— Erya ?
— Oui dryade. Tu as rejoint la terre de tes ancêtres. Ton corps, lui, va renaître, tandis que ta mémoire est vouée à disparaître.
— Je vous salue, déesse du printemps. Qu'adviendra-t-il du monde ? Des saisons ?
— Grâce à votre bravoure, et à l'union de vos forces, Umi, Kamyl, Rihan et Shamsyn ont pu rejoindre les cieux. Les présents sont à présent conservés dans notre temple céleste. Les saisons ne sont plus menacées. Je te suis éternellement reconnaissante. Seulement, l'usage de la lyre a un prix. Tu devras faire face à la perte de tous tes pouvoirs et à l'oubli.
— Et j'accepte mon sort sans aucun regret. Je suis si soulagée. Shamsyn a pu retrouver Umi. Et mes sœurs ? Comment vont-elles ?
— Tu es courageuse. Quant à tes sœurs, elles se portent à merveille, chère dryade.
— Enfin. Je peux périr l'esprit serein désormais.
— Ta vie ne se finit point.
— Ma vie... Que serait ma vie sans tous ces bons souvenirs ? Ce sont eux qui ont fait ce que je suis aujourd'hui. Ce fardeau que vous m'avez confié, votre bien le plus cher, notre plus grand secret. Je n'aurais pu vivre ou découvrir tout cela si je n'avais pas vécu tous ces moments qui ont plus de valeur que tous les présents et trésors des cieux. Sur les terres à présent fertiles, mon enveloppe demeurera. Ma mémoire, elle, est vouée à mourir. Veillez sur mes sœurs, car sans elles, je ne serais pas à vos côtés.
— Je te fais la promesse, dryade, que je veillerai sur les forêts et les créatures qui les arpentent, ainsi que sur ta nouvelle vie à laquelle j'apporterai bonheur et prospérité.
— Merci infiniment. Que mon amour puisse leur porter chance. Adieu.
— Adieu.
Une étincelle aveuglante frappa mon regard adouci.
C'est aussi une belle métaphore sur la réincarnation et le cycle éternel des saisons, de la vie et de la renaissance.
Et merci ! Je ne crois pas en la réincarnation, en revanche, je pense qu'il y a toujours une nouvelle vie derrière celle qu'on vit. Merci pour ton commentaire !