J'en ai plus qu'assez. Entre le gorille dopé aux hormones et Kana que je porte sur mon dos, je suis à bout. C'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Tout ce que je voulais, c'était mener une vie tranquille, mais maintenant, je me retrouve dans la ligne de mire d'un groupe de cinglés.
Je jette un regard fatigué autour de moi, cherchant une échappatoire. De l'autre côté de la rue, je repère une petite station de tramway baignant sous une lueur vacillante, comme une vieille lampe sur le point de s'éteindre. L'endroit semble oublié, figé dans le temps. Les murs sont recouverts de graffiti colorés, et des détritus jonchent le sol. La saleté et la dégradation de cet endroit me donnent une impression de négligence totale, comme si personne ne se souvenait de l'existence de ce lieu.
Malgré la difficulté de marcher, je traverse la rue, attiré par l’idée d’un refuge. Je m'effondre lourdement sur le banc du quai, le souffle court, les muscles tendus par l’effort. Kana pèse sur mon dos, mais mon épuisement dépasse de loin la simple fatigue physique.
Rin — J'ai eu de la chance d'avoir intercepté cette seringue à temps. Vu le liquide qu'elle contenait...
Voix grésillante — Monsieur, au vu de son contenu, ceci est sûrement un puissant tranquillisant.
Rin — J'imagine que mon oreillette fonctionne toujours, Hikari, tu me reçois ?
Hikari — D’après les scans, vous êtes en train de porter une charge lourde.
Rin — Euh...?
Je jette un coup d'œil à Kana, qui somnole sur mon dos, et sans la moindre honte, je la jette au sol.
Hikari — Cela n’a rien changé, Monsieur.
Rin — Je sais, Hikari. Ce n'est pas elle le problème, c'est ce stéroïde-man que nous avons rencontré plus tôt.
Hikari — Vous auriez pu être plus galant en la déposant sur le banc.
Rin — La galanterie ? Que ce soit le banc ou le sol, elle ne sentira pas la différence.
Hikari — Qui est cette fille ?
Rin — C'est Kana, une amie d'une amie. Je me suis retrouvé dans ce pétrin juste pour la récupérer.
Je réalise que cela fait déjà un quart d'heure que j'ai quitté la ruelle, et je ressens toujours les effets de l'altercation, bien qu'ils s'atténuent progressivement. Initialement, je ne ressentais rien, alors peut-être que la source de la douleur est autre chose. La douleur est trop intense pour y réfléchir clairement maintenant.
Hikari — Je peux analyser cela pour vous, Monsieur. Vos mouvements actuels et ceux d'avant le combat indiquent que vous supportiez une force équivalente à cinq...
Rin — G !
Hikari — Exact, et cela est monté à six à un moment donné.
Cela correspond aux différentes ondes de choc que j'ai ressenties pendant l'affrontement. Je commence à comprendre le schéma : je perds environ un G toutes les quinze minutes. C'est dangereux ; je ne peux pas rester immobile ici pendant près d'une heure et demie.
Rin — Hikari, trouve un moyen pour que je puisse bouger rapidement.
Hikari — ...
Rin — Hikari ?
Hikari — Oui, Monsieur !
Je me retourne soudainement, et à ma grande surprise, je vois mon propre prototype d'androïde s’avancer vers moi, vêtu de mes affaires de sport. Il se dresse, imposant et immobile, comme un colosse silencieux, son regard vide me surplombant.
Rin — Wouhaaa !
Je perds l'équilibre, surpris par la vision, et tombe lourdement au sol. Je soupire incapable de me relever se serai trop d’effort pour rien, mes muscles encore tendus par les résidus de gravité qui pèsent sur moi.
Rin — Qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi as-tu activé le prototype alors qu'il n'est même pas fini ?
La voix de Hikari résonne depuis l'androïde, calme et précise.
Hikari — Comme vous ne pouviez pas vous déplacer, j'ai pris l'initiative d'activer l'androïde que vous aviez en développement.
Je soupire, regardant l'androïde vêtu de mes vieux vêtements de sport. À la fois agacé et quelque peu impressionné, je secoue la tête.
Rin — Et tu as trouvé ça pertinent de l'habiller avec mes affaires de sport ?
Hikari — Pour plus de discrétion, j'ai jugé que vos vêtements étaient plus appropriés, Monsieur.
Hikari, habituée à analyser et anticiper mes besoins, a souvent des réactions autonomes. Elle trouve des solutions pratiques dans des situations imprévues grâce à une certaine créativité, bien que son approche soit parfois un peu abrupte.
Rin — Cependant, les mouvements sont encore un peu maladroits, non ? Tu vas faire quoi maintenant ?
Hikari — Etant donné les circonstances actuelles. Puisque je ne peux pas vous aider physiquement, je vais porter votre amie au poste de l'AGL le plus proche. Il vous reste exactement quarante-sept minutes et vingt-six secondes avant que vous puissiez bouger librement.
Rin — Pourquoi précisément quarante-sept minutes ? Il manque 30 minutes a tes calculs.
Hikari — Étant donné votre capacité à gérer trois G lors des entraînements, j'ai recalculé votre temps de récupération pour l'adapter à votre résistance actuelle.
Rin — ...
Hikari — Monsieur ?
Rin — Hikari, je t'ai déjà dit de nombreuses fois de ne pas m'appeler "Monsieur". Appelle-moi simplement Rin.
Hikari — Bien entendu, Monsieur Rin.
Rin soupire. Toujours le même ton, toujours le même schéma. Un jour, peut-être, elle changera. Peut-être pas.
Rin — Hikari, fais vite pour l'amener à un poste de garde, puis reviens me chercher.
Pendant que Hikari s'éloigne avec Kana, le ciel s'assombrit rapidement, annonçant l'arrivée de la nuit. Un léger vent se lève, faisant virevolter quelques papiers et détritus sur le quai du tram abandonné. Je regarde le plafond de l’abri, mes muscles toujours tendus par cette capacité assez contraignate. Le bruit des pas de l'androïde s'évanouit dans le lointain, laissant le silence m'envelopper de nouveau.
Je baisse les yeux et découvre une petite sacoche accrochée à ma ceinture, quelque chose dont je ne me souviens pas avoir pris. Dans la confusion de la bataille, j'ai dû la ramasser par inadvertance en pensant qu'elle appartenait à Kana. En l'ouvrant, je trouve deux seringues remplies d'un liquide distinctif. Sur l'étiquette, un nom se détache nettement : "Nerve Blaze."
Alors que je rumine sur la nature de la seringue saisie pendant l'affrontement, une révélation me frappe : et si cette seringue était liée au comportement anormalement résistant et agressif des jeunes sous les ordres de Kain ? Cela expliquerait leur endurance surhumaine et leur agressivité accrue, des traits qui ne sont pas naturels chez des personnes ordinaires. Cette hypothèse suggère que Kain pourrait avoir accès à des technologies et des savoirs scientifiques avancés.
Non seulement il semble capable de recruter et manipuler des jeunes à ses fins, mais il les transforme littéralement en armes humaines. Si mon hypothèse est correcte, Kain pourrait posséder un laboratoire, voire un réseau de distribution pour ce "Nerve Blaze", peut-être même avec l'aide de corporations occultes.
Kain et ses lieutenants ne sont pas des amateurs. Leur organisation est structurée, chaque action soigneusement planifiée. Ils avaient prévu le lieu, les véhicules, la méthode d'enlèvement. Tout cela indique des ambitions bien plus grandes que de simples confrontations de rue ; leurs plans pourraient affecter toute la ville.
Je dois analyser cette seringue dès que je serai chez moi. J'utiliserai tout ce que j'ai pour comprendre cette substance, même si la biochimie n'est pas vraiment ma spécialité...
Et puis, il y a la question primordiale et immédiate de rentrer chez moi. J'en ai marre de m’être mis dans cette situation. Normalement, je n’interagis pas avec les autres, mais dès que je commence à interagir avec Kin, des problèmes surgissent. Sans mon intervention, c'est elle et d'autres qui auraient été enlevés. Ça m’énerve.
Je n'avais aucun de mes équipements avec moi puisque j'étais à l'institut, et je n'arrive même pas à me lever pour retourner sur le banc. La pluie commence à tomber, doucement d’abord, mais je sens qu’elle menace de s’intensifier. Ça fait déjà près de trente minutes, et Hikari prend son temps pour revenir.
La pluie tambourine doucement sur le toit métallique de l’abri, créant un rythme régulier dans le silence qui m’entoure. Allongé à même le sol, je sens que je peux enfin me mouvoir un peu plus. Même si je suis à l’abri des gouttes, le froid du sol se propage à travers tout mon corps. Je ferme les yeux un instant, laissant le bruit apaisant de la pluie occuper mes pensées.
Cela fait déjà près de 30 minutes, et Hikari met un temps fou à revenir. Est-ce que je vais vraiment devoir passer la nuit ici ? Je me retourne en position de pompe pour essayer de me relever, mais mes bras protestent encore sous la fatigue.
C’est alors que j'entends des bruits de pas qui résonnent sur les pavés humides. Sans y prêter attention au début, je finis par remarquer une paire de chaussures juste devant moi.
Rin — Soupir... Tu reviens enfin, Hika...
Je lève les yeux vers la silhouette approchante, et je réalise que ce n’est pas Hikari. La forme des chaussures, la silhouette...
Rin — ...Kin ?
Kin — Je t'ai enfin trouvé... attends... laisse-moi reprendre mon souffle... J'ai dû parcourir toute la ville pour te retrouver ici.
Les lampadaires vacillants projettent une lumière faible, à peine suffisante pour éclairer son visage trempé. Elle se penche vers moi, ses cheveux collés contre son visage, dégoulinant de pluie. L’inquiétude dans ses yeux contraste avec mon apparente nonchalance.
Rin — Tu m’as retrouvé... bien joué.
Je réponds, un peu détaché, toujours à moitié allongé sur le sol. Je fais un effort pour me redresser, mais mes bras n’obéissent pas, encore trop faibles sous la pression qui s’atténue à peine.
Kin — J'espère que tu n'attends pas le tram. Cet arrêt n'est plus desservi depuis longtemps... Pourquoi tu es par terre comme ça, tu fais des pompes ou quoi ?
Elle s’approche, et sans même attendre ma réponse, elle saisit mes bras pour essayer de me soulever. Mais malgré ses efforts, mon corps est toujours aussi lourd.
Kin — Attends, je vais t'aider... Huiii, je n'arrive même pas à te faire bouger d'un millimètre. T'as pris du poids ou quoi ?
Elle rit légèrement, essuyant rapidement l'eau de son visage d’un geste, mais je sens une tension dans sa voix. Son sourire ne masque pas l’inquiétude qui la traverse.
Rin — C'est compliqué.
Kin — Ça a un lien avec ton combat ?
Son ton change, devenant plus sérieux. Elle ne lâche rien, et je le sais. La pluie continue de tomber autour de nous, mais c’est comme si elle n’y prêtait même plus attention. Elle veut des réponses, et elle ne partira pas sans les obtenir.
Rin — Qu... Quoi ? De quoi tu parles ?
Kin — Je t'ai vu sur les caméras de sécurité. Tu t'es battu pour défendre Kana et Mio, même si... elle n'en avait pas vraiment besoin. C'était impressionnant, mais j'ai vu que tu étais en difficulté.
Je sens son regard se poser sur moi, lourd d’attentes. Elle a tout vu, évidemment. Mais je ne peux pas tout lui expliquer. Pas maintenant.
Rin — Je ne suis pas aussi méticuleux que je le pensais... J'ai complètement oublié qu'il y avait des caméras de sécurité dans cette ruelle. J'ai perdu de ma lucidité en plein combat. Maintenant, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire ?
Kin — Alors, qui a ramené Kana ? Vu que tu ne peux pas bouger...
Elle ne me laisse aucun répit, et je reste silencieux. Hikari a fait tout le travail, mais je ne vais pas tout révéler, du moins pas pour l'instant. Kin soupire, visiblement frustrée par mes non-réponses.
Kin — Soupir... D'accord, passons cela, mais tu vas devoir m'expliquer ce qui s'est passé et surtout, qui sont ces gens ?
Rin — Normalement, c'est moi qui soupire... Je ne peux pas t'expliquer.
Kin — Pourquoi pas ?
Rin — Tu ne pourrais pas comprendre. C'est trop dangereux.
Elle se penche encore plus vers moi, déterminée. Je sais que je ne vais pas m’en sortir facilement avec elle.
Kin — Attends, attends, tu te moques de moi. Je n'ai rien pu faire face à ces garçons, même avec ce que tu m'as donné, et toi, tu les mets KO en un clin d'œil ? Dans la ruelle, tu as volé dans tous les sens et tu n'as rien de cassé. Toi et eux, vous avez fait tellement de dégâts qu'il y a des fissures et des trous partout. On aurait dit qu'une bombe avait explosé !
Je reste silencieux. Comment pourrais-je lui expliquer tout ça ? Ce n’est pas comme si elle pouvait comprendre le poids de mes capacités... ou des leurs.
Kin — Réponds-moi ! Et ce bras bizarre que tu as... Je pensais l'avoir imaginé quand tu m'as sauvé, mais je l'ai revu sur la caméra de sécurité. C'est quoi cette histoire ?
Je soupire, sachant que je ne peux plus éviter cette conversation. D’un geste, je lui fais signe de me ramener un petit caillou qui traîne à quelques mètres.
Rin — Ramène-moi ce caillou, là-bas.
Kin fronce les sourcils, dubitative.
Kin — Tu veux vraiment que je te ramène un caillou ?
Rin — Regarde-moi. Je ne peux même pas me gratter le nez qui me démange depuis tout à l'heure.
Elle soupire à son tour, visiblement agacée, mais elle s’exécute. Au passage, elle attrape ma main et la dirige vers mon visage, me permettant enfin de me gratter le nez. Un soulagement immédiat m'envahit.
Kin — Voilà, heureux ?
Je hoche la tête en signe de remerciement, tandis qu'elle ramasse le caillou et me le tend.
Kin — Tiens.
Rin — ...
Kin — Oh, pardon.
Kin — Tiens.
Je tends la main et elle me donne finalement le caillou, l’observant, curieuse. Je serre la pierre dans ma paume, sentant chaque détail de sa texture brute. Puis, je me concentre sur sa structure moléculaire, ressentant les vibrations subtiles qui la composent.
Kin — Qu'est-ce que tu vas...?
Elle s'interrompt, suivant chacun de mes gestes avec attention. Lentement, la roche commence à changer, se remodelant sous l’influence de ma volonté. Elle s’étire et se densifie, enserrant mes doigts, puis recouvrant mon poing entier. Ce qui était un simple caillou se transforme en un gantelet de pierre compact et solide.
Je lève la main, laissant le gantelet bien visible. Kin reste silencieuse un instant, ses yeux scrutant chaque détail de cette transformation.
Kin — Incroyable… La densité de la matière a changé, tu as reconfiguré la structure de base... C'est comme si tu manipulais les atomes eux-mêmes.
Elle examine ma main de près, presque comme une scientifique en pleine observation, ses yeux brillants d’intérêt.
Kin — Ce n’est pas juste de la magie... Tu modifies réellement la matière... la composition atomique, c’est ça ?
Je hoche la tête légèrement, maintenant le gantelet un instant de plus pour qu'elle puisse l'examiner. Puis, avec un mouvement subtil, la pierre commence à se désintégrer, se fragmentant en petits morceaux qui tombent doucement au sol. Ma main redevient normale, sans laisser la moindre trace de l'altération.
Kin regarde les fragments avec fascination.
Kin — Ça défie toutes les lois de la physique qu'on connaît. Si tu peux manipuler la matière de cette manière... les possibilités sont infinies.
Je reste silencieux, la laissant digérer ce qu’elle vient de voir, sentant que son esprit tente déjà de comprendre les implications scientifiques de ce pouvoir.
Rin — Tu comprends maintenant pourquoi je ne voulais pas te montrer ça.
Kin se redresse légèrement, les yeux toujours fixés sur les fragments de pierre au sol. Elle semble perdue dans ses pensées, essayant de relier ce qu’elle vient de voir à tout ce qu’elle connaît. Son cerveau semble tourner à plein régime.
Kin — C’est... tellement plus que ce que j’imaginais. Si tu peux faire ça avec un simple caillou, tu pourrais... littéralement créer ou détruire des objets solides, non ?
Je soupire, sachant très bien où cela va mener. Cette curiosité, ce besoin de comprendre.
Rin — C'est plus compliqué que ça. Ça demande de l'énergie, de la concentration, et il y a des limites. Ce n'est pas aussi simple que de claquer des doigts et de tout transformer. Et ça dépend aussi de la roche que j'ai sous la main.
Je laisse échapper un soupir, déjà habitué à ce besoin insatiable qu’elle a de tout comprendre. Je sais où cela va mener, et ce n’est pas un terrain sur lequel je suis prêt à m’aventurer.
Kin fronce légèrement les sourcils, mais je vois bien qu’elle cherche déjà des réponses. Il faut que je mette fin à ses questions avant qu’elle ne s’enfonce trop.
Rin — Ne cherche pas à comprendre maintenant, c’est juste comme ça. Certaines personnes ont des... capacités particulières. Fais-moi confiance.
Elle me fixe un instant, et le silence s’installe, seulement brisé par le bruit apaisant de la pluie qui martèle le toit de l’abri. Je vois son esprit en ébullition, mais elle finit par hocher la tête.
Kin — D'accord... mais un jour, tu devras tout m'expliquer.
Rin — Je te le promets.
Je commence à sentir mes muscles se détendre, récupérant lentement. Bouger devient bien plus simple. Je crois que les effets sont supportables, mais je suis exténué. Heureusement que Kin est arrivée, car Hikari n'est toujours pas revenue.
Rin — Je peux commencer à bouger... ça ira pour rentrer, même si ça reste compliqué.
Kin — Besoin d’un coup de main ?
Rin — Ouais, merci.
Elle m’aide à me relever, et je prends appui sur elle. Une fois debout, je retrouve un semblant de stabilité. Kin m’observe un instant, l’air toujours curieux.
Kin — Tu ne vas pas abandonner pour retrouver cette fille qui se faisait passer pour Mio, pas vrai ?
Rin — Je vais voir ce que je peux faire. Si je ne fais rien, je sais que tu vas te jeter dans les ennuis.
Kin — Oui !
Je la regarde, surpris par sa légèreté dans toute cette situation. Ce n’est pas vraiment son genre, et pourtant...
Rin — Tu prends ça plutôt bien... Ça m’étonne, venant de toi, la curieuse.
Kin — Eh bien, parfois, les rumeurs sont vraies, non ? C'était toi hier soir, pas vrai ? Avec ces griffures et l’androïde de l’AGL détruit ?
Je serre les dents en entendant cette question, mais elle éclate de rire, amusée par la situation.
Kin — D’accord, d’accord, pas de questions.
Rin — Je ne vois pas de quoi tu parles. Et si ça avait été moi, j'aurais été beaucoup plus discret.
Kin — C'est vraiment cool de traîner avec toi.
Je la regarde, fatigué. La seule réponse que j’arrive à lui offrir, c’est un soupir.
-------------------------------------Epilogue-------------------------------------
Dans une contrée lointaine, où les paysages sont perpétuellement drapés de blanc, une silhouette avance inlassablement. Enveloppée dans un long manteau tacheté de rouge sombre, elle se déplace avec une détermination implacable. Le vent hurlait à travers les plaines, mordant sa peau même à travers les épaisseurs de son manteau, tandis que les flocons de neige virevoltaient autour d’elle.
Son visage restait caché sous l'ombre de sa capuche, dissimulant son identité. Seules quelques mèches de cheveux bleutés s'échappaient parfois, balayées par le vent. Derrière elle, des stèles de fortune marquaient le sol gelé, témoins silencieux des batailles passées, des soldats qui avaient tenté de l'arrêter.
Elle s'arrêta un instant, posant une main sur l'une des stèles. Ses doigts frôlèrent la surface rugueuse de la pierre, et elle murmura des mots inaudibles, un hommage aux âmes perdues sur son chemin. Chaque respiration créait un nuage de vapeur qui se dissipait rapidement dans l'air glacial.
Une rafale plus forte souleva sa capuche, révélant brièvement un visage marqué par les épreuves, avec des yeux bleus emplis d’une résolution sans faille, mais aussi du poids d’un passé enfoui. Pourtant, malgré les tempêtes qui l’entouraient, une lueur d'espoir persistait dans son regard. Elle poursuivait un but précis, une promesse qu'elle s'était faite.
Le silence du paysage enneigé n'était brisé que par le crissement de ses pas dans la neige fraîche. Solitaire, déterminée, elle avançait, laissant derrière elle une traînée de souvenirs et de batailles.
Loin de la tumultueuse Sokatsu City, cette contrée gelée l'abritait pour l'instant. Mais son cœur et son esprit restaient tournés vers l'avenir. Là où les tempêtes faisaient rage, elle se préparait, car elle savait qu'un jour, elle reviendra. Et ce jour-là, rien ne l'arrêtera.
Je te fais un récap de ce qui a attiré mon attention au fil de la lecture:
Tu as fait quelques répétitions dans le premier chapitre, avec " notre première rencontre " quand Rin racontait la première fois que Kin lui a adressé la parole, mais autrement tu en fait peu.
Les souvenirs qu’évoque Kin dans le deuxième alors qu’elle est dans le feu de l’action auraient pu perdre notre compréhension, mais tu les as bien gérés.
Cet épilogue est vraiment intrigant, cependant ce n’est pas la fin de ton histoire j’imagine, c’est donc un peu étrange de parler d’épilogue même pour clôturer une partie.
En tout cas, hâte de lire la suite !
J’ai bien noté tes observations, notamment sur les souvenirs évoqués par Kin et les répétitions. En relisant, j'ai effectivement remarqué cette coquille avec "première fois". Merci pour ton œil attentif, je vais corriger cela de ce pas.
Pour éviter de surcharger les scènes d’action, j’ai fait attention à garder la narration claire et à travailler les transitions. J'ai beaucoup retravaillé cette partie; cela paraissait clair dans ma tête, mais à l'écrit, c'était une toute autre affaire. Cela reste un bon exercice ! L’objectif était de rendre ces scènes immersives sans que les souvenirs ou transitions viennent casser le rythme.
Quant à l’épilogue, j’ai choisi ce terme pour marquer une fin, ou plutôt une pause dans l’histoire, permettant de clore un "arc" ou un fil rouge. Cette séparation par "épilogue" est un choix que je compte utiliser pour chaque nouvelle étape de l’aventure, comme une pause avant de replonger dans l’intrigue principale.
Et si tu veux voir des illustrations par rapport à mon histoire, n'hésite pas à aller voir mon Instagram ! Merci encore pour ton message, et à bientôt pour la suite !