Des trombes d'eau. Depuis deux jours. Sans interruption. La pluie abattait un rideau opaque sur la campagne randaise. Les ruisseaux à l'agonie retrouvaient un pouls virulent. La terre se gorgeait de vie après un sevrage abusif. Les lourdes gouttes s'écrasaient sur le sol et éclataient en une infinité de petites fontaines. Le ciel bleu s'évaporait au-dessus d'une chape cotonneuse métallique, hermétique aux rayons du soleil. La lumière grise et presque fantomatique peinait à s'imposer.
Pourtant, malgré le déluge, le trio était au sec. À l’arrière de la charrette, à l’aide d’une manivelle, un ingénieux mécanisme permettait d'élever le treuil autour duquel s'enroulait une bâche. Remontant le long de deux tiges verticales, le treuil culminait au-dessus de la hauteur d'un homme. La bâche s'étirait jusqu’à deux grands piquets de bois plantés verticalement, formant une véritable toile tendue au-dessus de la charrette. Une deuxième, autour d'un autre rouleau d'acier, s'étendait dans le sens opposé, et formait un abri de fortune imperméable à l’aide d’attaches enfoncées dans le sol spongieux.
Fil, adossé au chariot, finissait d'engloutir une purée de pois dans une gamelle en bois.
À côté de lui, s'étendaient les jambes de Krone, allongé sous le chariot pour dormir, encore. Son Coût lui pesait. Depuis deux jours, il alternait de courtes périodes d'éveil avec des repos prolongés. Son souffle léger et régulier répondait au clapotis de la pluie sur la bâche. L'accumulation d’usage de son Don rendait ses phases de récupération beaucoup plus longues. Son monde de marbre l'écrasait, l'épuisait.
La tête souriante de Bulle de Savon apparut soudainement de la carriole. Il avait à la main des dés taillés dans un bois jauni. Enjoué, il lança sa voix entre ses lèvres immobiles :
— Je les ai trouvés Fil ! Une petite partie ou tu vas te dégonfler ?
— Moi ? Me déballonner ? Ahah ! M'aurais-tu confondu avec un capitulard, Savonnette ? On m'appelle Fil le Béni ! Nul jeu ne me résiste ! Mes adversaires arrivent les poches remplies, le sourire fier et repartent beaucoup plus léger, délestés de leurs cuivres et de leur bonne humeur ! Descends de là, tu vas voir que ton Don est faillible : ta défaite sera si cuisante que l'amertume fera voler en éclat ta bulle ! Pour la première fois depuis toujours, ton sourire s'effacera de ta frimousse !
Sous une pluie battante, au cœur d'une campagne plongée dans les ténèbres, autour d'une lanterne posée sur le sol, les deux compagnons enchaînèrent les lancers. Ce point lumineux, perdu dans l'immensité de l'abîme, rapprochait deux âmes qui s'apprivoisaient.
— Et de dix Fil le Maudit ! Par ici les pièces de cuivre !
À contre cœur, Fil posa dans la main du bonhomme les dernières pièces qu'il avait mises en jeu pour la soirée, en grommelant et blasphémant toutes les divinités du heureux hasard.
Il soupira et s'étira bruyamment. Jetant un coup d'œil sur la source des ronflements, il songea à haute voix :
— C'est de pis en pis. Il passe son temps à dormir. Avant, quelques minutes lui suffisaient après un usage restreint de son Don. Maintenant, un bref voyage dans son royaume l'immobilise pendant des jours entiers. Je n'ai jamais entendu parler d'un Coût qui s'aggravait avec le temps. Comme si des intérêts se cumulaient à une dette insolvable. Il est coriace mais j'ai peur que tout ça ne l'éprouve plus qu'un gamin ne puisse supporter.
Bulle se redressa et posa une main sur l'épaule de son partenaire. Il murmura :
— Mon Don tient la fatigue loin de moi. Je ne sais pas ce que vous éprouvez quand l'épuisement s'abat sur vous. Je dors bien sûr, car mon corps a besoin de se régénérer, mais sans fatigue, jamais. Je m'endors à des moments fixes de la journée mais si j'oublie de le faire, il n'y a rien qui puisse me le rappeler. Je peux passer des jours et des nuits sans fermer l'œil. Mes cernes, je sais qu'ils répugnent autant que mon sourire. Ils ont été sujets à de nombreuses brimades. Ils ne reflètent que l'état de fatigue de mon enveloppe corporelle. Mon âme, elle, ne se fatigue jamais. Je sais que c'est déroutant, parfois incompréhensible, mais mon Don a de multiples conséquences sur ma vie. J'aimerais parfois le couper, faire appel à lui sur demande, comme vous deux.
Bulle s'exprimait sans amertume, il ne pouvait en ressentir. Il enleva sa main de l'épaule de Fil, s'accroupit et attrapa la cheville qui dépassait de la charrette. Avec un effort de concentration, il pouvait gonfler sa bulle.
Subitement, sa bulle se déforma et apparut à Fil dans une transparence aux reflets verts et mauves, une véritable bulle de savon géante. Elle l'englobait toujours et grossissait comme si un être mystérieux soufflait à l'intérieur. Elle s'allongea le long de sa main et embrassa la cheville de Krone, sa jambe puis le jeune homme dans son entièreté. Soudain, elle éclata et reprit sa forme originelle autour de son propriétaire.
Fil cligna des yeux, ébahi.
Les ronflements cessèrent. Krone redressa, les cheveux ébouriffés. Il rampa sous la charrette vers ses deux compères.
Fil éclata d'un rire incontrôlable. Des larmes d'hilarité coulaient le long de ses joues. Des convulsions faisaient trembler le gras de son ventre. Il bascula en arrière et se roula à terre dans un fou rire improbable.
Krone s'étonna de l'accueil de son ancien. Il ne comprenait pas la cause de sa joyeuse émotion. Il tenta de l'interroger mais n'y parvint pas. De fait, ses lèvres étaient figées dans un sourire qui s'étirait jusqu'à ses oreilles.
Fil tenta d'essuyer ses larmes et s'y reprit à plusieurs fois avant de s'adresser à Krone.
— Si tu voyais ta tête Gamin ! On ferait fureur à la foire aux monstres. Désolé Savonnette, ce n'est pas ce que je voulais dire, mais ce sourire plaqué sur la tronche du gamin ! Je n’m'en remettrai jamais.
Krone se toucha le visage du bout des doigts. Il sentit en effet, sous la douceur de son index, ses joues gonflées par un sourire exagéré. Devant l'éclat d'inquiétude qui brillait dans sa pupille, Bulle intervint et le rassura :
— Ne t'inquiète pas Krone, ce n'est que temporaire. Quelques heures tout au plus. Demain matin ton visage aura retrouvé sa forme normale. Mis à part ça, comment te sens-tu ?
Krone se sentait bien, vraiment très bien. Tous ses maux s'étaient évanouis, évaporés. Il était d'une vigueur extraordinaire. Il discernait en lui une vitalité qu'il n’avait jamais soupçonnée jusqu’alors. Plus de fatigue, plus d'accablement. Rien. Il plongea ses yeux pétillants dans ceux de Bulle de Savon et tenta d'articuler :
— Je 'e sens su'er 'ien.
Fil, après avoir redoublé d'efforts, parvînt enfin à se calmer. Il se redressa et essuya une dernière fois ses paupières humides. Il évitait de regarder Krone de peur de replonger dans une allégresse irrépressible. Il expulsa un trop plein d'air dans une expiration prolongée. Il sentait la jubilation poindre jusqu'au bout de son nez mais s'efforça de la contenir. Il s'adressa alors à ses camarades d'une voix tout à fait sérieuse :
— Impressionnant. Vraiment. Pouvoir étendre ta bulle et en faire profiter qui bon te semble. Imagine tout ce qu'on pourrait faire ! Bon, d'accord, le Coût a son importance, mais tout de même ! Fini la fatigue de Krone, fini ma paralysie momentanée. Ce n'est plus un bouclier que tu offres, c'est une muraille ! Jusqu'à quel point peux-tu gonfler ta bulle ?
Bulle de Savon se frisa la moustache en signe de réflexion, puis annonça :
— Je ne sais pas vraiment. Une bulle aussi grosse que ma charrette tout au plus. De quoi nous abriter tous les trois en se serrant les uns aux autres. Si je forçais encore, elle éclaterait. Mais détrompe-toi. Ne crois pas pouvoir foncer où bon te semble pour faire un carnage avec ton fil bien à l'abri de ma protection. Je ne peux gonfler ma bulle que quelques secondes à peine avant qu’elle ne revienne à moi. Je ne pourrai pas l'agrandir à nouveau avant plusieurs heures.
— Tout de même, ça laisse entrevoir des possibilités folles mon ami. Folles, oui, vraiment.
Krone connaissait le ton qu'employait Fil. Une idée venait de germer dans sa tête. Idée sournoise et malicieuse à ne pas douter. Il s'efforça d'articuler au mieux :
— A quoi 'enses-tu 'il ?
— À ton sourire Gamin. À ce qu'il pourrait nous rapporter. Je rendrais bien une visite de courtoisie à cette peste d'Ombelyne de Pastelbour. Elle ne réside qu'à une journée de chevauchée.
Bulle de Savon demanda doucement :
— Qui est cette mademoiselle de Pastelbour ?
— Une 'im'êche !
— Te fatigue pas Gamin. Une pimbêche ! Et de la plus haute espèce ! Une bêcheuse d'une qualité rare ! Le genre de joli minois qui obtient tout d'un sourire espiègle mais qui cache la pire chichiteuse du pays Randais !
— Une 'i'aurée !
— Oui une mijaurée ! Si la minauderie était un art elle en serait le génie.
— Et d'une re'igion, la 'éesse.
— Oui Gamin, et d'une religion, la déesse. J'vois que tu l'as en travers de la gorge la péronnelle. Moi aussi pour tout avouer. Je n’suis pas fier de ce que nous avons fait, ou plutôt de ce que nous n'avons pas fait.
— Une connaissance personnelle, je présume ?
— Oui, plus ou moins. On va dire que nous la connaissons sans être connus d'elle. C’est une de ces jeunes filles à papa qui habite dans une demeure recouverte de lierres, avec fontaines, sculptures, valets et tout le tralala. Elle a humilié publiquement une de ses domestiques pour une histoire de vol dont elle était innocente. Pour cause, on était sur le coup. La pauvre, par notre faute, s'est faite lyncher. Elle a été trainée dans la boue et rabaissée plus bas que terre devant tout le bourg réuni par cette sorcière. Nous étions partis depuis bien longtemps du lieu de notre truanderie et avons eu écho du calvaire de la petite que bien des semaines après. Ce que j'te propose Gamin, c'est de nous acquitter de la dette que nous avons ! On est peut-être des magouilleurs, mais nous avons un cœur ! Cette petite ne méritait pas ce qu'il lui est arrivé et ne pouvait rien contre cette mondaine ! Gamin, j'ai envoyé un petit à l'échafaud, il y a peu, à cause de mon impulsivité. Je n'peux pas en laisser une autre dans la misère et l'opprobre. Faisons redescendre cette Grande de son piédestal. Déboulonnons-la de sa suffisance ! J'te soumets l'idée de faire ravaler à cette Ombelyne de Pastelbour, une bonne fois pour toute, son sourire exquis...
Krone, débordant d'une énergie nouvelle, s'exclama :
— A''ons-y !
***
Ombelyne de Pastelbour regardait par la fenêtre ouverte de sa chambre les domestiques s'affairer dans les jardins. Elle était déjà apprêtée. Après deux semaines de pluie sans discontinuité, le soleil avait enfin ressurgi. Il s'élevait fièrement dans le ciel, comme s'il avait toujours été là, comme si l'intermède pluvieux n’avait été qu'un aléa insignifiant.
Ombelyne souriait. Elle goûtait à un plaisir que seuls les émois amoureux pouvaient procurer à une jeune demoiselle. Ombelyne ne faisait pas qu'observer ses petites gens au travail. Elle guettait. Son regard se concentrait sur le portail de la demeure familiale, au bout de la longue allée bordée de coniques. Ses doigts manucurés martelaient d'impatience le guéridon devant lequel elle était assise. Le service du matin avait été débarrassé depuis bien longtemps, pourtant, elle était restée là, le regard remplit d'espoir vers ce portail ouvragé. Elle jeta un œil à la magnifique horloge à balancier d'acacia rouge qui rythmait le temps dans la chambre. Les aiguilles dorées indiquaient dix heures. Son sourire s'effaça. Ombelyne déglutit et pinça les lèvres d'impatience. Elle tritura l'embrasse rideau à double gland picoré de petits diamants scintillants. Elle se leva, fit le tour de la chambre et revint s'assoir sur son fauteuil rembourré. La louve du domaine ruminait dans ses appartements. Depuis deux jours, le marquis de Fleurys ne lui avait pas écrit. Elle porta un ongle à ses lèvres poudrées et le mordilla de ses dents blanches.
Enfin, l'attente martyrisante cessa. Au portail, un homme encapuchonné se présenta, l'envoyé du Marquis. À travers les barreaux, il tendait une missive qu'un domestique saisit. Le Marquis de Fleurys ne l'avait pas oubliée. Soulagement.
Depuis quinze jours, il lui envoyait quotidiennement des lettres passionnées. Au début, elle s’en était amusée. Au bout d'une semaine, elle en était bouleversée. Ce matin-là, elle était totalement éprise. Une journée sans son billet ardent lui avait montré à quel point elle en était dépendante. Elle ne l'avait jamais vu et, pourtant, elle lui aurait confié sans restriction son âme. Le mystère, fils d'intrigue et nourricier de fantasmes, l'accompagnait quotidiennement. L'imagination, pays sans frontière dans lequel son cœur sensible aimait se perdre, devint son nouveau royaume.
Jamais elle n'avait répondu. Le marquis de Fleurys ne lui avait pas indiqué où le joindre. Il lui demandait simplement de se parer du collier de perles nacrées qu'il avait envoyé le premier jour et de le porter lors de ses sorties quotidiennes au bourg. Ombelyne l'arborait toujours, même dans l'intimité de sa chambre. Le marquis de Fleurys l’observait de son côté et elle devait bien admettre que ce petit jeu de séduction l'enchantait.
On frappait à la porte. Ombelyne se redressa et s'installa dans une posture digne. Elle parla d'une voix claire et éloquente :
— Entrez ! Qu'est-ce donc Honoré ? Ho ! Une lettre ? Encore ? Bon... oui... posez-la sur la commode, je m'en occuperai plus tard.
Le majordome à peine sorti, Ombelyne se précipita vers le pli tant attendu. Elle sentit son cœur au bord de la rupture. Ses mains tremblaient d'excitation. Elle souffla et saisit son ouvre-lettres doré. D'un geste vif, elle descella l'objet de convoitise.
Ses yeux concentrés dévalaient les nombreuses lignes manuscrites. Puis, arrivés en bas de la page, elle les remonta pour une deuxième lecture. Elle ne rêvait pas. Ombelyne caressa le collier du bout des doigts. Quel était ce sentiment qui l'envahissait ? De la peur, de l'angoisse ? Une alacrité inconnue la submergeait. Une joie si intense qu'elle en devenait effrayante.
Le Marquis de Fleurys l'invitait à le rencontrer lors du bal organisé par le Seigneur de Pierrelevée.
***
— Tu es resplendissante ma Colombe ce soir. Enfin... tu l'es toujours ! Ce n'est pas.... ce n'est pas ce que je voulais dire. C'est juste que ... tu l'es davantage qu'à l'accoutumée !
Monsieur de Pastelbour bégayait de confusion. Il voulait complimenter sa fille mais l'appréhension de son fort caractère lui faisait perdre ses moyens. Grand de ce monde, il n’en demeurait pas moins un père craintif.
Pourtant, Ombelyne ne se vexa pas, bien au contraire. Elle lui répondit par un sourire enthousiaste :
— Merci Père, vous êtes très élégant aussi !
Monsieur de Pastelbour ne s'attendait pas à autant de gaieté. Il s'était préparé tout au plus à recevoir un marmonnement désagréable. Alors, ce sourire pour réponse et ce compliment de surcroît le mettait tout à sa joie.
Il avait sorti son plus bel ensemble, bien trop petit pour lui. Sa domesticité s'était gardée de le lui signaler. Son large embonpoint mettait à mal les quelques boutons qui, dans une tension ultime, tentaient de maintenir la veste refermée. Il avait plaqué en arrière, avec de la cire, les quelques cheveux blancs qui lui restaient dans une vaine tentative, un peu pathétique, de camoufler sa calvitie. Derrière ses joues rebondies se cachaient de petits yeux rieurs.
Sur une banquette du carrosse qui les emmenait vers la demeure du Seigneur dont il dépendait, Monsieur de Pastelbour faisait face à sa fille. Le Seigneur de Pierrelevée avait invité chez lui toutes les personnes qui comptaient dans la région. Quelle fierté d’en faire partie !
Mis en confiance par ce début de dialogue engageant, presque euphorique, il continua la discussion avec sa fille :
— Savais-tu que le Second Sujet du pays sera là ? Un véritable honneur qu'il nous fait ! Avec la trahison du Premier Sujet Galien, il paraît que le Parakoï est sur les dents. Il ferait surveiller étroitement les Premier et Second Sujets des Trois pays. Des rumeurs disent que quelque chose se prépare à l'est et que la félonie du Premier Sujet Lectois n'y serait pas étrangère. Il faudra faire bonne impression devant le Second Sujet. C'est une chance inouïe qui s'offre à nous de nous faire remarquer des beaux du pays Randais. Qui sait ? Nous trouverons peut-être un prétendant pour ma Colombe ? Ne pourrions....
Ombelyne n'écoutait plus les élucubrations futiles de son père. Elle le laissait à son monologue enjoué et répondre lui-même aux questions qu'il posait. En temps normal, elle accordait, au mieux, une oreille indifférente aux questions politiques. Elle préféra se perdre à ses rêveries.
Seul comptait, en ce moment, le Marquis de Fleurys. Le grand soir était enfin arrivé. Dix jours interminables s'étaient écoulés depuis l'invitation reçue. Elle était sortie plusieurs fois cette semaine, collier au cou, dans l'espoir insensé d'entrevoir au coin d'une rue, son mystérieux inconnu. Chaque fois, elle était rentrée vaine. Heureusement, son pli fougueux l'attendait sur la commode. Alors son désappointement s'évanouissait et la légèreté des cœurs, propre aux amours naissantes, s'emparait d'elle.
La rencontre avec le Second Sujet du pays Randais devait évidemment être une réussite mais bien en arrière-plan, bien insignifiant à côté de la jonction de deux esprits amourachés. Elle le sentait, elle le savait, ce soir serait l'événement marquant de sa vie, celle où sa vie de Marquise débutait.
La lune étincelante fardait sa lumière onctueuse sur les champs randais. Le trajet en carrosse ne prenait qu'une heure. Pour Ombelyne, elle fut la plus longue de sa jeune existence. Elle avait sorti sa toilette la plus raffinée, la plus élégante. Elle voulait que tous les Grands de la région l'admirent, mais surtout que le Marquis de Fleurys fonde à son contact. Le collier de perles nacrées plongeait élégamment sur son col pâle.
Arrivés au domaine Pierrelevée, un valet ouvrit la porte du carrosse aux deux membres de la famille Pastelbour. Les quelques invités déjà présents sur le perron se retournèrent à l'arrivée d'Ombelyne. La belle ne laissait pas indifférent. Des salutations de têtes accompagnaient des murmures sur son passage. Ombelyne rayonnait. Elle se sentait dans son élément, à sa place, prête à entrer pleinement dans le monde des Grands. Elle fut accueillie, avec son père, par le maître de la maison. Après quelques échanges de courtoisies protocolaires, Ombelyne laissa son père à ses entretiens et s'éclipsa dans une foule festive.
La première heure passa sans qu'Ombelyne n'en profitât. Elle reçut mille compliments et mille intérêts, nullement de la personne qu'elle espérait. La recherche dans l'assemblée de son marquis l'obnubilait trop pour apprécier ces flatteries. Le marquis, dans une de ses lettres, lui avait dit qu'il l'attendrait dans les jardins, uniquement à dix heures, à côté d'une fontaine sculptée d'une cigogne. Dans ses égarements passagers, elle avait espéré le voir descendre ce magnifique escalier de marbre, et leurs regards se croisant, le monde se serait arrêté de tourner. Cependant, aucun Marquis ne descendit.
L'heure fatidique approchant, Ombelyne remercia un groupe de gentilshommes qui lui faisaient la discussion. Elle s'éloigna discrètement des réjouissances. Elle accéda à l'extérieur par la terrasse arrière. Comme elle dominait les jardins, il fallut qu'Ombelyne emprunte un escalier majestueux pour descendre dans l'obscurité des allées et des parterres. Des flambeaux, disposés de part et autre des chemins, suffisaient aux badauds curieux pour admirer fontaines et arbustes ouvragés. La nuit claire chaperonnait les étoiles maîtresses des cieux.
Ombelyne tendit l'oreille à la recherche des clapotements délicats des fontaines du parc. Après quelques détours, elle trouva, dans l'ombre d'un bosquet, celle tant désirée. Une magnifique cigogne, déployant ses ailes, culminait au sommet de l’ouvrage à trois niveaux. Elle était à l'heure, impatiente de découvrir le visage qu'elle avait aimé cent fois dans ses songes. Elle s'assit sur un banc de pierre, tout proche, et attendit l'amour au cœur.
Elle n'eut pas longtemps à patienter. Un bruissement dans les fourrées lui fit tourner la tête. D'une voix empreinte d'inquiétude, elle questionna l'obscurité :
— Monsieur le Marquis de Fleurys ? Est-ce vous ?
— Oui ma belle. C'est nous.
L’excitation laissa place à l'angoisse car, au lieu d'un homme, s'en présentèrent deux à elle. L'un était grand et mince, tout aussi jeune qu'elle. Il avait les traits fins et de longs cheveux blonds retenus en arrière par un ruban d'où pendouillait une perle identique à celles de son collier. Ombelyne lui trouvait un air charmant. Serait-ce le Marquis ? Qui donc était le petit homme moustachu qui l'accompagnait, avec ce sourire si terrifiant ?
Alors qu'elle s'apprêtait à demander des éclaircissements, le petit moustachu, sans bouger ses lèvres étirées, ordonna d'une voix calme :
— Maintenant. Arrête le temps.
Ils disparurent. Instantanément. Ils étaient là, tous les deux à quelques pas d'elle, mais dès que le petit avait parlé, ils s'étaient évaporés. Avait-elle été victime d'une hallucination ? Improbable ! Elle les avait vus, pour sûr ! Que devait-elle faire maintenant ? Rechercher le Marquis ? L'attendre ici ? La fête continuait sans elle et sa longue absence se ferait vite remarquer. Cela n'était pas digne de sa condition et les louanges feraient vite place aux jacasseries. Elle retrouverait certainement le Marquis à l'intérieur. Il lui donnerait alors des explications satisfaisantes à ce premier contact pour le moins farfelu.
Ombelyne retourna sur ses pas, remonta l'escalier majestueux pour rejoindre la terrasse ouverte sur le grand salon. Elle entendit de l'agitation. Le Second Sujet du pays Randais venait d'être annoncé. Il faisait une entrée remarquée dans la pièce. Elle se mêla à la foule à ce moment-là et, comme toute l'assemblée, salua le nouvel arrivant dans une révérence déférente. Il était le représentant du Premier Sujet Cazoel, lui-même étant celui du Parakoï, Grand parmi les Grands.
Tout pouvoir résidait dans la main du Second Sujet, sans souffrir aucune contestation. Tout habitant du pays Randais, excepté le Premier Sujet, lui devait obéissance. Il pouvait faire ou défaire une réputation à sa guise. Si un service lui était rendu, il élevait sa famille entière aux plus hauts rangs. Si une offense l’atteignait, il plongeait la même famille dans l'opprobre. Il était un prolongement du Parakoï par qui la vie et la mort affluaient.
Tous les convives se relevèrent simultanément. Chacun tenta d'approcher le Second Sujet pour le saluer personnellement. Ombelyne chercha son père afin qu'il pût l'introduire auprès de l'invité de marque.
Se déplaçant difficilement dans la foule compacte, Ombelyne entendit alors des rires dérangeants. Elle les connaissait parfaitement bien. C'était les mêmes rires qu'elle-même lançait dans ses médisances lubriques. Exception faite que, ce soir-là, elle était la victime de ces persiflages. Les regards se portaient sur elle, non pas d'admiration comme au début de la soirée, mais bien de dégoût. Le mot se passait à une vitesse fulgurante et Ombelyne sentit son malaise empirer. Tous les yeux, y compris ceux du Second Sujet, se portaient sur elle. Elle ne comprit que trop tardivement la cause de tant d'attentions.
Elle vit dans un miroir une horreur. Son reflet lui souriait. Il lui souriait, la bouche grande ouverte, dans un sourire étiré à l'infini avec un filet de bave qui lui coulait depuis la commissure des lèvres. Ce sourire exquis, bien évidemment, elle ne pût s'en défaire.
***
Ombelyne de Pastelbour s'effondra en larmes sur son lit.
La honte était bien insignifiante à côté de ce qu'elle éprouvait. Sa fuite de la soirée avait été pitoyable. Devant une assemblée médusée, souriant aux corneilles, bavant comme une fontaine, elle avait bousculé moult invités pour se faufiler vers la sortie. Elle n'avait même pas la décence d'attendre son père pour monter dans le carrosse et demander à son chauffeur de partir. Et cette maudite bouche ! Elle n'arrivait plus à la fermer ! Elle ne pouvait plus s'exprimer intelligiblement ! Ses paroles n'étaient que borborygmes. Les excuses qu'elle avait voulues faire au Second Sujet avaient soulevé une vague de moqueries. On aurait dit une vache qui tentait de meugler un mot incompréhensible par l'Homme. Elle ne parvenait pas à empêcher cette satanée bave de dégouliner ! Déglutir lui était impossible avec une bouche identique au pavillon d'un clairon! Et ce sourire béat ! Mais que lui arrivait-il ? Sa vie était fichue ! Son déshonneur l’humiliait et jamais elle ne pourrait s'en relever. Ombelyne plongeait dans les abysses de l'abomination. Elle s'y noierait assurément. Ses sanglots et sa salive inondaient son édredon.
— Et bien, Gamine ! C'est un sacré chagrin que tu as là.
Ombelyne se releva brusquement. Dans le coin de la pièce, assis à son guéridon, éclairé par la lune blafarde, un gros monsieur lui souriait.
— ‘i êtes 'ous ?
— Qui je suis ? Mais un ami ma chère ! Un ami.
— ‘e 'ou'ez 'ous ? 'o''ent ê'es 'ous en'ré ?
— Je suppose que tu demandes comment je suis entré ? Peu importe. J'suis là et c'est tout c'qui compte. Pas facile de parler la bouche ouverte hein ? Ils t'ont pas loupée les coquins. Le temps a dû s'arrêter alors que tu avais la bouche ouverte d'étonnement. Le sourire s'y est ensuite greffé. Enfin bref, ce n'est pas si important que ça car, figure-toi, comme j'te l'ai dit, j’suis là en ami ! Teu teu teu... Ne te fatigue pas à parler Gamine. J'comprends rien à ce que tu déblatères et pour tout t'avouer, j'm'en cogne sévère ! Il s'avère que c'est ton jour de chance. Oui, je sais, on n’dirait pas comme ça, mais j't'assure que la situation pourrait être pire ! Cette tronche que tu te paies ! Franchement ! Ce n'est pas digne d'une Demoiselle avec un grand, un immense D ! Tu as été la risée de ces beaux gens, mais qu'adviendra-t-il de toi demain ? Et les jours suivants ? Tes domestiques devant toi ne diront rien bien sûr mais, une fois le dos tourné, ils ne se priveront pas de pouffer ! Et tous ces Petites gens du bourg. N'imagines-tu pas leurs ricanements à ton passage ? Ma pauvre, ma pauvre. Où que tu ailles, ce n'est que railleries et brimades qui t'attendent, des Grands comme des Petits. C'est là que ton ami entre en jeu ! Figure-toi que j'ai le remède à tes maux. Certes, tu devras quitter la ville et ton confort, car ta réputation ici est irréversible. Tu connais les commérages… Tout le pays doit déjà être au courant. Mais ! Car il y a un mais ! J’te propose de retrouver ton éclat d'antan et ton si joli petit minois qui faisait craquer tant de sots. Tu n'auras qu'à te reconstruire une vie, je n’sais où et, là encore, pour tout avouer, j’m'en contrefiche ! Tais-toi, Gamine ! À défaut de pouvoir fermer la bouche, aie au moins l'amabilité de te taire. J’disais donc... J'ai le remède, dans cette petite fiole que voilà. À boire cul-sec, sans tergiverser ! Contre seulement quatre belles bourses pleines à craquer de ton plus bel argent. C'est un prix d'ami ! Tu peux m'faire confiance Gamine sur l'efficacité du bousin. De toute façon, ce n'est pas comme si tu avais l’ choix. À moins que tu assumes d'exhiber ta jolie frimousse tous les jours ! Pose quatre belles bourses, bois ce flacon et demain matin, foi de Fi... enfin j'te donne ma parole quoi, tu retrouveras une tête normale ! Alors qu'en penses-tu ?
***
— Alors, Fil ? Elle a payé ?
— Bien sûr, Gamin. Tout s'est passé comme prévu. J'te l'avais bien dit ! J'vois pas pourquoi tu doutes encore de ma parole ! Un sac pour toi Gamin, un pour toi Savonnette et celui-là pour moi. On déposera le dernier devant la porte de la pauvre Petite. C'est la moindre chose qu'on puisse faire pour elle.
Sous le clair de lune, le trio repartit sur les grands chemins randais. Un vent léger les réchauffait au rythme toujours clopin-clopant d'une Joyeuse enjouée. Bulle de Savon caressait l'encolure de sa jument. Délicat dans le geste et la gaieté dans la voix, il demanda :
— Au fait, qu'y avait-il dans le flacon ?
Fil éclata d'un rire communicatif.
— De l'urine, Savonnette. De l'urine !
Au chapitre précédent, tu répondais à mon commentaire en expliquant que la vengeance n'était pas l'objectif premier de Fil. C'est la manière dont Loren a "ressurgi" dans sa vie par le biais du crieur et le ton dramatique du chapitre 2 qui me l'avaient fait penser.
Mais au fil des chapitres, c'est effectivement l'humour et la légèreté qui l'emportent. Tu as l'air de bien aimer mettre en scène tes personnages dans des histoires courtes et cocasses. Au départ, j'ai cru que ton roman serait un récit sombre et adulte. À présent, le schéma narratif (des enjeux graves annoncés au début mais qui vont être mis de côté un moment au profit de petites aventures qui permettent de faire grandir l'univers, de présenter les personnages et de développer leurs compétences) me fait beaucoup plus penser aux shônen mangas ou même aux light novels. Je ne sais pas si ces références sont très parlantes pour toi, c'est celles qui me sont les plus familières pour décrire ma perception.
Pas de jugement/conseil aujourd'hui, je voulais juste te partager mon ressenti. ^^
Merci pour ton commentaire. Comme je l'ai mentionné dans mon journal de bord, j'ai effectivement construit le récit autour de petites nouvelles qui s'enchaînent, jusqu'au chapitre 7 où l'intrigue principale va peu à peu prendre forme. Donc, que tu aies ce ressenti, ne m'étonnes pas, car j'ai pensé mon histoire comme ceci :)
Apres, je n'ai pas les références que tu mentionnes, mais ça ressemble en effet au ton que je donne aux Pérégrinations. Mon récit n'est pas si sombre que ça, même si certaines scènes peuvent être dures. L'équilibre entre les deux genres n'a pas tjs été évident à trouver, et n'est pas encore trouvé si tu veux tout savoir :)
A très vite j'espère !
Tu sais que l'espace d'un instant, j'ai cru que Fil avait réclamé en douce une 4e N bourse d'argent et qu'il allait se la garder pour lui !
Pour revenir au fait de pouvoir montrer le Don Krone, ce chapitre serait pour moi presque plus intéressant que le précédent. Mais je conçois que ça te ferai sacrément retravailler...
En tout cas chapeau j'ai vraiment apprécié.
Petite remarque de forme, j'aime tes introductions "climatiques", mais ici ça m'a paru un poil surjoué. Tu peux jouer la carte du narrateur farfelu qui donne son avis sur le temps qu'il fait, mais si c'est ton objectif je pense qu'il faut que tu axes une réécriture dessus, pour gagner en cohérence, la parfois on pense que c'est la voix off qui parle, des fois elle s'efface, des fois c'est Fil qui parle comme la voix off, c'est un peu perturbant
Je suis content que ce chapitre te plaise et que mon "humour" fasse mouche.
Je pense que si je n'avais pas expliqué le pouvoir de Krone dans le chapitre précédent, on aurait pas trop compris ce qu'il se passe dans le jardin au moment où il arrête le temps. Je pense que dans ces conditions, le lecteur n'est pas perdu et visualise bien ce qui se passe :)
Pour ce qui est du narrateur, je "me" trouve pas si farfelu que ça ^^ je comprends cependant ce que tu veux dire, mais je crains que ce soit mon style et j'aurais du mal à faire différemment ^^ Mais la manière de parler du narrateur est en effet assez proche de celle de Fil, je l'espère moins lourd et vulgaire cependant, j'essaie au contraire d'avoir un style pour soutenu, élaboré dans ces phases là...
J'espère que la suite te plaira !
> C'était plus pour dire que si, en réécriture, tu souhaitais accélérer le rythme, ou juste enlever les 3 méchants un peu plats, pour moi tu pourrais passer directement à ce chapitre et expliquer ici le Don de Krone ;)
Le chapitre se lit très bien, c'est toujours très fluide et j'aime beaucoup tes descriptions de l'environnement !
Je suis tout de même un peu perplexe avec cette petite histoire de vengeance autour de la servante.
D'un côté, je trouve ça très bien cette mascarade qu'ils organisent. Ils ne sont pas cruels et cela donne une bonne leçon à la fille (même si à la base, ce sont eux les fautifs donc ils sont culottés tout de même XD) et de l'autre je me demande si c'est bien cohérent qu'ils fassent un détour pour venger cette servante qu'ils ne connaissent pas ! ça doit arriver souvent que d'autres personnes se fassent inculper à leur place ! Et puis, je n'ai pas trouvé qu'ils avaient réagis outre-mesure quand dans le 1er chapitre, le jeune se fait arrêter à cause de Fil... Je pense que ça manque un peu de développement et d'introspection pour expliquer leur choix. Exemple : ils n'ont plus d'argent, un petit traquenard facile pourrait leur apporter de l'argent comme s'en prendre à Ombelyne. Ou Fil commence à réfléchir en boucle au gars qui a été inculpé à cause de lui et en passant dans la ville se rappelle une histoire similaire et tente d'obtenir "justice" ce qui le délivre de ses pensées ? Je ne sais pas, mais en tout cas, j'ai besoin d'autres arguments pour adhérer à ces scènes.
J'aime bien que ce soit un peu un jeu pour eux. ça montre que leur sens moral varie énormément et qu'ils s'en fichent du statut de la personne dans ce monde. Et ça c'est vraiment cool parce que ça veut dire que nous lecteur.ices on est en stress de savoir/comprendre comment ils vont réagir. Pour autant, qu'apporte ce chapitre au récit ?
Ce n'est pas le point du vue d'Ombelyne qui est intéressant (franchement, elle est très clichée comme perso). On dirait presque une caricature !
Je me demande si tu n'aurais pas plus d'intérêt à raconter ce passage en 20 lignes en histoire au coin du feu entre les trois hommes...
Ou alors, pour moi, il faudrait que le point du vue d'Ombelyne te serve vraiment. Pas juste pour décrire une jeune qui minaude pendant trente lignes. Tu pourrais expliquer pourquoi elle a accusé sa servante (il y a peut-être une bonne raison qui pourrait donner une autre dimension à l'affaire). Une raison que les persos apprennent plus tard ?
Bref, je pense qu'il y a matière en réécriture en tout cas :p
Cela dit, malgré mes remarques, j'apprécie toujours ton récit et je me demande vraiment quelle direction tu vas prendre...
"Je n'ai jamais entendu parler d'un Coût qui s'aggravait avec le temps. Comme si des intérêts se cumulaient à une dette insolvable"=> ce serait intéressant qu'il ne puisse plus être dans le présent à trop utiliser le temps^^
"Si la minauderie était un art elle en serait le génie."=> Lol excellent. ça va donner^^
Merci pour ton retour !
Tu soulèves plein de questions auxquelles je vais répondre mais qui peut gâcher un peu la surprise pour la suite ! Je n'arrive pas à mettre balise spoil ici. C'est parti :
L'intérêt du chapitre sur Ombelyne : premièrement, montrer que Bulle de Savon peut faire profiter de sa bulle à qui bon lui semble, mais il lui donne aussi son Cout... ça va être réutilisé dans plusieurs chapitres
Pour Ombelyne... elle nest pas que de passage. Ce n'est pas juste un prétexte. Elle va devenir plus tard, un personnage central. Du coup je introduis ici avec ses défauts et tout ce qui avec... un peu trop en détail car on la reverra plus tard et son caractère sera propice à plein de péripéties. Mais bon, en te disant ca, je te gâche un peu l'effet de surprise ^^
Après, je voulais écrire une sorte de mini nouvelle, avec sa petite chute cocasse à la fin. Racourcir le récit en quelques lignes j'avais peur que ça enlève l'effet comique de tout ça...
Ils s'en prennent à elle, pas pour l'argent, mais juste pour ce qu'elle représente : une Grande qui se moque des souffrances du petit peuple. La morale du trio est à géométrie variable et font ce mauvais coup, en partie por se payer la poire de la pauvre Ombelyne...
Merci beaucoup pour ton ressenti !
En tout cas, si mes questions tombent justes, c'est bon signe ;). J'attends de voir son traitement et son évolution à cette Ombelyne :p
"Après, je voulais écrire une sorte de mini nouvelle, avec sa petite chute cocasse à la fin"=> J'aime bien la chute et dans l'ensemble, j'aime bien le chapitre ;).
"Ils s'en prennent à elle, pas pour l'argent, mais juste pour ce qu'elle représente : une Grande qui se moque des souffrances du petit peuple. La morale du trio est à géométrie variable et font ce mauvais coup, en partie pour se payer la poire de la pauvre Ombelyne..."=> ça j'ai bien compris et je trouve ça cool !
A bientôt pour la suite !
Ma lecture m'a menée ici. Je reprendrai plus tard !
Je condense deux commentaires en un, je n'avais pas grand chose à dire sur le chapitre précédent. J'ai bien aimé le combat contre les bandits à cheval, c'est intéressant de voir la dynamique du groupe en combat.
Je ne sais pas si c'est voulu, mais les dons de nos deux protagonistes me font énormément penser à Jojo's (JJBA) : contrôler un fil invisible => Jolyne, arrêter le temps => DIO. Du coup, je m'attendais presque à ce que Krone hurle " Da Worrrldooo !" x)
Ce chapitre là me laisse un peu plus mitigée.. je ne trouve pas justifiée la vengeance sur Ombelyne, d'autant plus que ce sont eux les réels fautifs. Si j'ai bien compris, la domestique accusée a été humiliée en place publique, sans châtiment corporel, ce qui, compte tenu de l'époque d'inspiration est bien clément pour une voleuse"
* Pour une "voleuse". À titre d'exemple et pour l'anecdote, les personnes qui rognaient sur la monnaie pour prélever l'or et l'argent étaient ébouillantées vives dans un chaudron, sur la place publique
Je finis : donc tout ça pour dire que les voleurs sont souvent jugés très durement dans les époques médiévales /renaissance. Là, je trouve qu'une vengeance si dure est injustifiée.
Personnellement ce chapitre m'a fait perdre de la sympathie pour les protagonistes... À voir par la suite si mon avis change.
Une petite coquille : "Coût à son importance" : c'est "a" du verbe être non ?
Merci pour ta lecture et le partage de ton ressenti :)
Tu me fais totalement découvrir Jojo's. J'avoue ne pas du tout connaître et trouve la coïncidence assez rigole :D (pour ne pas dire gênante ^^). J'essaierai de voir de plus près ce qu'il en retourne !
Pour ce qui est de la vengeance, ils la justifient surtout car la domestique n'avait rien à voir avec le vol (ils avouent que c'était eux qui étaient derrière tout ça). Du coup, m^me si elle n'a été "que" lynché (ce qui est déjà pas mal quand même :D ) l'acharnement d'Ombelyne sur cette pauvre domestique était complétement injustifiée. Disons qu'ils ont voulu lui donner une petite leçon à leur manière..
Je pense que ta sympathie risque de voler en éclats dans les prochains chapitres ^^ Le trio va faire des choses qui vont heurter ta conscience (et c'est le but). Ils ne sont pas tout tendre, tout bon, ils ont plein de défauts, et ont tendance à suréagir à tout ce qui les entoure :)
J'espère que la suite te plaira quand même, n'hésite pas à me faire part de ton ressenti :)
Au plaisir de te lire
Très sympa cette petite sous-intrigue pour traiter plus en profondeur les subtilités autour d'un Don et de son Coût. On sent que tu maitrises bien ton sujet et que tu te fais le serviteur du lecteur pour en tester les limites.
En parallèle, la petite mijorée te sert de portail pour glisser quelques éléments géopolitiques très intéressants sur les 3 Pays, ce qui est très bien joué ! Elle vit des scènes intéressantes sans vraiment s'y attarder (ce qui suffit à éveiller notre curiosité) puisque seules les apparences comptent. Et tu as bien tapé dedans. Bien fait pour elle :)
Par contre, alors que je suis encore bien réveillé, j'ai eu beaucoup de mal à suivre certains concepts. Peut-être qu'en seconde lecture, j'y trouverai mes réponses mais je pense que tu serais intéressé par un retour d'une première découverte.
J'ai beaucoup de mal à cerner les priorités et la façon de penser de Fil :
1) Fil délaisse sa vengeance pour se diriger à l'opposé, vers un pont,
2) La pluie torrentielle permet d'exploiter la Bulle au profit de Krone,
3) Fil a subitement une idée de génie (elle est très bien pensée) pour se remettre de la culpabilité. Le sort de la domestique lui importe plus que celui du pauvre homme de la taverne : son plan s'étale sur plusieurs jours même !
4) Est-ce que cet homme est déjà mort, ce qui expliquerait qu'il ne s'acquitte pas de cette dette plus "importante" ? Est-ce que la domestique l'est aussi ? Pourtant l'argent lui revient à la fin...
5) Au final, je pensais bêtement ainsi : vengeance (à savourer d'un grand coup d'éclat) -> sauver le pauvre homme (victime collatérale de la vengeance) -> laver l'affront subi par la Petite.
À côté, je pense avoir mal compris le pouvoir de Bulle, ce qui fait qu'inconsciemment j'ai beaucoup de mal à m'accrocher à lui :
1) Comment perçoit-il le temps ? Il est libre de ses mouvements dans le royaume de Krone, ce qui laisse sous-entendre que le temps ne l'impacte pas. Vieillit-il ? D'où vient la fatigue corporelle ? Tous ses efforts ne devraient pas subir de contrainte physiologique non ? S'il ne ressent pas la fatigue, il ne doit pas ressentir l'essoufflement, la faim ou tous ces autres besoins physiologiques non ?
2) Module-t-il d'une certaine façon sa Bulle ? Si la marquise y est présente alors le temps figé par Krone ne devrait pas l'affecter à son tour non ? Elle sortirait de la bulle en payant seulement le Coût de Bulle, mais sans sourire exagéré par Krone au préalable ?
Ce sont juste des détails. Tout doit être certainement clair pour toi :)
Côté Fil, son monologue dans la chambre m'a achevé. Il pouvait parler en lui tournant le dos que ça n'aurait rien changé : il parle en continu (ce qui peut être compréhensible) mais son dialogue ne laisse transparaitre aucune réaction de sa victime. On ressort du monologue avec la sensation d'un disque vocal lancé ou d'une récitation apprise par coeur et expédiée en vitesse.
Malgré tout cela, j'adhère complètement à ton univers. Ma petite impression se confirme de plus en plus : tu t'exprimes comme mon excellent GM en jeu de rôle. Tes descriptions sont magnifiques !
Hâte de lire la prochaine magouille :)
Allez, passons à notre point commun, notre défaut commun ! Je te laisse deviner combien de fois tu as utilisé le mot "véritable" dans ce chapitre. On abuse de ce terme qui alourdit les phrases et qui empêche au lecteur d'avoir une certitude de ce qui est vu ou vécu. On abuse, je te dis !
Une toute petite coquille et je m'éclipse : Les excuses qu'elle avait voulues faire au Second Sujet avaient soulevées une vague de moqueries. -> avaient soulevé*
"1) Fil délaisse sa vengeance pour se diriger à l'opposé, vers un pont," > Cette histoire s'est passé il y a 30 ans. Il n'est pas à quelques semaines près. Mais t'inquiète pas, en effet, la vengeance (ou du moins la tentative) viendra avant la fin du tome 1 :D
"2) La pluie torrentielle permet d'exploiter la Bulle au profit de Krone, > Heu, je comprends pas le lien avec la pluie désolé. Bulle peut éténdre sa bulle et faire profiter qui il veut de ses bienfaits, et donc de son Coût aussi. Le but ici était de chasser la fatigue accumulée par le Coût de Don de Krone, et de montrer qu'il peut refiler son sourire à qui il veut aussi (d'où l'idée du coup foireux qu'ils réservent à Ombelyne)
" Fil a subitement une idée de génie (elle est très bien pensée) pour se remettre de la culpabilité. Le sort de la domestique lui importe plus que celui du pauvre homme de la taverne : son plan s'étale sur plusieurs jours même !" > J'ai modifié du coup la dernière partie du chapitre 1, où j'explique qu'ils ont rien pu faire pour aider le travailleur des champs, j'espère que ça effacera ce questionnement.
Je ne comprends pas ton 4) :D (après si tu parles du mec du chapitre 1, il est mort oui. Et dans le changement que je viens d'effectuer, c'est expliquer plus clairement)
5) Je dirais qu'ils font ce qu'ils peuvent au moment où l'opportunité s'offre à eux : Ils sont juste à côté de chez Ombelyne, donc ils en profitent pour faire leur mauvais coup. La vengeance de Loren n'est pas possible dans l'immédiat, il habite à l'autre bout des 3 pays.
Concernant Bulle :
Ton 1) : Tu te poses trop vite les questions ! T'inquiète pas lecteur impatient, ton auteur préféré a pensé à tout ça ! Des réponses viendront à toutes tes questions, en tant voulu, sois patient (chapitre 18 en partie) Je ne peux pas tout dire en un coup, tu dirais sinon que je balance trop d'infos !
2) J'ai pensé à cette incohérence également. Et j'avoue avoir croisé les doigts pour être le seul à m'en apercevoir ahah. Quand Bulle élargit sa bulle jusqu'à Ombelyne alors que le temps est figé, elle aurait du en effet les voir, car plus soumise au Don de Krone... Par contre, à partir du moment où elle est entrée dans la bulle, le Sourire, elle doit se le payer, quoiqu'il arrive... Bravo chipoteur ! Tu m'as mis en face de mes mensonges :(
Ah... Quant au monologue de Fil, promis, ça se calme après (sauf le chapitre 6...) J'ai voulu ici qu'on devine l'attitude d'Ombelyne, rien qu'en lisant le monologue de Fil. Il la laisse pas parler, lui dit de se taire alors qu'on a pas lu ce qu'elle a dit. C'est sous-entendu, c'est au lecteur de s'imaginer comment Ombelyne réagit, ce qu'elle dit.
Merci pour la coquille !
J'espère que la suite te plaira
Dès le début, je me doutais que ce fameux marquis, c'était un coup monté de nos lascars ^^ Je me demande même si ce marquis existe réellement ou pas, ça m'étonnerait même pas que non mais qu'Ombelyne n'ai même pas pensé à vérifier x)
Pour l'histoire de la servante, elle est toujours en vie ou pas ? Parce que la quatrième bourse lui revient, à elle, pas à sa famille, et pourtant, elle a été lynchée. Pour moi, on ne survit pas vraiment à un lynchage ^^" Bref, une petite interrogation de ce côté.
Sinon, j'aime beaucoup comment ils utilisent leur pouvoir pour lui pourrir la vie, mai sans même réellement l'agresser ou lui faire physiquement du mal. Bon, il détruise ce qui est le plus important pour elle, sa réputation, mais ils auraient eu l'occasion de la défigurer définitivement ou de la tuer et ils ont évité. Bon, en même temps, grâce à ça, ils ont récupéré pas mal d'or, sinon ils n'auraient pas pu ^^ Et ils n'auraient pas pu non plus lui faire boire de la pisse :p
Par contre, quand elle était sous l'emprise du pouvoir de Bulle, le malaise aurait dû glisser sur Ombelyne, non ? Parce qu'à un moment, il y a "Ombelyne sentit son malaise empirer.". D'ailleurs, dans la même veine, pour Krone, ça annule totalement le coût, ça le repousse ou juste ça le supprime pendant quelques heures ? Parce que si ça l'annule, Krone et Bulle se sont bien trouvés =o
Bref une petite aparté bien divertissante ^^ Comme quoi, quand Fil ne perd pas son calme, c'est pas juste un enfoiré qui fait tuer des gens ^^"
Le malaise ne peut pas à ce moment lui couler dessus car elle n'est plus dans la bulle de Bulle. La personne est protégé de tout les maux (moraux et physiques) que lorsqu'ils sont dans la bulle. (Vu que Bulle de Savon y est en permanence, il est immunisé tout le temps.) Ombelyne n'est restée dans la bulle que quelques secondes. Une fois que les deux loustics ont fini leur mauvaise blague, ne reste sur Ombelyne que le Coût d'une bulle, même brève : ce merveilleux sourire. Mais à ce moment-là, elle est soumise à nouveau à tout ce qui peut être négatif.
La bulle annule en effet toute la fatigue accumulée de Krone. Puisque la fatigue est du genre "négatif", hop elle s'évapore au contact de la bulle. La combinaison des deux pouvoirs devient puissante ! Et tu verras, il y aura d'autres combinaisons rigolotes :)
Le marquis de Fleurys est purement inventé par notre trio. Petit spoil : il sera de retour dans la suite des Pérégrinations ;)
La servante est en vie oui. (On n'en reparle plus après). Le lynchage est un terme peut-être fort alors... Je n'avais pas songé à cet aspect.
Au début du chapitre, quand je l'avais en tête, je voulais montrer que le Don n'était pas le seul moyen de nuir à quelqu'un, comme on l'attendrait d'un pouvoir normal. Je trouvais ça intéressant d'exploiter les Coûts, qui sont censés être un fardeau, et le transformer en force.
Fil n'a pas fini de te distraire ! Il a encore plein de coups dans son sac !
Au plaisir de te lire.
Je te laisse un petit commentaire pour la première partie et je reviendrai pour la suite :
Un petit moment pénard pendant lequel Fil, Krone et Bulle récupèrent.
J’ai réalisé que chaque perso a un nom en lien avec son Don, mais du coup Krone se réfère à quoi ?
J’ai toujours un petit soucis de compréhension de pourquoi Fil a tué le paysan du chapitre 1 (qui sera envoyé à l’échafaud par sa faute), s’il est choqué par le comportement de quelqu’un qui a fait bien moins pire (cf plus bas).
Mes pinaillages habituels :
« La pluie abattait un rideau opaque sur la campagne randaise. »
« Les lourdes gouttes s'écrasaient sur le sol et éclataient en une infinité de petites fontaines. »
> Ces deux phrases se ressemblent, elles disent la même idée, je me demande s’il ne vaut mieux pas simplifier. Pareil pour écrasait/éclatait. Je ne suis pas sûre du choix de l’image des gouttes qui éclatent en fontaines, elles doivent être supra grosses alors, genre 2 mètres !
« Pourtant, malgré le déluge […] dans le sol spongieux. »
Je me demande s’il est nécessaire de détailler a ce point la bâche tendue au-dessus d’eux. Je ferais une phrase, deux max si j’étais toi. D’autant que je ne comprends pas ce que font les persos sous la charrette par la suite, si une bâche est tendue au-dessus d’elle…
« À côté de lui, s'étendaient »
> Il n’y a pas de virgule quand le verbe/sujet est inversé. (drôle de règle en effet)
« Krone, allongé sous le chariot pour dormir »
> S’il pleut vraiment à ce point et que des fontaines se créent etc, il est plus que probable que le dessous du chariot soit mouillé lui-aussi. Je ne comprends pas du tout ce qu’il fout là, couché sous la charrette, alors que les deux autres ont pris le soin de tendre une bâche qui les protège. (voir mon commentaire plus haut)
« Son monde de marbre l'écrasait, l'épuisait. »
> Pourquoi son monde de marbre ? J’ai eu l’impression qu’il ralentissait/stoppait le temps autour de lui, pas qu’il matérialisait des palais en marbre ?
« Enjoué, il lança sa voix entre ses lèvres immobiles »
> Je ne comprends toujours pas comment il réussit à parler sans bouger des lèvres
« Sous une pluie battante, au cœur d'une campagne plongée dans les ténèbres, autour d'une lanterne posée sur le sol, »
> C’est ptêtre un peu trop les trois à la suite, même si j’aime bien ces trois propositions prises séparément.
« Et de dix Fil le Maudit »
> virgule après dix
« Mes cernes, je sais qu'ils répugnent autant que mon sourire. »
> Phrase bizarre
« Krone redressa »
> “se redressa”?
“s'étaient évanouis, évaporés »
> Je choisirais entre l’un et l’autre
« Il était d'une vigueur extraordinaire. Il discernait en lui une vitalité qu'il n’avait jamais soupçonnée jusqu’alors. »
> Une fois encore, je regrouperais les phrases qui véhiculent l’exacte même idée au risque d’être redondant et de créer de la lourdeur
« quoi 'enses-tu 'il”
> virgule après tu
“et d'une religion, la déesse. »
> Pas la peine de tout lui faire répéter à mon avis.
« Si la minauderie était un art elle en serait le génie.
— Et d'une re'igion, la 'éesse. »
> À mon avis, il devrait ajouter quelque chose de plus.
Par exemple : « si la fi’outerie était une religion, elle en s’rait ‘a déesse »
« J'vois que tu l'as en travers de la gorge »
> « J'vois que tu l'as en travers du sourire » ?
« recouverte de lierres »
> Pas utile, car ça n’indique pas sa richesse ou ne la rattache pas à l’idée de fille à papa, n’importe quelle ferme peut être recouverte de lierre.
« On est peut-être des magouilleurs, mais nous avons un cœur ! Cette petite ne méritait pas ce qu'il lui est arrivé et ne pouvait rien contre cette mondaine ! “
> Je te rappelle qu’il a fait pire en envoyant le gars du chapitre un à l’échaffaud. Comme tu n’y reviens pas, je te suggère de diminuer la peine du paysan du chapitre qui pourrait être innocenté. Ou alors carrément personne ne voit qui a lancé la chope, partie du comptoir par exemple, comme ça tu te débarrasses de ça une bonne fois pour toute. Car là, le lecteur tel que moi l’a toujours en tête et s’attend à une suite avec ce paysan mort. Comme Fil semble choqué d’une affaire de bien moins grande importance ici, cela ne me semble pas cohérent avec le chapitre 1 où on les imagine assassins et donc bien pires.
« sans discontinuité »
> Peut être enlevé je pense
"« Son monde de marbre l'écrasait, l'épuisait. »
> Pourquoi son monde de marbre ? J’ai eu l’impression qu’il ralentissait/stoppait le temps autour de lui, pas qu’il matérialisait des palais en marbre ?"
Je vois que tu es très attachée au sort du paysan du premier chapitre ! :) Fil en fera référence plusieurs fois dans d'autres chapitres et cherchera à se "racheter". J'aime bien l'idée qu'un innocent se fasse condamner par un pouvoir tyrannique... Peut-être devrais-je mettre en avant les regrets de Fil bien plus tôt...
Au plaisir de te lire!
Sisi, il stoppe le temps autour de lui, il ne matérialise rien en marbre. C'est juste son Coût, qui le fatigue tellement qu'il a l'impression d'être écrasé après coup par son monde de "marbre" (marbre dans le sens où rien ne bouge dedans...)
Oui, Fil devrait avoir des regrets ou alors tu le fais s'en foutre royal, il lui faut clairement une réaction, et dans tous les cas, avec ta décision (de le faire réagir d'une façon ou d'une autre), tu assois son caractère. De fait, s'il est choqué par le caractère de cette femme et de ce qu'elle a fait, il ne peut pas rester de marbre dans le chapitre 1, car il aurait fait total pire avant (tuer de sang froid un innocent peut être père de famille de la pire façon). Je dis ça pour réfléchir à la cohérence des persos, sinon on n'y croit plus.
D'ailleurs bien joué pour le nom de Krone, j'avais pas remarqué mais c'est pas impossible de deviner !
Contente si je peux aider avec mes ressentis. Je les livre un peu en vrac et je te laisse de dépatouiller, mais n'hésite pas à me demander si tu as des questions :-)
Je reviendrai la semaine pro pour la suite :-)
Mes petits pinaillages (j'ai lu d'une traite, rien à dire de bien fou à part que c'est bien 🙂) :
"le regard remplit"
> empli ?
"picoré de petits diamants scintillants."
> Picoré ? Ou piqué ?
"à autant de gaieté"
> À tant ?
"tentaient de maintenir la veste refermée"
> "Retenaient" ? À priori, les boutons ne tentent rien
"Sur une banquette du carrosse qui les emmenait vers la demeure du Seigneur dont il dépendait,"
> Peut-être un peu lourd non ?
"Quelle fierté d’en faire partie !"
> Si le bonhomme affiche une certaine suffisance, tu peux lui faire dire "il est normal qu'ils en fassent partie", un truc du genre.
"quelque chose"
> Ce terme est vague. Que veux-tu dire par là ?
"Elle le laissait à son monologue enjoué et répondre lui-même aux questions qu'il posait."
> Phrase un peu bizarre, je crois qu'on s'attendrait à répeter laissait dans la seconde partie, mais ce serait pas fameux de le répéter non plus.
"Chaque fois, elle était rentrée vaine"
> Je trouve que cette phrase ne va pas. Rentrer vaine ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Tu veux dire rentrer déçue ?
"propre aux amours naissantes"
Amour est masculin -> naissants (mais je viens de vérifier : étonnament, le pluriel est des deux genres, masculin ou féminin donc c'est bon. Cette remarque ne sert à rien 🙂)
"s'éclipsa dans une foule festive."
> se noya dans la foule festive ?
"Elle entendit de l'agitation."
> C'est-à-dire ? Un peu vague pour moi
La filouterie ne les lâchera pas dans la suite de l'aventure :) J'ai voulu écrire une histoire dark, mais avec de l'humour aussi... J'espère le mélange réussi.
Au plaisir de te relire.
Oui amour est féminin au pluriel, jolie formulation je trouve ! :)