Fortune, la capricieuse déesse du destin, n'a que faire des Hommes et de leurs états d'âme. Ils ne vivent que pour la divertir, elle que l'immortalité a fini par pervertir de la pire des façons.
Fortune s'ennuie. Et prisonnière de sa lassitude, l'Immortelle cherche une distraction, l'étincelle qui ramènera son cœur moribond à la vie.
Captive du temple qui lui était autrefois consacré, elle ne trouve de repos que dans les tourments qu'elle afflige à ceux qu'elle a le malheur de choisir. Elle s’enivre des images qu’elle fait apparaître du monde extérieur, se jouant habilement des humains ignorants. Elle se repaît de leurs afflictions, s'amuse de leurs réactions, pleure et rit devant leur détresse.
Bonne fortune, vous dites ? Cela fait longtemps que cela n'existe plus dans le royaume de Ravell. Seule la mauvaise fortune subsiste encore. Et si certains affirment qu'ils n'y ont pas succombé, c'est que Fortune, dans un impérieux désir, n'a pas encore fini de s'amuser avec eux.