Je ne peux empêcher mes mains de trembler tandis qu’on me pousse d’un coup de canne à l’intérieur du temple. C’est sans aucun doute le plus bel édifice du village, le seul qui soit en pierre. L’odeur d’encens brûlé pique mes narines, et le sol froid à mes pieds me fait frissonner. Dépourvu de fenêtre, seule une bougie de plus d’un mètre de haut, en son centre, est allumée. A ses pieds, des colliers de fleurs, du bois tissé et de la chaire animale.
Un Prêcheur est agenouillé juste à l’entrée, la tête posée à même le sol, ses mains à l’arrière de son crâne, il prit. Le chef du village, un grand homme du nom de Hérisson, purifie l’air autour d’Aigle avec de la sauge. Ce dernier ne devra pas poser les yeux sur moi avant la nuit de noce, même avec le drap qui me recouvre. Selon la tradition, après que les vœux soient prononcés, une fête en notre honneur sera tenu, et avant que nous nous retrouvions seuls dans la cabane que mon époux doit avoir bâti de ses propres mains, je serai offerte une dernière fois aux regards des hommes du village. D’après leur lois, les mâles n’auront plus alors le droit de poser leurs yeux sur moi, à l’exception de mes mains et de mes cheveux. Les Naturiens se regardent peu droit dans les yeux à cause de cette coutume, puisqu’ils prennent l’habitude de fixer le front. Les femmes n’ont pas cette obligation, car elles sont, d’après eux, moins tentées par le pêché une fois possédées par leurs époux.
Tout cela m’a beaucoup perturbée lorsque Gardienne m’a prise sous son aile. Notre race ne connaît pas la religion. Bien sûr, elle est dévouée, et reconnaît les termes de foi, de prières et de respect, mais cela est tourné vers des lieux saints, qui ont marqué notre histoire. Nous ne pensons pas qu’un être plus puissant nous dirige et peut assouvir notre volonté, ou au contraire, nous châtier. Les Hommes vénèrent la Nature, qui les a conçus en l’image combinée de la force et de la douceur, celui qui porte celle qui portera. Dans leurs livres sacrés, dans leurs représentations, le mâle traverse des épreuves avec la femelle sur son dos dont le ventre rond promet la descendance et la lignée. Les statuts sociaux des Naturiens évoluent en fonction de leur nombre d’enfants, de leurs qualités, de leur force, et de leur genre. Les filles sont séparées de leur famille dès le plus jeune âge pour apprendre à porter la chair, et les hommes à protéger le ventre.
Aigle, mon prétendant, est le fils de la guérisseuse, et il possède douze frères et quatre sœur. Il est très haut placé au sein du village, et son père a déjà son siège au sein des sages du village. Au nombre de sept, ils sont très prisé, et il n’y a que deux manières de le perdre, mourir ou voir un ou plusieurs de ses enfants mourir. Perdre un enfant fait descendre dans la hiérarchie, et j’ai déjà assisté, le solstice passé, à la chute de l’un des sages, qui, après avoir perdu trois de ses fils à la suite de l’incendie de sa maison, s’est pendu. Personne n’a osé supposer que le feu avait été volontaire, mais cela ne m’aurait pas surprise. Sa femme étant décédée quelques années plus tôt, le vieil homme ne pouvait augmenter sa descendance et jamais il n’aurait pu retrouver une telle place.
Un froid glacial descend dans ma nuque au moment où Hérisson me fait signe d’approcher, ses doigts frôlant mon châle sombre. Ma position risque d’être délicate. Aigle va vouloir gagner sa place au sein du village et va me demander plusieurs progénitures pour cela, et Louve m’a ordonné de ne jamais mettre au monde aucune descendance. L’homme que je m’apprête à épouser ne peut même pas imaginer ce dilemme, aveuglée qu’il est par la malédiction.
Je ne peux pas mentir à celle que je suis, j’ai imaginé m’enfuir plusieurs fois depuis l’annonce de mon mariage. Mais je ne connais rien au monde extérieur, et si je retourne chez Gardienne, alors je volerai la place d’un enfant dans le besoin. Mon souffle se répercute sur le drap et la tête commence à me tourner, dû aux odeurs fortes de chair, d’encens et de sauge. Je continue de me fourvoyer. C’est le courage qui me manque pour prendre mes jambes à mon cou. La soumission, c’est tout ce que Gardienne m’a enseigné, et tout ce qu’on m’a demandé depuis que je suis arrivée au village. Les images qui animent mes nuits ne sont que des songes, bien réelles, parfois, toujours empli de sang et d’os brisé, mais ils restent des chimères.
Je reconnais le goût salé de mon sang dans ma bouche, j’ai dû me mordre l’intérieur de la joue. Aigle reste droit comme un piquet tandis que je suis assise, sur les genoux, à même le sol et que j’étends le voile autour de moi. Je peux sentir le regard insistant du chef sur ma nuque, et je décide de fermer les yeux.
La langue dans laquelle il s’exprime est trop ancienne pour que je puisse la traduire, mais je sais que les sermons prononcés réclament la bénédiction de la Nature, et que les offrandes déposées près de l’hôtel – dont je fais partie – sont un gage de bonne foi afin d’amadouer la force invisible qui règne sur le monde.
— Aigle, acceptes-tu ce ventre qui t’est offert ? demande Hérisson.
Le jeune homme imite le son de l’animal tandis que je décèle l’envie et la jalousie dans la voix du chef, et le craquement des doigts de mon futur époux, à quelques centimètres de mes oreilles me fait frémir. Gardienne m’a prévenu que les choses se passeraient ainsi, qu’un mâle souhaiterait m’épouser, mais elle ne m’a pas expliqué comment les choses se dérouleraient. Suis-je la première Lorelei dotée de la perception à se marier avec un humain ? Sauront-ils se tenir ensuite ?
— Oui, Homme sous la Nature, je l’accepte, par les éléments, je le jure.
— Bien, râle-t-il. Et toi, Vipère...
D’entre mes lèvres s’élèvent le sifflement du serpent, et avec lui, la boule dans ma gorge grandit.
— Consens-tu à faire de ton vendre l’offrande de l’homme et à procréer, telle que la Nature te l’ordonne, afin de perpétuer ton nom et ta... race ?
Si le voile avait été soulevé, il aurait vu mes yeux rouler dans leurs orbites. C’est bien la preuve que la malédiction les rend aveugles. J’entends encore les conseils de Gardienne, concernant cette habilité qui est mienne. La perception n’est qu’illusion, et le mensonge ne mène jamais à la paix. Utiliser cette fausse beauté ne ferait que créer plus de problèmes. Je sais qu’elle a raison, et je me plie à sa bienveillance, mais parfois, je dois avouer que les êtres de mon espèce me manquent, puisqu’ils sont immunisés à cette forme de perception.
Lorsque le Prêcheur en vient à se racler la gorge, je comprends que le silence n’a été pour l’instant que ma seule réponse. Les yeux auparavant fixés sur les flammes, je les tourne, sous mon voile, et les pose sur les mains énormes et charnues d’Aigle. C’est un jeune homme dans la force de l’âge, sans aucun doute le meilleur parti du village, et le plus vertueux de tous. Sa carrure en fait pâlir plus d’uns, et ses atouts à la chasse tout autant. Chaque fois qu’il posait les yeux sur moi, il ne m’inspirait que la crainte sourde qu’est celle d’une proie.
— Oui, Homme sous la Nature, je l’accepte, par les éléments, je le jure.
Je garantirai avoir entendu Hérisson et le Prêcheur murmurer leur mécontentement.
— Par la bénédiction du Cieux, je... je t’autorise, Aigle, à porter ta femme, qui, de son ventre, sera celle qui portera tes enfants.
Je sursaute au cri aigu que pousse mon époux, et mon épaule se crispe un peu plus quand l’haleine perfide du chef se fait sentir à mon oreille.
— Félicitations...
Je ne suis pas autorisée à me lever tant que celui à qui je viens d’être lié aura poser sa main sur mon ventre, et j’entends ses pas et ses hurlements de victoire tandis qu’il part fanfaronner auprès du reste de la tribu, tel un chasseur ayant capturer son butin. Les yeux clos, la mâchoire serrée, je ne respire pas tant que Hérisson ne sorte du temple. Je perçois encore la présence du Prêcheur, mais de part sa position, il n’a pas le droit de me toucher. Protégée par le voile, je me sens en sécurité, puisqu’il ne peut non plus me jauger de son regard dérangeant.
Je joins mes mains sur mes cuisses et observe leur couleur. Du vert maladif, elles sont passées à la blancheur du nacre. Alors que je me refuse à penser à eux, une image de mes parents force ma rétine. Les écailles de ma mère étaient toujours habitées par des teintes vives, qui rappellent le soleil, ou les coquillages, et elles allaient de paire avec ses sourires. Je me remémore la berceuse qu’elle me soufflait avant de m’endormir.
Vois-tu, oh vois-tu, petite nageoire, les jolies, jolies, reflets de l’eau,
lorsque le noir voile ton regard, noir reflet des abysses, vois-tu
oh vois-tu, la force de tes pères, la force de tes mères, qui, invisibles
ne cessent, ne cessent, de te guider
Je suppose que ce n’est qu’une comptine pour calmer les cauchemars, et donc, un mensonge. Tout comme leur amour, à eux qui m’ont vendue.
Une main s’abat sur mon ventre, me forçant à pousser un cri.
— Ce n’est que moi, mon amour, chantonne une voix contre ma joue.
Mon cœur bat si vite que j’ai peur de perdre connaissance. Il y a, dans ce touché, un mal être qui a traversé ma peau et qui commence à me ronger l’estomac.
— Aigle, tu ne dois pas la voir avant la nuit de noce ! grince Rossignol en entrant dans le temple.
Le cri de l’oiseau me donne envie de vomir, et je me contracte un peu plus.
— Mère, j’ai les yeux fermés, n’ayez crainte ! Bénis sois le Cieux et son sein, la Nature, prit-il.
— Bénis soit-elle, répondons-nous en cœur.
Sa paume monte un peu plus, jusqu’à trouver la base de ma poitrine, et le mal en moi la suit, laissant un sillon de ténèbres derrière lui.
— Fils, mène dont tes invités au buffet !
Il se retire et je peux enfin respirer, sauf que je n’y arrive pas. Le rituel est terminé, et notre union est actée. Cet homme ne cessera de poser ses mains sur moi. Sa mère ne se fatiguera jamais de me torturer, et sa grand-mère me forcera à tuer mes enfants. Est-ce la vie que Gardienne espérait pour moi ? Pensait-elle qu’ils seraient plus cléments ?
— Voilà, tu as donc gagné, crache Rossignol.
Comment lui faire comprendre que je ne l’ai pas voulu ? Il m’était impossible de leur tenir tête, au risque de finir sur le bûcher réservé aux Autres dans d’autres villes, ou bien de me retrouver seule et de mourir de faim dans un buisson. « Tu n’as pas le choix » disait Gardienne. Comment aurait-elle pu avoir tord ?
Mes jambes sont lourdes tandis que je peux enfin me relever. Sous mon drap, je ne vois pas grand chose, à part la silhouette en contre-jour de celle qui est maintenant ma mère par alliance, et le Prêcheur, toujours en position. Je ne pourrais pas me découvrir avant de passer sous le regard des hommes et la nuit de noce.
Je suis, docile, la femme au dehors. Dans la clairière derrière les bois dans lesquels le village a été établi a été installé un immense buffet. Des hauts placés de la Tribu Eleveusienne ont ramené avec eux bon nombre d’animaux morts, maintenant découpés et assaisonnés. Le régime alimentaire est une des différences qu’il existe entre les Humains et les Autres. Eux mangent de tout, ils peuvent se nourrir de plantes, de viande, d’œufs, ils profitent de tout ce que la Nature peut leur offrir, tandis que les Autres ont un estomac moins quémandeur. Mon clan peut se nourrir d’œufs et de plantes, d’autres uniquement de feuilles ou d’herbe, d’autres même du vent, bien que la légende raconte que ce clan a été le premier décimé et disparu. Une chose est identique pour chacune des espèces de ma race, nous sommes végétariens. Gardienne m’a fait goûter la chaire animale, et même si j’en mange depuis des années, quelque chose en moi se tord chaque fois que j’avale une bouchée.
Pourtant, à la vue de toutes ces bêtes étalées sur les tables, dont parfois les yeux sont toujours dans leurs orbites, mon estomac n’émet aucune souffrance. Il est déjà assez souffrant depuis l’union.
Les mâles, à ma vue, s’inclinent, selon la tradition, mais les regards persistent au travers de leurs cils. Je les ai observés, un à un. Jamais aucun d’entre eux n’a éveillé quoi que ce soit en moi. Je l’espérais, comme me l’avait conseillé Gardienne. Elle me répétait leur gentillesse et leur loyauté, ainsi que leurs corps, sculptés pour la reproduction et la protection du sexe inférieure. Peut-être ne puis-je tomber amoureuse que d’un être de ma race, et non pas d’un Homme. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas croisé un Autre.
Comme de tradition, je suis invitée à m’asseoir au bout de la table du banquet, à l’unique chaise installée. Je n’aurais pas le droit de me lever avant la Cérémonie de La Vue, et personne d’autre ne pourra s’asseoir. J’accepte cet isolement avec soulagement, bien que je sais que certains mâles viendront rôder, cependant, ils n’auront l’autorisation de me parler que si je la leur donne, et pour une fois, je vais écouter mon cœur.
Au bout de plusieurs heures, j’ai presque l’espoir d’être devenue invisible. Les femmes, enivrées, m’oublient, la bouche pleine de sucre ou de gras, et les hommes fanfaronnent, tentant de m’impressionner et espérant un commentaire de ma part qui leur permettrait de m’approcher et échanger quelques mots avec moi. Une coupe de vin a été déposée devant moi, ainsi qu’une assiette que j’ai grignotée, mangeant à même les doigts et passant la viande par un long processus sous mon châle. Pour une fois, la surface de la boisson est restée plate, m’offrant le reflet sombre du drap qui me recouvre le visage.
— Il paraît que le Seigneur derrière la mer aurait passé le col de Vindragen, s’inquiète un des sages du village voisin.
Mes notions de géographie sont limitées. Tout ce que je sais c’est que l’océan se trouvant à l’ouest est celui qu’ont traversé nos ennemis pour arriver sur nos terres, et que les montagnes du sud sont là qu’est abrité le château d’Ours Patte de Sang. Notre village est battit plus au nord est, et il faut presque une semaine à cheval pour rallier la capitale, Manoiris, au centre même du royaume.
Avec ses troupes de barbares, le peuple envahisseur serait en train de piller tous les tribus de la côte et les ports. Les légions Sanguines, soldats d’Ours, parviendraient à peine à les contenir. Les Revendeurs seraient même réquisitionnés pour renforcer l’armée. Bien sûr, ce ne sont que des ragots qui arrivent à nos oreilles, et personne n’a vu de ses propres yeux un Outremerrion ou même leur Seigneur lui-même.
— Et avez-vous entendu parler de leurs Animiens ? Qui sont descendus des bateaux avec eux ? ajoute une autre voix.
— Qui sont-ils donc ? demande un jeune garçon.
— Des hérétiques ! s’écrie Louve. Ils prônent et idolâtrent des usurpateurs, des mensonges !
Je me demande comment elle peut en savoir autant. Les Animiens ne sont pas encore arrivés jusqu’à nos terres, malgré la rumeur qui court que certains d’entre eux se sont infiltrés parmi-nous, se faisant passer pour des paysans. Ils n’auraient eu aucun mal à franchir les barrages des Sanguinaires et arpenteraient maintenant les villages pour prêcher les dieux Elmentaires.
— Moi, j’ai moins peur d’eux que du Grand ! s’écrie une petite fille.
Je reconnais ce visage de poupon qui m’a poursuivi pendant des heures dans mes sommeils tandis qu’elle cachait sous mon lit, chaque fois, le cadavre d’un rat. Elle serait une chausseuse redoutable si cette discipline n’était pas réservée qu’aux mâles.
— Moi, il m’fait pas peur ! renchérit Aigle qui s’approche de mon siège.
Il pose une main à l’allure nonchalante sur mon épaule, mais qui veut dire beaucoup pour le reste de la communauté.
— On dit qu’il monte un taureau géant ! raconte un marchand du village voisin. Et que son épée est si lourde qu’il est le seul à pouvoir la soulever ! D’ailleurs, elle serait possédée ! Certains pensent que des Autres vivent parmi les Outremerrions.
— Des Autres ? Derrière la mer ? Impossible.
— Ils les appellent les Sourciers, là-bas.
Le débat continue, et je ne peux m’empêcher de me questionner. Mon peuple savait-il que de l’autre côté de l’océan, d’autres, comme eux, vivaient encore ? Je n’arrive cependant pas à me poser plus de questions tandis que les doigts d’Aigle enserrent ma nuque, comme l’oiseau aurait attrapé sa proie encore les griffes de ses pattes. Je ferme les yeux devant les regards des autres mâles qui le jalousent et des femmes que je répugne. Je sais que peu importe lequel de ces hommes auraient été mon époux n’aurait pas changer grand chose au regard des femelles, mais il s’avère que celui qui réussit à avoir ma main était convoité par bons nombres d’entre elles.
— Peu importe qu’il ait léché le cul de ses dieux, ce Grand n’est rien d’autre qu’un tueur et qu’un Avide, et ces hommes là, je ne les crains en rien ! réitère Aigle. Punis soit-il, par le Cieux et en son sein, la Nature !
— Bénit soit-elle, répondons-nous tous en cœur.
Les Avides sont ceux, d’après la religion des Humains, qui ont perdu toutes raisons et qui ne sont habités que par la soif de sang. Ce sont des êtres malades, sans intelligence et pervers. Décrit comme fou, les Avides sont exécutés sous le regard de la Nature chaque pleine lune du mois, lors d’une cérémonie de sacrifice. Ce sont les sages du village qui justifient la folie d’un homme ou d’une femme et qui prononcent la sentence. Les preuves ne sont pas toujours nécessaires car il est dit que la Nature punira celui qui ment, et les Hommes ont plus peur des foudres de leur Dieu que d’un Avide. Alors, quand l’un a le courage de désigner un autre, c’est que cela est justifié. Par chance, je n’ai jamais assisté à l’une de ces cérémonies.
— Il est l’heure, Aigle, vient le chercher sa mère.
Jamais je ne m’habituerai au cri du rapace.
Les femmes l’entourent, et l’emmènent avec elle tandis que le Prêcheur le plus haut placé du village vient à ma rencontre. Tous les regards des hommes sont tournés vers moi, désireux et réchauffés par une envie malsaine. Je prends une grande inspiration tandis que je suis guidée à nouveau jusqu’au Temple.