Soraya

Notes de l’auteur : Désolée de ne pas avoir posté samedi, j'ai eu un week-end chargé. Mais pour me faire pardonner, aujourd'hui, je poste deux chapitres au lieu d'un.

SORAYA 

 

Je commence à reprendre goût à la vie depuis ces derniers jours. Le Docteur Martins m’a dit une phrase qui m’a percuté. 

— Tu as le droit de pleurer, de regretter certaines choses. Mais ne passent pas ta vie à t’en vouloir. 

A ce moment précis, je lui est souris. Puis je suis allée rejoindre Peter, où nous avons passée un agréable moment. 

— S’il te plaît, Emma, ne me force pas. 

Elle me regarde de ces yeux d’ange. Elle a visiblement racontée au garçons le moment où j’ai chantée une comptine très populaire en Russie, dans ma langue maternelle.  

— Allez, s’il-te-plaît. Une fois. Ça t’a fait du bien la dernière fois. Et je trouve que tu chantes bien. Tu sais, ta comptine a eu un drôle d’effet sur moi. Elle m’a provoquée une sorte d’apaisement. Je veux que les garçons le connaissent aussi.  

Je me tourne vers elle, puis vers les garçons. Les 3 me font des têtes de chiens battus. Je suis incapable de leur refuser. Et ça me manque de ne plus parler Russe, je dois l’avouer. Je me tourne distinctement vers eux, et commence à chanter. Je me concentre sur la chanson, ce qu’elle me procure. Je revois des moments. Je suis dans mon lit d’enfant, un petit lit à baldaquin rose. Les murs sont en papier peints rose pâle et juste une petite veilleuse éclaire la chambre. J’ai un tas de peluche mais j’en sers une très fort contre moi. Ma mère est assise sur mon lit, face à moi. Elle me murmure quelque chose à l’oreille. 

— Allonge toi, ferme les yeux et concentre toi sur ce que tu ressens. 

Je savais ce qu’elle allait faire et je l’attendais avec impatience. Je glisse mon petit corps sous la couette, qui me remonte jusque au dessus du menton. Je ferme les yeux et je souris. Elle commence à chanter. Ma mère avait une voix d’ange. Quand elle chantait, je me transportais dans un autre monde, un monde où seule elle et moi nous rendions.  

Je reviens au moment présent dès que j'entends les dernières notes. Une fois la chanson terminée, je rouvre les yeux, que j’ai probablement fermer instinctivement. Aucun n’ose bouger ou prononcer un mot. 

— Tu vois, tu es nulle. Il s’attendait à une star et il se rende juste compte que tu es toi. 

Soudain, les 3 se mettent à applaudir tellement fort qu’une infirmière s'arrête pour voir ce qu’il nous arrive.  Les 3 se lèvent et me jette des feuilles, des crayons... un petit peu tout ce qu’il ont à la main. 

— Imagine que c’est des roses, ça sera mieux, m’indique Emma, en explosant de rire. 

En un rien de temps, la pièce est sans dessus-dessous. Alors que nous sommes encore tous dans notre euphorie, un raclement de gorge nous sort de notre moment. Magalie se tient devant tous le bazar. Des feuilles de toutes les couleurs m’entourent, des crayons ont atterris dans le couloir, et Camille, Emma et Peter sont debout sur les canapés. 

— Je peux savoir ce qu’il se passe ici ? nous gronde Magalie. Vous vous êtes crus dans un zoo. Rangez moi ce bazar. Vous n’irez pas mangez tant que cette pièce ne sera pas nettoyée. Clair ? 

— Il n’y a pas de Claire ici, rétorque Emma, espérant sûrement détendre l’atmosphère.  

Mais la seule chose qu’elle réussisse à faire, c’est de transformer la peau blanche de l’infirmière en un rouge écrevisse. Elle nous lance un regard meurtrier. Nous nous mettons tous à 4 pattes et commençons à ranger l’espace détente, devenue une garderie pas rangés depuis au moins 3 mois. 

Après 20 minutes de nettoyages intensifs, nous allons au réfectoire, où il n’y a plus beaucoup de personne étant donnée que l’on mange à 11h30 et qu’il est déjà midi. Seule la psychologue, Magalie est une autre fille du centre sont présent. Magalie nous fait le signe d’aller nous asseoir. 

Honnêtement, j’ai honte. J’ai horreur de me faire remarquer, mais avec Emma dans les parages, c’est un peu compliquée. Alors que mes 3 amies discutent de leurs ateliers thérapeutiques respectifs, une silhouette apparaît en bout de table. 

— Des retardataires ? Y a t-il une raison à ça ? 

Je lève la tête vers le Docteurs Martins et regarde mes amis. Emma finit par prendre la parole, d’un ton assuré. 

— On a rangé l’espace détente. On a pas vu le temps passer. 

— Ah bah tant mieux alors. Et merci d’avoir simplifié la tâche des femmes de ménages. Emma, tu vas avec Anna cet après-midi, et ce n’est pas une option. Camille et Peter, il y a un atelier d’art thérapie. Et pour Soraya, n’oublie pas ton rendez-vous à 15h.  

Emma lève la main au niveau de son front, puis y colle le côté gauche de sa main, comme pour imiter un militaire. Elle est rapidement suivie de Camille et Peter. 

— Oui, chef ! 

La psychologue se met à rire. Elle est sûrement en train de se dire qu’on est vraiment dingue. Magalie arrive avec nos plateaux repas. A midi, purée de carotte et poisson. Nous mangeons tous ensemble, mais je ne me sens pas vraiment là. Je passe le repas muette, tandis que mes camarades sortent des blagues, pouffent et passe un bon moment.  

— Il ne remarque même pas que tu ne parles pas. Tu n’existe pas pour eux, sauf quand ils ont besoin de toi. Et tu as vraiment cru que c’était tes amis ? Tu es tellement naïve et faible. 

Je termine mon repas dans le plus grand calme, avant de m’enfermer dans ma chambre. Dès que j’ai un moment d’anxiété, comme maintenant, je regarde mes bras abimés par les traces de morsures que je me suis infligée, entre mon départ de Russie et l'arrivé au centre. Je m’assois lourdement sur mon lit, tout en continuant à fixer mes bras. J’aperçois un petit endroit sans cicatrice. 

— Tu mérites d’avoir mal. Tu t’es faites remarquée aujourd'hui. Tout le monde est en train de se dire que tu es irrécupérable. Tous le personnel se demandent même pourquoi ils essaient de t’aider.  
S’en ai trop. Je plante mes dents dans le petit espace encore indemne de ma peau blanche. Je sers, de plus en plus fort. Mon souffle s’accélère. Je sens le goût de métal dans ma bouche, mais ça ne m’arrête pas. Ma mâchoire se contracte, enfonçant mes dents encore plus profondément. Je ressens comme un poids qui s’envole et, surtout, la petite voix dans ma tête n’est plus aussi forte. Puis, commme si quelqu’un me tirait en arrière, je lâche mon bras, sentant le sang couler le long de mon menton. Je cours vers la salle de bain, pour mieux apercevoir la plaie. Elle est ensanglantée et boursoufflée. Je m’empresse d’aller chercher un jean et un pull, pour aller à la douche, et nettoyer tout ça. 

Une fois nu comme un ver dans la douche, je passe délicatement l’eau sur ma blessure. Ça ma pique dans un premier temps. Puis ça me brûle. Je retiens un petit cri au moment de passer le gant de toilette plein de mousse dessus. Je rince et sors de la douche. J’entrouvre la porte pour apercevoir l’heure sur mon réveil. 14h50. Je referme la porte, enfile mon jean gris, un vieux tee shirt et un pull noir rapidement. Je sors de la chambre puis me dirige vers le bureau du Docteur Martins. Mon bras me fait encore horriblement mal. Je m’assois sur la chaise devant son bureau et et mon enfer personnel reprend. 

— Et voilà ! Tu as cédée à ta pulsion. Cela prouve encore une fois que tu es faible. Tu essaies de le cacher mais tout le monde va finir par le savoir, et ils vont tous penser comme moi.  

Des bruits de talons me sortent de mes pensées. J’entre dans le bureau du Docteur Martins et m’assois sur ce canapé qui est si réconfortant pour moi. 

*

— Comment tu gères la situation actuelle ? Notamment le décès tragique de tes parents. 

Mon bras me lance. Je tente de ne pas grimacer mais je sers fort mes mains l’une contre l’autre. 

— C’est dure. Je fais des rêves d’eux. Et je pense tout le temps à eux.  

— De ce que j’ai pu constater, Emma, Camille et Peter t’aide plutôt bien, n’est ce pas ? 

Je fixe mon regard sur la table basse. 

— Ou peut-être que je me trompe, dit t-elle, en baissant ma tête à mon niveau, pour attirer mon regard. 

— Si, si. Ils font tous pour me divertir et me faire penser à autre chose. 

Un sourire discret s’affiche sur ces lèvres. 

— J’ai entendu parler de votre petite folie dans l’espace détente, ou d’après Magalie, tu avais l’air d’être joyeuse. Et au réfectoire, je ne t’ai pas entendue. Comme si que tu t’étais renfermée sur toi-même. Tu sais pourquoi ce changement ? 

Je la regarde droit dans les yeux. Elle remet en place son carnet et s’apprête à noter. 

— Je n’aime pas me faire remarquer. Mais en étant amie avec Camille, Peter et surtout Emma, c’est compliquée de passer inaperçue. Parfois, je me demande pourquoi je suis amie avec eux alors qu’ils sont tout le contraire de moi. J’ai eu honte de m’être fais remarquée comme ça et les pensées ont commencé à tourner en boucle dans ma tête.  

Nous continuons de discuter pendant près de 45 minutes. Elle range son carnet, le pose sur la table basse et me regarde. Je consulte alors l’horloge situé sur le mur à ma droite. Il nous reste encore 10 minutes. 

— Je sais que la situation a été très difficile en ce moment, mais tu as beaucoup progressée depuis ton arrivée. Pour te féliciter, je t’autorise à sortir avec ton frère Vladimir pendant tout un après-midi, demain. Il passera te chercher à midi, et tu devras être ici à 18h. Tu passeras juste dans le bureau des infirmiers récupérer ton téléphone et d’autre affaires si tu le veux. 

Mes yeux s’écarquillent. Un large sourire apparaît sur mon visage. Mais une pointe de culpabilité me sert le cœur. Elle pense que j’ai beaucoup progressée, mais ça, c’est car elle n’est pas au courant de ma dernière morsure. 

Je quitte son bureau contente, mais je ne souhaite pas l’exprimer sur mon visage.  

— Soraya doit être rentrée pour 18h. Si besoin, voici mon numéro. Cette sortie risque d’être forte en émotion, donc n'hésitez pas. Amusez vous bien. 

Je me dirige vers la porte du service, qui s’ouvre devant moi, telle une reine lorsqu’elle entre dans une pièce. Un doux vent me caresse le visage. Un sourire s’affiche sur mon visage. Nous nous dirigeons jusqu’au parking, ou est garé la voiture de location de Vladimir. 

— Tu veux qu’on aille où, petite sœur ? me demande t-il, avec son accent Russe plus prononcé que le mien. 

— Il y a un parc pas loin, il me semble. On pourrait aller se promener. Et puis, avec ce temps, il ne doit pas y avoir beaucoup de monde. 

Le temps est gris aujourd’hui. Quelques rayons de soleil arrivent à transpercer les nuages, mais jamais plus de quelques secondes. L’air est froid, ainsi que le vent. Dans la voiture, je sens mon anxiété monter. Voilà plus d’un mois que je n’ai pas quittée le cadre de la clinique. J’ai peur de ne plus savoir me comporter à l’extérieur. Vladimir se gare sur une place de parking devant le parc. Je sors et le vent me rattrape, encore une fois. J’avais oubliée la sensation que c’était. Un léger frisson me parcours le corps.  

Alors que nous nous apprêtons à rentrer dans le parc, j’aperçois une femme avec son chien, assis sur un banc. Mon cœur bat de plus en plus fort. J’avance doucement, en compagnie de mon frère qui ne semble pas remarquer la soudaine panique qui m’envahis. Je me concentre sur ma respiration. 

J’inspire 4 secondes . . . 

Je retiens 2 secondes . . . 

Et j’expire pendant 6 secondes . . . 

Nous nous installons sur un banc, en dessous d’un grand chêne. A ce moment précis, je me pense plus à ces derniers mois.  

— Alors, comment tu vas ? me demande Vladimir, visiblement gêné. 

— Je vais plutôt bien, merci. Et toi ? Tu a l’air fatiguée ? 

Il tourne légèrement la tête, pour me cacher son visage. 

— Depuis la mort de Papa et Maman, je dors assez peu. Mais ça va passer. Ne t’inquiète pas pour moi. Concentre toi sur ta santé. Tu me manques beaucoup, tu sais.  

Les larmes apparaissent dans ces beaux yeux marrons. Je dois avouer que Vladimir a changé en une année. Il a perdu du poids. Lui qui adoré aller à la salle et frimer auprès des filles. Je ne remarque plus non plus la lueur de malice au fond de ces yeux. Son regard est comme vide. Il est aussi habillée moins bien que d’habitude. En Russie, il adorait porter des débardeurs qui mettaient en valeur ces muscles ainsi que des jeans moulant. Là, il porte un jogging trop grand pour lui.  

—Tu as des nouvelles de Sasha? Et comment vont les jumelles ? demandé-je, pour change un peu de sujet. 

Je sens qu’il se contrôle ne pas pleurer. Sasha et Vladimir se partageaient la même chambre lorsqu’ils étaient enfant, et ils étaient constamment en train de se chamailler. Mais un lien fort les unissait. Celui de frères. Et ce lien est le même que celui que je ressens pour mes petites sœurs, Anna et Nina. Elles ont été envoyées chez ma tante Mary, qui vit en Belgique, peu de temps avant que mes parents m’envoient en France. Nos parents voulaient que nous restions tous ensemble, mais la plupart des pays frontaliers avaient fermé leur frontières. Étant majeur et craignant de partir au Front, Sacha et Vladimir sont partis se réfugier en Italie, puis les jumelles en Belgique, et moi, en France. 

— Je n’ai pas de nouvelle de Sasha, mais régulièrement celles des jumelles. Anna et Nina se sont bien intégrée dans leur école, et tante Mary s’occupe très bien d’elles. J’espère, au plus profond de moi, que nous pourrons bientôt tous se rejoindre. 

Mon visage se ferme et les larmes commencent à couler. 

— Nous ne seront plus jamais tous ensemble, Vlad’. Sans Papa ni Maman, et sans Anton, qui est mort au combat, il restera toujours un vide. Je suis sûre qu'ils sont tous tous ensemble dans l'Au-Delà, et qu'ils veillent sur nous

Nous pleurons discrètement, et nous fixons le paysage, un bon moment. Après environ une demie heure, nous décidons d’aller manger un burger dans un restaurant situés pas loin. Nous marchons lentement, observant les oiseaux virevoltant dans le ciel, les voitures garées sur les trottoirs. Nous entrons dans le restaurant et une immense vague de panique m’envahis. La salle est bondée. Je me retourne pour sortir mais un couple d’une vingtaine d’années entre et me bloque la sortie. Mes mains commencent à trembler, ma morsure de le veille recommence à me faire mal. Mon cœur s’accélère dangereusement. J’aperçois alors les toilettes. Je m'y précipite. Je vois une cabine de libre et je m’y enferme.  

— Soraya, s’il te plaît, sors de là. 

J’entends sa voix, mais étouffée. Je ne réponds pas. Je suis assise sur le carrelage froid, dos à un mur peint en bleu ciel. Mes mains tremblent. Soudain, mon bras me lance, pile à l’endroit où je me suis mordue hier. Je serre les dents pour ne pas recommencer. J’ai l’impression que mon cœur va bondir hors de mon corps, je tremble de plus en plus. Je caresse mes bras pour tenter d’apaiser les frissons qui me parcourent.  Je cède. J’enfonce mes dents dans mon bras gauche, qui porte quelques cicatrices. Je serre de plus en plus. J’ai de plus en plus mal physiquement mais de moins en moins mal mentalement. 

— Soraya, j’ai quelqu’un pour toi au téléphone. Ouvre la porte et je te le donne. 

Je déverrouille le loquet, entrouvre la porte et passe ma main à travers l’entrebâillements. Mon corps continue de trembler. Je referme aussitôt la porte et une voix féminine parler dans le téléphone. 

— Soraya, c’est le Docteur Martins. Tu veux bien me dire ce qu’il se passe ? 

— Euh. . . Il . . . Trop de monde. Peux pas . . . 

— Ok. J’aimerais que tu te souviennes de ce que je t’ai appris en séance. Ferme tes yeux, concentre toi sur ma voix et sur ta respiration. Tu as envie d’aller où ? 

 

Je ferme les yeux difficilement, mon esprit est tellement actif qu’il est compliqué de me concentrer. Rien qu’en fermant les yeux, je sens que je commence à me détendre. 

— Dans ma chambre d’enfant, en Russie, dis-je.  

— D’accord. Imagine toi dans ta chambre d’enfant. Comment est elle ? 

Je sens mon corps se détendre. Mes épaules s’abaissent, mes bras et mes jambes ne tremblent plus. 

— Elle est rose. Il y a un magnifique clair de lune dehors. Mes poupées sont installées face à moi, assises sur des chaises en plastique. Nous prenons le thé.  

Un paisible silence s’installe. Après un certain temps, le Docteur Martins reprend. 

— Comment te sens tu ? 

— Mieux, merci. Je suis désolée de vous avoir dérangée. 

Je l’imagine sourire derrière le téléphone. Elle n’aime pas que je lui dise que je dérange, et elle me le dit à chaque fois. Mais pas cette fois. 

— Ce que je te propose, c’est de rentrer à la clinique. Puis nous nous verrons pour discuter de ce qu’il s’est passé. Tu es d’accord ? 

Je prends un instant pour réfléchir. 

— D’accord. Je préviens Vladimir que nous rentrons. Merci encore Docteur Martins. 

Puis elle raccroche. Je me relève difficilement, mes jambes fatiguées par ce qu’il vient de se produire. Je déverrouille la porte et enlace mon frère, qui a un peu de mal à comprendre ce qu’il s'est passé.  

— On peut rentrer, s’il te plaît Vlad’ ? Le Docteur Martins pense qu’il vaut mieux que tu me ramènes après cet. . . incident.

Nous sortons du restaurant les mains vides, puis nous montons dans sa voiture.  

— Tu vas me manquer, Vlad’. J’ai pas envie que tu partes. 

Il m’embrasse sur la joue, me murmure un “Je t’aime” en russe et quitte le bâtiment. Je retire mon manteau en sentant un coup de chaud au niveau de mon visage. Je suis en train de me diriger jusqu'à ma chambre lorsque Magalie m’interpelle. 

— Soraya, tu peux venir là s’il te plaît ?  

Je perçois sur son visage de l’inquiétude. Je m’approche jusqu’à me retrouver face à elle. Elle tire légèrement sur le haut de la manche gauche de mon pull. 

— Pourquoi tu as du sang sur ton pull ? Viens t’asseoir. 

Je tire mon pull vers moi.  

— Tu veux bien retirer ton pull que je regarde. 

— Je t’assure que ce n’est rien, Magalie. 

Elle me regarde de haut en bas. Mal à l’aise, je finis par céder. Elle enfile ses gants bleus en latex. 

— Sylvain, va chercher le Docteur Martins, s’il te plaît. Soraya, tu t’es fait ça quand ? 

Je baisse la tête, honteuse. J’entends au loin les bruits des talons de la psychologue du centre. 

— Comment tu vas Soraya ?  

Elle s’approche de mon bras gauche puis scrute la moindre trace sur mes 2 bras. Elle découvre alors ma morsure d’hier, sur mon autre bras. 

— Visiblement, c’est pas la forme, dit-elle, en adoptant un sourire rassurant. Magalie va te désinfecter puis mettre un bandage sur ces deux morsures, et on ira en discuter ensuite. D’accord. 

Je hoche vaguement la tête. Le Docteur Martins observe mes cicatrices pendant que Magalie s’occupe de mes plaies. Je me retrouve avec un bandage sur chaque bras. 

Une fois mes soins finis, je me dirige vers le bureau de la psychologue, en sa compagnie. Puis on entend crier dans l’espace détente. La psychologue et moi nous dirigeons vers les cris. Nous découvrons Peter et Emma en train de se disputer. 

— Je peux savoir ce qu’il se passe ici, crie la psychologue pour passer au dessus des cris de mes amis. 

Emma quitte la salle, me bousculant légèrement au passage. Peter regarde le Docteur Martins, puis moi. 

— Va calmer ta copine, elle a complètement pétée les plombs à propos de la nouvelle. 

----------------------------------------------------------------------

Dites moi, vous auriez une idée de pourquoi Emma a pétée les plombs ? 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez