Dans les tréfonds de la terre, un paysage ardent y prospère. Pluie de feu qui illumine les parois obscures, bêtes infernales rodant au cœur de ces ruisseaux d'étincelles. Stupéfaite de ce spectacle qu'offre cet éclat, fait de chatoiement et de cendre, je m'avance. Craignant de brûler mes ronces, fleurs et racines, je m'approche avec prudence de cette essence ensoleillée. La chaleur y est insoutenable, la contemplation ne peut durer, j'ai dû parcourir ces territoires aux côtés du corbeau mystérieux, attendant le moment propice pour me dérober le livre fait joliment d'or et de reliefs argentés. Le royaume des morts est bien plus beau que tout ce que l'on peut imaginer. Priant pour ne point rencontrer de démons, il vole à mes côtés, suivant mes pas lents, scrutant mon regard, admirant cette abominable clarté. Ces êtres de lumière et d'illusions n'arpentent la surface que pour se nourrir de chair et de boyaux. Les autres créatures les fuient, de peur de tomber entre leurs griffes acérées. Les plus craints, parmi leurs congénères, sont les ogres. Et c'est chez l'un d'entre eux que je dois me rendre. J'ouvre alors le précieux volume, attendant les révélations apparaître sur les pages.
— Tu ne me remets point l'ouvrage ? Prends garde, je ne suis pas patient.
— Lorsque j'aurai trouvé ce que je cherche, corbeau, insistant.
Par contre je vois mal le rapport entre le titre et le contenu. On parle de pluie de feu certes, mais le titre n'évoquant que la pluie simple sans aucun ajout, je m'attendais pas du tout à cela, mais plus à un paysage pluvieux et gris, justement.