Mon sang, qui devient braise, se déverse sur le sol.
Mon souffle devient cendre. Le ciel s'assombrit. Les nuages s'obscurcissent.
Mes bourgeons et mes feuilles s'embrasent, l'amertume me consume, le froid peu à peu s'étend jusque dans les vallons.
Une voix m'appelle dans les profondeurs d'un ruisseau. J'y admire mon image au-dessus de l'eau, tentant de percevoir quelque magie qui saurait me guider. Aucun abri. Aucun chemin.
Quelles entités peuvent encore entendre mon désespoir à travers la brume gelée dont l'immense cape se déploie toujours davantage sur nos contrées ravagées ?
Je serre l'ouvrage entre mes mains, que mes forces ont quittées. Le dernier souvenir de notre passé. Le dernier souvenir de mes sœurs bien aimées.