toLkIeN[E][A][G][E]

J’ai fait la pire des erreurs que l’on puisse faire lorsqu’on croise un Systémiste : l’eye contact. 

Comme tous missionnaires, les regarder c’est les inviter à venir nous prêcher la bonne parole. Pourtant, on les reconnaît de loin, avec leurs chemises blanches aux manches longues ou courtes selon la saison, leur raie bien au milieu et leurs sacs en bandoulière. Ils traînent souvent devant la tour d’Hylia, une tablette épaisse sous le bras. Une de celles qui contiennent les deux millions logs qui constituent leur semblant de livre religieux. Il paraît qu’ils en rajoutent encore, des logs. 'Dois pas avoir grand monde capable de connaître leur truc par cœur. 

 

— Le Système vous aime mes sœurs ! s’exclame-t-il en nous abordant.

 

— Je pense au Système comme à un ami, répond Hylia, du tac au tac. 

 

Le Systémiste reste con. D’habitude c’est Rob ou Nora qui s’occupent de prêcher dans notre quartier. Rob' sait comment répondre et Nora nous évite. Son textbook du parfait prosélyte ne lui a pas appris à réagir à ça, alors il se contente de rire, gêné. 

Il bouge, pour sortir de son sac deux tablettes marquées d’un cercle rouge au dos, identique à la sienne. Il ressemble à un de ses automates antiques, ceux qui n’étaient capables d’exécuter que des programmes simples. Ça doit le rassurer de faire comme on lui a enseigné. J’veux dire, il lui suffit de faire comme on lui a dit de faire, tout le temps. Et comme ça, il ne peut pas faire d’erreur. Je ne peux pas lui jeter la pierre. Sauf qu’en nous donnant ces tablettes il en fait une. Hylia est ban d’avoir ces trucs par le chapitre du tié-quar depuis qu’ils se sont rendu compte qu’elle les désossait pour en récupérer les pièces. Quand elle accepte le bout de technologie, elle doit se mordre la lèvre pour ne pas rire. Faut dire que leur matos est pas trop mal, même s’il fait antique par sa largeur et sa longueur. Je me demande où ils trouvent toute la thune pour tout ça, mais s’ils en distribuent encore, c’est que ça doit être rentable quelque part. 

 

— Prenez ces pamphlets et…

 

— Oh, Rey', on bouge, Janette doit nous attendre.

 

Elle récupère les deux tablettes que le missionnaire nous tend et trace vers l’entrée de son immeuble. Elle lance un « merci hein » au Systémiste, les « mercis hein » que l’on balance après une crasse. J’hésite un peu, fais un signe de la tête au gars avant de la suivre.


 

— Janette ? Où en est le diagnostic de Sir Potipoter. 


 

« Encore deux minutes. » Réponds l’IA avec son accent un peu bizarre. 

 

J’aime bien la voix de Janette et surtout sa façon de parler, comme elle laisse traîner certaines syllabes et en accentuer d’autres. Hylia a utilisé des samples d’une ancienne actrice française dont je ne me souviens plus trop le nom. Je me rappelle juste d’une réplique, où elle disait quelque chose à propos de l’atmosphère… atmosphère… atmosphère.

 

— Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ! 

 

Holy fug’, c’est ça !


 

— Hôtel du Nord ? 

 

On l’avait regardé l’année dernière avec Hylia. Au moins ce film là, n’a pas été concerné par la révolution culturelle. Le Conglomérat ne visait que les trucs qui ne se passaient pas dans un contexte « réaliste ». « Fin, chais pas ce qu’ils voulaient dire. Genre, l’histoire de cette production est-elle tout aussi irréelle ? Fausse ? Que celles de voyages galactiques… pis, c’est qui qui dit quelles œuvres ont le droit d’exister ou pas ? Même… prendre une décision pour plein de personnes, c’est couillu je trouve.

 

'Fin, ce n’est pas mon problème.

 

Je m’installe sur son canapé, crevée par la marche. 

 

— Il se passe où, le film, déjà ?

 

— Paris

 

— C’était beau, Paris…

 

Je m’étire un peu, m’allonge à demi alors qu’Hylia tire une chaise pour travailler sur ses machines. 

 

— Ouaip', mais maintenant, il y a que des STALKERS qui osent y mettre les pieds. Tu peux me donner un stylo ? Ils sont là-bas. 

 

Elle me désigne une armoire, sur le fond de la pièce, dans lequel elle range des trucs randoms, par ordre alphabétique. C’est ici qu’elle planque ses stylos. Pas des stylets, des stylos, ceux qui servent à écrire sur du papier. 

Au départ, elle s’était mise à la graphie, pour flex qu’elle sache rédiger à la main. Puis un jour, elle s’est rendu compte qu’ils lui étaient vachement utiles pour désosser les tablettes des systémistes. Je n’ai jamais réussi à faire comme elle faisait. Elle plante la mine sur l’un des côtés, tourne dans tous les sens, et le machin s’ouvre. Pas besoin de ‘sésame ouvre toi’ and shit. 

 

— Un quatre couleurs, précise-t-elle, les rouges. La pointe est plus fine.  

 

Le temps que je le ramène, Janette nous informe qu’elle a terminé son diagnostic. À sa lecture de l’analyse, Hylia fronce les sourcils, je crois que quelque chose ne lui plait pas, mais, comme d’habitude, elle prend une décision rapide. D’un geste sec, elle ouvre l’une des tablettes devant elle, bidouille deux, trois trucs et me la rend. 

 

— Je ne trouve pas le problème, mais j’vais le garder pour des tests plus poussé. J’ai fait une copie de Potipoter là-dessus, ça fera le k-fé le temps que je comprenne. Elle date de quelques semaines, donc elle devrait être clean. 

 

Elle récupère Janette, tape quelque chose sur l’écran, fronce les sourcils, tabasse son bureau avec le bout de son stylo. Je ne l’ai jamais beaucoup vu comme ça, mais je sais ce qui se passe : elle bute et n’aime pas ça. Avant de la connaître, je pensais que les gens intelligents adoraient les problèmes. Ce n’est pas vrai. Pas pour Hylia, elle déteste se faire chier. 

 

— Je vais te laisser, je lui lance, un peu abrupte. 

 

Elle hausse les épaules et mordille le bout de son stylo. 

 

— Appelle-moi si t’as besoin d’aide, je lui dis, pour me sentir moins coupable de l’abandonner. 

 

— M’kay, se contente-t-elle de répondre. 

 

Je l’ai perdue et je le sais. Il n’y a que deux choses qui la feront sortir de cet état : trouver la solution à son problème, ou un autre plus important survienne. Mais la connaissant, elle en a pour un ou deux jours. 

Le Systémiste me sourit quand j’arrive en bas de l’immeuble. Évidemment, il doit être super content de me voir avec sa tablette sous le bras. 

 

"Dame Reynia ? Dois-je annuler votre séance de conduite ce soir ?"

— Euh pourquoi ? 

 

"Suite à votre demande d’absence au lycée, peut-être n’êtes-vous pas en état pour votre leçon"

 

Je comprends sa logique et c’est pour le mieux, je lui donne mon accord. Je suppose qu’il ne me reste plus qu’à rentrer maintenant… À moins que… 

"Soit tu prends le risque de récupérer ton fric. Soit tu t’assois dessus."

 

Je pourrais toujours dire que j’avais besoin de retrouver ma montre ? Non, rester vague au cas où je retombe sur Violaine. Reprendre quelque chose d’important. 

 

Attends… C’est ça ? Je lui avais dit que j’y étais allée pour mes romans. J’en écris, mais pour faire genre et là, clairement, ce n’était pas pour ça. Holy fug’ I’m dumb as hell. 

 

Je devrais peut-être m’asseoir dessus en vrai. Après tout, j’ai passé presque huit ans sans problème. Faut juste que j'en survive encore quatre. Mais en même temps, j’ai deux mille francs sur ce compte, ce n’est pas rien. Et les mecs qui étaient là-bas sont p't’être mort et… Si je suis prudente ? 

 

Je referme ma veste. Il fait un peu froid aujourd’hui et les températures vont être quasi hivernales pour le reste de la semaine. Comme je piétine indécise devant l’immeuble, le Systémiste s’approche, je fuis. 

 

Autant y aller. Si j’ai un problème, je me barre sans réclamer mon dû. Je peux m’en sortir. Je suis certaine que je peux m’en sortir. En tout cas, dans le tram, j’essaye de m’en convaincre. Je manque presque mon arrêt, heureusement, le vrai port, c’est toujours bruyant avec le cri des horns des bateaux. Où ils vont, ces bateaux, d’ailleurs ? Pas loin sûrement, le transport maritime, c’est lent. On y est allées une fois avec Hylia, là où ils embarquent, je n’ai pas aimé. Il fait chaud, ça pue et les paquebots vous regardent de haut, avant de se pencher sur vous, comme s’ils voulaient vous écraser. 

 

Esthétique mentale ! Pour être aussi beau à l’extérieur qu’à l’intérieur. Psychique et sans douleur !


 

Ce n’est pas vrai. Les panneaux publicitaires on ne doit pas toujours les croire. Enfin, dans les cabinets, on vous plombe d’analgésiques. Donc, ouais c’est indolore. Mais sans les médocs, on sent tout. Les os qui se brisent et se reforment, les muscles qui s’étirent. Le pire, c’est les cheveux. On ne ressent rien, de là normalement, alors quand ça picote, d’abord et brûle ensuite, c’est horrible. À la fin, on est qu’une masse sanglante, informe, à peine humaine. Et ce n’est pas fini. Le contre coup c’est le pire. Il faut s’habituer à ses nouveaux muscles, ses nouveaux os et sa nouvelle tête. Je préfère crever plutôt que de m’infliger ça encore une fois. 

 

J’arrive au-devant de l’église. Je sursaute en remarquant des traces de pas au sol, y a-t-il quelqu’un ici ? Non, ce doit être celle de la veille, je reconnais mes semelles. Ou pas, je porte une paire de chaussures assez populaires. Je cherche mentalement une autre présence, pour rien sentir, ni là ni à l’étage du dessous. Bien. J’avance jusqu’au trou, regarde sous les restes de bancs, près de la statue pour voir si elle n’est pas tombée ici. Rien. Ouais, forcément. J’ai dû la perdre pendant ma chute, ou pire, dans la pièce de Fumée. Mon œil s’arrête sur la peinture murale. Avec tout le bordel de la dernière fois, je n’ai pas upload la photo… Non, j’ai pas le temps d’en prendre une autre !

 

Je laisse léviter jusqu’au fond du trou. S’il n’y avait pas beaucoup de lumière en haut, j’en ai encore moins ici, j’ai juste un filet qui réussit, à se frayer un chemin parmi les débris et la poussière. Je ne me souviens pas très bien de l’endroit où je suis tombée, mais je crois que c’était à peu près là où j’ai atterri. Je commence mes recherches à moitié à tâtons, à moitié éclairée par l’écran de la tablette des Systémistes. Je garde l’esprit ouvert pour détecter la moindre personne qui s’approchait de moi, si quelqu’un me chope et c’est le bordel.

 

Il y a beaucoup de trucs ici, des gravats surtout. Des bouts de verre que je déplace en faisant gaffe. J’pourrais le faire par la pensée, mais j’ai du mal à faire deux choses en même temps. Et j’préfère ne pas me faire surprendre par un copain des deux types que j’ai ou je n’ai pas tué ou transformer en légume. Je ne veux pas savoir. Si je ne sais pas, j’ai toujours la possibilité de me convaincre qu’ils vont bien et…

 

Oh, putain, j’ai retrouvé ! Je ne vois pas bien, mais c’est rectangulaire rigide, lisse. Ça peut être ça. Je la place sous le rayon de lumière et… non. C’est juste une photo, qui a pas mal morflé depuis le temps qu’elle doit être là, mais pas assez pour effacer ce qu’elle représente. Je m’en fous. Ce n’est pas ce que je cherche, je jette. Ou en tout cas j’allais le faire, mais, hey, je reconnais les gars qui y sont capturés. Le blond, je ne le connais pas, le petit brun aux cheveux bouclés. C’est Niffug, pas de doute. La fille voilée, c’est Soraya et celui au t-shirt jaune c’est MORTY. J’veux dire, je sais à quoi ils ressemblent tous. On a au moins une UE qui parle de la révolution des Teknocrates et des memerz toutes les années depuis le collège. Puis holy fug’, j’vais au Lycée Cameron Niffug, y a même une photo de lui qui vous regarde pisser là-bas. Quelque part, c’est pas étonnant de retrouver ça ici, on est dans une des églises du Saint Evangelion après tout, mais je n’ai jamais vu cette photo. À l’arrière, il y a juste une date, le quatre décembre, pas d’année. Putain, faut que je montre ça à Hylia, je suis sure qu’elle réussira à la dater. Non, mieux, viendra ici ensemble !

 

Je lève la tête. Pop’s se tient sur le cadran de la porte. Je ne l’ai ni sentie ni entendu approcher. Je le repousse, mais ma force mentale passe sur lui, comme s’il n’existait pas. 

 

C’est pas possible… Non. Attends. 

 

Oh, c’est ça. Il n’existe pas. Je dois délirer. C’est ça. Je dois délirer. Je délire sévère. C’est le stress, forcément. L’illusion fouille dans son imper, pas une veste en velours comme la dernière fois. Il en sort une pipe qu’il bourre lentement. Je pourrais continuer de chercher, mais je n’arrive pas à décrocher les yeux de l’image alors qu’il l’allume.

 

Tabac. Ça sent le tabac. 

 

Bordel de merde, ce n’est pas une hallucination. J’essaye de lire ses pensées, quelque chose… Rien. Merde Merde merde. Fug fug fug. J’aurais préféré devenir timbrée. C’est un nega-psy. Statistiquement, j’avais plus de chance de croiser une licorne. Pop’s est un néga ? Non, ce n’est pas possible, on ne peut pas être psy et néga. Maintenant que je le regarde vraiment, je me rends compte que ce n’est pas pop’s, même s’il lui ressemble beaucoup. Il est clairement plus jeune, plus que moi. Je me relève. Dire quelque chose, je dois dire quelque chose… je crois…

 

— Bon… Bonjour ? 

 

Le garçon hausse un sourcil surpris. ‘ Bonjour ’ ! Putain ! Brain, why are you failing me? J’époussette mon pantalon, pour me laisser le temps de réfléchir. Putain ! Putain ! Putain !

 

— Je… vous… tu…

 

Je m’éclaircis la gorge :

 

— Vous… Vous êtes le petit frère de Fumée ? 

 

Il tire sur sa pipe avant de me répondre : 

 

— Grand frère. De cinq minutes.

 

Grand frère ? De cinq minutes ? Genre ils ont des mères différentes ? 

 

— Ah non, vous êtes jum…

 

Je m’interromps. Ouais je sais que les jumeaux n’ont pas forcément la même gueule, j’veux dire, on l’apprend en science, mais ils ne se ressemblent même pas comme des frangins. Là où Fumée est taillé comme une armoire à glace, le grand frère c’est une copie du pop’s.Leur seul point commun serait la celle de leurs yeux : gris. Mais là où ceux du petit frère sont d’un gris Foggy, ceux du garçon en face de moi sont crystal clear. 

Il recrache un long nuage de fumée, par le nez.

 

— Je… Comment vont-ils ?

 

Ma remarque sort toute seule et je le regrette immédiatement. S’il me répond que j’ai tué son père, j’fais quoi ? 

 

— Vous êtes la psy de la dernière fois.

 

Inutile de nier. De toute façon, son ton ne cherche pas de confirmation. Je hoche la tête, me tords les doigts. Reste calme, reste calme, reste calme. 


 

— Toujours en vie. Vous ferez mieux la prochaine fois.

 

Est-ce qu’il est sérieux ou ? J’ai jamais été très bonne pour lire les expressions, d’habitude, j’utilise mes pouvoirs, mais là, je n’ai rien. Je secoue la tête. 

 

— En vie… comment ? 

 

Il détourne le regard. Holy fug’, doivent être dans le coma… S’ils ne sont pas braindead. 

 

— En vie avec quelques bleus.

 

Je relâche une longue expiration. J’avais oublié de respirer pendant quelques secondes. 

Personne n’est mort, tout le monde va bien, c’est le principal. 

Il laisse tomber son regard sur la photo encore dans mes mains, que je jette rapidement dans ma poche. Lui, fouille dans la sienne et en sort un truc rectangulaire. 

 

— C’est à vous ? 

 

Ma carte de donnée ! Je tente de la faire léviter vers moi, réflexe. Un mauvais et qui ne sert à rien. C’est un néga-psy, mes pouvoirs ne marcheront pas sur lui ou tout ce qu’il touche. Selon sa puissance, il est assez proche pour me rendre totalement inutile. Je dois la récupérer… J’fais quelques centimètres de plus que lui, si je le frappe… L’idée me donne un haut-le-cœur. À chaque fois que j’ai fait du mal à quelqu’un, ce n’était jamais volontaire et je l’ai toujours regretté ensuite. Même pour tout mon fric, j’le ferais pas… 

 

J’acquiesce. Je dois le reprendre, mais comment ? Si Hylia était là, elle n’aurait que deux trucs à dire pour la récupérer avec le sourire. S’il n’était pas un néga, je serais déjà en train de rentrer chez moi et il ne se souviendrait pas de mon passage. 

 

— Moi c’est Reynia. 

 

Pourquoi je me présente ? Je devrais lui demander de me rendre la carte, tout simplement. Mais s’il refuse, j’fais quoi ? 

 

— Je sais. Tolkien.

 

To… quoi ? Oh, c’est comme ça qu’il s’appelle ? C’est ça ? 

 

— Oh, vous aussi vous avez un surnom ridicule ? Comme Fumée ?

 

Il tique et je comprends que j’aurai dû me la fermer. En y réfléchissant, c’était assez évident que c’était quelque chose à ne pas dire. Mais quand je panique, je raconte n’importe quoi. Bref, faut embrayer. 

 

— Tolkien, comme l’écrivain ?

 

— Non, comme le linguiste, répond-il, sec.

 

Hein ? Y en a un autre qui a le même nom ? Je…

 

Il baise le bras, comme s’il s’apprêtait à remettre la carte dans la poche. Je me sens tressaillir. Il le remarque, je crois, puisqu’il arrête son geste assez brusquement et à la place la lance à mes pieds. 

 

Je… fais quoi ? Je la ramasse, comme ça ? J’ai 2K sur cette carte et il me les rend, comme ça ? Après, il fume comme un pompier et bois du thé comme de la flotte, donc si ça se trouve, deux mille boules, pour lui ce n’est rien. 

 

Cependant, j’hésite à la prendre. Je ne sais pas pourquoi, j’ai l’impression que quelque part, c’est un piège. Peut-être qu’il me la rend pour me distraire pour m’attaquer ? Après que ça serait logique qu’il veuille se venger, après ce que j’ai fait à son frère et à son père. Si quelqu’un touche à Hylia, surtout sur le moment, je suis capable de péter un fusible. 

 

Je devrais… Je dois… Hum. 

 

Sans le quitter des yeux, je fais léviter la carte de données dans ma main. On ne dirait pas qu’il peut d’annuler mes pouvoirs à cette distance. Sans voir ce que je fais, je suis un peu imprécise. Du coup, je chope quelques papelards en plus de ma thune.

 

Lui, il n’a pas bronché, sauf pour mettre pour les mains dans les poches, presque pour me faire comprendre qu’il ne cherche pas à m’attaquer. Je ne bouge pas non plus, j’ai envie de lever les yeux, juste pour me rassurer que la sortie est toujours là, mais pas moyen que je le quitte des yeux. 

 

Je me fais léviter, lui me regarde partir sans agir. Est-ce que je lui dis quelque chose ? 

 

— Au… Revoir. Et merci. 

 

Je ne sais pas si c’était ce qu’il faut dire… Mais j’ai presque l’impression d’apercevoir un rictus sous la fumée de sa pipe.

 

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Tac
Posté le 02/01/2023
Yo !
J'ai attendu et attendu dans l'espoir qu'un nouveau chapitre pope et que j'en aie deux à lire, mais bon.... raté !
J'ai relevé une petite coquille : "Il baise le bras" >> baisse (enfin j'imagine xD )
J'aime beaucoup que les prosélytes se fassent racketter leurs propectus par Hylia ; de façon générale j'ai bien aimé les apparitions du prosélyte car mine de rien elle participe de l'ambiance et ça donne de l'épaisseur à ton univers, outre tout le cadre qui est déjà bien posé. J'ai bien relevé la mention du cercle rouge, qui n'est pas sans rappeler la couv de ton texte !
J'aime bien le petit fil rouge de l'héroïne, qui à la fois cherche à passer dans les mailles du système, et à la fois n'a pas du tout envie de partir en grosse révolution parce que, bah, la flemme, trop de logistique et de dangers. ça la rend juste... très humaine, très ado aussi : elle s'accommode de ce qui l'entoure en en testant les limites, c'est très crédible je trouve.
Plein de bisous !
Pandasama
Posté le 05/01/2023
Salut!

Alors, crois le ou non, mais je suis très lente, que ce soit en matière d'écriture ou de temps de réponse de commentaire (désolée).

Ravie de voir que l'idée des prosélyte te plaise, j'en avais eu l'idée il y a un petit moment déjà et j'ai un peu galéré à les placer de manière pertinente !

Et oui, Reynia est loin d'être une révolutionnaire comme la plus part d'entre nous, surtout à cet âge !

Bref, merci pour ta lecture et des bisous !
Flammy
Posté le 28/12/2022
Coucou !

J'avais lu la première version, donc me revoilà par ici pour découvrir les modifications, et la suite =D

J'aime vraiment bien l'univers qui est décrit, avec le Système toujours en toile de fond, mais pas si en toile de fond que ça quand on y fait attention. J'aime bien le fait comment c'est naturel, comme une seconde peau de toujours penser pour Reynya et Hyllia à comment ne pas se faire choper par le système et comment s'en sortir. Ca rend vraiment très naturel, présent mais sans pour autant bouffer toute la place =D

D'ailleurs, en parlant de système, le moment où l'IA de Reynia a dit "n'importe quoi", c'était Abeli qui parlait via la tablette ? Une façon de se décharger moralement ? En tout cas, Abeli ne se doute pas de à quel point elle a mal choisi son bouc émissaire x) Vu sa réponse, le système doit se douter/savoir que Reynia est psy, et que ça va faire n'importe quoi ensuite ='D Du coup, à se demander pourquoi le système n'en dit pas plus. Il a sa volonté propre ? Il veut le chaos et que ça soit la merde ?

Sinon, j'aime beaucoup, comment Hyllia est décrite, comment elle agit, qu'elle prend soin de Reynia mais a clairement son caractère, on sent qu'elle est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds mais en même temps à faire beaucoup pour ceux qu'elle aime... vraiment, j'aime beaucoup ce personnage ! D'ailleurs, Abeli fait référence au fait qu'elle est mutante, je me demande ce que ça veut dire =o Son intelligence vient de là ou c'est autre chose ?

Fumée, Pop's et Tolkien sont pour le moment très mystérieux =o J'ai hâte d'en apprendre plus sur eux, parce qu'ils ont l'air d'avoir chacun leur petit caractère, et je suis très curieuse de savoir ce qu'ils foutent là, surtout que bon, ils ont pas l'air bien méchants, ils ont surtout l'air de protéger leur arrière ^^" D'ailleurs, être Néga a l'air plutôt pratique pour lutter contre les psy, yen a aussi chez les exé ? Certes, ça serait ultra spécialisé, mais je me demande du coup. Est-ce qu'ils sont pourchassés eux aussi ou pas.

Sinon, je me demande un peu où tout ça va mener Reynia. Clairement, on veut en faire une fausse délinquante pour l'image d'Abeli, mais ça va clairement grave faire de la merde, et je suis curieuse de voir à quel point ^^

Bon courage pour la suite ! =D
Pandasama
Posté le 02/01/2023
Salut !

Déjà, merci pour ta lecture ! Déjà quelques unes de tes questions auront, bien sur leurs réponses en temps voulu !

Ravie de voir que la relation entre Hylia et Reynia soit bien comprise, j'avais peur de pas avoir réussi à bien la faire comprendre parce qu'on les voyait au final, peu ensemble.

Après, effectivement, les nega sont pratique mais aussi extrêmement rare, donc si il y en à chez les exécuteurs, il n'y en a pas beaucoup.

En espérant que la suite te plaira !
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