Une folie sur la grève

Notes de l’auteur : violence visuelle due aux fautes que je n'ai pas su déceler

 

 Dans le morne pays de Lilenya, Donatien errait sur la grève. Ce jeune garçon avait pour habitude de marcher sur le sable avant de rentrer à son logis. Il aimait le chant des vagues s’échouant contre le sable, la douceur des galets sous ses pieds et l’air marin que certains qualifiaient de nauséabond. Ce que Donatien aimait plus que tout, c’était la paix qui semblait envelopper l’endroit, un calme qu’il ne pouvait qu’envier une fois hors de cet espace. Jamais le garçon ne s’était lassé de cette habitude, jamais il n’empruntait de chemin différent.

Le garçon ne pouvait rêver de meilleur existence, elle était simple et sans problème. La monotonie de sa vie le satisfaisait, il n’aspirait pas à de grandes aventures ni n’espérait se hisser dans la société. Donatien n’était qu’un apprenti boulanger et il souhaitait simplement vivre de son artisanat. Certains diraient que son existence n’était qu’un gâchis de temps. Lui, voyait les choses autrement. L’enfant pouvait discerner de la beauté dans un monde figé et silencieux, les adultes ne lui avaient que trop appris qu’une vie mouvementée menait aux conflits. De ces conflits, il ne pouvait que découler le chagrin.

Pourtant, un jour particulier mit à mal les ambitions placides du garçon. Ce matin-là, le soleil était teinté d’or, brillant d’un jaune aveuglant le rendant paradoxalement invisible. Rentrant de sa nuit de travail à la boulangerie du comté, le garçon laissa tomber sa bourse dans le sable. Il l’avait lancé négligemment et avait compté sur le calme pour la rattraper avec oisiveté. Le sac de pièces s’enfonça mollement dans le sable, le temps se figea.

Donatien n’était plus seul sur la grève, son pied buta dans de la chair, celle d’une créature ne venant d’aucun endroit connu. Le garçon déglutit, observant ce qui se déployait sous ses yeux. Scrutant cet être à la peau humide et à l’allure de papillon des grands fonds, Donatien ne put s’empêcher de trembler.

La créature semblait morte, inerte. Son corps disproportionné essuyait l’écume du matin tandis qu’un nuage de mouettes caquetant s’invitait pour redonner cours au temps. Le garçon hoqueta et tomba à la renverse. Sa paix avait été mise à mal et son cœur battait à toute allure. Jamais Donatien n’avait cru vivre une pareille frayeur, jamais il n’avait imaginé que son havre pouvait être entaché par une fantaisie tordue. Se redressant, le garçon contempla à nouveau l’horreur inerte, un insecte né d’une folie abyssale, un être que l’œil humain n’aurait pu imaginer ni regarder sans perdre foi en la vie.

L’enfant s’interrogeait sur l’origine de l’être tout en contournant son corps massif, l’analysant sous toutes les coutures, essayant d’imaginer à quoi ressemblait la créature une fois animée. Le soleil d’or semblait briller plus intensément et ses rayons coloraient la chair blafarde de la créature. Impuissant, Donation assista au réveil du monstre. La peau de la créature se mit à luire et irradier.

Des couleurs irréelles s’éprirent de la grève. Les mouettes churent comme Donatien. Le garçon voulut fuir, mais ne put s’y résoudre. Son corps semblait figé comme ceux des oiseaux tombés à la mer. Les volatiles se noyaient sans parvenir à battre des ailes. Une puissance irréelle entourait l’enfant et le forçait à rester.

Une voix anormale retentit, hurlant au garçon de ne pas avoir peur.

L’étrange papillon abyssal déploya ses ailes, d’immenses pans de chair munie de tentacules et d’appendices distordus. L’acte eut pour effet de geler l’air et d’éteindre le soleil. La lumière disparu et la nuit retomba sur le monde se reflétant dans le regard de Donatien. Le garçon expira, la folie s’évanouit.

Le regard de Donatien resta figé sur un ciel sans étoiles. L’écume vint caresser ses doigts. Il remarqua qu’il était couché sur la grève, immobile. Ses yeux ne voulaient pas se fermer. Il ne voulait pas oublier et souhaitait imprimer l’image de l’être sur ses rétines. La vision qu’il avait eu s’estompa et la nuit dissipa les formes dansant dans son esprit. Les couleurs irréelles comme la créature perdirent bien vite de leur matière. Donatien se redressa et resta assis à contempler l’océan. Le sable humide dans ses doigts ne semblait plus avoir de texture et la douceur des galets s’était changée en une désagréable sensation. Désormais, la vie ne serait plus jamais simple.

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Jean Zolad
Posté le 14/09/2023
Déjà, c'est quoi Trézéhence ? Rien que ca, ce nom, je suis intrigué ! Très sympathique cette créature, je me demande bien où cela va mener le jeune boulanger, certainement pas dans un endroit agréable !
Truth-hunter
Posté le 25/10/2021
J'ai beaucoup aimé ce premier chapitre, ton histoire possède une belle ambiance très intrigante, que tu fais ressortir avec de belles descriptions de l'environnement dans lequel évolue ton personnage !
Je me suis bien imaginé ton univers et ça me donne envie de lire la suite !
Solstice
Posté le 25/10/2021
merci beaucoup pour ton commentaire ^^ je continuerais d'écrire en gardant tes mots en tête X3 !
Truth-hunter
Posté le 25/10/2021
Je t'en prie!
Edouard PArle
Posté le 23/10/2021
Hey !
Bienvenue sur PA !
Joli premier chapitre, avec une chute prometteuse. J'aime bien la façon dont tu vends ton univers. Pressé de voir la suite (=
Quelques coquilles (mais c'est loin d'être de la violence visuelle xD) :
"et l’air marin que certains qualifiait de nauséabond." -> qualifiaient
"Pourtant, un jour particulier mis à mal" -> mit
Bien à toi !
Solstice
Posté le 23/10/2021
merci de m'accueillir ^^! et merci pour les coquilles je vais corriger ca de suite !
bruit
Posté le 23/10/2021
belle écriture il en va de même pour l'histoire. j'ai hâte de lire les suivantes, tu peux m'envoyer un message pour me dire quand le reste sera en ligne s'il te plaît ? :) de toute façon on reste en contact
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