Lorsque plus rien n’allait, ils s’allongeaient par terre. Lorsque le désordre était plus fort que le trouble de l’alcool, des vapeurs ou des toxines. Lorsque l’organisation devenait maladive ou l’air pur étouffant. Ils s’allongeaient sur le sol et ne disaient plus un mot. Ils sentaient le bois contre leur peau, les courants d’air sous les portes, les vibrations de la ville. Ils se sentaient devenir petits. Rétrécir. Jusqu’à n’être plus que deux grains de poussière. Deux êtres à l’existence insignifiante. Sans importance.
Ils ne se causaient plus de peine. Ne se faisaient plus de mal. N’impactaient plus la vie de quiconque. Ils n’existaient plus que pour eux. Et pour la seconde qui s’écoulait encore. Leurs peaux se collaient sans risque. Leurs souffles parcouraient leur corps sans danger. Leurs lèvres se dévoraient sans conséquence. Au moins jusqu’à ce que l’un d’eux ne se relève. Et ne parte.