10. Mon cher Arthur

Par Elka

— Je vais rentrer un peu tard ce soir. Mange sans moi.

Il a dû apprendre par cœur l’emploi du temps magnétisé au frigo, parce que son père a appelé à peine vingt minutes après son retour du collège. Mahaut mâchouille rageusement son pain au chocolat mais demande calmement :

— Pourquoi ?

Elle imagine son père ouvrir la portière de sa voiture à une grande blonde fine comme un gressin.

— Je dois voir un ami.

Ou une rousse aux cheveux bouclés au aux yeux verts, qui boit son vin avec classe.

— Qui ?

— Tu ne le connais pas, conclut-il avec un brin de sécheresse. Tu peux te commander une pizza, si tu veux. Prends un billet dans la boîte d’urgence.

Il l’amadoue avec la pizza, là, non ? Mahaut a bien vu le tupperware de brocolis-saumon dans le frigo. Elle a l’estomac tout essoré, abandonne son goûter sur le meuble. Il lui demande si elle est encore là, elle lâche d’une petite voix :

— T’es sûr que tu peux pas rentrer ?

Le silence lui laisse l’espoir qu’il va lâcher sa Sophie pour elle. Mais son père dit, d’une voix douce et peinée :

— Je vais faire au plus vite, je te le promets.

Ils raccrochent. L’appartement semble trop grand et trop vide. Mahaut s’empresse d’allumer le plafonnier, mais la lumière creuse des ombres qu’elle ne connaissait pas ; dans les plis du canapé, derrière la télé, entre les cadres photos.

Son père n’est pas là, et la peur qu’il ne rentre plus jamais la saisit brusquement, lui coupe le souffle avant de la relâcher.

Elle est idiote : son père va rentrer. Il est juste occupé à fricoter avec une brune à gros seins. Mahaut accueille la colère, la cultive, l’amplifie ; elle se convainc que ce sont des larmes de fureur qui lui piquent la cornée.

Elle balance son pain au chocolat à la poubelle, vide son verre de lait dans l’évier et attrape les clefs du sous-sol sur le crochet.

Elle descend les marches de l’immeuble quatre à quatre, ouvre la porte qui mène aux caves et court jusqu’à la leur. Le verrou est capricieux, elle panique un peu en s’acharnant, a peur de perdre tout son courage, mais réussit à entrer.

La petite armoire qui règne en maître sur les 4m² se trouvait dans l’ancien bureau-atelier de sa mère, elle porte aujourd’hui fièrement ce qui reste des possessions de sa maîtresse. Un pauvre autel en formica avec ses offrandes en cartons annotés au marqueur.

Mahaut fouille tout ça, le cœur battant si vite qu’elle craint l’apoplexie. Elle imagine son père surgir dans son dos, sa colère, mais se raisonne : il ne sera pas rentré tout de suite. Elle finit par trouver un carton qui l’intéresse : « lettres Garance + vieux objets ».

Elle le remonte dans l’appartement comme une voleuse, balance à moitié son butin sur son matelas et le contemple comme une grosse bestiole menaçante.

Mahaut se sent crétine mais cette boîte lui fiche la trouille. Elle y peut rien, ça gigote dans son estomac et ça lui contracte les muscles. Il y a des choses, là-dedans, qui portent l’empreinte de sa mère, et même si elle ne croit pas aux fantômes, elle se met à penser que ça va peut-être réveiller un truc. Et l’idée de voir sa maman toute blanchâtre et translucide ne la comble pas de joie, ça la tourneboule.

Alors elle procrastine, tout en s’en voulant. Elle commande une quatre fromages, regarde par la fenêtre le chemin lumineux des lampadaires, les décorations de Noël qui clignotent, le croissant tout fin de la lune, avant que l’urgence ne la rattrape. Lina la jugerait mal si elle disait qu’elle avait pas eu le courage d’aller au bout ! Lina l’aurait fait sans sourciller. Mahaut retourne dans sa chambre et vide le carton.

Elle aligne soigneusement les deux pochettes à rabats pleines à craquer, une boîte en ferraille piquetée de rouille dans les angles, une poupée de chiffon sans visage, un coquillage un peu cassé, une médaille de l’armée, une autre d’athlétisme, un sachet rempli de capsules, une cassette audio et une photo cornée.

Elle n’a rien pour écouter la cassette audio, mais elle pourrait trouver les titres griffonnés sur la jaquette sur Internet. Est-ce l’écriture de sa mère quand elle était plus jeune ? Serrée et appliquée, avant de se délier avec les années ?

Les capsules la laissent dubitative mais peut-être que, comme la médaille, elles appartenaient à l’homme de la photo ? Il pose avec une enfant sur les genoux, en noir et blanc. Grand sourire, coupe impeccable. L’adulte et l’enfant partagent les mêmes yeux et les mêmes fossettes. Sous les nattes, la jupe plissée et le col Claudine, Mahaut croit reconnaître sa mère.

La médaille de bronze était à elle, la poupée aussi certainement, et ce coquillage a tout du trésor ramassé en vacances. La boîte est plutôt lourde. Dedans, ça cliquette sec. C’était une boîte à gâteaux, avec un gamin gourmand dessiné, le sac LU au creux du coude et une petite cape sur les épaules. À l’intérieur, pleins de pièces inutilisables, un dé, deux fèves, une coquille d’escargot, un scarabée en bois, un porte-plume.

Mahaut s’attaque aux pochettes à rabats et l’ampleur de la tâche la fascine et l’angoisse. On sonne à ce moment-là et elle apprécie une pause pizza. Entre chaque part elle retourne dans sa chambre pour trier les papiers. Un coup d’œil à l’heure lui signale que son père pourrait ne pas tarder. S’il la préfère à Sophie, bien sûr…

Elle s’attarde sur le faire-part de mariage, daté avant sa naissance, tout en fleurs et colombes. Elle n’a jamais réalisé que ses parents s’étaient mariés si jeunes. Elle range d’anciens papiers administratifs, passe un temps certains sur de vieilles cartes postales de vacances qui vont des lettres maladroites et des mots mal orthographiés à de vrais petits textes.

« J’ai vu un coucher de soleil magnifique, tu aurais beaucoup aimé toutes ces couleurs. Ma mère a même dit : «Garance aurait fait de belles photos ». »

Certaines – beaucoup – n’ont jamais été envoyées. Mahaut lit les mots de sa mère avec l’impression qu’elle les lui chuchote à l’oreille :

« Je me suis allongée dans le champs pour surprendre les papillons. Maman m’a cherché partout. Je ne le dis qu’à toi, mon cher Arthur, mais ça m’a fait beaucoup rire. »

« Maman et moi avons visité l’endroit où elle a connu mon père. Elle a retenu ses larmes. J’étais bien mal à l’aise, mais aussi plutôt jalouse : je ne porte pas autant de lui avec moi. C’est injuste. »

« Cher Arthur, quelle aventure incroyable il m’est arrivé ! J’ai rencontré des randonneurs qui m’ont permis de les accompagner. J’ai passé la nuit à la belle étoile mais n’ai trouvé que cette vilaine carte postale (au bar PMU du petit village où j’attends le train). Je vais rentrer plus tard que prévu. Je veux vadrouiller encore un peu. J’ai peur d’appeler maman : elle va encore s’énerver. »

Quelque chose la travaille. Mahaut met les cartes non-expédiées côte à côte et réalise tout d’un coup : l’adresse. C’est ici, cette ville. Doit-elle comprendre que son père les a fait déménager dans la ville natale de sa mère ? Cet Arthur, elle lui parle comme à un ami proche, alors...

Le bruit de la clef dans la serrure la fait sursauter. Vite, elle range tout, glisse une poignée de lettres sous son oreiller, le carton bien au fond sous son lit et elle sort de sa chambre.

— Mahaut ? appelle son père.

— T’es rentré ! s’exclame-t-elle.

Son enthousiasme le surprend autant qu’elle. Il a débordé de son esprit échauffé par les lettres, de ce constat que sa mère a vécu dans un de ces quartiers, traversé le centre-ville, vu les décorations de Noël aux mêmes lampadaires…

Son père s’est figé sur le seuil, mais il lui ouvre les bras. Une tentative. Un appel auquel Mahaut répond. La barbe de son père lui chatouille la joue.

— J’ai acheté de la glace, dit-il. Si tu veux on peut regarder un épisode Downton Abbey.

 

Le ventre plein de menthe-chocolat et le générique de la série en boucle dans sa tête, Mahaut se couche sur la promesse d’éteindre tout de suite la lumière. Elle pousse le battant, attend d’entendre la télé, puis allume la lampe de chevet et sort les lettres de sous son coussin.

Elles sont toutes signées par un certain Arthur Lambert. Elle comprend que sa mère est lycéenne à cette époque, et que ces longues lettres sont envoyées pendant les vacances. En période scolaire, ils semblent se voir très souvent. Un ancien petit-ami ? Mahaut n’a jamais entendu parler de cet homme. Il y a sûrement d’autres missives dans la cave, ou alors tout est là et leur histoire s’est arrêtée brutalement.

Garance n’aimait pas sa mère. Arthur ne se prononce pas sur la question, marche sur des œufs et raconte bien vite d’autres choses :

« Je n’aurais pas aimé que ma mère me dise ça. Elle devait avoir de la peine. J’espère que les choses iront mieux quand tu recevras cette lettre. J’ai lu un roman qui devrait te plaire... »

« Dans le fond, tu l’aimes ta mère. Tu aimais encore plus ton père, c’est tout. Souviens-toi de garder ton calme. »

« Essaye de rester calme pour ne pas le regretter. »

« Je t’embrasse, chevalière Garance. »

Mahaut se contorsionne pour jeter les lettres loin sous son lit et se rallonge sur le dos, les yeux posés sur le plafond invisible dans la nuit. Son cœur bat trop fort et elle doit rejeter les couvertures pour pas crever de chaud. Tout ça la travaille, l’émoustille, lui fait peur.

Est-ce qu’elle pourrait demander à son père s’il connaissait ce Arthur ? Elle pourrait, elle devrait… Mais lui ne lui a pas demandé son avis pour se mettre avec quelqu’un d’autre.

Elle se mord la lèvre pour ne pas pleurer. Si son père fait des trucs dans son coin, alors elle aussi. Demain, ce n’est pas jeudi, mais elle peut quand même aller au skatepark et voir si Lina y passe. Elle a besoin de son avis.

 

— Pourquoi tu souris comme ça ? demande Mahaut à Romain.

La journée touche à sa fin. Ils se sont calés au fond du bus, écrasés dans un coin par la foule de collégiens et lycéens rentrant sur la même ligne. Mahaut essaye de ne pas toucher Romain, mais c’est compliqué avec la poussette qui lui écrase la cheville et le coude de la mère qui lui rentre dans les côtes.

— C’est un peu une aventure, ton enquête, répond-t-il.

Il a l’air gêné, mais elle apprécie sa franchise, ça lui permet de l’être aussi :

— C’est plutôt naze. Combattre un dragon, ça c’est une vraie aventure.

Ses entrailles se tordent, comme chaque fois qu’elle mentionne Fort-Levant. Elle relit régulièrement ses notes sur ce qu’elle a vécu, mais ça lui semble complètement étranger désormais. Seule la douloureuse frustration est réelle. C’était son monde entier, il n’y a pas si longtemps.

Romain dodeline de la tête. Ses yeux vont se perdre sur les files de voitures et les bars qui parsèment la rue.

— On n’a pas de dragons ici. Mais les mystères familiaux, c’est bien aussi.

Il a ajouté ça avec prudence, vérifiant sa réaction. Mahaut triture un bouton de son manteau qui ne tient qu’à un fil. Il a raison : pas de dragons ici. L’aventure c’est faire un détour sur le chemin de la maison, chercher une fille qu’on a connu en rêve, espionner le téléphone de son père, le courrier de sa mère… Et c’est peut-être déjà pas mal.

— Tu peux atteindre le bouton ?

Elle relève la tête, ne comprend pas.

— Pour descendre, précise Romain.

Elle doit se hisser sur la pointe des pieds et se déboîter l’épaule pour y arriver. Quand le bus freine – un peu brusquement – elle manque de se casser la figure sur la mère de famille, broie le pied de quelqu’un et s’extrait entre deux aisselles pour sauter à l’air libre.

Romain est rouge coquelicot. Il se racle la gorge et avoue :

— Y a une fille qui m’a collé ses seins sur la tronche.

Mahaut ne peut pas s’empêcher de rire, et plus son ami la supplie de ne rien dire à ses potes, moins elle peut s’arrêter. C’est en gloussant qu’elle traverse pour rejoindre le skatepark. Romain lui file des coups de coudes mais se marre aussi.

— Arrête !

— … peut pas !

Il se jette sur elle, fait mine de l’étrangler, et elle rifougne de plus belle. Les gens dans la rue les regarde, les ados qui colonisent un banc tagué les traite de demeurés, et Mahaut aimerait que ça dure encore. Elle se sent bien. Elle a même traversé la route sans cette pointe d’appréhension devenue familière.

Quand, enfin, elle parvient à se calmer, elle doit dénouer son écharpe et ouvrir son manteau. Le bouton saute comme une puce et roule sur le trottoir.

— Merde.

Romain se précipite pour le récupérer et manque de se faire écraser la main par des baskets compensées.

— Mais qu’est-ce que tu fous ? s’étonne Lina.

Elle le regarde comme s’il venait de lécher le sol, un sourcil haut sur le front et l’autre plissé vers sa paupière. Elle a deux sacs à dos, un sur chaque épaule. Le second doit appartenir à la fille qui l’accompagne, plus jeune. Sa petite sœur à tous les coups.

— Salut ! s’exclame Mahaut. J’espérais te voir.

— Salut Mahaut, dit-elle avec un sourire chaleureux. Il s’arrange pas, ton copain.

— Coucou, maugrée Romain.

Il se relève et fourre le bouton dans la main de Mahaut. Elle serre ses doigts pour le forcer à la regarder.

— Merci.

Il marmonne que ce n’est rien, mais a l’air plus détendu.

— C’est qui c’est qui ? demande la petite.

Amina ayant dix ans, Mahaut devine qu’il s’agit de celle de sept ans, Salma. Elle a de très longues tresses qui encadrent son visage lunaire. Son regard est celui de sa grande-sœur, mais elle a l’épaisseur d’un phasme ; un phasme emmitouflé dans une parka rose et une écharpe multicolore.

— Des potes, résume Lina. Tu me cherchais ? s’étonne-t-elle.

— J’ai fouillé le courrier de ma mère.

— Han ça se fait pas !

— Chut, Salma. Et t’as trouvé des trucs intéressants ?

Son ton s’est fait si intéressé que les mots de Romain lui reviennent en tête : pas de dragons ici, mais ce genre d’histoires qui peut aussi intéresser. Mahaut se sent revigorée. Elle parle des lettres, de ce qu’elle pense avoir appris et de ce Arthur dont elle n’a jamais entendu parler.

Salma s’ennuie très vite. Commente en gonflant les joues, avant de traîner des pieds jusqu’au muret qu’elle escalade et arpente en long et en large.

— Descends, tu vas te casser la gueule, coupe Lina en amorçant un geste vers sa sœur.

— J’ai froid.

— Menteuse, t’as pas arrêté de vouloir enlever ton manteau.

L’expression de Salma se fait tellement vexée que Mahaut doit se retenir de sourire.

— Bah maintenant j’ai froid.

— J’ai un snickers, si tu veux, marchande Romain.

Lina fait promettre à sa sœur de pas en parler à leur mère, lui pique un croque et lui demande de s’asseoir pour manger. Salma préfère rester debout, collée à Romain qu’elle déclare « trop sympa ».

— T’as cherché ce Arthur sur Internet ? s’enquiert Lina en soufflant sur ses mains en coupe.

— Bah… papa aime pas que je touche à l’ordi quand il est pas là.

— On allait le faire de chez moi, se rengorge Romain.

Lina le fixe assez longtemps pour qu’il détourne le regard.

— T’as Facebook ? demande-t-elle.

— Non, avoue-t-il.

— Les vieux ils sont surtout sur Facebook, déclare-t-elle en dégainant son téléphone.

Ils se serrent autour du petit écran, Salma exige de regarder aussi. Arthur Lambert compile plusieurs résultats. Trois sans photos, un type d’une vingtaine d’années avec une choppe de bière dans chaque main, un cliché de bichon frisé, un homme avec des lunettes de soleil et Alexandre Astier.

— On rentre, Linaa !

— Je dois y aller, s’excuse-t-elle. File-moi ton numéro, Mahaut. Tu me tiens au courant.

— J’ai qu’un fixe.

— Quoi ? Pas de portable et un ordi que t’as pas le droit de toucher ? Y se croit en 1980 ton daron ?

Elle se retient de lui dire qu’elle a refusé le téléphone portable et que son père n’est pas si à cheval sur l’utilisation du PC. Romain lui passe le sien à la place, et ils se quittent sur un au revoir timide de Salma pour Mahaut, et un câlin-bécot pour Romain.

— T’as gagné une amoureuse, dit Mahaut alors qu’ils retournent à l’arrêt de bus.

— Je les fais toutes craquer, répond-t-il en haussant suggestivement les sourcils.

Un coup de vent glacé les fauche en plein rire. Ils se collent l’un à l’autre pour se réchauffer sous l’abribus.

— On fait ça ce soir, ou demain ?

— Demain, grimace-t-elle. Et comme ça mon père pourra aller voir Sophie.

Elle prend une petite voix ridicule pour prononcer son nom. Romain a un sourire désolé. Il lui donne un petit coup de tête de réconfort, et elle le remercie de la même façon. Ils se séparent quand les phares du bus les balaye.

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Rachael
Posté le 09/07/2023
J'aime vraiment bien l'idée qui transparaît que les aventures, ce n'est pas seulement de combattre les dragons, et que la vie peut-être pleine de surprises et de mystère au coin de la rue. Mais qui est donc cet Arthur lambert ?
Les relations entre Romain et Mahaut sont toujours très cool, on sent qu'ils s'attachent l'un à l'autre petit à petit. Mine de rien, ils sont en train de reconstituer l'équipe de l'autre monde, tous les trois, à rechercher ce fameux Lambert...
Elka
Posté le 13/07/2023
C'est peut-être un peu facile l'effet "team up", ce ne serait sûrement pas aussi facile dans la vraie vie... Mais j'ai quand même envie de croire que ce serait possible. Peut-être simplement pas aussi vite ou efficacement ahaha
Rachael
Posté le 13/07/2023
Ben, ça peut arriver comme ça "dans la vraie vie" il me semble, quelquefois il y a un feeling entre des gens qui ne se connaissent pas beaucoup, mais que quelque chose rapproche assez vite (comme l'écriture entre les plumes ^_^)
EryBlack
Posté le 28/06/2023
Re ! C'est trop mims la relation entre Mahaut et Romain. Même si la légère ambiguïté qui subsiste de son côté sur ce qu'il ressent pour elle me donne quelques appréhensions pour la suite.
J'ai réalisé que dans la première partie, je croyais avoir compris qu'Alix avait la peau franchement sombre, je l'imaginais noire du coup. Mais là son prénom et celui de ses sœurs me fait douter, est-ce qu'elle est plutôt de type maghrébin en fait ? Tu me diras, dans ce "type", il y a en réalité pas mal de variation selon les régions, donc ce serait pas déconnant, mais c'est surtout pour vérifier si j'ai bien capté.
Bon, alors on arrive bientôt à l'étape de la colère, on dirait :p Ça va charcler pour le papa. Ce chapitre et le précédent m'ont moins touchée émotionnellement, je n'arrive pas à déterminer si c'est mon état d'esprit du jour ou si c'est la conséquence de quelque chose dans l'écriture. J'ai quand même souri, l'impression de tendresse est toujours là, mais j'ai eu le cœur moins serré. Pourtant, ce moment où Mahaut explore les cartons de sa mère a tout pour me plaire, j'adore ce genre de fouille dans le passé (tous les petits objets à la Amélie Poulain qui n'ont de valeur que pour celleux qui les ont placés là) et ça aurait pu me parler très intimement... je ne sais pas pourquoi ça n'a pas été le cas :/ possible que le côté enquête (qui est très cool par ailleurs !) me permette moins de connexion émotionnelle au personnage ? Ou que j'ai été davantage touchée par ce qu'elle traverse avant, tout simplement. Je ne sais pas s'il y a là un "problème à résoudre" ou une simple constatation à faire, mais je te livre cette impression (de manière un peu confuse, désolée) au cas où.
Je crois que je suis un peu dans l'attente d'une évolution par rapport à son papa, aussi. Je me doute que ça va venir et je crois que j'ai hâte ! En dépit de ce que je dis plus haut, je prends toujours beaucoup de plaisir à avancer :)

Trucs relevés :
"Ou une rousse aux cheveux bouclés au* aux yeux verts"
"passe un temps certains* sur de vieilles cartes postales "
"« J’ai vu un coucher de soleil magnifique, tu aurais beaucoup aimé toutes ces couleurs. Ma mère a même dit : «* (espace manquante) Garance aurait fait de belles photos ». »" -> Je n'ai pas trop compris pourquoi "aurait fait" de belles photos... Garance, c'est la maman de Mahaut, c'est ça ? Et donc elle était bien là, elle les a faites, les photos ? ou elle aurait pu les faire ? Mais c'est bizarre de le dire comme ça ? je sais pas, j'ai pas capté x)
"allongée dans le champs* (champ au singulier)"
"Maman m’a cherché* (cherchée) partout."
"on peut regarder un épisode * Downton Abbey."
"Un ancien petit-ami ?" sans tiret
"s’il connaissait ce Arthur ?" ; "de ce Arthur" ; "T’as cherché ce Arthur" -> ce serait plutôt "cet" Arthur normalement, après quand c'est à l'oral ça se défend qu'ils le disent différemment
"des coups de coudes* (au singulier)"
"— … peut* (peux) pas !"
"Les gens dans la rue les regarde* (regardent), les ados qui colonisent un banc tagué les traite* (traitent) de demeurés"
"Son regard est celui de sa grande-sœur" sans tiret
"les phares du bus les balaye* (balayent)"
Elka
Posté le 13/07/2023
Hey !
Alors, pour Alix/Lina, elle a effectivement la peau plutôt noire (en vrai y a rien de gênant à ce que cette idée change à la lecture... Mahaut l'ayant aperçu de loin avant de la fantasmer. Mais si si Lina a la peau noire. Tu trouverais plus cohérent si sa soeur avait, par exemple, un prénom plus typé Afrique du Sud ? (je n'ai aucun problème à la renommer Mamaïssata xD)
J'ai presque envie de m'excuser de n'avoir pas su te toucher autant que tu l'aurais voulu avec cette fouille de cartons "xD Y a effectivement l'enquête qui peut jouer, autant que mon écriture ou l'écriture fractionnée. Encore une fois, faudra peut-être que je m'y repenche à froid. De toute façon j'aurais les 10 000 fautes que tu m'as mentionné à corriger !)
EryBlack
Posté le 13/07/2023
Oh non non ne t'excuse pas du tout Claquette ! Elle est super cette histoire, si je la lisais d'une traite j'aurais peut-être rien senti de différent, c'est juste que pour laisser des commentaires un minimum utiles j'essaye de creuser un peu ce que je ressens... Mais mon appréciation de l'histoire ne dépendra pas étroitement de ce que tu fais avec cette fouille de cartons xD J'aime déjà, j'aime beaucoup. On verra bien si à la relecture tu as envie de modifier des trucs ou non !
C'est vrai que c'est pas très grave cette histoire de couleur de peau, tu m'as convaincue. En effet j'aurais pas tiqué avec un prénom de ce type, mais après tout, c'est pas super important !
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