Les cris recommencent les bonds griffus. Ils se mettent à lacérer mes joues en larmes rouges. La chute n'a pas de fin.
Les cœurs s’accordent pour danser sur le même équilibre du funambule. Ils battent une mesure commune, trouvée au fond de l’air qu’ils respirent.
Le liquide coloré se perd dans l'éternité des instants continus. Il persiste dans les tréfonds des êtres comme un semblant de vie. Il s’agite dans les veines percées.
Un battement, pouls de tous et de l'oubli, jaillit. Balbutiement des terreurs et balancements des douleurs. Rythme accaparant l'âme et l'âme devient mousse. Légère, invisible, malléable dans les doigts du monde.
J’ai le cœur discontinu. Le fil se sépare, ô légèrement ! un filament invisible me recouvre.
La musique est cri, la lumière est cri, le geste est cri, la sensation est cri, l'émotion est cri. Les cris transpercent. Les cris se mêlent et coulent ; les cris s'emmêlent et se noient.
Dans un coin, j’écris.
Je crois qu'il me faudra relire et laisser tes mots entrer en moi.
Qu'ils fassent leur chemin et j'en écouterai l'écho sur les parois de mes émotions pour deviner leur message.
Mais c'est certain, ils me parlent... Bravo encore pour ces messages lancés à travers le vide et qui découvrent des destinations que tu ne soupçonnais pas...
E.