C’était une nuit lourde et sans pluie, pourtant je ne voyais rien. Sous mes pompes, le sol défilait à une vitesse vertigineuse. Aveuglée par les sentiments qui faisaient battre mon cœur assez fort pour qu’il bondisse hors de ma poitrine, je n’ai pas pensé que quelqu’un pourrait m’attaquer et me faire subir le même sort que mes congénères (peut-être que ça m’aurait soulagée, que ça aurait mis fin à cette souffrance qui me dévorait). Dans ma tête, toutes les pensées du monde s’entrechoquaient et provoquaient des éclats de douleur confuse.
Où je vais aller.
Elle méritait pas ça.
Si je passe pas mes nerfs sur quelqu’un, je vais crever.
Elle méritait pas ça.
J’aurais pas dû m’attacher à une nouvelle.
Elle méritait pas ça, putain.
Le cri qui est sorti de ma gorge, primal et strident, a coupé court au flot de mes pensées. À bout de souffle, je suis restée dans la ruelle briquée, où un silence circonspect régnait. Quand j’ai relevé la tête, mon regard a croisé celui d’un vendeur, qui m’a fixé avec un sourire embarrassé. Il était en train de fermer boutique et a détourné le regard. C’était tant mieux, je n’aurais sans doute pas supporté de la sympathie à cet instant.
La rue dans laquelle je me tenais était familière, et il ne m’a pas fallu longtemps avant de comprendre pourquoi : une enseigne clignotait au dessus de ma tête, m’invitant à rentrer.
Où je pouvais bien aller d’autre, de toute façon ? Lola était à la maison, je ne voulais pas qu’elle me voie comme ça.
Je ne voulais pas voir Hakeem, non plus. Ni les autres membres de la Meute.
Qu’ils aillent tous se faire foutre.
Je suis rentrée.
C’était la deuxième fois que j’entrais dans le Flicker, et la première fois que je ne passais pas par la cave. Quand j’ai franchi le seuil, personne ne m’a prêté attention et pour cause : tous les regards étaient tournés vers une scène, au fond de la salle. Engoncée dans une robe rouge à sequin et qui contrastait avec les nuances orangées de sa perruque, Aura était en train de danser, mimant les mots d’une chanson qui passait en fond. Je l’ai observée quelques secondes, avant de chercher une place. Quelques secondes après que je me sois laissé tomber derrière une table vide, un serveur est venu prendre ma commande. Je lui ai jeté un regard.
- Ce que vous avez de plus fort.
Son expression s’est chargée de suspicion. Avant qu’il n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche, j’avais fait glisser un billet sur la table. Il s’est penché et a murmuré, pour ne pas déranger le spectacle :
- C’est gentil, mais j’aurais quand même besoin d’une carte d’i-
- C’est pas une proposition. Prends le fric si tu ne veux pas que je ramène le reste de la Meute ici.
Son visage s’est figé et j’ai vu des signes de nervosité modifier quelque peu ses traits. Avec rapidité, il a récupéré le billet et a marmonné :
- ... très bien.
Je l’ai vu s’éloigner et retourner derrière le bar. Laissée seule avec moi-même, mon regard s’est égaré du côté d’Aura et sa grande silhouette. J’avais déjà entendu parler de ce genre d’artistes, personnages de femmes maquillées qui dansaient, chantaient et faisaient des blagues décalées. J’ignore où j’en avais entendu parler, de ces reines colorées.
J’ignorais pourquoi j’avais suivi la carte que l’une d’entre elle m’avait donné.
Sur scène, Aura ouvrait la bouche en synchronisation avec une chanson que je ne connaissais pas.
I get out of my car
Step into the night
And look up at the sky
And there’s something bright, traveling fast
Just look at it go
Just look at it go
Je savais qu’Aura n’était pas celle qui chantait, car je n’ai pas reconnu sa voix. Mais le désespoir sur son visage était palpable, s’accordant aux moindres émotions transmises par le morceau. Des larmes me sont venus aux yeux, brouillant les contours du verre que le serveur a posé devant moi. Avec rage, j’ai saisis le verre et avalé d’un coup l’alcool brûlant qui a dévalé ma gorge et m’ a arraché de nouvelles larmes.
Le sourire de Beth m’est revenu et j’ai à nouveau eu envie de crever. Il fallait que le type revienne vite, que ma douleur se taise sinon j’allais en crever. D’un coup, la chanson s’est brutalement arrêtée et Aura a pris le micro.
- ... j’ai l’impression que j’en déprime plus d’un, non ?
Quelques rires lui ont répondu. J’ai levé la tête, croisé son regard. D’un léger hochement de tête, elle m’a fait signe et a enchaîné sur une série d’anecdotes croustillantes mais dont je n’ai pas retenu un seul mot.
Je pensais à Beth et aux hématomes multicolores sur sa peau.
Je pensais à Beth et je me haïssais d’avoir été faible à nouveau.
Quand le spectacle s’est arrêté et que les applaudissements ont retenti dans le bar, j’étais à moitié affalée contre le bois. Le serveur avait emporté chaque verre, m’empêchant ainsi de tenir le compte. Au fond, je m’en foutais : l’alcool avait rempli son rôle en m’engourdissant et en brouillant les couleurs, les sons et les mouvements.
Une ombre est passée devant moi et j’ai entendu le raclement d’une chaise à mes côtés. Je me suis redressée, ai avisé l’orange éclatant de la perruque d’Aura.
- Salut.
Elle avait l’air étonnement soucieux, ça m’a fait marrer. Comme si sa main s’était téléportée près de mon visage, elle a essuyé quelque chose au coin de ma bouche. J’ai marmonné un truc du genre ”Y’a quoi ?”, auquel elle a répondu :
- Tu n’as pas l’air bien.
- Je peux me débrouiller seule.
Elle a froncé les sourcils mais n’a rien dit. Alors que je levais mon bras pour reprendre un verre, son expression a changé. Elle m’a pris le poignet et s’est levée, m’entraînant à sa suite, avec une rapidité qui a fait monter mon cœur dans ma gorge.
- Hé ! Tu fous quoi ?
- On va discuter dans un endroit plus calme.
J’ai trébuché, me suis rattrapée au bar. Juchée sur de larges talons pailletés, Aura était bien plus grande que moi. Au milieu des visages, je ne voyais qu’elle, son dos orné d’une multitude de lumières.
Une porte s’est ouverte, à côté de la scène. On s’y est engouffrées, avant de passer une autre porte, débarquant dans une petite pièce avec une commode, une grande coiffeuse et quelques cintres. Je n’ai rien eu le temps de dire qu’Aura me faisait déjà asseoir à côté du miroir et j’ai obéi, soûle et sonnée, molle comme une poupée de chiffons.
- Qu’est-ce que tu...
- Bois.
Elle m’a tendu un grand verre d’eau. Je l’ai repoussé d’un geste sans énergie.
- Non merci.
- Fais ça pour moi, ok ?
- On est pas potes. Lâche-moi.
Aura n’a pas bronché. J’ai fini par craquer, n’en pouvant plus de voir son foutu verre devant ma gueule. Inquisitrice, Aura m’a regardé boire avant de le poser sur la coiffeuse. On s’est regardées dans le blanc des yeux un moment, puis elle a posé une main sur mon épaule.
- Tu n’as vraiment pas l’air en forme, Raïra.
Je me suis dégagée.
- J’ai pas envie d’en parler.
- Pourtant tu es là.
Elle n’avait pas tort. Mon regard a dérivé vers le sol alors que j’essayais en vain de chasser les images qui s’imposaient à mes rétines. Qu’est-ce que je foutais là, déjà ? J’aurais pu aller n’importe où, sauf au QG. Ou chez moi.
Qu’est-ce que je foutais là ?
Je croyais que la ville entière nous appartenait.
Un truc a pris toute la place dans ma gorge quand j’ai avoué :
- J’avais nulle part d’autre où aller.
Il y avait, sous l’extravagant maquillage d’Aura, une réelle expression de douceur et d’inquiétude. Écœurée par cette sollicitude, j’ai voulu grimacer devant cette inquiétude qui me paraissait fausse, mais je n’en avais pas l’énergie. À la place, je me suis retournée, explorant la pièce du regard. Mon cœur ne voulait pas redescendre, ma bouche était scellée. Aura s’est détournée, se plaçant face au miroir. Je me suis sentie vaguement mieux de ne plus savoir son regard sur moi.
- Je ne pensais pas que tu viendrais sans Lola.
Je n’ai pas réagi tout de suite. Lorsque son œil a glissé vers moi, j’ai soupiré.
- Je voulais pas qu’elle me voie... comme ça.
Elle a hoché la tête, avant d’enlever précautionneusement sa perruque, révélant une sorte de filet couleur chair. Sa voix a résonné, concernée mais prudente :
- Je t’ai tout de suite vu arriver et commander plus de verres que nécessaire.
Par réflexe, j’ai ricané :
- Dis-moi pas que tu les as comptés.
Elle n’a rien dit, occupée à enlever le maquillage de son visage. Mais, même soûle, je voyais très bien ses sourcils froncés en une expression qui m’a rappelé Rosie, revenue du passé.
Puis, d’un coup, le visage de Beth s’est superposé au sien.
J’ai hoqueté, prise d’un haut le cœur. Avec une rapidité qui démontrait une certaine habitude, Aura a reculé et s’est baissée, attrapant un seau sous la coiffeuse avant de me le mettre entre les bras. J’ai voulu protester, lui dire d’arrêter de s’occuper de moi comme si elle était ma mère mais la nausée m’a coupé la chique, j’ai dû me concentrer pour ne pas vomir devant elle. Alors qu’un nouveau hoquet me parcourait, elle s’est retournée et, un œil naturel, l’autre immense, a repris :
- Il n’y a pas de fête, ce soir, dans la cave. Si tu veux décuver, on a des canapés. Je peux rester, aussi.
- J’ai pas-
Plus violent que les autres, un nouvel haut-le-cœur m’a parcourue. Je n’ai pas eu le temps de jurer qu’un mélange de vieille bouffe et d’alcool s’est déversé d’entre mes lèvres, s’éclatant contre le fond du seau avec un bruit de flaque. C’était acide et dégueulasse à m’en faire chialer et je m’en suis directement voulue : quand on avait déjà achevé des mecs dans des coins de rue, pleurer parce que vomir, ça faisait mal, c’était pathétique.
La main d’Aura est passée autour de mon visage, tenant mes cheveux en arrière. Concentrée sur tout cet alcool que mon corps purgeait, je ne l’ai pas repoussée. Quelques secondes - ou quelques siècles plus tard - j’ai réussi à sortir la tête du seau, aspirer une bouchée d’air. Mes joues étaient inondées, je me sentais aussi pitoyable que la première fois que je m’étais pris une rossée.
- Bordel...
Avec un naturel étonnant, Aura m’a pris le seau des mains et l’a mis de côté. Sa voix a résonné, autoritaire et maternelle.
- Je ne vais pas te laisser le choix, vu ton état. Ce soir, tu restes avec moi.
J’ignore ce qui m’est passé par la tête - t’es moins chiante quand tu bois - mais son ton a déclenché quelque chose de bizarre en moi. J’ai essayé de me lever mais mes jambes étaient faibles et je voyais mal. Mon cœur s’est mis à battre comme pour tuer et sans comprendre pourquoi, j’ai glapi :
- Pourquoi je suis comme ça ? Tu m’as empoisonnée ?
Fallait que je me casse, j’avais rien à foutre ici. Ignorant sa réponse, j’ai fait valser la porte et me suis aventurée dans le couloir. Un pas, deux, trois et le mur m’a rattrapée. Je me suis affalée contre, incapable de démêler toutes les émotions qui me traversaient, ce qui m’arrivait.
Deux mains se sont posées sur mes épaules. Je me suis retournée du mieux que j’ai pu pour faire face à un visage vaguement familier : la meuf aux cheveux bleus que j’avais croisé au Flicker la dernière fois.
- ... Raïra ?
Je n’ai rien dit, j’avais oublié son nom. Son regard m’a parcourue avant qu’une expression catastrophée ne se peigne sur son visage.
- Il t’est arrivé quoi ? T’as l’air misérable.
C’était de pire en pire. Une autre main s’est posée sur mon épaule, apportant avec elle le parfum d’Aura. Incapable de parler - les battements de mon cœur couvraient presque tout - je me suis laissée entraîner vers le bas, portée le long d’un escalier.
Sans les lumières stroboscopiques, c’était difficile de reconnaître la cave du Flicker. Mon regard a erré dans l’espace, se heurtant aux canapés vides, aux verres laissés ça et là et au drapeau arc-en-ciel accroché fièrement au mur. Il n’y avait quasiment plus personne, mais les murs portaient encore les échos de ceux qui étaient là avant. J’ai laissé Alex - je m’en suis rappelée à mi-chemin - et Aura me traîner jusqu’à un canapé avant de me faire asseoir. Elles ont commencé à parler, mais je ne les écoutais pas : je cherchais mon souffle, désespérément, et avec lui un sentiment qui ne me donnerait pas envie de crever.
Une voix chaude, inconnue au bataillon, s’est mêlée au duo. J’ai levé la tête pour voir un type - jeune, à peu près mon âge - tirer une chaise et s’asseoir devant moi. Si j’avais pu combattre la panique qui s’était emparée de moi, je l’aurais repoussé et me serais cassée mais elle prenait toute la place. L’expression du mec - peau mate, yeux et cheveux sombres, un anneau dans le nez - était d’une douceur à laquelle je n’avais pas l’habitude et dont je me serais sans doute foutue, en temps normal.
- T’as l’air paniquée, t’as de la peine à respirer ?
Dès que je retrouverais mon souffle, j’allais faire taire son ton paternaliste. Il a voulu prendre ma main mais je me suis dégagée.
- ... ok. Tu veux pas que je te touche, c’est compris. Mais regarde-moi, s’il te plaît. On va ralentir ta respiration ensemble.
Je ne savais pas qui était ce type et ce qu’il me voulait vraiment, mais pour le lui demander - ou l’envoyer se faire foutre - il fallait que je me calme. J’ai dégluti alors, me calquant du mieux que je pouvais sur sa propre respiration. C’était pathétique, au départ, j’arrivais à peine à imiter ses inspirations lentes et qui étaient censées me calmer.
Si mes pensées étaient loin d’être calmes, mon corps a fini par s’apaiser, au bout d’un temps à suivre son souffle. Quand j’ai fini par réussir à parler, ma voix a résonné comme un coassement de corbeau :
- T’es qui, tu me veux quoi ?
Un sourire un peu idiot a étiré ses lèvres.
- Je suis un habitué qui a traîné un peu trop tard ici.
Sa main s’est tendue.
- Enchanté.
Je ne l’ai pas serrée, m’affalant contre le dos du canapé à la place. Bima a tourné la tête, échangeant avec Aura dont la signification importait peu. Ma main s’est attardée vers le cran d’arrêt replié dans la poche de mon blouson, me rappelant que j’étais armée, que je pouvais être dangereuse au besoin. Une porte qui s’ouvre et un regard vers la fille aux cheveux bleus qui débarque, les bras pleins de couvertures soigneusement pliées. Elle en a posé une à côté de moi et j’ai réussi à crocher son regard.
- Qu’est-ce que des couvertures foutent dans un bar ?
Elle m’a adressé un sourire doux-amer.
- C’est plus qu’un bar ici, c’est une maison. Régulièrement, des habitués se font foutre dehors de chez eux, on garde du matos pour qu’ils aillent un endroit où dormir.
Je me suis dit que ce devait être son cas, mais je n’ai rien dire. À la place, j’ai cédé à la tentation immense de m’allonger.
- Je vais pas dormir, hein. Je vous fais pas confiance. Vous avez aucune raison de m’aider.
Elle a haussé les épaules.
- T’es la meuf de Lola, ça suffit pour qu’Aura t’ait prise sous son aile.
Je n’ai rien répondu, elle s’est éloignée. Main contre ma poche, j’ai laissé mon regard dérivé sur le sol de la cave. La panique mortelle qui s’était emparée de moi avant s’était calmée, me laissant vidée comme après une bonne baston. Dans la périphérie, j’ai vu les éclats de la robe d’Aura se mouvoir et s’arrêter. D’un coup d’œil, j’ai vu qu’elle s’était assise à côté de mon lit de fortune.
- J’ai appelé ton amoureuse.
Immédiatement, mon cœur s’est remis à battre la chamade. Quand je me suis redressée, elle a rajouté :
- Je lui ai juste dit où tu étais, je ne voulais pas qu’elle s’inquiète.
Stupidement, j’ai senti mes yeux s’humidifier. Cette soirée avait été une telle catastrophe que je n’y avais pas pensé. Comme d’habitude, je faisais du mal à ceux qui m’entouraient en ne pensant qu’à moi.
Je me suis laissé retomber sur les coussins, cachant ma tête d’une main. La voix grave d’Aura a repris :
- Si tu veux parler, parle. Si tu veux dormir, dors. Je suis là, Alex et Bima sont là cette nuit aussi. Rien ne va t’arriver, c’est promis. On est pas comme ceux que vous combattez, ici, on veille les uns sur les autres et tu es des nôtres.
Et elle continuait, de cette voix caressante. Mes paupières ont commencé à battre, m’emportant dans un sommeil aussi lourd que chaotique.
Jusqu’à aujourd’hui, j’ignore si j’ai rêvé ce dernier sursaut avant le sommeil, cet instant où des larmes par défaut ont coulé et que j’ai articulé :
- Elle va me manquer, elle va tellement me manquer.
Quand je me suis réveillée, c’était le matin et il pleuvait à verse sur New LA. Après avoir dit au revoir à Alex et Bima, Aura m’a raccompagnée à l’entrée de la cave, là où une Lola à l’air épuisé m’attendait. Mon air misérable ne l’a pas empêchée de s’approcher et me serrer dans ses bras. Je me suis laissée faire, sonnée.
- Je suis désolée, Lola.
- C’est bon. Refais plus ça.
Son étreinte s’est resserrée et j’ai fait de mon mieux pour ne pas repenser à la raison qui, hier soir, nous avait séparées.
À la place, j’ai articulé :
- Je te jure qu’on va se casser bientôt, sinon cette vie va m’achever.
Elle a hoché la tête avant de me lâcher, prendre ma main et m’entraîner dans les rues.
- Tu pues.
J’ignore où j’ai trouvé l’énergie de lui envoyer un petit coup. En réponse, elle s’est marrée et m’a adressé un sourire qui en disait long.
- Quand on sera chez toi, on prend une douche. T’as pas intérêt à mettre l’eau bouillante, cette fois.
Une série de sensations - peaux sanglantes, odeur ferreuse, la voix d’Hakeem qui m’appelle - m’ont saisie. J’ai fait de mon mieux pour les chasser, articuler :
- Je peux rien promettre.
Il allait falloir que je me purge de tout ça, d’une manière ou d’une autre.