- VIII -
Sifflements.
Aujourd'hui était un jour on ne peut plus normal. Un jour où Arsène c'était levée en bougonnant un peu mais s'était réjouie de son travail, où elle avait suivi sa routine à la lettre. Un jour où elle avait pris soin de ses machines, vérifié leur état, vérifié que le résultat de l'inventaire de la jeune équipe de techniciens était cohérent, où elle avait passé du temps avec ses amis, où elle avait pu sentir de temps à autre une odeur de romarin. Un jour où, comme tous les autres elle parsemait son métier de tirades qu'elle avait retenues avec le temps. Un jour où lorsqu'il y avait eu du bruit, elle avait déclamé dans sa tête la réplique de Triletzki, un personnage de Platonov du grand Tchekov « Qui c'est qui crie comme ça ? Mettez-lui le pied quelque part ! ». Cette réplique la faisait d'ailleurs bien rire.
Un jour où elle avait passé du temps avec ses amis, où elle avait pu sentir de temps à autre une odeur de romarin. Odeur qui s'était arrêtée devant elle pour lui adresser la parole. Rhòs était rapidement venue lui donner rendez-vous, le soir, avant le repas à côté du vestibule qui séparait les couloirs du Théâtre et ceux du dortoir mais sur un ton très amical, accompagné de grands sourires. Arsène c'était demandée ce qu'elle lui voulait.
La machiniste mena donc cette journée sans subir aucun rebondissement. Si elle n'avait eu ni musique ni théâtre dans sa tête, elle serait morte d'ennui.
Au courant de la journée, Arsène alla laver ses mains enduites de graisse à machines accompagnée de Jaffe. Elles menaient joyeusement une discussion à propos de l’exécrable mise en scène d'une pièce s'étant produite il y a un an de cela. Au passage et à tout hasard, elles croisèrent Rhòs qui affichait en direction d'Arsène un sourire radieux, et paradoxalement, un regard énigmatique. Elle ne chercha de réponse compliquée à cela et se dit que comme elle, elle avait faim et se demandait de quoi serait constitué le dîner. Rien que d'y penser, le ventre de la machiniste gargouillait.
°
Une fois sa journée terminée et son bleu de travail retiré Arsène se rendit au lieu de rendez-vous.
Rhòs y était déjà, attendait, les bras croisés sur sa poitrine. Elle dégageait quelque chose de menaçant, et si Arsène n'était pas attendue pour discuter d'un sujet mystérieux avec elle, elle lui aurait adressé un agréable sourire avant de déguerpir aussitôt. Mais non, il fallait retrousser ses manches et faire fi de l'aura sombre que dégageait la comédienne.
Une fois près d'elle, Arsène aurait juré que la température avait baissé de quelques degrés. Elle ne savait pas pourquoi elle était si angoissée. Figée devant Rhòs, il ne se passait rien. Celle-ci se contentait de la dévisager amèrement pendant de longs instants. Arsène se sentait prisonnière d'une cage de fer. Tout mouvement lui semblait impossible.
Enfin, la comédienne lui adressa la parole.
« - Mais tu croyais quoi ?
-Pardon ? interrogea Arsène, intriguée
-Tu t'es mise en tête de détruire ma vie ? »
Arsène était perdue. Elle ne savait pas de quoi elle parlait jusqu'à ce que ça lui revienne. Le théâtre. La troupe. Le recrutement. Sueurs froides.
« -Je...
-Tu croyais vraiment, je veux dire, vraiment vraiment que tu arriverais à me voler ma place ? Mon rôle ?
-Je veux rien te voler du tout... Tout ce que je veux c'est réaliser mon rêve.
-Ton rêve... Tu connais au moins la définition de ce mot ? Il veut justement dire que ce n'est pas réel, et qu'en plus ça ne se réalisera sans doute jamais. Et crois-moi, je vais tout faire pour que celui-là reste dans ta tête. Non mais franchement, tu t'es prise pour qui ? haussa Rhòs
Tu as cru que tu pouvais balayer l'ordre et les classes sociales comme ça ? Dans quel monde tu vis ? Ça se passe pas comme ça ma petite. Dans ce monde « il ne s'agit plus de vivre, il faut régner » comme le dit si bien Titus. Eh bien, ici c'est moi qui règne. C'est moi qui suis comédienne et qui ai les meilleurs rôles. Parce qu'on va pas se mentir, j'ai du talent et je suis bien née. Alors ce que tu vas faire, c'est retourner à ta place, au milieu de tes machines grinçantes avec tes potes aussi misérables que toi. Tu vas te planquer dans ta chambre à réciter des tirades, des pièces entières. C'est tout ce que tu peux faire. Tu ne seras jamais sur scène ni sous les lumières de l'art et de la reconnaissance.
Tu n'es qu'une moins que rien.
Arsène avait écouté ses paroles en faisant son possible pour retenir les larmes. Elle ne voulait pas se laisser atteindre. Elle savait qu'elle valait mieux que le funeste et pauvre tableau qu'elle dressait d'elle. Tout ce que Rhòs voulait, c'était lui faire mal, lui crever le cœur et lui briser les os pour que sa divine voie soit libre. Imbue d'elle même. Les muscles de la mâchoire la petite machiniste étaient crispés à lui en faire mal. Tous ses autres muscles aussi d'ailleurs. Son corps était devenu un mur fissuré qu'elle essayait de solidifier.
Mais qu'elle le veuille ou non, elle entendait et comprenait les paroles de cette vipère qui crachait sur elle son immonde venin. Rhòs était un serpent. Paroles qui ravivaient quelque chose au fond d'elle. Une haine sourde, une rage virulente. Elle tentait de se contenir. Respire. Respire. Oublie le feu. Son regard aurait pût dissuader n'importe qui de continuer à l'insulter. N'importe qui, sauf Rhòs.
Le béton de sa bulle semblait se désintégrer, fondre presque, sous la brûlure de sa colère qui se diffusait dans son corps, rentrait dans ses veines, se mêlaient à son sang. Le mur était fureur. Et cette fureur emporta Arsène, sans qu'elle sans rende compte. Ses deux bras se tendirent et volèrent jusqu'au coup de la prétentieuse, ses mains s'y serrèrent, ses ongles s'y plantèrent. Et elle hurlait, hurlait à s'en tuer la voix. Elle déversa sa haine. En cet instant, elle ne savait plus ce qu'elle disait ni ne faisait. Elle n'était que l'accomplissement, le soulagement de sa haine. Mais ce n'était pas assez. Il fallait qu'elle lui lacère le visage, qu'elle vienne rougir sa peau si parfaite. Il fallait qu'à son tour elle la détruise. Elle aussi allait faire atteinte à ce qu'elle avait de précieux. Son physique.
Les hurlements attirèrent les foules qu'Arsène, aveuglée, ne vit pas. Les membres de l'équipe l'observaient, apeurés, choqués ou attristés. Alcin arriva, et se hâta d'arracher son amie à sa tâche. Mais elle se débattait, ne voulait pas partir du carnage, de l'horreur qu'elle commettait. Elle vouait finir son travail. Frapper. Frapper. Frapper encore jusqu'à la faire taire et lui faire regretter ses paroles.
-Arsène, arrête ! Calme-toi ! Reprends conscience s'il-te-plaît, calme-toi !
Il la traînait et elle ne cessait de hurler. Jaffe et Nash arrivèrent à leur tour et se précipitèrent vers leurs amie tandis que des techniciens couraient vers Rhòs, assise au sol, le regard vague.
Arsène se calmait enfin. Les larmes coulèrent de ses yeux et peu à peu elle se rendait compte de ce qu'elle avait fait. La conscience de l'horreur qui était sortie et de sa monstrueuse impulsivité venait à elle. Destructrice. Jaffe la prit dans ses bras, lui murmurait des paroles réconfortantes à l'oreille et la berçait comme on apaise un enfant. Son amie convulsait sous ses émotions qui retombaient. Maintenant elle se sentait vide et détestait ses mains pleines de sang. Elle était seulement capable de regarder le néant qui couvrait ses yeux et de laisser les larmes en couler. Elle aurait voulu disparaître.
°
Quand Arsène se réveilla, elle se trouvait étendue sur son lit. La chambre était sombre, la nuit occupait le ciel et une seule lumière était allumée. Ses amis étaient présents, Jaffe assise en tailleur par terre, jouant sans joie avec ses cheveux, Nash calé dans le fauteuil et qui faisait trembler nerveusement sa jambe et Alcin, qui marchait, s'arrêtait, puis repartait quelques instants après. Jaffe se rendit compte la première qu'Arsène était réveillée.
« Les gars. appela-t-elle en montrant dans sa direction
Elle se leva aussitôt et alla auprès d'elle.
-Comment tu te sens ?
-Je... Vide. J'aimerais que ce ne soit pas arrivé.
-Et nous donc.
-Je suis désolée, je veux pas que...
-Arrête, laisse, t'occupe pas de nous. Dans l'état actuel des choses, c'est à nous de nous occuper de toi.
-Elle est où?
-A mon avis elle navigue entre l'infirmerie et l'administration.
-Oh non... Je lui ai fait quoi ?
-Tu ne sais pas ? »
Un temps de silence creusa leur discussion.
« -J'aimerais que vous me disiez. Je veux votre point de vue.
-Eh bien... déclara Alcin, Tu l'as d'abord à moitié étranglée, puis tu lui as griffé le cou, le visage, tu lui as porté quelques coups... Tu n'y es pas allée de main morte.
-Alcin arrête, c'est pas le moment de remuer le couteau dans la plaie, on a pas besoin de tes remarques désagréables.
-Je dis ce qui est.
-Mais je... Mais je ne voulais pas ! s'exclama Arsène
-Arsène, je suis désolée de te dire qu'en cet instant, tu le voulais plus que tout. Aussi impulsif que cela ait été, tu l'as ardemment désiré. Et rétrospectivement, c'est bête, tu n'aurais pas dû. »
Alcin s'était rapproché du lit, les sourcils froncés. Il était profondément préoccupé par la situation. Sa froideur ramenait Arsène à la réalité.
« -Ce n'est même pas que bête, tu vas sans doute avoir des ennuis.
-Alcin, c'est pas le moment, je t'ai dit.
-Bah quoi, faut bien qu'on en parle ! Et puis on va pas se mentir non plus. Arsène tu vas sans doute être convoquée.
-Chez qui ?
-Ça, on ne sait pas encore. Mais quelque chose d'aussi grave, ça ne passe pas inaperçu. Tu aurais pu la tuer si tu avais continué. »
Arsène se dégagea de ses draps, posa ses pieds nus sur le sol froid et se dirigea vers la fenêtre qu'elle ouvrit grand. Elle ressentait un besoin imminent de regarder le ciel. Cela tombait bien, il était magnifique. Couleur d'encre, parsemé d'étoiles scintillantes. Et la lune, somptueuse, comme à son habitude. Respiration profonde.
« -Je suis monstrueuse. Reprit Arsène
-Je dirais plutôt que tu t'es laissée emportée par ton impulsivité. Ah ça, j'aurais jamais pensé que ça pouvait mener là !
-Mais le pire dans tout ça, continua-t-elle sans tenir compte de la remarque d'Alcin, c'est que j'ai l'impression que c'est légitime. C'est horrible, je sais. D'autant plus que la violence n'amène à rien, je suis la première à le dire. Mais ça m'a fait un bien fou. J'avais comme le besoin de lui montrer ô combien ce qu'elle m'a dit m'a fait mal. Et c'était intentionnel de sa part, autant que de la mienne, bien que j'aimerais bien penser le contraire. Il fallait l'égalité, pour une fois.
Tout ce que je veux, c'est faire du théâtre ! Moi aussi je veux me sentir vivante... »
Sur ces mots, sa voix s'érailla et elle dû faire son possible pour ravaler ses larmes.
Jaffe vint derrière elle et l'encercla de ses bras.
« -Ne t'inquiète pas, on est là. Je te jure qu'on va te faire vivre. »
Les garçons quittèrent la chambre sur une petite série de « à demain », de « repose-toi bien » et de « on est là pour toi ». Alcin et son regard moralisateur, celui de Nash, inquiet et éteint. Il était navré pour elle. Seule Jaffe resta. Son étreinte se resserra un petit peu et elle lova sa tête dans le creux du cou d'Arsène. Cette dernière était perdue dans ses sentiments. Ce contact la rassurait et faisait renaître une agréable sensation qui embaumait son cœur. Instinctivement et comme dans ses souvenirs, elle entoura ses mains des siennes, tout en continuant à regarder la nuit. La distinction était bien maigre entre le ciel et la terre. Cela donnait le perturbant sentiment d'avoir perdu la notion d'espace.
Arsène se retourna et prit tendrement le visage parfaitement ovale de Jaffe. Se perdre dans les légers tumultes de ses yeux noisettes lui avait tant manqué. Tout autant que la douceur de ses lèvres.
Rhòs montre enfin sa vraie nature, qui n’est pas belle à voir. Mais je trouve curieux qu’elle se lâche à ce moment précis, de surcroît après avoir donné rendez-vous à Arsène, alors que les résultats de l’audition n’ont pas été annoncés. Elle aurait très bien pu exprimer clairement sa désapprobation avant qu’Arsène s’y présente, elle aurait pu tenter de la dissuader. Elle connaissait même sa manière de jouer puisqu’elle lui a donné la réplique dans la chambre. Du point de vue du rythme de l’histoire, je comprends cette option, mais elle me paraît difficile à justifier du point de vue des personnages.<br /> D’autre part, je ne vois pourquoi Rhòs se sent tellement menacée par Arsène. Elle tient les premiers rôles, sa carrière est apparemment sur les rails, elle fait des tournées avec sa troupe et elle aurait pu poser ses conditions avant d’accepter de faire partie de la troupe fixe de ce théâtre. Logiquement, si Arsène est engagée, elle aura des rôles secondaires et dans le meilleur des cas, elle sera sa doublure. Alors pourquoi Rhòs pense-t-elle qu’elle va prendre sa place ? Elle est peut-être un peu paranoïaque, à moins qu’elle ne soit en fait qu’une obscure comédienne qui joue dans une troupe d’amateurs...
Malheureusement, Arsène dévoile aussi un aspect sombre de sa personnalité. Sa réaction est inexcusable et totalement disproportionnée. On sentait bien un petit vent de rébellion quand elle discutait avec ses amis, mais de là à exploser comme elle l’a fait… Il faudrait montrer que la frustration enfle progressivement jusqu’à ce coup d’éclat. Cette façon de sortir de ses gonds en étant confuse dans sa tête pourrait être pathologique, ce qui limiterait sa responsabilité. Elle semble d’ailleurs en prendre conscience après coup.<br /> Logiquement, elle va être punie, avec ou sans jugement. J’ai les pires craintes pour son avenir.
À la fin du chapitre, j’aime bien ta manière de dévoiler tout en finesse la relation qu’entretiennent Arsène et Jaffe.
Coquilles et remarques :
Un jour où Arsène c'était levée en bougonnant [s’était]
Un jour où lorsqu'il y avait eu du bruit [il faudrait ajouter une virgule après « où »]
Un jour où elle avait passé du temps avec ses amis, où elle avait pu sentir de temps à autre une odeur de romarin [C’est dommage de répéter cette phrase (ou portion de phrase.)]
le soir, avant le repas à côté du vestibule [Il faudrait déplacer la virgule pour la mettre après « repas » ; autrement, on dirait que c’est le repas qui se déroule à côté du vestibule.]
Arsène c'était demandée ce qu'elle lui voulait [s'était demandé]
s'étant produite il y a un an de cela [« un an auparavant » ; l’expression « il y a un an de cela » présente deux défauts : elle est redondante et au présent dans un récit au passé]
Au passage et à tout hasard [« par hasard », pas « à tout hasard »]
Elle ne chercha de réponse compliquée à cela [ne chercha pas]
Une fois sa journée terminée et son bleu de travail retiré Arsène se rendit au lieu de rendez-vous. [Il faut ajouter une virgule après « retiré ».]
Rhòs y était déjà, attendait, [je suggère « Rhòs y était déjà et attendait »]
Figée devant Rhòs, il ne se passait rien. [Il y a une faute de syntaxe. Je propose : « Figée devant Rhòs, elle s’étonnait qu’il ne se passe rien. »]
Celle-ci se contentait de la dévisager amèrement pendant de longs instants [du moment qu’il y a un CCT, il faut un passé simple : « se contenta »]
Mais tu croyais quoi ? [Il faudrait employer le présent, à moins qu’Arsène ait été recalée et qu’elle le sache. De même pour « Tu croyais vraiment, je veux dire, vraiment vraiment que tu arriverais à me voler ma place ? » et « Non mais franchement, tu t'es prise pour qui ? » ainsi que « Tu as cru que tu pouvais balayer l'ordre ». Du moment que Rhòs se sent encore menacée par la concurrence d’Arsène, tous ces verbes devraient être au présent.]
Pardon ? interrogea Arsène, intriguée [il manque le point]
Tu t'es mise en tête de détruire ma vie ? [Tu t’es mis en tête]
Le théâtre. La troupe. Le recrutement. Sueurs froides. [Je trouve que tu devrais faire une phrase avec « Sueurs froides » parce que ça ne fait pas partie des choses qui lui reviennent.]
Non mais franchement, tu t'es prise pour qui ? haussa Rhòs [il manque le point / on peut hausser la voix, mais hausser ne peut pas être employé comme verbe de parole ; il faut une périphrase : « ajouta-t-elle en haussant le ton (ou la voix) », peut-être ?]
Tu n'es qu'une moins que rien. [Il faudrait ajouter des guillemets fermants pour indiquer la fin de la tirade.]
Arsène avait écouté ses paroles en faisant son possible pour retenir les larmes [ces paroles (c’est-à-dire celles qu’elle vient d’entendre) / ses larmes]
Imbue d'elle même [d’elle-même]
Les muscles de la mâchoire la petite machiniste étaient crispés à lui en faire mal [à lui faire mal]
Son corps était devenu un mur fissuré qu'elle essayait de solidifier. [Je propose : « qu’elle s’efforçait de solidifier. »]
Son regard aurait pût dissuader n'importe qui [aurait pu]
sous la brûlure de sa colère qui se diffusait dans son corps [je dirais : « la colère qui »]
sans qu'elle sans rende compte [sans qu’elle s’en rende compte]
et volèrent jusqu'au coup de la prétentieuse [jusqu'au cou]
En cet instant, elle ne savait plus ce qu'elle disait ni ne faisait. [En cet instant, elle ne savait plus ce qu'elle disait ni ce qu’elle faisait.]
Elle aussi allait faire atteinte à ce qu'elle avait de précieux [porter atteinte]
Elle vouait finir son travail [voulait]
Reprends conscience s'il-te-plaît, calme-toi ! [s'il te plaît]
et se précipitèrent vers leurs amie [leur]
tandis que des techniciens couraient vers Rhòs, assise au sol, le regard vague [qui était assise]
Arsène se calmait enfin. Les larmes coulèrent de ses yeux et peu à peu elle se rendait compte de ce qu'elle avait fait. La conscience de l'horreur qui était sortie et de sa monstrueuse impulsivité venait à elle. Destructrice. Jaffe la prit dans ses bras, lui murmurait des paroles réconfortantes à l'oreille et la berçait comme on apaise un enfant. Son amie convulsait sous ses émotions qui retombaient. Maintenant elle se sentait vide et détestait ses mains pleines de sang. Elle était seulement capable de regarder le néant qui couvrait ses yeux et de laisser les larmes en couler. Elle aurait voulu disparaître. [Si tu veux employer l’imparfait pour montrer que ces actions sont en train de se passer, il faut le faire partout : « Les larmes coulaient » et « Jaffe la tenait dans ses bras »]
Nash calé dans le fauteuil et qui faisait trembler nerveusement sa jambe et Alcin [pour éviter la répétition : « qui faisait »]
Les gars. appela-t-elle en montrant dans sa direction [virgule après « les gars », point à la fin]
je suis désolée de te dire qu'en cet instant, tu le voulais plus que tout [qu’à cet instant-là]
Elle ressentait un besoin imminent [impérieux, pas imminent]
Respiration profonde. [Là aussi, je trouve qu’il faudrait une phrase complète : ça n’a pas de rapport avec la lune, dont tu viens de parler.]
Je suis monstrueuse. Reprit Arsène [Je suis monstrueuse, reprit Arsène.]
Je dirais plutôt que tu t'es laissée emportée par ton impulsivité [emporter]
et elle dû faire son possible [elle dut ; passé simple]
Alcin et son regard moralisateur, celui de Nash, inquiet et éteint. [Je propose : « Alcin avec un regard moralisateur, et Nash, inquiet et éteint. »]
Se perdre dans les légers tumultes de ses yeux noisettes lui avait tant manqué. Tout autant que la douceur de ses lèvres. [ses yeux noisette ; c’est un nom désignant une couleur, donc invariable / pour éviter la répétition de « tant » et « autant », je propose : « lui avait tellement manqué »]
Certaines coquilles donnent l’impression que tu as oublié de relire ce chapitre...