Un baiser. Du bout des lèvres. Lentement. Avec toute la délicatesse du monde. Toute la douceur du désastre. Et toute la fragilité qui formait son existence. Il avait appuyé ses lèvres sur les siennes. L’univers s’était figé. De ses pensées aux minutes. De son souffle à la pluie. De son cœur au sien.
Et puis il avait repris. Ses pensées s’étaient multipliées. Son souffle avait accéléré. Son cœur s’était emporté. Il s’était éloigné. Les yeux accrochés aux siens pour entrevoir son univers.
Mais de son côté, les minutes avaient continué leur course. La pluie avait poursuivi sa chute. Son cœur avait continué de battre. Rien n’avait été figé. Rien ne semblait accélérer.
Un vide bien trop encombrant pour le cœur de l’anarchiste.
Elle s’était excusée.