Toussaint

L'automne tambourine en une pluie battante
Sur le pare-brise entaché de feuilles mortes.
C'est presque obnubilant d'attendre de la sorte
Dans l'habitacle froid embué par l'attente.

Seul dans la Ford Fiesta, un moment je souris
Du sursis, si grâcieux, que nous offre le temps.
Il pleut des cordes qui tombent en nœuds coulants.
J'en oublie que j'attends. J'en attends que j'oublie.

Tu viens dans le coaltar m'embrasser de tes lèvres
Où j'ai longtemps saisi le plaisir et la fièvre.
La caisse est ma cellule et tes bras m'en évadent -

Bien sûr que c'est un rêve et c'est doux comme enfer.
Je suis tombé d'amour comme l'on tombe en rade.
Ton marbre est l'habitacle d'un tas de poussière.

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Au'
Posté le 24/10/2023
Tu manies les mots et les tournures de phrases avec une très belle dextérité. J'en redécouvre la poésie, longtemps disparue de mon centre de lecture, merci pour ce plaisir.
Adrien Vermeil
Posté le 11/11/2023
Merci à toi pour ton message.
Ewen
Posté le 25/07/2023
Il me semble à te relire que tu ne prends pas en considération le genre des rimes (masculines/féminines) dans tes sonnets 🤔 J'ai appris il y a quelque temps qu'une rime est féminine à partir du moment où il y a un e caduc à sa fin. Ici par exemple, "souris" et "oubliE" n'auraient pas été mis en relation par un Beaudelaire ou un Corbière (puisque tu l'évoquais l'autre jour 😉), qui respectent scrupuleusement cette règle. Est-ce un choix ou une simple ignorance ? ça n'enlève en tout cas rien à la qualité de ton sonnet, dont j'admire tout particulièrement les deux quatrains !
Adrien Vermeil
Posté le 15/08/2023
Oui, effectivement, je ne respecte pas cette règle de la métrique classique que je trouve personnellement beaucoup trop contraignante et dont l'apport esthétique ne me semble pas si flagrant car je préfère de loin la musicalité d'un poème à sa technicité. Bien vu, encore une fois ! Merci pour ta lecture.
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