21. Phobie

Par Slyth
Notes de l’auteur : Où quelques mystères commencent à s'éclaircir...

La perspective de pouvoir retourner à l'enclave de Montis avait permis à Saraï de se tranquilliser. Durant les deux jours qui avaient suivi l'affrontement contre les goules puis la manticore, elle n'avait eu de cesse d'insister avec fermeté auprès de son frère dans l'espoir d'assister à la prochaine session. Un moyen de veiller sur ceux qui lui étaient chers. De plus, elle savait qu'Ayleen allait pouvoir commencer à s'exercer avec une lame et elle ne voulait manquer ça pour rien au monde. Et l'admiration sans bornes qu'elle vouait à Caecilia la poussait à venir régulièrement lui rendre visite.

Ainsi donc, elle se retrouvait à présent au bord du terrain délimité pour le combat, accompagnée du chien Ferno qui battait joyeusement de la queue à ses côtés. Elle sentait qu'aujourd'hui allait être un jour exceptionnel.

Caecilia, la maîtresse des lieux, se tenait droit dans son champ de vision. Ses deux élèves s'étaient placés face à elle, dans une posture attentive.

 

« Aujourd'hui, tu vas pouvoir manier une lame pour la première fois, annonça l'aveugle avec sérieux. Ne sous-estime pas cette arme car elle peut t'occasionner des dégâts bien plus importants que ceux que tu as pu subir à cause d'un simple bâton. »

 

Ce disant, elle tendit ses mains et présenta à la princesse l'épée courte qui allait désormais lui servir. Saraï était tout excitée par ce cérémonial qu'elle savait d'une grande importance. Elle se disait qu'Ayleen devait ressentir la même émotion, mais son visage tendu trahissait plutôt une certaine inquiétude tandis qu'elle empoignait respectueusement la garde de l'épée.

 

« Je suis prête à commencer, déclara-t-elle avec bravoure.

— Je n'en doute pas et ceci d'autant plus que tu vas devoir affronter un nouvel adversaire. »

 

Face au silence étonné de la rousse, Caecilia esquissa un sourire avant de désigner Shan d'un geste de la main.

 

« L'une comme l'autre, nous en savons déjà beaucoup sur nos façons de combattre respectives. Te mesurer à Shan te permettra sans conteste d'améliorer ta technique. »

 

Perplexe, la demoiselle se tourna vers son compagnon qui lui rendit son regard interrogateur, tout en haussant les épaules.

Pour Saraï, la tension était à son comble : son aîné et sa protégée allaient se battre l'un contre l'autre, elle osait à peine y croire ! Bien sûr, c'était dans le cadre d'un exercice, rien de fâcheux ne pouvait arriver. Et d'ailleurs, toute sensation de malaise qu'elle aurait pu ressentir était balayée par la hâte qui l'envahissait.

 

Lorsque la petite reporta son attention sur le terrain, elle nota que les jeunes gens s'étaient éloignés de plusieurs pas et se faisaient désormais face. Puis, au signal de Caecilia, le combat commença. Toutefois, les adversaires ne se ruèrent pas tout de suite l'un sur l'autre. Avançant avec lenteur et hésitation, ils semblaient se jauger du regard. Ils s'observaient, s'analysaient en détail, récoltant un maximum de données visibles. On aurait dit deux personnes se rencontrant pour la première fois et qui ne pouvaient pas être plus différentes l'une de l'autre. La concentration tendait leurs traits, aucun signe ne trahissant la moindre de leurs pensées. Les secondes s'égrenaient, les deux opposants se trouvaient suffisamment proches l'un de l'autre, mais rien ne se passait. Il paraissait difficile de croire qu'ils soient tout deux aussi patients.

Shan céda le premier à la pression. D'un coup rapide, il vint titiller les chevilles de la princesse qui le repoussa d'un simple geste. Le jeune homme esquissa un sourire : il avait juste voulu vérifier ses réflexes. Cette demi-seconde d'inattention lui valut un estoc qu'il parvint tout juste à bloquer. Un coup pour chacun, le silence retomba. Sans s'être concertés, ils reculèrent de deux pas. Puis, ils se jaugèrent encore une fois, d'un œil nouvellement attentif. Ils ne voulaient rien laisser au hasard.

Cette fois, ce fut au tour d'Ayleen de rompre la trêve. Elle amorça un mouvement sur le côté que son adversaire s'empressa d'imiter. Elle accéléra, se déporta sur la droite et présenta le plat de sa lame de façon à l'assommer à la tempe. Les réflexes du garçon le firent jeter genoux à terre, esquivant l'offensive. Il eut à peine le temps de se redresser que la demoiselle avait déjà pivoté sur elle-même et abattait le tranchant de l'épée sur son crâne. Il brandit sa propre arme à l'horizontale, le bras tendu et bloqua l'attaque. Le choc qui en résultat les secoua suffisamment pour qu'ils s'éloignent d'un pas. Puis leur affrontement reprit de plus belle.

 

Au bord du terrain, Saraï retenait sa respiration. La souveraine s'en sortait bien mieux qu'elle ne l'aurait cru. Pourtant, elle n'aurait pas parié sur sa victoire au vu de l'expérience de son frère aîné. Il devait se maîtriser et adapter son niveau à celui de son adversaire. D'autant plus qu'il ne s'agissait que d'un exercice. Mais, après cette démonstration, tout devenait possible.

À ses côtés, Caecilia suivait le combat avec une attention toute particulière. Ses oreilles captaient le moindre son capable de lui fournir des indications sur les gestes de ses élèves ou les coups portés par chacun. Qu'il s'agisse de la poussière soulevée du sol par un geste brusque ou d'un soupir libéré après une manœuvre, rien ne lui échappait. Elle paraissait n'avoir aucun mal à suivre le déroulement de l'échange. Une démonstration de son talent indéniable qui impressionnait chaque fois Saraï. Quelle femme extraordinaire, vraiment !

 

Un bruit sourd lui fit reprendre le cours de l'entraînement : Ayleen venait d'effectuer une parade pour dévier un fouetté amorcé par son opposant. Sa chausse gauche vint racler le sol tandis qu'elle rétablissait son équilibre. Des gouttes de sueur avaient perlé à son front mais Shan n'était pas en reste. Il profita du court répit pour les chasser avant qu'elles ne commencent à couler et ne risquent de l'aveugler.

Il se dégageait de cet affrontement une atmosphère singulière. Les divers coups étaient portés avec une témérité impressionnante tout en paraissant... respectueux de l'autre. Les corps des deux assaillants, auparavant légers et hésitants, étaient à présent bien ancrés dans le sol et se mouvaient avec assurance. Ils s'éloignaient et se rapprochaient alternativement, un va-et-vient continu dans lequel on aurait pu distinguer une sorte de danse si le contexte avait été différent. Une magnifique chorégraphie qui traduisait la relation unissant les jeunes gens. Saraï ne savait pas comment l'interpréter mais elle n'en était pas moins certaine de sa constatation.

 

Le cri de triomphe de la princesse la ramena à la réalité. Victime d'une étonnante maladresse, Shan venait de trébucher à terre. Son adversaire s'approcha, la mine rayonnante, certaine de sa victoire. Le jet de sable qu'elle reçut soudainement en plein visage transforma son sourire en une grimace de douleur. Avec un grognement rageur, elle se replia. Le garçon se releva aussitôt, plongea son épée en avant et, d'une torsion du poignet, désarma Ayleen. Ce faisant, la lame écorcha l'avant-bras de son opposante et le sang jaillit de la plaie.

 

Le temps s'arrêta net pour la souveraine. Elle se rendit à peine compte du tintement provoqué par son arme lorsque celle-ci heurta le sol. Elle avait perdu mais quelle importance ? Ses yeux grand ouverts contemplaient bêtement sa blessure. Elle savait que ça finirait par arriver. Elle l'avait toujours su. Et pourtant, c'était comme une surprise. Un événement invraisemblable. Quelque chose qui... Oh non... sa vie était en train de la quitter !

Comme si elle remarquait enfin le flux pourpre qui gouttait sur le sol, Ayleen se mit à hurler. Les autres se tournèrent dans sa direction, interloqués, mais elle ne les vit même pas. Seule importait cette douleur qui annihilait ses sens. Déjà, des taches lumineuses se formaient devant sa vision. Et ce rouge... Cette couleur rouge qu'elle craignait tant. Cette teinte morbide souillait désormais son corps tout entier. Ses cordes vocales se déchirèrent sous l'effort tandis que ses mouvements se désarticulaient. Finalement, ses genoux lâchèrent et elle s'effondra à terre. Son bras blessé s'agitait en tous sens, espérant se débarrasser du sang maudit. Les larmes roulaient sur ses joues sans que la jeune femme puisse dire quand elles s'étaient déclenchées.

Une main se posa sur son épaule. Non ! Pas de contact, surtout pas ! Avec un cri de rage, elle repoussa violemment l'imprudent. Saraï poussa une exclamation de surprise en se sentant rejetée en arrière. Ses lèvres frissonnaient alors qu'elle jetait un regard affolé à Ayleen. Mais celle-ci ne paraissait pas l'avoir remarquée. Ses prunelles folles s'étaient déjà détournées de sa victime. Sa respiration s'était brusquement accélérée. La petite ne comprenait pas ce qui lui arrivait et cela l'effrayait.

 

Quand la princesse sentit une nouvelle main agripper son épaule, elle tenta aussitôt de se dégager. Mais cette fois-ci, la poigne tint bon.

 

« Qu'est-ce qui t'arrive ? s'écria Shan.

— Lâche-moi ! cracha-t-elle avec fureur. »

 

Elle leva son bras valide dans l'espoir de le gifler mais il l'arrêta d'un geste. Ses yeux couleur orage luisaient d'incompréhension.

 

« Ça suffit ! ordonna-t-il d'un ton ferme. »

 

Ayleen cria et se débattit avec force mais le jeune homme la contenait avec une puissance plus grande, lui enjoignant de se calmer. Lorsqu'elle fut bien obligée de baisser le rythme pour reprendre haleine, il relâcha légèrement la pression pour demander quelque chose à sa sœur. L'esprit trop embrouillé, la souveraine se trouva bien incapable de comprendre la moindre de ses paroles. Elle aurait juste voulu profiter de ce répit pour s'échapper mais il n'était pas décidé à la lâcher.

Soudain, un morceau de tissu entra en contact avec sa plaie. Elle se dégagea avec fureur, son regard demeurant cloué sur le sang qui s'en écoulait. Même si cela l'effrayait au plus haut point, elle ne pouvait s'en détacher. Ses larmes commençaient à lui laisser un goût salé sur la langue.

 

« Regarde-moi ! assena Shan. »

 

Tremblant de tous ses membres, elle secoua la tête. Non, c'était impossible... Elle ne pouvait pas...

 

« REGARDE-MOI ! »

 

Le cri vrilla ses tympans et ses yeux se dirigèrent dans la direction demandée. Lorsqu'ils rencontrèrent ceux du garçon, elle y décela une détermination sans faille qui l'hypnotisa. Ses lèvres bougeaient mais il murmurait des choses qu'elle n'était pas en mesure d'entendre. Elle sentait que ses mains s'activaient autour de sa blessure, sans frôler sa peau plus que nécessaire. Maintenant qu'elle ne voyait plus rien d'autre que la lueur bleutée de ses iris, elle se sentait mieux. Ses larmes commençaient doucement à se tarir et ses frissons s'atténuaient. La crise était passée.

 

Shan plaçait le bandage aussi vite que cela lui était possible sans la quitter du regard. Il sentait qu'il la perdrait à nouveau si jamais il s'avisait de l'abandonner ne serait-ce qu'une seconde. Même s'il ne comprenait pas ce qui se passait, il était parvenu à déduire que le problème venait de la blessure qu'il lui avait infligée par erreur. Il resta attentif à lui parler durant toute la durée du processus, bien qu'il ne fût pas sûr qu'elle l'écoute vraiment. Mais le plus important restait qu'elle ne regarde plus son bras. Et cela avait l'air de fonctionner : il sentait ses membres se détendre petit à petit.

Enfin, après des secondes qui avaient paru interminables, il termina son œuvre. Ce fut seulement à cet instant qu'il osa lâcher la jeune femme sans craindre qu'elle n'essaie à nouveau de lui faire du mal, à lui ou aux autres. Puis il attendit, sans cesser de l'observer, et finit par la voir revenir à la raison. Ses yeux perdirent peu à peu leur aspect vitreux et clignèrent plusieurs fois. Sa respiration retrouva son rythme normal. Abasourdie, elle le regardait fixement.

 

« Tout va bien, c'est fini, dit-il. »

 

Rien n'aurait pu le préparer à ce qui suivit sa déclaration : les prunelles d'Ayleen se remplirent à nouveau d'eau et elle se jeta dans ses bras. Embarrassé, il se crispa et jeta des regards désemparés autour de lui. Puis, percevant la sincérité de la princesse et malgré tout sensible à sa détresse, il referma maladroitement son étreinte sur elle. Un soupir lui échappa : il était content que ce soit terminé.

 

§

§    §

 

La vue du sang dégoûtait aussi le roi Erhel. La petite princesse l'avait appris à ses dépens le jour où elle s'était présentée à lui avec un genou écorché, peu de temps après son cinquième anniversaire. À la vue du filet pourpre qui coulait le long de sa jambe, il avait aussitôt détourné le regard et ordonné d'un ton brusque à des serviteurs apeurés de "s'occuper de ça". Malgré les trois personnes qui s'étaient précipitées sur elle pour lui procurer des soins, la fillette n'avait pas quitté son père des yeux, essayant désespérément d'attirer son attention. C'était de lui qu'elle aurait eu besoin en ce moment, de son affection et de son réconfort. Pourtant, le souverain ne daigna se préoccuper d'elle que lorsque toute trace de la blessure eut disparu. Une fois les domestiques renvoyés d'un geste impérieux, il toisa la petite de toute sa hauteur.

 

« Cela ne doit plus arriver.

— Mais...

— Il suffit ! ordonna-t-il d'un ton sans appel. »

 

Son regard acier brillait de fureur et, par crainte de recevoir sa quatrième gifle de la journée si jamais elle osait insister, Ayleen choisit de se taire.

 

« Le sang royal est bien trop précieux pour que tu puisses te permettre d'en perdre, reprit-il. Ce rouge immonde est la couleur des faibles, tu ne dois pas la laisser te souiller.

— Et si... je me blesse comme aujourd'hui ? osa la gamine. »

 

La douleur cuisante sur sa joue apparut sans même qu'elle ait eu le temps de voir le bras se lever. Le sel de ses larmes lui brûlait le coin des yeux mais elle les ravala bravement sous peine d'une nouvelle sentence.

 

« J'ai dit que cela ne devait plus arriver, murmura la voix glaciale du roi. Tu as suffisamment de larbins autour de toi pour t'éviter ce genre d'incident il me semble ? »

 

Sans attendre de réponse, il s'agenouilla et l'empoigna par les épaules. La fillette tressaillit à ce contact.

 

« Ton sang est ton ennemi. Si jamais il te quitte, tu meurs. Je t'interdis de lui donner la moindre occasion de te pervertir, tu m'entends ? »

 

Derrière ces menaces, proférées avec une ardeur effrayante, le souverain masquait en fait sa propre peur panique à l'égard du flux vital. Une crainte qui l'avait tenu à l'écart des affrontements contre les Demis, préférant donner ses ordres dans l'ombre, à l'abri dans son palais retranché. Il lui fallut peu de temps pour transmettre cette aversion à sa fille : à coups de mises en garde paranoïaques et de fables effrayantes sur ce qui risquait de lui arriver, il s'assura qu'elle lui devienne en tout point similaire. La décision qu'elle prit de faire peindre en rouge les portes de sa chambre afin de ne jamais oublier le danger tapi en son sein lui arracha l'un de ses rares sourires. Ce jour-là, Ayleen crut y déceler une pointe de fierté.

 

Et elle se rendait compte aujourd'hui à quel point elle avait eu tort. Comme Shan et sa sœur l'observaient à la dérobée, elle replongea dans son mutisme. Après avoir repris ses esprits, elle s'était sentie honteuse d'avoir laissé ses émotions la submerger ainsi. Le besoin de réconfort s'était fait si intense qu'elle s'était jetée sans réfléchir dans les bras du jeune homme. Une faiblesse à laquelle elle s'était juré de ne plus succomber. Néanmoins, elle s'était sentie redevable envers ses compagnons qui l'avaient accompagnée dans sa crise sans la juger un seul instant. Elle avait donc consacré la majeure partie du trajet du retour à leur conter les origines de sa phobie. Ils l'avaient écoutée jusqu'au bout puis l'avaient poliment laissée à ses pensées, sans poser la moindre question. La princesse se doutait que Saraï avait dû se retenir, mais elle leur en était reconnaissante : elle était bien loin de se sentir en état de subir un interrogatoire. Et les doutes avaient repris le dessus : après pareil fiasco, comment l'entraînement allait-il bien pouvoir continuer ? Y aurait-il seulement une suite ? Elle l'ignorait. À l'instar des autres, Caecilia avait opté pour un silence respectueux jusqu'à son départ. Ne sachant comment l'aborder, tous avaient préféré la laisser livrée à elle-même.

 

§

§    §

 

Le reste du voyage se déroula dans un calme plat jusqu'aux abords de la cité. Mais un cliquetis d'armure se chargea de changer la donne : trois cavaliers arrivaient de l'est et fonçaient dans leur direction. Les deux premiers s'arrêtèrent à quelques centimètres d'eux et les apostrophèrent avec mépris :

 

« Hors de mon chemin, sales Demis ! leur cria l'un tandis que l'autre ricanait d'un air mauvais.

— Répète un peu pour voir, répliqua Shan en dégainant son arme.

— Attention gamin, tu ne voudrais pas risquer de te faire mal, menaça-t-il en dévoilant sa propre épée. »

 

Alors que Saraï commençait à paniquer, Ayleen redressa la tête. Entendre le terme Demi sortir d'une autre bouche que la sienne, d'autant qu'elle ne l'utilisait plus depuis quelque temps, lui laissait une impression bizarre. D'habitude, c'étaient les gens de la cour qui...

 

« Arrêtez ! ordonna une voix ferme. »

 

Le troisième cavalier avait fini par les rejoindre et venait d'empêcher ses compères d'en venir aux mains avec Shan. Les concernés grimacèrent mais finirent par obéir à celui qui semblait être leur chef. Ce dernier mit pied à terre et s'avança, la main tendue. Ses cheveux mi-longs ondulaient légèrement, leur teinte claire brillant au soleil.

 

« Veuillez excuser mes hommes, il leur arrive parfois d'oublier les règles de politesse les plus élémentaires ! »

 

Son sourire éclaira son visage, plissant une légère cicatrice en bordure de son œil droit. Shan l'observa d'un air méfiant, mais finit par rengainer sa lame et accepta de lui serrer la main. Visiblement ravi, l'homme adressa ensuite un clin d'oeil complice à sa sœur cadette. Puis, sous les yeux émerveillés de la petite, il se rendit auprès d'Ayleen qui venait seulement de diriger son attention sur lui. En la voyant, son regard s'illumina soudain et il accéléra le pas. En arrivant devant elle, il s'inclina et prit délicatement sa main pour l'approcher de ses lèvres.

 

« Comment pourrais-je oublier des yeux d'une telle beauté ? murmura-t-il. C'est un si grand bonheur de vous revoir, votre Altesse ! »

 

Stupéfaite, la demoiselle crut défaillir en plongeant dans les prunelles chocolat si rassurantes du capitaine de la garde. L'homme qui l'avait entraînée dans sa fuite du palais et qu'elle avait cru mort.

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Rimeko
Posté le 06/09/2016
Voilà le dernier de mes commentaires pour aujourd'hui, je reprendrais ma lecture demain soir et après je ferais sûrement une pause juqu'à samedi ^^
 
Suggestions :
"Ne sous-estime pas cette arme car elle peut t'occasionner des dégâts bien plus importants que ceux que tu as pu subir à cause d'un simple bâton." Je me demandais au passage, est-ce que ce sont des lames mouchetées ? Sinon ça me praît vraiment dangereux...
"Et, pour autant que Saraï puisse en juger, son regard était toujours porté dans la bonne direction" Son regard, avec le bandeau elle ne peut pas le voir du tout... 'Spon visage', plutôt ?
"Il ne lui fallu(t) pas longtemps pour transmettre cette aversion à sa fille"
"Hors de mon chemin, sale(s) Demis !"
 
Ah, et juste une petite question (à laquelle tu n'es pas obligée de répondre mais voilà, je me la pose toujours quand on me parle d'une fill qui a la phobie du sang) : quand elle est dans sa mauvaise période du mois (hum hum), elle fait comment ?
Effectivement, une phobie à ce stade-là, ce n'est pas pratique... Sa crise de panique était super bien décrite en tous cas, elle m'a fait frissonner ! Bon, maintenant, les autres le savent... Leur réation était très délicate aussi, j'ai apprécié.
Définitivement, je n'aime pas Erhel. Ça c'est dit. J'espère qu'avec le soutien des autres sa fille parviendra à surmonter sa mauvaise influence...
MAIS QU'EST-CE QUE C'EST QUE CETTE FIN NONDIDJU (pardon, c'était plus fort que moi)
Slyth
Posté le 06/09/2016
Houlà, tu me poses une colle dis donc ! Des lames mouchetées tu dis ? *fait une rapide recherche sur internet*  J'ignorais ce que c'était donc... non ! ^^'' Mais du coup, si c'était le cas, est-ce que Shan aurait pu blessé Ayleen ?
Et voilà une autre colle, décidément !  xD 
Mais c'est une excellente question. Vu le cas d'Ayleen, je l'imagine assez restée alitée, ordonnant que l'on s'occupe d'elle et refusant tout net de voir quoi que ce soit. Et depuis son séjour chez les Demis... je me dis que vu ce qu'elle a vécu (choc, stress psychologique), ça pourrait éventuellement avoir bloqué ça quelques temps. Pour le reste, je suppose qu'elle n'a eu d'autre choix que de se débrouiller mais cela ne s'est sûrement pas fait sans peine... (comment ça je parle pour ne rien dire et au fond je n'en sais rien ? xD)
Et puis comment ça, qu'est-ce qu'elle a cette fin ? Moi je la trouve très bien (dit-elle d'un ton très innocent)  ^____^ 
Jamreo
Posté le 04/09/2014
Hi Syth,
Mais que fait-il ici ce capitaine ? Qu'il réapparaisse après tant de temps, c'est louche, surtout que ses compagnons d'armes n'avaient pas l'air franchement amical. Bon, tant mieux pour lui s'il n'est pas mot mais faudrait pas qu'il ait de mauvaises intentions... :p
Juste en parlant de ce passage, je remarque que les cavaliers utilisent le terme Demis... et du coup je me demande : moi qui croyais depuis le début que Ayleen qualifiat Saraï et Shan de Demis à tort, est-ce que c'est en fait vraiment le mot utilisé à la cour pour parler du peuple qui vit en dehors du château ? j'avoue que ça m'a un peu perdue ^^'
Sinon le passag du "combat" entre Shan et Ayleen était très agréablement construit : on le suit sous des angles et des points de vue très différents pusiqu'on a la cécité de leur professeur, les analyses de Saraï qui voit ça en extérieur, et puis des petits plongeons au milieu de l'action. La phobie d'Ayleen, c'est vraiment pas de la blague ! Pourtant je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression qu'elle va devoir s'y faire si elle veut reconquérir son domaine.
Vivement la suite :) 
Slyth
Posté le 04/09/2014
Salut Jam' ! ^^
Ah mais que fait-il ici ? Telle est la question ! xD
Question qui trouvera sa réponse dans le prochain chapitre, c'est promis. Et, quelles qu'elles soient, ses intentions ne seront pas sans conséquences pour nos héros ! ;)
Le terme Demis est effectivement couramment utilisé à la cour pour désigner ceux qui vivent de l'autre côté de la muraille. Ayleen n'était donc de loin pas la seule à s'en servir. Mais peut-être que cela n'apparaissait pas de manière suffisamment claire ? 
Un grand merci pour tes compliments au sujet de la scène de "combat" : je suis contente que cette diversité de points de vue t'ait plu (et, apparemment, sans t'embrouiller) ! Effectivement, Ayleen entretient une peur panique face au sang. Je voulais que sa réaction paraisse à la fois impressionnante et excessive. Mais c'est sûr que, pour retrouver sa place sur le trône, il va falloir qu'elle apprenne à dompter cette peur.
Merci beaucoup pour ta lecture ainsi que ce commentaire ! J'espère que la suite te plaira ! 
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