1650 AÉ, 066ième
Maxilien Roska, il y a douze ans
Non, ce n'est pas vrai.
Nous avons été bien plus complices qu'opposants, dans le long chemin parcouru ensemble. Complice réticent en ce qui me concerne, mais complice quand même, attaché aux mêmes objectifs.
À quel moment cela a-t-il basculé ? À quel moment ai-je cessé de le haïr et de me débattre ?
À vrai dire, je n'ai fait qu'éprouver la plus intense fascination depuis notre rencontre et particulièrement depuis cet épisode sur Chuoo où il m'a parlé sans retenue, drogué et incapable de s'arrêter. J'ai eu droit à sa biographie complète.
Mais admiration et détestation allaient ici de pair, même si le mélange reste rare, j'en conviens. Il me suffisait de penser à la façon dont il pouvait envahir mon esprit pour maintenir intacte cette haine. Une bille de marbre lisse, brillante et indestructible. Polie par la connaissance de son pouvoir sur moi. Logée dans un coin de mon cerveau, elle me brûlait comme un kyste maléfique.
Que je m'aventure avec lui sur des chemins ambigus n'y avait rien changé.
Et puis... et puis, il y a eu l'incident du Maxilien Roska.
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Je me suis laissé convaincre par l'équipe : nous avons besoin d'un cobaye. Inconscient - donc sans danger -, juste sorti de suspension pour les analyses et les échantillons nécessaires.
Nous avons choisi le plus inoffensif : Bengor Iast.
Quelle erreur ! Comme on peut se laisser aller à devenir arrogant et à sous-estimer son adversaire ! J'avais capturé Bengor avec facilité autrefois, mais cela n'en faisait pas un bon à rien pour autant.
Je n'ai jamais compris comment il a réussi à échapper à notre surveillance. Il aurait dû dormir davantage : nous avions prévu de le remettre en caisson avant même qu'il s'éveille.
En quelques minutes, il s'est esquivé. Imbibé de produits inhibiteurs, incapable de nous jeter ses sorcelleries, mais pour combien de temps ? Pas grand-chose ne l'arrêtera une fois qu'il sera redevenu lui-même. Nous n'avons plus l'avantage décisif de la surprise.
Après deux heures de fouilles fébriles, toute l'équipe mobilisée, j'appelle le haut commandement de la flotte. « Évacuez le vaisseau », ordonnent-ils.
Je contacte l'Autre.
- J'arrive, annonce-t-il.
J'interprète les instructions à ma façon. Je fais évacuer le vaisseau et je patiente. Seul. Le haut commandement grogne, puis nous donne quatre heures avant de détruire l'appareil.
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J'attends. Une heure, une heure trente, en guettant depuis les panneaux de contrôle de la salle de commande. Pas de trace de Bengor. Je décompte le temps qui reste avant que les produits anti-spions s'éliminent de son système. Une heure, deux ?
Cette fois-ci, pas d'angoisse à l'approche de l'Autre. Je retrouve avec soulagement la présence familière dans mon esprit. La cause de ma peur se situe bien plus près, pompant l'adrénaline dans tous mes muscles.
Je lui lance en guise de bienvenue :
- Je n'aurais jamais cru être aussi content de te voir un jour !
Une navette l'a largué dans le sas, avant de repartir sans s'arrêter. Il vient de se dépouiller de sa combinaison de vol et de subir la décontamination. Il me répond par un de ses habituels sourires moqueurs.
- Désolé, ce n'est pas réciproque. Je préférerais être à peu près n'importe où ailleurs qu'ici... Je ne suis pas un combattant comme toi. La violence physique m'horrifie.
Je rétorque presque automatiquement :
- On se complète si bien, toi et moi !
J'attends en vain une réplique, puis m'interroge en captant son expression. Il lui manque cet air sûr de lui qu'il arbore sans y penser en toute circonstance. En miroir, son esprit laisse passer un soupçon d'incertitude. Je le regarde avec perplexité.
- Si tu redoutes la violence, pourquoi es-tu venu ? Tu ne me dois rien.
- Faux. J'ai dit que je te protégerai, non ? C'est la toute première fois que tu m'appelles au secours. Je ne voulais pas rater l'occasion !
Il s'est repris et cherche à dissimuler son trouble sous une tentative de raillerie. Mais tout comme il perçoit en moi la moindre ride à la surface de l'eau, ses sentiments m'assaillent et m'envahissent. Toujours ce foutu lien entre nous, qui palpite comme un être vivant. L'animal a grandi, a pris ses aises et ce soir il glisse ses tentacules glacés sur ma peau et les enroule autour de mon cou. Je me suis aperçu depuis peu qu'il est devenu laborieux pour lui de me tenir à l'écart de ses émotions. Nos petites expériences sensorielles et sensuelles n'y sont pas pour rien.
Là particulièrement, je ne devrais pas. Je ne devrais pas me réjouir de son inquiétude ; cependant, ses failles me fascinent encore davantage que son intelligence ou ses pouvoirs surhumains. Tandis que je le regarde avec intérêt et une sorte de satisfaction, comme un entomologiste devant un spécimen curieux, il enfonce les mains dans ses poches en grimaçant :
- Va te faire foutre, Sengo ! Je peux repartir si tu préfères.
Défiant, il est passé en langage mental et m'offre son visage fermé et son air buté. J'aurais presque envie de mener le jeu plus loin, jusqu'à le pousser dans ses retranchements, si la situation n'était pas si grave.
- Reste ! Déniche-le, et je me charge de la suite.
Ça y est. Le mode action vient soudain de se mettre en route : je suis prêt pour la chasse et je ressens réellement cet enthousiasme que j'ai plaqué sur mes paroles. Devant mon ton énergique, l'Autre secoue la tête avec agacement comme pour en éloigner une mouche :
- Je voudrais bien, mais je ne le sens même pas.
Je hausse les épaules. C'est donc cela qui le trouble ?
- Normal, les produits qui circulent dans son sang brouillent tous ses récepteurs neuronaux. Il ne nous perçoit pas, et toi tu ne peux pas le voir non plus. Il faut attendre ou alors partir le débusquer dans le vaisseau.
- Combien à arpenter, trente mille mètres-carrés ? raille-t-il.
- Près de quarante mille. Je doute que ce soit bien le moment pour un tour des installations.
- Dommage, j'ai toujours rêvé de visiter une arche. Tu imagines : s'enfuir vers l'inconnu, sombrer sans savoir où et quand on va se réveiller ? Et ceux qu'on endort, reverront-ils le soleil se lever un jour ?
Il me fixe en disant cela ; balaie d'un regard insondable ma tenue d'intervention : buste protégé par une armure, sur les membres un gilet d'une matière fine et indestructible absorbant les chocs. Un casque vient compléter le tout et me donne une allure de machine dès lors que je descends la visière. Rien de réellement efficace contre les pouvoirs de Bengor, mais au moins cela met-il mon corps à l'abri des attaques extérieures. Je porte aussi quelques armes, plus ciblées, elles, contre ceux de son espèce.
Est-ce cela qui le déconcerte, cette apparence déshumanisée par la technologie ? Lui, pantalon flottant et tee-shirt bariolé, a l'air d'un ado qui a oublié de grandir. Bah, je ne vais pas lui reprocher d'être arrivé au plus vite.
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À parler tout en marchant, nous sommes parvenus à la salle de commande. Une fois à l'intérieur, je me laisse glisser contre le mur jusqu'à m'asseoir par terre en face des panneaux qui épient les différentes zones de l'appareil. Il se pose à côté de moi en gardant ses distances.
Nous passons un quart d'heure sans bouger ni échanger. Je scrute les écrans sans grand espoir ni grande utilité. Bien plus efficace que moi, le gestionnaire du vaisseau analyse en permanence le plus infime mouvement de l'air à l'intérieur de chaque salle ou couloir. Une mouche ne peut lui échapper. Bengor s'est planqué : il ne ressortira que lorsqu'il aura retrouvé le contrôle de ses sens. Ne serait-il pas plus sage de fuir ?
L'Autre est concentré sur le vaisseau, il scrute des univers d'énergie qui me restent étrangers afin de repérer la perturbation qui trahirait Bengor.
À un moment, je tends la main vers lui, résolu à tout annuler, mais il l'esquive avec souplesse en fronçant les sourcils d'un air agacé.
Me dispensant de réagir, j'entends :
- Je le vois. Plus bas que nous, vers l'arrière. On fonce.
Il l'a trouvé plus vite que les détecteurs du bord.
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Le Maxilien Roska est grand. Très grand. Pour nous rapprocher de la zone où se cache Bengor, nous empruntons des kilomètres de couloir. Juchés sur un petit engin motorisé découvert, nous parcourons à vive allure des parties du vaisseau qui me sont presque inconnues. J'ai dû n'y venir qu'une fois en reconnaissance. Nous arpentons d'immenses salles de suspension numérotées, identiques à la couleur près. Quartier bleu, quartier marron, quartier orange. Les armatures prévues pour supporter les caissons individuels forment de gigantesques squelettes, en un cimetière bien ordonné d'arêtes de poisson. J'essaye de ne pas me laisser influencer par l'atmosphère déprimante de ce lieu mort-né. Je sais à présent pourquoi je ne suis jamais retourné dans cette partie du vaisseau.
Malgré tout, le décor me met les nerfs à fleur de peau ; je redoute que nous arrivions trop tard. À partir des premiers signes, combien de temps aura-t-il fallu à Bengor pour retrouver toutes ses capacités ?
L'Autre me dirige sans hésitation. Nous laissons derrière nous les salles des colons et abordons les zones techniques. Dans la partie arrière du vaisseau, nous pénétrons dans un hangar haut et large rempli de matériel : caisses, tonneaux, armoires, tuyaux et pièces mécaniques diverses. Dès notre entrée, tout se met en branle, des objets se ruent sur nous en fendant l'air.
- Raté pour la surprise, constate-t-il sans émotion apparente.
Bengor nous offre un jeu de manipulation assez impressionnant : des mastodontes de plusieurs tonnes semblent méconnaître la gravité artificielle du vaisseau. L'Autre les dévie. Ils poursuivent leur chemin et s'écrasent avec fracas contre les murs.
J'ai stoppé notre véhicule, mais l'Autre me fait signe de continuer à avancer. Je le sens concentré sur la tâche. Pétrifié d'effroi, cramponné au volant de mon engin, j'assiste à un duel entre deux titans éclairés par une lumière erratique. Les flashs qui nous illuminent par intermittence me montrent qu'ils utilisent l'un comme l'autre l'énergie du vaisseau pour leur combat. L'Autre se contente de parer les lancers de Bengor, il le laisse se fatiguer. Pour mieux attaquer ensuite ? Un mélange incongru de peur et d'euphorie me parvient pas le lien entre nous.
Épouvanté par le tumulte et les projections de toute sorte, je me demande soudain d'où me venait cette confiance qui me poussait en avant au départ.
Je savais, mais je n'avais pas réalisé. Comment aurais-je pu ?
Pourtant, aussi terrifiante soit-elle, l'attaque de Bengor manque singulièrement de subtilité. L'intelligence de Bengor Iast ne m'impressionne pas davantage à présent que sur Chuoo. Une telle puissance, dans un esprit si... banal. Quel gâchis.
Il prépare autre chose, car le hangar est précipité dans le noir. Derrière nous, une cloison étanche vient de se fermer avec un bruit de couperet, nous interdisant toute retraite. Sautant de notre engin, l'Autre me tire d'une bourrade à l'abri de caisses qui nous isolent temporairement de Bengor.
- Je sais ce qu'il veut faire. Il va essayer de t'éliminer pour rester seul contre moi. Sans compter que s'il a un tant soit peu réfléchi, il ne doit pas te porter dans son cœur. Donne-moi ta main. À nous deux, on va le piéger.
Je n'hésite pas. Pas de place pour cela maintenant. Je me laisse envahir, en constatant au passage que devant la nécessité, mon corps et mon esprit protestent beaucoup moins que d'habitude. J'ignore ce qu'il y tricote, mais il m'envoie ses instructions en même temps, tout en conversant mentalement avec Bengor, durant un bref échange qui m'échappe. Une unique certitude : Bengor va me frapper et il me croira mort.
Tout cela n'a duré qu'une poignée de secondes. Dernier acte pour Bengor, et peut-être aussi pour moi...
Nous nous séparons et partons à l'opposé l'un de l'autre sous des flashs de lumière erratiques : Bengor doit me croire isolé, vulnérable. Tombera-t-il dans le panneau ? Tout cela n'est-il pas un peu trop prévisible ?
Je zigzague dans le hangar, cherchant à me rapprocher de Bengor sans quitter trop longtemps la sécurité qu'offrent les équipements stockés là. La lumière est revenue ; elle fluctue et anime d'ombres chaotiques les machines colossales rangées sagement : engins de terrassement hauts comme des immeubles de dix étages, tracteurs démesurés, ensemenceurs climatiques, grues en pièces détachées, on trouve là le matériel au complet du parfait petit colonisateur de planète vierge.
Alors que je l'élance à découvert entre deux mastodontes aux formes menaçantes, j'aperçois Bengor du coin de l'œil. Un mauvais pressentiment me noue. Son regard a croisé le mien.
Pas bon.
Pas bon du tout.
Je plonge, me jetant d'un bond vers la sécurité des chenillettes d'un amphib d'exploration. Trop tard. Le coup m'atteint en plein vol. Je heurte le sol, glisse et finis ma course contre une roue, le souffle coupé, les muscles tétanisés par une décharge d'énergie. Une souffrance sans nom m'envahit, je hurle, mais mon cri reste à l'intérieur de moi. Pas d'air. Il tourne en rond, d'écho en écho, en une torture indicible.
Vide. Froid sous ma joue. Noir.
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J'ai dû rester inconscient. Pas longtemps, car j'ai l'impression de reprendre le film là où je l'ai laissé. À un détail près. Si l'Autre ne s'est pas trompé, je suis mort. Pour Bengor, s'entend : je me sens toujours bien vivant. Douloureusement vivant.
Mort et donc invisible. Bengor me tourne le dos, si sûr de m'avoir tué qu'il n'a même pas un regard vers mon corps avachi sur le sol.
La souffrance insupportable reflue lentement de mes nerfs électrocutés, mais laisse place à mille maux plus localisés : un goût de sang imprègne mes papilles et l'épaule sur laquelle je me suis écrasé me lance au rythme des pulsations précipitées de mon cœur. Une cheville tordue proteste.
Je me bats pour garder le contrôle : je parviens à prendre une grande inspiration saccadée, puis une seconde. Là... déjà mieux : l'air passe normalement à présent. Je calme les tambourinements désordonnés de mon cœur selon une discipline pratiquée depuis l'enfance. Le contrôle de soi est un art poussé vers sa plus pure expression sur Nigato.
Un inventaire sommaire m'apprend que rien n'est cassé ; la combinaison a suffisamment amorti le choc, mais j'aurai mal partout pendant quelques jours si je m'en sors vivant.
Il manque pourtant quelque chose. J'ai perdu le contact avec l'Autre. Je ne ressens plus la formidable énergie qu'il manipule ni le maelstrom de sentiments où j'avais bien du mal à me retrouver juste avant. Normal, puisque j'ai disparu des radars, mais troublant. Je ne peux compter à présent que sur mes sens limités pour localiser les combattants. Je réprime un ricanement quand je réalise que l'un comme l'autre sont bien visibles, leurs ombres démultipliées par les éclairages affolés.
Je rampe entre les chenilles de l'engin qui me cache et ressors de l'autre côté. Je joue avec les ombres pour me glisser vers un nouveau monstre de métal. Droit devant moi, les dents d'une moissonneuse me servent de repère, tandis que je me concentre, couché sur le siège d'une machine, en position de tir, prenant mon temps pour viser Bengor.
Je sais que je dois attendre.
Quand l'Autre apparaît, devant moi, affrontant Bengor dans une joute mentale, j'arme mon neutralisateur. Ils s'immobilisent, tous les deux, face à face. Les secondes se suspendent, s'étirent alors que je vise : maintenant.
Mon premier coup est pour Bengor qui s'écroule, ramolli, muscles déconnectés.
Quid du second ? Je ne peux pas m'en empêcher. Je dois savoir. Jusqu'où va sa confiance ? Puis-je le toucher, lui aussi ?
J'ai bien plus d'affection pour L'Autre que pour Sengo, mais si on n'est aps d'accord avec lui, on ne peut s'empêcher de le comprendre... Vraiment, beau travail.
J'ai repéré quelques coquilles que je te laisse ici pour te faciliter la correction:
Un mélange incongru de peur et d'euphorie me parvient pas le lien entre nous. (pas -> par)
Alors que je l'élance à découvert entre deux mastodontes aux formes menaçantes, j'aperçois Bengor du coin de l'œil. ( je m'élance)
Coucou Rachael,
Si le reste du monde ignore que l’Autre est un télépathe et s’il parvient à déjouer les détecteurs, (ce que logiquement, il devrait pouvoir faire en fermant son esprit quand il est à leur portée) peut-être qu’en agissant discrètement, il peut encore s’en sortir…<br /> Il y a quand même une question que je me pose : si les yeux bleu foncé sont une caractéristique des télépathes, comment se fait-il qu’on semble ignorer ce détail et que ça ne permette pas de les identifier depuis des lustres ?<br /> Il y a longtemps que je crois à la sincérité de l’Autre et je dois avouer que j’aurais été très déçue si je m’étais trompée. Ça doit être mon côté fleur bleue. Maintenant, je le sens résigné. Probablement autant à cause de l’incapacité de Sengo à l’aimer qu’à cause de ce qui se passe dans le monde, ou plutôt l’univers. Résigné à ne recevoir que méfiance et rancœur de la part de Sengo, résigné à devoir donner sa vie pour protéger un maximum de gens. C’est probablement le chapitre qui m’émeut le plus. C’est vraiment triste qu’ils se quittent comme ça.<br /> Il faut dire qu’à mon avis, Sengo n’est pas seulement incapable d’aimer l’Autre, mais il est incapable d’aimer en général. Il le démontre face à son ex-femme (qu’il aurait dû aimer même sans en être amoureux) et ses enfants. C’est clair que ce n’est pas que pour les protéger qu’il a toujours eu si peu de contacts avec eux. En fait, il est égocentrique (ce qui ne veut pas forcément dire égoïste).
Là , ils ont eu chaud. L’Autre a vraiment assuré ; sans lui, il est évident que Sengo n’avait aucune chance, malgré la banalité de l’esprit de Bengor. Alors je dois dire que la dernière phrase me choque. Comment Sengo peut-il encore avoir une telle idée après que l’Autre est venu à son secours sans la moindre hésitation pour le sauver et rattraper la bourde de son équipe ? Il a de la chance que l’Autre ne soit pas rancunier de nature. À mes yeux, abuser sciemment de la confiance de quelqu’un est inexcusable, et c’est la deuxième fois que Sengo le fait avec l’Autre. Dans ce contexte, c’est particulièrement odieux. Sengo est déloyal ; c’est pour ça que je ne peux pas vraiment l’aimer.
Coquilles et remarques :
Sais-tu, lancé-je soudain, que je n'ai jamais envisagé plus tôt avoir exercé une quelconque influence sur toi [Je trouve cette phrase bizarre. Je dirais plutôt quelque chose comme « que jusque-là je n’ai jamais envisagé la possibilité d’avoir exercé » ou plus simplement « je n’ai jamais imaginé avoir exercé »]
Une pensée m'a traversée… [traversé]
Combien à arpenter, trente mille mètres-carrés ? Raille-t-il. [mètres carrés]
J'ai dit que je te protégerai, non ? [concordance des temps : protégerais]
Un mélange incongru de peur et d'euphorie me parvient pas le lien entre nous [par le lien]
Alors que je l'élance à découvert entre deux mastodontes aux formes menaçantes [je m’élance]
Oh là là, tu es très sévère avec Sengo ! C'est un personnage tourmenté, il a ses côtés sombres, mais je ne le vois pas comme incapable d'aimer. D'ailleurs, dans le chapitre 36 (Arrogance), il essaye de dissuader l'Autre de s'exposer et se met en colère quand il refuse. C'est quand même un signe qu'il tient à lui, non ?
Bon d'accord dans le 37, il a cette impulsion, à la fin : il veut savoir si l'Autre lui fait réellement confiance...
Mais tu approches de la fin ! ^_^
Merci pour les coquilles. Envisager, ce ne va pas du tout avec cette construction, en effet...
De l'action <3 C'est bête mais je n'avais jamais réalisé que l'Autre pouvait user de la télépathie à travers les machines aussi. La situation est vraiment chouette. On a envie de croire que c'est dans la poche, tout en appréciant de voir Sengo et l'Autre unis dans leur combat. Pourtant, la fin indique que tout n'est pas si simple. J'ai laissé la confiance de Sengo déteindre sur moi !
La rage de Bengor est parfaitement compréhensible mais... arg, ne leur fait pas de mal s'il te plaît !!
Bon je dois admettre, honteusement, être temporellement perdue. J'étais restée sur le démantellement de l'équipe et ce chapitre parle d'un moment où elle semblait toujours présente. Bon, je fais partie des gens pas doués de la chronologie, faut le reconnaître ^^" Je serais curieuse de relire tout ça d'une traite, pour voir si je m'y perds moins (je pense que le format lecture web joue malheureusement)
J'attends la suite avec impatience en tout cas ! On laisse pas les gens sur ce genre de clifhanger Rach ! <3
Biz !
Eh oui, c'est un petit retour en arrière de plus de dix ans sur un épisode plus ancien qui a frappé Sengo (on verra pourquoi dans le chapitre suivant). Je pense (j'espère) qu'en lisant sans interruption, on s'y retrouve meux. Là, il y a clairement un lien avec le chapitre précédent qui n'apparait peut-être pas trop à cause de la coupure.
Ah mais si on peut laisser le pauvre lecteur se morfondre en attendant la suite... De toute façon, comme Sengo écrit le journal, on se doute bien qu'il n'est pas mort, hein !
Merci et à bientôt. <3