Le fracas soudain me fait sursauter. Le bruit sourd de l'impact résonne, amplifié par le silence qui suit. Des morceaux de béton tombent lentement autour de moi, se mêlant à la poussière flottante.
Lorsqu'elle se dissipe, je suis abasourdie par la scène devant moi. L'agresseur, auparavant si menaçant, est à présent immobilisé dans le mur, son visage figé dans le béton et le deuxième est au sol. Rin, debout, avec ses vêtements à peine dérangés par l'action, observe la scène avec son habituel détachement.
Je suis incapable de comprendre comment Rin a pu neutraliser mon agresseur avec une telle vitesse et une telle force, surtout qu'il semblait insensible à la douleur. À travers la poussière soulevée par l'impact, j'ai brièvement aperçu quelque chose sur le bras droit de Rin, mais cela a disparu presque instantanément. Est-ce que mon esprit me joue des tours ? Je me demande ce qui vient de se passer.
Kin — Rin... Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment as-tu réussi à
l’arrêter ?
Rin — Euh... Je... C'était juste de la chance, je suppose.
Il semble un peu perdu, comme s'il tentait de dissimuler quelque chose, dépoussiérant son bras.
Kin — Peu importe, je vais bien. Rattrape-les, s'il te plaît ! Ils ont réussi
à kidnapper Kana et Mio.
Rin ne perd pas de temps et s'éloigne aussitôt, laissant les professeurs venir à mon secours. Je me retrouve seule, encore secouée par l’adrénaline qui pulse dans tout mon corps. Le bruit des pas pressés des professeurs et responsables de l’institut commence à se faire entendre, et je me rends compte que des sirènes retentissent au loin. L'AGL ne va pas tarder à intervenir.
Je m’assieds un instant, le souffle court, alors que les premiers agents arrivent sur place. Mon corps tremble encore légèrement, le choc de l’attaque revenant par vagues. Mais je n'ai pas le luxe de rester immobile. Kana et Mio sont toujours en danger, et bien que Rin soit parti à leur poursuite, je sens que quelque chose ne tourne pas rond.
L’un des agents de l’AGL m’approche alors que je reprends mes esprits. Ils veulent des informations, des détails sur l’attaque. Je vais coopérer avec eux, sachant que chaque minute compte.
Kin — Je vais bien, merci... Vous voulez que je fasse ma déposition
maintenant, je suppose ?
Je n'ai pas vraiment le choix. Ils me conduisent vers un commissariat non loin de là, leur présence imposante ne laissant place à aucune hésitation. Le trajet est court, mais mes pensées vont vite. Je ne peux m'empêcher de me demander ce que Rin affronte en ce moment même. Le souvenir de la force avec laquelle il a neutralisé les agresseurs me revient en mémoire. Ce n'était pas naturel.
L’officier m'accompagne avec précaution vers une voiture de l'AGL. L’intérieur est bien plus confortable que je ne l’imaginais, un contraste presque saisissant avec l’atmosphère oppressante de la scène précédente. Le trajet jusqu’au commissariat est silencieux, mais l’agent me jette parfois un regard dans le rétroviseur, comme pour vérifier si je vais bien.
Arrivée dans une salle d'interrogatoire, observant les murs austères et les caméras de surveillance dissimulées, je m’imprègne de l’ambiance. Les agents de l'AGL sont efficaces, impitoyables même.
Sokatsu City excelle en technologie, ses rues étincelantes de progrès et de modernité semblent tout droit sorties d'un rêve futuriste. Mais sous cette façade brillante, l'AGL est bien plus qu'une simple force de sécurité. Elle est le cœur battant de la ville, contrôlant subtilement presque tous les aspects de la vie quotidienne. Dans cette ville, la surveillance de l'AGL est omniprésente mais subtile. Des drones de sécurité volent silencieusement au-dessus des quartiers animés, et d'immenses panneaux publicitaires vantent les mérites des dernières avancées de l'AGL. Les citoyens, habitués à cette présence constante, vivent leur quotidien dans un calme relatif, façonné par une surveillance efficace et discrète.
Mais derrière cette façade altruiste, l'AGL contrôle aussi les rouages politiques et économiques de la ville. Et moi, je suis ici, dans l'un de leurs centres de pouvoir.
Je ne peux pas me laisser distraire par l'austérité du lieu. Il y a autre chose que je dois faire. Si Rin échoue ou rencontre un obstacle, il aura besoin d’une porte de sortie, et je peux l’aider, même depuis ici.
Je prends une inspiration profonde, calmant le léger tremblement dans mes doigts. Mon esprit s'aiguise, focalisé sur ce que je sais faire de mieux : pirater. J'ai fait ça des dizaines de fois auparavant, et ce ne sera pas différent. Tout ce qu'il faut, c'est de la discrétion et du timing. Heureusement, ces deux qualités me définissent.
D'un geste fluide, je règle ma montre. Équipée d'une capacité de connectivité sans fil avancée, elle se configure automatiquement pour se connecter au réseau de l'AGL.
L'inspecteur entre dans la salle, son regard froid fixé sur moi. Il ne perd pas de temps et prend place en face de moi, sortant un ordinateur portable qu’il allume presque aussitôt.
Le bourdonnement léger du système qui démarre semble amplifier le silence de la pièce.
Il pose également un dossier volumineux sur la table, mais je sais que l’ordinateur est ce qui l’intéresse vraiment.
Je reste calme, mes doigts effleurant discrètement ma montre. Elle est déjà en train de se connecter au réseau. Tout est sous contrôle.
Inspecteur — Bien, mademoiselle Stornello. Racontez-moi
comment l'attaque s’est déroulée. Qu’est-ce qui s’est
passé exactement ?
Son ton est calculé. Mais il ne me déstabilisera pas. Je soutiens son regard et réponds sans détour.
Kin — Ils sont arrivés sans prévenir, ont attaqué, puis ont pris Kana
et Mio. Tout est allé très vite.
Il tapote rapidement sur son clavier sans lever les yeux. Je vois à peine les informations défiler à l’écran, mais je garde mon calme.
Inspecteur — Très vite, dites-vous ? Et pourtant, vous semblez avoir
gardé votre sang-froid pendant l'attaque. Curieux, non ?
Je soutiens son regard sans broncher.
Kin — Quand vous êtes confronté à ce genre de situation, vous n'avez
pas le temps de réfléchir. Vous réagissez. C'est tout.
Il s'arrête un instant, les doigts suspendus au-dessus du clavier, comme s'il attendait quelque chose de plus. Je me demande s’il pense vraiment pouvoir me percer à jour.
Inspecteur — Intéressant. Vous réagissez, donc, avec cette sérénité...
Peu de gens dans votre situation feraient preuve d'une telle maîtrise.
Il reprend son tapotement, mais cette fois, je sens que quelque chose a changé. Il teste mes réponses, espérant peut-être que l’ordinateur détecte quelque chose que je dissimulerais. Mais je suis prête. Ma montre continue à extraire les informations sans bruit.
Kin — Je vous ai donné les faits. Que voulez-vous savoir de plus ?
Un léger froncement de sourcils se dessine sur son visage. Il sait qu’il manque quelque chose, mais il ne peut pas le prouver.
Inspecteur — Peut-être. Mais quelque chose dans cette histoire me
semble... incomplet.
Je laisse le silence s’installer, mais je ne cille pas. Mon calme est ma plus grande arme ici, et il le sait.
Kin — Je vous ai dit ce que je savais. Si vous cherchez autre chose,
vous n'allez pas le trouver ici.
Il fixe l’écran de son ordinateur, les yeux plissés. Mais je remarque un léger tremblement dans ses mains. C'est subtil, mais il est frustré de ne rien obtenir de plus. Je me redresse légèrement dans ma chaise, sentant la victoire proche.
Inspecteur — Il se passe quelque chose de bien plus vaste ici,
mademoiselle Stornello. Et vous le savez.
L'interrogatoire continue, je réponds aux questions tout en surveillant discrètement l'activité de ma montre. La montre commence à siphonner les données importantes affichées sur l'écran de l'ordinateur de l'inspecteur. Les informations sont cryptées et transmises en temps réel à mon smartphone, que je garde dans ma poche.
Kin — Si vous avez fini, j'aimerais bien partir. J'ai fait ma déposition.
Son regard se durcit, et il referme son ordinateur dans un claquement sec. La tension monte d'un cran, mais je ne lui donne aucune satisfaction. Je soutiens son regard une dernière fois, le laissant comprendre que tout ce qu'il obtiendra de moi, il l'a déjà.
L'entretien, qui s'est enfin terminé, m'a offert suffisamment de temps pour que ma montre capture toutes les données nécessaires. Avant de quitter, je récupère ma montre d'un geste nonchalant, feignant de me souvenir soudainement de l'avoir laissée sur la table. Tout semble naturel, comme si ce n'était qu'un simple oubli. Les autres personnes présentes, absorbées par leurs propres tâches, ne prêtent aucune attention à cet acte.
Je quitte la pièce avec l'inspecteur à mes côtés, qui me raccompagne vers le parvis des bureaux de l'AGL. L'air est froid à l'extérieur, mais le poids de ce que j'ai découvert alourdit l'atmosphère.
En nous dirigeant vers la sortie, je remarque une agitation près de l'entrée. Le corps inconscient de Kana est allongé sur le sol, sa respiration lente mais régulière. Tout le monde est sur le qui-vive, mais personne ne sait exactement ce qui s'est passé. Elle a l'air d'avoir échappé de justesse, mais où est Mio ?
Inspecteur — Vite, prévenez une unité médicale à l'entrée. Elle a
probablement réussi à échapper à ses ravisseurs. Dépêchez-vous !
Je me tiens un instant en retrait, observant la scène, mais je sens que rester ici ne m'apportera rien de plus.
Kin — Je vous laisse vous occuper de Kana. Je vais rentrer.
Je commence à m’éloigner, le poids des événements me rattrapant, mais une pensée me trotte dans l’esprit. C'est probablement Rin qui a ramené Kana.
Pourtant, malgré mes tentatives répétées pour l'appeler et confirmer cela, je tombe toujours sur son répondeur. Une inquiétude sourde commence à grandir en moi. Où est-il ? Pourquoi ne répond-il pas ?
Pas de temps à perdre, je ne peux pas encore consulter les données que ma montre a copiées. Chaque seconde compte, et je dois garder un œil sur ce qui se passe. Je m'installe sur un banc dans le parc en face des locaux de l'AGL. L'air est froid, mais mon esprit est concentré. J'allume ma tablette et, maintenant que je suis connectée au réseau de l'AGL, je peux accéder à la vidéosurveillance du quartier.
Kin — C'est dommage que je n'aie accès qu'au quartier de l'institut.
Cela aurait été utile d'avoir une autorisation sur toutes les caméras
de la ville.
Je soupire légèrement. C'est sûrement une mesure de sécurité supplémentaire mise en place par la cybersécurité de l'AGL pour éviter les fuites et les cyberattaques. Ils sont prévoyants, mais pas infaillibles.
Je commence à visionner les enregistrements des caméras de surveillance aux alentours, faisant défiler les images aussi rapidement que possible sans rien manquer. Chaque détail compte. La lumière froide de l’écran illumine mon visage alors que je scrute les scènes capturées, cherchant la moindre trace de Rin. Mon esprit tourne à toute vitesse, tentant de connecter les points entre les moments clés.
Après quelques minutes de recherche et de déduction, des détails se dessinent, presque imperceptibles. Un angle de caméra légèrement décentré montre un mouvement, une ombre rapide qui pourrait être lui. En affinant l’image, je le localise finalement. Rin est dans une ruelle sombre non loin de l'institut, à la limite des bas quartiers. Mon cœur s’accélère. Que fait-il là ? Pourquoi cet endroit ?
Kin — Je t'ai trouvé.
Sur la vidéo, Rin a rattrapé les deux agresseurs, qui ont rejoint un groupe plus imposant. Mio et Kana sont étendues un peu plus loin, appuyées contre des caissons métalliques. Elles semblent inconscientes, mais il y a quelque chose d'étrange dans leur posture, trop rigide pour être naturel.
Rin — Je pense que ça ne sert plus à rien de courir, n'est-ce pas ?
Les agresseurs, consumés par la rage, se jettent sur lui sans la moindre hésitation. Rin esquive leurs attaques avec une agilité qui dépasse l’entendement. Chaque mouvement est précis, calculé, presque mécanique. Il évite leurs coups avec une fluidité déconcertante, comme s'il avait déjà anticipé leurs mouvements. Puis, il contre-attaque avec une force maîtrisée, frappant les assaillants aux points vitaux. L'un après l'autre, ils s'effondrent, sonnés, mais leur volonté de se relever, bien que vacillante, est palpable même à travers l’écran.
Soudain, des claquements de mains retentissent dans la ruelle, interrompant les agresseurs. La tension dans l'air devient presque étouffante. Une silhouette encapuchonnée émerge des ombres, imposant un silence absolu. Un simple geste de tête, et les agresseurs battent en retraite, traînant les corps inconscients de leurs compagnons derrière eux.
Ils s’adressent à l’inconnu avec une étrange combinaison de crainte et de respect, l’appelant Kain. Ses yeux, dissimulés sous sa capuche, scintillent d'une lueur narquoise. Kain fixe Rin avec un intérêt manifeste, clairement amusé par cette confrontation. Sa voix grave et posée tranche avec la violence que ses hommes viennent de déchaîner.
Kain — Bravo, bravo ! Il faut être exceptionnel pour tenir tête à ces incompétents.
Un rire glacial s'échappe de ses lèvres, un son dénué de véritable amusement. Puis, il tourne son attention vers Mio et Kana, toujours immobiles.
Kain — Allez, Lizzie, cesse de faire semblant et lève-toi.
Lizzie ? Le nom frappe comme une cloche dans mon esprit, ajoutant à la confusion. Kain s’approche de Mio, tapotant légèrement son épaule, sa voix prenant un ton plus insistant.
Kain — Allons, Lizzie, arrête ce jeu idiot.
Quelques secondes de plus s’écoulent dans un silence lourd, tandis que Mio reste inerte. Mais quelque chose a changé dans l’atmosphère. Rin est sur ses gardes, comme s'il sentait lui aussi que les choses s’apprêtent à basculer.
Puis, presque théâtralement, Mio ouvre un œil, puis l’autre, avec un air faussement désolé. D’un bond fluide, elle se redresse, son agilité et son assurance contrastant violemment avec l’apparente fragilité qu’elle affichait jusque-là. Mon esprit se brouille. Pourquoi Mio collabore-t-elle avec cet homme encapuchonné ? Pourquoi l’appelle-t-il Lizzie ? Je touche à peine à la surface de ce mystère, mais l’ampleur de ce qui se cache derrière me laisse un goût amer.
Lizzie — Ah, Kain, toujours aussi antipathique. Je ne peux même pas jouer
mon rôle jusqu'au bout.
Sa voix, légère et moqueuse, contraste avec la tension environnante, mais son regard, lui, trahit une complicité plus profonde. Kain sourit, satisfait, mais cet instant de détente est éphémère.
Se retournant vers Rin, Kain adopte une expression plus grave, presque glaciale. L’air semble vibrer d’une tension palpable, comme avant un orage.
Kain — Écoute, je vais te donner un conseil. Fais demi-tour tant que tu
le peux encore, sinon...
Rin ne bronche pas, son regard reste impassible.
Rin — Sinon, quoi ?
Le sourire de Kain revient, plus cruel cette fois, une promesse de quelque chose de terrible.
Kain — Ceci. Hisashi, montre-lui.
Une ombre massive s'avance derrière Rin. Un géant musclé, le visage dissimulé sous un masque à gaz, s’approche d’un pas lent et intimidant. Hisashi. Ses pas résonnent lourdement, amplifiant l'atmosphère oppressante. Ses poings sont serrés, prêts à frapper. L’affrontement s’annonce inévitable, et l’air semble vibrer d’une énergie oppressante. Il se prépare à frapper, mais Rin reste incroyablement calme, comme s'il avait déjà anticipé l'attaque.
Face à l'attaque imminente, Rin tend sa main droite et, contre toute attente, bloque le poing massif d'Hisashi. L’impact est brutal, et des ondes de choc se répandent autour d’eux, faisant trembler l’air. Les muscles d'Hisashi se tendent alors qu’il pousse de toutes ses forces, essayant d’écraser Rin sous la pression. Mais celui-ci reste fermement planté, ses pieds ancrés dans le sol.
Rin sent l'énergie parcourir son corps. Il ajuste subtilement son poignet droit, créant une légère ouverture pour relâcher un peu de la pression. Puis, d’un geste calculé, il pousse violemment le poing d'Hisashi sur le côté, utilisant la force de son adversaire contre lui.
Simultanément, sur son bras gauche, un gantelet de pierre se matérialise, formant une protection robuste autour de ses doigts et de son avant-bras. Profitant de l'élan créé par la libération du poing d'Hisashi, Rin pivote rapidement sur ses appuis et délivre un coup dévastateur avec son gantelet de pierre.
L’impact est phénoménal. Hisashi est projeté en arrière, son corps s’écrasant violemment contre une camionnette stationnée non loin. La carrosserie se tord sous la force du coup, et le sol vibre autour d’eux.
Rin, le souffle court mais toujours maîtrisé, effectue quelques petits mouvements d’échauffement avant de remettre ses mains dans ses poches. Il adopte de nouveau une attitude décontractée, faisant face à Kain et Lizzie, bien que je devine que cette apparence cache l’intensité de l’affrontement qu’il vient de vivre.
Kain, amusé, échange un regard complice avec Lizzie avant de lui donner l'ordre d'attaquer.
Sans une once d'hésitation, Lizzie bondit dans les airs, exécutant un salto parfaitement fluide au-dessus de Rin. En plein vol, elle se penche juste assez pour murmurer quelque chose à son oreille, un geste rapide mais terriblement précis. Rin tente de la repousser, mais c'est déjà trop tard. À peine a-t-elle atterri qu'un changement visible se produit. Rin est figé, ses jambes fléchissent soudainement, et il tombe à genoux, comme s'il était contrôlé par une force invisible.
Je repasse la scène en boucle, essayant de comprendre ce qui vient de se passer. En zoomant, je parviens à lire sur les lèvres de Lizzie pendant son acrobatie : À genoux et ne bouge pas.
Rin, complètement sous l’emprise de Lizzie, ne peut plus bouger. Elle tourne autour de lui, affichant un sourire satisfait. Puis, d’un coup de pied bien placé, elle l’envoie valser contre un mur. Hisashi, bien qu’ébranlé par le coup précédent, revient à la charge. Il assène un coup monumental sur Rin, projetant son corps avec une force brute, amplifiée par l’effet des ondes. Le sol tremble sous l'impact, soulevant un nuage de poussière et de débris.
Un morceau de débris tombe sur la caméra, modifiant partiellement l'angle de vue. Je ne vois plus Rin, mais Kain est toujours là, immobile, son visage dissimulé sous sa capuche. Le son disparaît, plongeant la scène dans un silence étouffant. Puis, une lueur rouge éclate à travers le nuage de poussière, émanant de l'endroit où Rin se trouvait. Lizzie et Hisashi reculent immédiatement, surpris par l’intensité de la lumière.
Kain, le visage grave, observe attentivement la scène. Il jauge la situation avant de sortir un objet de sa veste. À travers la fumée, je distingue à peine ce qu’il tient, mais il lance l’objet
" une seringue " vers Rin. À l'instant où elle atteint sa cible, la lumière rouge s’éteint.
Sans un mot de plus, Kain, Lizzie et Hisashi disparaissent dans l'obscurité de la ruelle, échappant au champ de surveillance des caméras de l'AGL. J’essaie de revoir la scène depuis une autre caméra, mais je ne parviens qu'à entrevoir des ombres fuyantes. Lorsque la fumée finit par se dissiper, Rin a disparu, tout comme Kana.
Je n’ai pas de temps à perdre. Quelque chose de plus grave se prépare, et je dois retrouver Rin et Kana avant qu'il ne soit trop tard. Même avec le couvre-feu qui approche, l'urgence de la situation m'empêche de rester immobile.