Je fais des compagnons avec mes maladies.
La solitude est là qui me rend tout affreux ;
Qui m'infecte la bouche et m'affecte le mieux
À l'endroit de mon pied douvé d'un panaris.
On se croit important parce qu'on est malade !
Mais si peu que l'on vante notre chair pourrie,
On dit avec prestige, on dit grippé, on dit
À demi enrhumé, le nez pris, l'air maussade,
Le visage blafard si souvent teint de drap,
On dit qu'on est malade et - fierté de sans-grade -
Espérant vainement que l'on plaigne un naïade,
On croit que l'empathie est la raison d'État.
De la gaze et du soin, voilà les seuls alliés
De ces tristes croisades menées de sang froid,
Par tels félons enclins, à l'orteil jaune, au doigt
Plein de Mercurochrome et de pholades craies.
Combien sont momifiés, enrubannés de force ?
Mon pansement se vide d'un pus de marée
Et je crois en entendre au loin las de crier,
De douleur, c'est peut-être, mais surtout d'entorse
Qui leur pousse à l'esprit : le lichen des gens seuls !
Et vous voilà bénins qui pleurez du collyre,
Qui pleurez aussi bien que se pleut le saphir
Qui est la maladie que les malades veulent.
je ne sais pas quel est ton état d'esprit en écrivant ces mots. Mais je sens le chloroforme jusque dans mon lit !
Un moindre mal ... peut être pas :-)
Bonne soirée !