’endormir, au minimum au milieu de la nuit. Mais pour ça, il devait attendre. Tromper la douleur, oublier les sensations. Il s’attaquait donc à l’écriture et au dessin de ses fleurs et de son personnage. Et au milieu des nombreux myosotis qui noircissait ses feuilles, se cachait parfois quelque coquelicots. Car malgré son amour pour les fleurs bleues, le pavot restait sa favorite.

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