20 MAI 2013 – 20H – NEW YORK
Après un vol en partance de Roissy Charles de Gaulle, ils arrivèrent à l’Aéroport International John F.Kennedy. Dans la salle de débarquement, alors qu’ils attendaient leurs bagages, une alarme retentit. Des agents de la sécurité de l’aéroport entourèrent Pierre, Damien et Ian.
L’un des agents de sécurité avança d’un pas.
— Lequel d’entre vous est Ian Campbell ? demanda l’agent. L’amiral des Exorcistes de Saraquiel, se désigna.
— Euh ! C’est moi. En quoi puis-je vous aider ?
— Le scanner de vos bagages a détecté un objet tranchant ressemblant à une épée médiévale, répondit l’agent.
— Ah bizarre ! Je serais un chevalier des croisades à vos yeux ? Dit Ian avec une once de moquerie dans sa voix.
— Attend Ian ! s’exclama Pierre.
— Vous, Monsieur ! Ne bougez pas et ne parlez pas sans y avoir été invité.
Les agents de sécurité pointèrent leurs armes sur les trois hommes. Damien blasé, s’avança et retira ses lunettes de soleil. Celui qui affirma avoir dit qu’Ian transportait des armes tranchantes, colla le canon de son pistolet sur l’épaule de Damien. Il ne bougea pas et resta de marbre.
— Vous trois ! Suivez-nous. Vous allez être mis en isolement le temps que les autorités compétentes arrivent et s’occupent de vous.
— Compétentes !? Ben voyons, lança Damien.
— Génial ! De mieux en mieux, ironisa Pierre.
Pierre, Damien et Ian furent menottés.
Les voyageurs, témoins de cette scène pour le moins étonnante, étaient choqués que trois prêtres se fassent arrêter.
Ian, Pierre et Damien furent amenés dans les sous-sols, dans une salle d’interrogatoire sans fenêtre. On leur ordonna de s’asseoir et d’attendre l’arrivée du F.B.I.
— Bon ! Ça me gonfle. Je croyais qu’aux Etats-Unis, nous avions l’immunité diplomatique, pesta Damien.
— Moi aussi. Je le croyais. Je pense surtout que ces agents de sécurité ne sont pas au courant, lança Pierre, après quelques secondes de réflexion.
Les deux amis d’enfances soufflèrent. Ian commença à fredonner Psychosocial de Slipknot. Pierre sourit. Et Damien commença à regarder Ian d’un air mauvais.
— Tu crois que c’est le moment de fredonner du Metallica, grogna Damien.
— C’est du Slipknot, Damien, rétorqua Ian avec calme.
— Aucune différence, c’est une musique de sauvage.
— Pourquoi tu écoutes quoi comme musique ? demanda Ian.
— Nightwish, de temps en temps, répondit Pierre.
Les trois castiens éclatèrent de rire. Le chef de la sécurité entra dans la salle d’interrogatoire et posa les pièces d’identité sur la table.
— Bon ! Dites-moi qui vous êtes réellement ? demanda le chef de la sécurité.
— Nous sommes les Spiritus Dei. On est venu pour donner un concert caritatif pour une association, au Plazza Hôtel, lança Pierre avec un sourire.
— Amen, psalmodièrent Ian et Damien en chœur.
— Et pour quelle association ? Questionna l’agent de sécurité.
— L’association des « agents de sécurité qui ne savent pas dans quel pétrin, ils se sont fourrés », se moqua Damien.
— Et tu te crois drôle ?
L’agent de sécurité explosa de rire car il n’avait jamais entendu une histoire pareille durant sa carrière. Il reprit son calme brutalement quand la porte de la salle d’interrogatoire s’ouvrit et qu’une femme de taille moyenne, vêtue d’un tailleur, cheveux roux mi long attachés en chignon, entra.
— Agent Elen Carlson du FBI, dit-elle en sortant son insigne. Retirez-leurs, immédiatement menottes.
— Mais… Madame.
— Taisez-vous… coupa-t-elle sèchement… Ce sont des prêtres assermentés par le Vatican. Et de plus, ils ont l’immunité diplomatique. Alors exécutez mon ordre à moins que vous ne souhaitiez finir votre vie à faire le ménage dans un Taco Bell au fin fond du Nevada ?
— Très bien Madame.
L’agent de sécurité s’approcha des généraux, complètement paniqué et se mit à chercher les clés à toute allure. Ian, Pierre et Damien lui épargnèrent une recherche trop longue, se levant et lui tendirent les menottes, qu’ils avaient réussi à enlever pendant qu’ils étaient seuls.
— On vous évite le désagrément de les enlever une à une, lança Ian.
— Maintenant nos bagages, s’il vous plaît, dit Pierre
— Le problème c’est qu’ils sont en route pour la destruction, bégaya l’agent de sécurité.
Les trois castiens hurlèrent à l’écoute de l’avenir de leurs bagages. L’agent de sécurité sortit de la salle, en affirmant qu’il veillerait personnellement à leur restituer leurs bagages. Pierre, Damien et Ian regardèrent l’Agent Carlson.
Ian commença même à analyser chacune des formes de la jeune femme. Et sourit à chaque arrêt stratégique : cuisses, fesses, hanches puis poitrine.
Mais personne ne sembla remarquer qu’il la matait. Pierre et Damien la remercièrent même pour son intervention.
— Ce n’est pas la peine… Père Giovanna… Père Merrin… Père Campbell, dit Joan Carlson.
— D’où connaissez-vous nos noms ? demanda Ian.
— Je vous connais tout simplement, car un membre de ma famille fait partie de l’ordre des Clercs de Michaël. Et qu’il m’a parlé de vous la dernière fois que je l’ai vu, répondit-elle.
— Qui ? demanda Damien.
— Le Général Charles Carlson.
— Pardon ? Le bûcheron est aussi Général !? lança Damien sous l’effet de la stupéfaction… Tu aurais pu me le dire, Pierre.
— Bah !????? dit Pierre surpris d’apprendre la promotion du Père Carlson.
— On ne le savait pas Damien, rétorqua Ian.
Pierre sourit et fit signe aux deux autres de le suivre. L’agent Carlson stoppa Ian et lui donna sa carte avec un petit clin d’œil.
En sortant, ils virent le chef de la sécurité les attendre avec un chariot, sur lequel se trouvaient leurs bagages.
— Avec toutes mes excuses messieurs, dit l’agent de sécurité en s’inclinant plusieurs fois.
Les trois castiens l’ignorèrent. Ian empoigna le chariot. Ils quittèrent les sous-sols. A la sortie de l’aéroport, Damien siffla pour appeler un taxi mais, malheureusement pour lui, cela ressemblait plus à un crachat foiré. Ian mit son pouce et son index dans la bouche et siffla d’un coup sec.
— Eh ! Mes oreilles, s’il te plaît, grogna Damien.
— Désolé Damien, sourit Ian gêné.
Les trois prêtres rigolèrent. Toutes les personnes présentes devant l’aéroport les regardèrent avec une certaine surprise. Ils se demandaient s’ils n’étaient pas un peu fous. Un taxi jaune typiquement américain se gara en face de Pierre, Damien et Ian. Le chauffeur sortit de son véhicule et s’approcha des prêtres.
— Hello gentlemen. Welcome to New York. Can I take your luggage? (Bonjour messieurs. Bienvenue à New-York. Puis-je prendre vos bagages ? Bonjour à vous. Merci de prendre nos bagages. Que Dieu vous bénisse sur votre chemin… en anglais) Dit le chauffeur qui semblait être d’origine d’Inde ou des alentours.
Pierre et Damien semblèrent embêtés car malgré les différentes langues qu’ils parlaient couramment, l’anglais était l’une de celles dont ils ne comprenaient rien et ne parlaient pas. Ian s’approcha du chauffeur et le salua solennellement et avec gratitude. Pierre et Damien le regardèrent avec étonnement car ils ne comprenaient pas ce qu’il se passait.
— Hello to you. Thank you for taking our luggage. God bless you on your way, dit Ian.
Le chauffeur prit les bagages des clercs et les déposa dans le coffre du Taxi. Pierre et Damien montèrent à l’arrière du véhicule et firent signe à Ian de monter à l’avant.
— Je ne savais pas que tu parlais anglais, Ian ! commenta Pierre, toujours étonné.
— En même temps, tu ne m’as jamais demandé quoi que ce soit depuis que nous bossons ensemble, dit Ian.
— Il n’a pas tort, railla Damien.
Le chauffeur referma le coffre de son véhicule. Il monta et démarra le taxi, en demandant où voulaient aller ses clients.
— Gershwin Hotel 27 Street, 7 East, please, répondit Ian.
Le taxi quitta la zone aéroportuaire. Dans la demi-heure qui suivit, le chauffeur arrêta son véhicule devant un bâtiment à la devanture rouge. Les trois clercs regardèrent le bâtiment et sourirent.
— 19 dollars and 37 cents please, dit le chauffeur.
— Pardon ? rugit Damien
— C’est bon Damien ! Je paie, dit Pierre en essayant de calmer son ami.
Pierre sortit un billet de vingt dollars. Il le donna au chauffeur. Ce dernier sortit, retira les bagages du coffre et les déposa sur le trottoir devant l’hôtel. Il remonta dans son véhicule et partit. Ian remarqua le symbole tatoué sur le dos de la main du chauffeur. Damien ressentit une sensation étrange qu’il n’aurait su décrire.
Les trois castiens entrèrent dans l’hôtel. Se dirigeant vers la réception, ils furent accueillis par un homme de taille moyenne, aux cheveux bruns et aux yeux verts. Il leur parla français.
— Bonjour messieurs. Avez-vous une réservation ? demanda le réceptionniste.
— Bonjour. Oui ! Nous avons une réservation au nom de Monsieur Michaël. Avec un H, répondit Pierre.
— Je donne zéro pour l’originalité, se moqua Damien.
— Bah quoi !
Le réceptionniste pianota sur son ordinateur et consulta les réservations. Ian aperçut un symbole identique à celui du chauffeur de taxi, tatoué sur la tempe droite de l’homme se trouvant face à lui.
— Chauffeur de taxi – Réceptionniste de l’hôtel – Groom.
— Tu fais quoi ? demanda Damien à l’exorciste.
— Ik zal het uitleggen als we in onze kamer (Je vous expliquerai quand nous serons dans notre chambre… en néerlandais), rétorqua Ian en hollandais.
— Goed, sourit Damien.
En réalité, Damien parlait couramment le hollandais, et il ne savait pas pourquoi. Il comprit que Ian avait utilisé sa langue maternelle pour éviter que le réceptionniste et le groom ne comprennent.
Pendant ce temps-là, ce dernier trouva la réservation.
— Vous avez une suite au dernier étage. On vous y amènera vos bagages, dit le réceptionniste.
— Très bien. Merci, dit Pierre.
Ils se dirigèrent vers l’ascenseur, montèrent. Ian sortit son téléphone et ouvrit l’application des « Archives des Castes » et s’arrêta sur le symbole qu’il avait vu sur les trois hommes. Pierre et Damien le regardèrent.
— Ian ! Explique-nous maintenant pourquoi tu as dessiné ce signe, lança Damien.
— J’avais un doute sur le tatouage qu’avaient le chauffeur de taxi, le réceptionniste et le groom. Et là, je viens de me souvenir ce que signifie ou plutôt ce qu’il est, rétorqua l’exorciste.
— Et ? Insista Damien.
— Ce sont tout simplement des loups garous appartenant à la même meute, expliqua Ian.
— De mieux en mieux, dit Pierre.
— Aaaaahhhhh ! lança Damien. Je me disais bien qu’il y avait quelque chose de bizarre avec le chauffeur de taxi.
— Bravo Ian mais ce n’est pas notre priorité, déclara Pierre.
— Tu as raison, dit simplement Ian.
L’ascenseur s’arrêta. Les portes s’ouvrirent. Un garçon d’étage en sortit et se dirigea vers la chambre des trois généraux. Il les salua à leur arrivée.
— Bienvenue messieurs dans la suite blanche du Gershwin Hôtel. Je me prénomme Alan et je suis à votre service. N’hésitez pas à faire appel à moi à toute heure.
— Merci, Alan. Lança Pierre en l’ignorant.
Pierre lui donna un pourboire de 5 dollars. Alan ouvrit la porte de la suite blanche. Ian aperçut le même symbole lycaons derrière l’oreille gauche du garçon d’étage.
— Désolé je n’ai pas d’os… Hmm... Ce soir, c’est la Pleine Lune… Elle sera magnifique… Enfin… Je l’espère, se moqua Ian en entrant et ignorant Alan.
— Vous pourrez la contempler depuis le balcon, lança Alan en regardant l’exorciste avec mépris.
Alan referma la porte de la suite et retourna à l’ascenseur. En descendant, il repensa à la phrase d’Ian quand il entra dans la suite.
— C’est impossible qu’un vioque sache qui je suis, grogna Alan.
En arrivant au rez-de-chaussée, il se précipita à la réception. Il passa derrière le comptoir et vérifia qu’il n’y avait personne dans le hall. Après le contrôle de l’absence de clients, il s’approcha du réceptionniste.
— On a un problème, lança Alan essoufflé au réceptionniste.
— Reprend ton souffle et parle calmement Alan ? Rétorqua le réceptionniste d’un air blasé.
— Le souci vient du plus vieux des trois prêtres de la suite blanche. Il a regardé avec insistance, l’espace de deux trois secondes, le symbole de notre meute tatoué derrière mon oreille. Ensuite il m’a pris pour un toutou en disant qu’il n’avait pas d’os. Et enfin il a parlé de la Pleine Lune de ce soir. Pour faire simple, je pense qu’il sait que je suis un Loup- Garou. Et que toi aussi, expliqua Alan.
— Je comprends mieux. Il semblait intrigué par le tatouage sur ma tempe. Je vais prévenir le chef de meute, dit calmement le réceptionniste.
— Et moi je fais quoi pendant ce temps-là, Steve ? demanda Alan.
— Rien, tant qu’on n’a pas d’instructions, répondit Steve. Il prit le téléphone et pianota un numéro.
Une femme répondit après plusieurs sonneries.
— Nous avons un problème à l’hôtel. Il semblerait que nous soyons repérés, dit Steve.
— Très bien, lança la femme au téléphone… On arrive.
Steve raccrocha puis regarda Alan. Il lui fit signe de la tête. Le garçon d’étage retourna à ses obligations professionnelles.
De leur côté, les castiens étaient posés sur un grand canapé.
Pierre ouvrit le dossier rouge « Arcona ». Damien et Ian attendaient les premières instructions inscrites dans le dossier.
— Donc comme nous le savons, le premier jumeau se trouve ici à New-York. Elle se nomme Daniella. Elle a dix-sept ans et étudie au Lycée Français de New-York, expliqua Pierre.
— Ben voyons ! Une fille. On connaît au moins son nom de famille ? demanda Damien.
— Non. Ça a été noirci, mais l’autre information à notre disposition, nous dit qu’elle a été adoptée par une famille de pasteur dans le Bronx, rajouta Pierre.
— Cela ne nous aide pas. Je tiens juste à te faire remarquer qu’il y a énormément de pasteurs à New-York. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin, rétorqua Damien.
Pierre s’affala sur le canapé et réfléchit. Il chercha une solution pour trouver cette Daniella.
Damien, de son côté, regarda dans le dossier s’il ne trouvait pas d’autres informations sur cette jeune fille, malheureusement sans succès.
— Ils sont marrants les vieux en soutanes. Ils auraient pu donner son nom ou au moins un signe distinctif, grogna Damien.
— Vous devriez savoir que les cardinaux sont des vieux en soutanes vicieux, lança Ian en reprenant l’expression de Damien avec fierté.
Pierre et Damien le regardèrent avec stupeur. Ian leur rendit leur regard et sourit à pleine dents.
Ils se mirent à éclater de rire.
Pendant ce temps-là dans le hall de l’hôtel, une femme à la peau blanche, yeux marrons, cheveux bruns très long descendant jusqu’au bas du dos, entra. Alan et Steve, en la voyant, s’approchèrent d’elle et s’agenouillèrent. Quatre hommes entrèrent dans l’hôtel et verrouillèrent tous les accès. Ils semblaient être l’escorte personnelle de la femme.
— Alors ! Qui est-ce ? demanda la femme.
— Un prêtre, répondit Alan.
— Et il sait ce que nous sommes ? dit-elle d’un ton autoritaire.
— Nous soupçonnons qu’il sait pour notre lycanthropie, lança Steve.
— Où est-il ?
— La suite blanche ! Mais Maîtresse Joan, méfiez-vous. Il n’est pas seul, dit Alan.
Dame Joan fit signe à ses gardes du corps de l’accompagner.
— Alan. Tu viens aussi. Tu vas me présenter à eux, ordonna- t-elle.
— Oui Maîtresse.
Alan se redressa et alla au niveau de l’ascenseur. Il appuya sur le bouton. Les portes s’ouvrirent. Maîtresse Joan et ses quatre gardes du corps entrèrent, suivis d’Alan. Il pressa le bouton du septième étage, où se trouvait la suite blanche. Moins de deux minutes tard, ils arrivèrent.
Damien et Pierre se reposaient sur le canapé.
Ian s’endormit comme une masse sur un des lits. Damien eut une impression étrange, identique à celle qu’il avait eue avec le chauffeur de taxi et les employés de l’hôtel mais en plus oppressant.
— Merde ! Ce n’est pas le bon moment.
— De quoi tu parles ? demanda Damien.
— Il y a plusieurs lycaons dans les parages et ils sont en chasse… dit Pierre en regardant Damien… Et leur proie c’est Ian.
— Pourquoi dis-tu cela ?
— Il a fait allusion à la lycanthropie devant le garçon d’étage.
— Et c’est quoi le rapport ?
— C’n’est pas faux. Quelqu’un toqua à la porte.
C’était Alan suivit de Maîtresse Joan et de ses quatre sbires. Damien changea de fasciés. Son regard devint celui d’un sociopathe. Pierre le regarda et fit un signe de la tête.
— Ce sont eux. Ils sont venus pour lui, dit Pierre en désignant Ian.
— Démon ! EHEHEHE ! Chuchota Damien.
— Damien. As-tu une arme en argent ?
— Non mais tu vas m’en prêter une mon ami.
— Dans la valise rouge. Sers-toi, sourit Pierre.
Pierre alla à la porte. Damien ouvrit la valise et prit un couteau de chasse avec une lame en argent.
— Celui-là sera parfait !
Pierre ouvrit la porte. Il vit Alan ainsi que Joan et ses quatre gardes du corps. Pierre mit ses mains dans le dos et fit signe à Damien qu’ils étaient six.
— Que se passe-t-il Alan ? On ne vous a pas appelé, lança Pierre.
— En fait ! Cette dame qui est avec moi… dit Alan apeuré… souhaiterait s’entretenir expressément avec le vieux prêtre.
— Et de quoi veut-elle s’entretenir avec le Père Ian ? interrogea Pierre, en toisant la nouvelle venue.
Dame Joan fit signe de la main, à ses gardes du corps. Ils forcèrent le passage et entrèrent dans la chambre. Ils se mirent à renifler et se dirigèrent vers le lit où était allongé Ian. Damien les attendait assis au pied du lit, s’amusant à jongler avec le couteau.
— Bonjour Messieurs… ricana Damien… Je commence par qui ?
— Pousse-toi humain ! rétorqua l’un d’eux d’une voix gutturale.
Deux paires de crocs apparurent dans la bouche de chaque garde du corps. Damien témoin de ce spectacle, applaudit de satisfaction.
— OUIIIII ! Je… vais… bien m’amuser, s’extasia Damien en chantonnant.
Il se jeta sur le lycaon face à lui et lui trancha la gorge avec le couteau de chasse. Le lycaon mourut sur le coup. Les trois autres, en voyant cela, se jetèrent de rage sur le général.
A ce moment-là, Ian ouvrit les yeux et se leva. Puis en une fraction de seconde, il se retrouva derrière deux des trois lycaons, qui s’attaquèrent à Damien.
De son côté, Pierre vit la femme paniquer. Elle se mit à hurler.
— Il suffit. Revenez.
C’était trop tard. Ian avait tué deux lycaons à mains nues, en leur arrachant le cœur. Pierre n’en croyait pas ses yeux. Ian avait dans chaque main le cœur d’un loup garou. Damien s’amusait devant cette scène digne de lui.
— Tu aurais pu m’en laisser un peu, quand même, lança Damien en faisant la moue.
Le lycaon, encore en vie, retourna près de sa chef de meute. Les larmes coulèrent le long de ses joues. Ses crocs apparurent et ses yeux devinrent entièrement noirs.
— Qui est-il ? Répondez-moi ! demanda Joan.
— Un Exorciste de Saraquiel, répondit Pierre.
Elle renifla Ian qui s’était approché entre temps. Elle émit un hurlement de loup. Elle eut un mouvement de recul.
— Vous existez donc vraiment !?
Ian s’approcha d’elle et lui donna les cœurs puis se retourna. Joan sortit furieuse accompagnée du dernier garde du corps et d’Alan. En sortant, elle prononça des menaces à l’encontre des trois généraux :
— Sachez bien que, dorénavant toutes les meutes vous traqueront, vous et ce vieux prêtre. Non ! Cette abomination.
— Touchez à un seul cheveu de mon ami et vous verrez de quel bois je me chauffe.
Après un dernier regard chargé de fureur, elle partit. Alan referma la porte. Pierre souffla. Ian se rallongea. Le clerc s’assit sur le canapé et regarda en direction de l’amiral. Son ami le rejoint sur le canapé.
— Bon maintenant, tu m’expliques. C’était quoi ce bordel ? Et il est quoi, Ian ? Questionna sèchement Damien qui semblait ne pas apprécier de ne pas avoir été mis au parfum.
— Ne t’énerve pas, s’il te plaît. Cette situation ne me plaît guère non plus. Mais si tu y tiens je vais te dire ce qu’on m’a raconté sur lui. Je te préviens qu’avant d’être témoin de ce qui vient de se passer, je n’y croyais pas, dit Pierre.
Le téléphone de Pierre sonna. C’était Lucas au bout du fil, qui lui dit qu’ils avaient retrouvé Fadoul, que Juan avait disparu et qu’il amenait un cadeau bonus. Ils arriveraient demain à 8 heures à l’aéroport de New-York.
Pierre raccrocha et fit un topo à Damien. Puis ils allèrent se coucher car, demain une grosse journée les attendait.
Le lendemain matin à l’aurore, Pierre et Damien discutèrent à propos de Ian. Durant cette conversation, Pierre apprit à son ami que l’exorciste serait un immortel qui descendrait d’une grande lignée de combattants highlander et qu’il serait un combattant hors pair.