Verset 01: Les premières Chroniques

Notes de l’auteur : Voici le premier chapitre (que moi je nomme "verset")

19 MAI 2013 - JOUR DE PENTECOTE – ALLEMAGNE.

Pierre, capitaine de la caste des Clercs de Michaël, se trouvait à l’entrée de la ville de Singen, pour rejoindre son hôtel. Il venait de finir une mission qu’il avait exécutée dans la Forêt Noire.

Arrivé dans sa chambre, il alla dans la salle de bains et se déshabilla. Pierre ouvrit le robinet de la baignoire et boucha le siphon. Il se regarda dans le miroir au-dessus du lavabo. Sur son visage, au niveau de l’œil gauche, il avait un œil au beurre noir accompagné d’une griffure. Son œil n’avait pas été touché. Il rentra dans l’eau fumante de chaleur et émit un petit cri de satisfaction.

Puis s’endormit.
 
21 MAI 2013 – 9H00 – ITALIE

Pierre était dans les sous-sols du Vatican, où se trouvait une salle octogonale. Chaque mur avait une porte, hormis une, l’ascenseur qui servait de lien avec la surface.

Une des sept portes en chêne massif sculptée d’une représentation de l’archange Michaël, sur laquelle était gravé מיכאל s’ouvrit. (Michael en hébreu)

Ce lieu était le quartier général de l’une des sept castes archangéliques.

— LES CLERCS DE MICHAEL -

Cette caste de prêtres était un ordre secret d’agents qui combattaient les créatures qui menaçaient l’humanité. Elle était majoritairement constituée de serviteurs de l’église.

Sur ordre de l’archange Michaël, elle avait été créée par le Vatican, en l’an 1100 à Jérusalem, à l’époque des Croisades.

Le père Giovanna, les cheveux en bataille, châtains clairs, entra dans le « Hall des Clercs de Michaël », dans lequel plusieurs prêtres étaient présents. Dès son arrivée, tout le monde arrêta ses activités ou discussions et le regarda.

— Il est revenu rapidement de sa mission ! dit un prêtre chauve.
— Et il a une méchante blessure à l’œil gauche et à la joue droite, lança son collègue.
— C’est la première fois qu’il revient blessé de mission ! dit le prêtre avec un certain étonnement.

Le Père Giovanna avait en effet ce que l’on pourrait appeler un coquard à l’œil droit et un pansement recouvrait son œil gauche. Il avança tranquillement sans prêter attention à ceux qui lui cédaient le passage.

Jusqu’à ce qu’il soit stoppé net par une voix d’adolescent.

— Capitaine Giovanna, vous êtes enfin revenu de mission ! dit la voix.

Pierre se retourna, regarda l’adolescent qui lui avait adressé la parole et esquissa un sourire !

— Mon Père, vous êtes blessé ! S’inquiéta le jeune homme.

Ce garçon répondait au prénom de Lucas. Personne ne connaissait son nom. Il vouait une admiration sans bornes pour le colonel Giovanna depuis ses débuts en tant qu’apprenti des castes. Il désirait, depuis qu’il avait vu Pierre pour la première fois, devenir son disciple.

Lucas demanda à Pierre si sa mission s’était déroulée correctement, malgré les quelques marques à son visage. Le capitaine lui assura que les « Sylvestris » ou « Elfes sylvains », n’étaient plus un problème et qu’elles ne causeraient plus aucuns soucis.

Lucas ferma les yeux, souffla et sourit au Père Giovanna en les ouvrant. Pierre le questionna sur l’avancement de son apprentissage. Le jeune garçon répliqua, avec beaucoup de joie dans la voix, qu’il pouvait maintenant partir en  mission  en tant qu’Apprenti de Michaël. Pierre le félicita.

— Merci monsieur Pierre ! Et je voudrais que vous soyez mon mentor s’il vous plaît ? supplia Lucas.
— Pourquoi pas ! Je vais y réfléchir ! Mais avant cela je dois aller aux bureaux des missions ! Tu m’accompagnes Lucas ?
— Oui monsieur Pierre !

Ils empruntèrent plusieurs couloirs. Le long des murs, étaient accrochés des portraits représentant les Grands Généraux de l’ordre des Clercs de Michaël. Lucas les admira et lança naturellement que le portrait de son idole y sera un jour aussi.

Pierre s’arrêta net.

Il fixa Lucas, d’un air choqué.

— Et puis quoi encore ! Il manquerait plus que ça.

Ils    arrivèrent    devant    une    porte    sur    laquelle    était inscrit « BUREAU DES MISSIONS ».

Pierre marqua un arrêt et soupira. Il ouvrit la porte et entra. Lucas resta à l’extérieur, seules les personnes ayant effectué ou effectuant des missions, ayant le droit d’y entrer. Il s’assit sur un banc tapissé de cuir se trouvant sur le pas de la porte.

En entrant, Pierre entendit une voix.

Un prêtre portant des lunettes carrées à épaisse monture noire, accueillit le Père Giovanna.
 
Pierre n’avait pas l’air très enjoué d’être ici.

— Oh ! Père Giovanna ! Vous me ramenez votre rapport de mission ?
— Oui ! Le voilà, dit-il d’un air dégouté.
— Mais Père Giovanna ! Je vous rappelle que nous sommes informatisés et que maintenant on utilise des ordinateurs pour taper vos rapports.
— Euh ouais ! Je n’en ai pas ! Et je n’aime pas ça !
— Et où est cet ordinateur portable qu’on vous a donné ?
— Il est cassé Père Lucius ! sourit-il.

Le prêtre du « Bureau des Missions » haussa les sourcils brièvement. Mais cela ne l’étonna pas de la part du Père Giovanna. Le Père Lucius s’assit et regarda Pierre dans le blanc des yeux, ce dernier eut un mouvement de recul.

— Tu t’es vu ? C’est à se demander si  c’est  Dieu,  ton créateur ! pensa Pierre.

Pierre déposa son rapport de mission sur le bureau du Père Lucius. Celui qui gérait le bureau des missions, l’observa. Le capitaine tourna les talons rapidement, car plus vite il sortait, plus vite il serait loin de cet homme qui lui inspirait le dégoût.

— Que Dieu vous bénisse et garde votre chemin, Père Giovanna,

Il sortit du Bureau des Missions et vit Lucas, toujours assis sur le banc, qui se leva en voyant son idole.

Pierre avait remarqué que Lucas lisait un livre sur la langue néerlandaise.
 
Pierre ordonna à l’apprenti de le suivre car il devait aller voir les cardinaux de toute urgence. Lucas ferma son livre et emboita le pas de Pierre.

Ils quittèrent le Hall des Clercs de Michaël et se dirigèrent vers l’ascenseur. Pierre appuya sur le bouton, à côté duquel était écrit : ADMINISTRATION. La première porte s’ouvrit puis une seconde. Le général et son apprenti traversèrent la cage d’ascenseur et entrèrent dans le Hall de l’Administration des Castes. Ils passèrent devant une dizaine de castiens, assis à des tables au milieu du  hall.  Pierre aperçut un prêtre à l’allure tendre s’approcher d’eux. Père Giovanna et Lucas s’arrêtèrent à son approche.

— Mes respects, Père Benoît.
— A vous aussi, Père Giovanna et à toi aussi Lucas, sourit Père Benoît.

Le Père Benoît regarda le visage de Pierre. Et pria à haute voix que la mission ne fut pas trop complexe au vu des blessures du capitaine. Pierre répondit simplement que les Sylvestris étaient juste assez forts pour le blesser.

— Fort étonnant. Connaissant les talents dont vous disposez.
— Certes. Que désirez-vous ?
— Vous entretenir d’un drame qui frappe les Clercs de Michaël ainsi que les autres castes. Suivez-moi je vous prie.

Le Père Benoît, Pierre et Lucas entrèrent dans le Bureau de l’administration de la caste, afin de discuter au calme. L’administrateur expliqua qu’un nombre important de généraux, colonels ainsi que de capitaines avaient été retrouvés ou avaient disparu. Ce qui ne manqua pas de laisser Pierre et Lucas sans voix.
 
— Avez-vous une liste des survivants, chez les nôtres et les autres castes ? demande le père Giovanna.
— Oui ! Il y en a une première ébauche si je puis dire. Vous auriez peut-être des noms pour me faciliter la tâche ?
— Damien Merrin, Sergent des Assassins d’Uriel ainsi qu’Erica Hamm, sergent des Paladins de Métatron….

Le Père Benoît assis devant son ordinateur de bureau, commença à pianoter sur le clavier. Au bout de quelques secondes, il écarquilla les yeux et regarda fixement Pierre et Lucas.

— Le sergent Hämm est actuellement en permission en Norvège, pour décès dans sa famille. Sa mère, d’après ce qui est écrit. Quant au sergent Merrin, il est sur le retour d’une mission.

La pensée du général était de gifler le  Père  Benoît  pour  cette petite frayeur qu’il lui avait donnée.

Même si sa pensée était de gifler le Père Benoît pour cette petite frayeur qu’il lui avait donnée.

— Savez-vous où se déroulait la mission de Damien ?

Euh, attendez…. (Il vérifia dans les archives de mission) … Il était en Algérie pour un souci de Djinns maléfiques.

— Pourquoi ces deux personnes précisément monsieur Pierre ? demanda le jeune homme en tapotant l’épaule de Pierre.
— Ce sont mes amis. Je les connais depuis mon arrivée aux castes il y a douze ans de cela. Je m’en rappelle encore comme si c’était hier.
 — Ils étaient dans le même trio… Ah oui ! Le lieu du rendez- vous avec les cardinaux sera à la Chapelle Sixtine.
— Ben voyons ! Ils n’ont pas moins solennel, voire moins oppressant comme lieu !? lança Pierre, blasé.

Le capitaine des Clercs et le jeune Lucas commençaient à quitter le bureau quand le Père Benoît leur demanda de repasser après l’entretien. Puis ils sortirent. Pierre posa sa main sur l’épaule de Lucas et lui ordonna de retenir son souffle. Et en un claquement de doigt et un petit craquement sonore, ils disparurent puis réapparurent devant la porte du Conclave dans la Chapelle Sixtine.

— Tu peux reprendre ton souffle.

Lucas reprit une petite bouffée d’air. Il sentit une excitation grandir en lui. Pierre lui posa la main sur la bouche.

— Ecoute-moi, Père Lucas …

Lucas écarquilla les yeux en entendant: Père Lucas.

— Tu vas m’attendre ici. Je vais voir ce que veulent les Cardinaux. Ensuite on ira à l’administration ensemble.

Le jeune garçon acquiesça d’un signe de tête. Pierre posa sa main sur son épaule et lui sourit. Puis s’avança jusqu’à la porte en chêne.

— C’est le Père Francesco Giovanna ! Capitaine de l’ordre des Clercs de Michaël. Je suis ici à  la  demande  des  Cardinaux.

Les petites portes commencèrent à s’ouvrir.
 
— Prenez donc la peine d’entrer Père Giovanna ! Nous vous attendions.

Pierre entra…
 

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Syyougo
Posté le 24/05/2024
SALUT, c'est encore MOI !

On sent vraiment l'atmosphère de secret et de danger qui plane tout au long de ce chapitre. J'ai particulièrement aimé la manière dont les personnages sont introduits. Le mystère autour des disparitions des membres des différentes castes ajoute une dimension supplémentaire à l'intrigue, laissant présager des développements captivants à venir.

Le moment où Pierre dit qu'il n'aime pas les ordinateurs ajoute une légèreté à l'histoire qui de base est sérieux.

C'est un début prometteur qui donne envie d'en savoir plus.
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