23. Désillusion

Par Slyth

Prendre quelqu'un en filature n'avait jamais été dans ses habitudes mais, sa décision prise, la princesse savait que rien ne l'arrêterait. Aussi, ne s'était-elle pas attardée plus que nécessaire, laissant Saraï aux bons soins du forgeron. Elle ne se faisait aucun souci pour la fillette, consciente que cette dernière n'aurait aucune difficulté à retrouver le chemin du retour par ses propres moyens. De plus, face au regard insistant que la petite lui avait lancé, Ayleen s'était sentie investie d'une mission dont l'importance devait l'emporter sur tout le reste. Elle n'avait pas droit à l'erreur, Shan et elle seraient, à n'en pas douter, attendus de pied ferme ce soir.

Et la voilà donc se retrouvant à suivre cet impertinent de la manière la plus discrète possible. Cela n'était pas bien compliqué étant donné le nombre de passants présents dans les rues. Et puis le jeune homme marchait à bonne allure, apparemment sûr de lui, ne jetant pas le moindre regard en arrière. Ayleen s'expliquait mal son besoin de ne pas se faire voir : ne devrait-elle pas plutôt chercher à le rattraper afin de pouvoir lui présenter ses excuses ? Mais pourquoi devrait-elle être la seule à faire le premier pas ? Elle avait fourni des efforts à de nombreuses reprises déjà. N'était-il pas légitime que ce soit son tour ?

Légitime peut-être mais, le sachant aussi têtu qu'elle, il était tout aussi logique qu'elle espère en vain. Mais il y avait autre chose, il fallait bien l'avouer. Peu avant son départ précipité, Shan avait laissé entendre qu'il avait une affaire à mener. C'était donc là l'occasion rêvée de découvrir ce qu'il tenait tant à cacher. Parce que oui, sa curiosité avait pris le dessus. Néanmoins, la complexité de la situation nuançait un minimum le tableau. La princesse ressentait une tension désagréable en pensant à cette dispute qui les avait opposés. Dire qu'elle croyait qu'ils avaient dépassé ce stade. Les vieilles habitudes étaient tenaces...

Malgré tout, elle n'avait pas voulu que cela arrive et le regrettait. C'était donc une situation à laquelle il fallait remédier, mais la jeune femme ne savait pas comment s'y prendre. À vrai dire, elle hésitait concernant la stratégie à adopter face au caractère irascible du garçon.

Que faire ? Prendre les devants et s'excuser ou continuer à le suivre en espérant qu'une meilleure occasion se présente ? Elle n'en avait fichtrement aucune idée ! Pourtant, Shan n'en semblait pas moins pressé et il allait bien falloir continuer à marcher.

 

Ce petit jeu dura une quinzaine de minutes. Un laps de temps durant lequel la souveraine n'était pas parvenue à décider de l'attitude à adopter. Tiraillée entre les différentes options qui se présentaient à elle, elle s'était contentée de suivre machinalement le jeune homme. Ce dernier finit par s'engouffrer dans une auberge, mettant un terme à la poursuite. Ayleen s'avança jusqu'au seuil avant d'hésiter : si elle entrait tout suite, il saurait forcément qu'elle l'avait traqué et il risquait fort de ne pas apprécier. De plus, l'environnement ne se prêtait pas à une discussion sérieuse et l'on pouvait certainement trouver un meilleur public que des clients avinés.

Ce premier constat obligea la princesse à se rétracter : elle recula et jeta un regard aux alentours, quelque peu indécise, avant d'aller s'asseoir sur les marches du bâtiment d'en face. Une fois installée, elle s'autorisa un soupir dont elle ne savait pas s'il était de regret ou de soulagement. Craignait-elle donc sa réaction à ce point ? Elle refusait de le croire. Quant aux habitués du lieu, elle se fichait bien de leur opinion, au fond. Sa première escapade dans une taverne, malgré son issue catastrophique, était la preuve de son assurance.

Le souvenir de cette sortie lui revint en mémoire et, avec lui, l'état émotionnel dans lequel elle se trouvait alors. Une humeur noire que seul un remontant alcoolisé avait été en mesure de soigner. Se pourrait-il qu'il en soit de même pour Shan actuellement ? Après tout, la jeune femme avait pu constater à de nombreuses reprises des similitudes dans leurs caractères respectifs. Aussi entêtés l'un que l'autre, il leur arrivait d'avoir besoin d'extérioriser leur trop-plein de sentiments négatifs. Et force était de reconnaître que la dispute qui venait de les opposer avait eu de quoi remplir le réservoir. Le garçon avait donc peut-être eu besoin d'aller se changer les idées afin de pouvoir revenir en meilleure disposition. Parce qu'elle comprenait ce fonctionnement et avait fait le rapprochement avec sa propre expérience, Ayleen décida de lui accorder le bénéfice du doute.

 

§

§    §

 

Mais qu'est-ce qu'il fiche, bon sang !

Voilà un bon moment qu'elle perdait son temps sur ce perron. Ne s'était-elle pas montrée suffisamment patiente ? À moins qu'il ne soit pas uniquement venu boire un verre. Quoi d'autre ? Il ne comptait tout de même pas passer la nuit ici ?

Estimant avoir assez attendu, la souveraine se redressa avant de se diriger une nouvelle fois vers l'auberge. Parvenue au niveau du battant, elle n'hésita qu'une poignée de secondes avant de pénétrer à l'intérieur de la bâtisse. Comme la dernière fois, elle fut confrontée à une luminosité défaillante ainsi qu'à une forte odeur de transpiration mêlée aux vapeurs amères de la boisson. Un coup d’œil lui suffit pour constater que Shan n'était attablé nulle part. Son regard se porta donc plus loin et elle discerna la silhouette d'un escalier menant à l'étage. Son cœur commença à battre plus vite, sans qu'elle ne parvienne à en comprendre la raison. S'était-il décidé à louer une chambre ?

 

« N'aie pas peur ma jolie, monte donc là-haut que je puisse venir t'y retrouver ! l'interpella un inconnu dans un sifflement appréciateur qui brisa net sa concentration. »

 

Si elle s'était sentie choquée par ces paroles, elle fit en sorte de ne pas le laisser transparaître. Elle expira un bon coup, prit son courage à deux mains et commença la traversée de la salle. Sa démarche n'avait rien du pas conquérant dont elle avait l'habitude, bien qu'elle fît l'effort de garder la tête haute. Mais le chemin était parsemé d'embûches revêtant la forme de sifflets, murmures ou propositions indécentes.

 

« C'est pas une habituée, cette garce-là, j'me souviens pas de l'avoir vue avant...

— J'suis pas contre un peu de chaire fraîche ! lui rétorqua son voisin, hilare.

— Moi j'demande qu'à voir c'qu'y a en dessous ! sussurra un autre, les yeux brillants d'une lueur malsaine. »

 

Chaque pas qu'Ayleen faisait augmentait son malaise d'un cran. L'atmosphère oppressante des lieux lui donnait le tournis et elle sentait ses jambes vaciller sous son poids. Au bout de ce qui lui parut être une éternité, elle parvint au bas de l'escalier. Posant une main tremblante sur la rambarde, elle commença son ascension. Les marches gémissaient et cela lui rappela le logis de ses hôtes. Mais elle n'était pas à la maison et ces grincements-là avaient quelque chose de bien plus sinistre. Tandis qu'elle laissait derrière elle le brouhaha graveleux du réfectoire, un silence perturbant l'attendait à l'arrivée, seulement entrecoupé de bruits aussi légers que dérangeants. Les frissons s'étaient emparés de l'entier de son corps et son cœur tressautait dans sa poitrine. Elle n'avait pas envie d'y aller. Elle ne voulait pas voir ce qui se cachait là-haut. Mais ses pieds la portaient tout seuls.

Un vestibule se présenta à sa vue, parsemé de portes closes. L'une d'entre elles, toutefois, était demeurée entrouverte. C'était de là que provenaient les voix si désagréables. Et c'était aussi là que se trouvait la réponse à ses questions, elle le savait. Et, bien que son esprit protestât de toutes ses forces, c'est dans cette direction qu'elle se mit à avancer. Le temps semblait s'être arrêté tandis qu'elle-même se mouvait avec une lenteur extrême. Des obstacles invisibles paraissaient ralentir sa progression et l'atmosphère avait la lourdeur d'un rêve éveillé. Puis la porte se présenta à elle, son ouverture laissant libre accès à ce qui se déroulait à l'intérieur. Sur le grand lit, les draps bougeaient à une cadence régulière, leurs contours révélant la présence de deux êtres. Les soupirs exaltés de la femme s'échappaient jusque dans le couloir. Au-dessus d'elle, un dos masculin apparaissait, les muscles roulant sous l'effort. Ébranlée, Ayleen sentit sa tête se lever plus haut, jusqu'à ce qu'il ne soit bientôt plus possible de nier l'évidence : là, derrière l'oreille gauche, une mèche de cheveux tressée terminée par un bijou opalin se balançait.

L'horreur la submergea et elle s'enfuit sans demander son reste.

 

§

§    §

 

Le vent froid qui balayait les rues vint agresser sa peau avec une violence inouïe. La jeune femme demeurait de marbre, comme hébétée. Comment était-elle sortie d'ici, au juste ? Pas la moindre idée. Elle avait dû dévaler les marches quatre à quatre et retraverser la lugubre salle en sens inverse. Mais, malgré ses efforts, elle ne parvenait pas à s'en souvenir. Son instinct avait pris le dessus, paralysant toutes les autres fonctions. Et, à présent, elle se trouvait là, dehors, sans savoir où aller. Les conséquences du réflexe de fuite qui l'avait envahie se faisaient encore sentir : son souffle était saccadé et son cœur battait à tout rompre. Ses jambes avaient du mal à rester en place. L'envie de quitter au plus vite cet endroit maudit était fulgurante mais une partie de son esprit luttait malgré tout contre ce sentiment irrépressible.

Aussi, incapable de se décider, la princesse se retrouva à faire les cent pas devant l'auberge. Ce faisant, elle jetait des regards désespérés autour d'elle, mais les passants s'étaient faits rares et ceux qui la croisaient l'ignoraient. Non, personne ne viendrait l'aider ici. Et puis, comment auraient-ils pu comprendre sa détresse ? Elle-même n'était pas certaine de pouvoir lui donner un nom précis. Sa poitrine paraissait serrée dans un effroyable étau et ses pensées s'entrechoquaient violemment dans son esprit. Son corps était tendu à l'extrême, il voulait fuir mais le cerveau l'en empêchait. Trop de tension, trop de contradictions. Bientôt, Ayleen alla s'affaler sur le perron qui l'avait accueillie quelques minutes auparavant. Sa tête ployait sous un poids trop grand et elle s’affaissa contre ses genoux.

Si seulement tout cela n'avait été qu'un rêve ! Si seulement elle n'était pas entrée dans cet endroit sordide ! Qu'est-ce qui lui avait pris d'attendre ? Elle aurait pu empêcher cela si elle l'avait rattrapé plus tôt. À bien y réfléchir, rien de tout cela ne serait pas arrivé sans cette horrible dispute. Si elle avait su garder son calme et agir en adulte. Si elle ne lui avait pas dit ces mots qu'elle regrettait. Si elle avait su repartir sur des bases saines pour construire une relation respectueuse avec lui. Un pilier solide sur lequel la petite Saraï aurait pu s'appuyer...

Mais qu'est-ce qui lui prenait ? Comme si sa seule présence aurait pu tout changer ! Or, le frère et la sœur vivaient dans cette situation bien avant qu'elle n'arrive. L'aîné avait bien dû trouver une occupation pour leur permettre à tous les deux de survivre. La cadette avait évoqué plusieurs activités différentes qui avaient fini par se résumer à une seule. Elle ne savait pas de quoi il s'agissait et, à la lumière des récents événements, il n'était pas bien difficile de deviner pourquoi.

Comment avait-il pu ? C'était insensé. Comment avait-il pu se laisser entraîner dans ce cercle vicieux et en tirer assez d'argent pour ne pas avoir besoin d'en sortir ? N'y prenait-il sincèrement aucun plaisir, au fond ? Au vu de ses nombreuses absences injustifiées, c'était une activité régulière. Tout ça ne lui ressemblait pas. Comment avait-il pu continuer tout ce temps ? Comment avait-il pu le cacher à Saraï ? Comment avait-il pu le lui cacher ?

 

Un bref claquement la fit revenir à la réalité. Elle redressa à peine la tête, juste assez pour distinguer la femme qui sortait de l'auberge. Ayleen ne comptait pas lui prêter une attention plus soutenue, mais quelque chose dans son attitude retint son regard : l'inconnue s'était rhabillée à la hâte et ne semblait pas avoir l'intention de s'attarder dans le coin. Gardant les yeux baissés, elle s'empressa de quitter les lieux tout en essayant de remettre de l'ordre dans sa coiffure. Une image identique à celle à laquelle la souveraine avait été confrontée lors de sa première sortie dans une taverne...

Ce constat lui fit l'effet d'un nouveau coup de massue et la replongea dans la noirceur de ses pensées. Elle avait été tellement naïve ! Comment avait-elle pu ne pas montrer plus de méfiance à l'égard de la présence du garçon dans un tel endroit ? Qu'ils se soient croisés là-bas n'avait été qu'un hasard. Un horrible hasard ! Et lui qui avait fait comme si de rien n'était. Cet insolent qui avait souri, ravi de l'embarras dans lequel il venait de la placer. Shan...

 

Lorsque la porte de l'auberge s'ouvrit une nouvelle fois, elle savait que ce serait lui. Sans avoir la moindre idée de ce qui se passerait, elle se redressa. Leurs regards se croisèrent. Le jeune homme vit la fureur qui brûlait au fond des prunelles vertes et comprit aussitôt : elle savait. Ce face-à-face inattendu le désarma. Il se sentait incapable de faire le moindre geste, il était comme paralysé. C'est donc de plein fouet qu'il reçut la gifle qui manqua de lui arracher la tête. Le bras levé, la princesse tressaillait de colère. Ses yeux rougis trahissaient l'émotion qu'elle tentait de refouler mais ne cillaient pas. Shan ne pouvait décrocher son regard du sien, abasourdi. Les mots qu'il aurait pu prononcer moururent au bord de ses lèvres sèches.

 

« Comment tu as pu ? Tu me dégoûtes ! siffla Ayleen. »

 

Sa voix était aussi légère qu'un souffle mais ses paroles n'en avaient pas moins d'impact pour autant. Malgré sa rage, le besoin de comprendre s'était fait plus impérieux. Mais elle n'avait pas l'intention de lui laisser plus de quelques secondes pour s'expliquer.

 

« Je... je n'ai pas pu faire autrement, murmura-t-il.

 

Mauvaise réponse. La jeune femme secoua la tête avant de se détourner pour partir à grandes enjambées. C'était sans compter les doigts du garçon qui agrippèrent son poignet avant qu'elle n'ait eu le temps d'aller trop loin. Elle se retourna aussitôt, prête à lui ordonner de la lâcher. Elle se retrouva alors face à un air si bouleversé que sa fureur fondit comme neige au soleil. Shan frémissait de honte, osant à peine la dévisager.

 

« Ne t'en va pas. Il faut que tu me laisses une chance de m'expliquer. Ce n'est pas aussi grave...

— Tu plaisantes ? l'interrompit-elle. Je t'ai vu, tu comprends ! Vu ! »

 

Une larme perça la barrière de ses yeux tandis qu'elle déversait sa rancœur contre lui. Jamais il n'aurait osé imaginer pareille situation. Comme s'il ne se sentait déjà pas assez humilié comme ça. L'idée qu'elle l'ait pris sur le fait...

 

« Mais si tu savais à quel point tout ça me répugne et comme je me déteste de continuer à le faire !

— Alors arrête, rien ne t'y oblige, lui répondit-elle aussitôt.

— Je n'ai aucun autre moyen de nous faire subsister, j'ai dû faire un choix.

— Il y a forcément autre chose !

— Même si je le voulais, je ne pourrais pas. Il y en a toujours d'autres qui arrivent, qui me cherchent et qui m'offrent plus. C'est un cercle infernal, un piège dont je ne peux pas sortir.

— Comment tu peux dire ça ? Tu as pensé à Saraï ?

— Sans arrêt. C'est pour elle que je fais tout ça, je veux pouvoir lui offrir ce qu'il y a de mieux !

— En fichant ta propre vie en l'air ? »

 

Il détourna les yeux, incapable de faire face. Que lui importait sa propre existence, au fond ? Sa petite sœur était la seule famille qui lui restait et elle avait déjà trop enduré d'expériences pénibles par le passé. Il voulait qu'elle n'ait plus à se soucier de rien, même si cela exigeait de lui cacher certaines choses. Tout ce qu'il faisait, c'était pour son bien et il était vital qu'il en soit convaincu. C'était le seul espoir qui lui permettait de tenir durant ces instants où il s'oubliait lui-même. Vendre son corps était une chose, mais le faire en ayant en tête le bonheur de sa famille en était une autre. À force, il avait muselé sa conscience et tout cela était devenu mécanique. Il n'était qu'un simple automate qui remplissait la tâche pour laquelle on le rémunérait.

Perdu dans ses pensées, il sentit Ayleen rompre le contact entre eux. Quand il releva la tête, ce fut pour constater qu'elle-même avait détourné la sienne. Les épaules basses, elle gardait les yeux rivés au sol. L'envie de fuir qui l'animait jusqu'alors paraissait l'avoir quittée. La distance qu'elle avait prise accabla le jeune homme : elle avait l'air aussi mal à l'aise que si elle s'était trouvée en compagnie d'un étranger. En la regardant, il comprit que quelque chose s'était cassé. Un lien avait été rompu et rien ne serait plus pareil après cela.

 

« On rentre ? »

 

Incapable de supporter davantage le poids du silence qui les entourait, il avait fini par poser la question qui lui importait tant et dont il craignait la réponse. Du coin de l’œil, il discerna la princesse se tourner dans sa direction. Elle l'observa un instant, comme hésitante, puis finit par acquiescer, sans un mot. Tout n'était peut-être pas perdu.

 

Durant le trajet du retour, l'atmosphère persista à demeurer pesante. Si sa colère s'était atténuée, Ayleen percevait très bien la douleur terrée au creux de sa poitrine. Et, malgré son trouble grandissant, elle était finalement parvenue à nommer ce qui l'affligeait tant : une profonde désillusion.

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Rimeko
Posté le 07/09/2016
Suggestions :
"Au-dessus d'elle, un dos masculin apparaissait, les muscles roulant sous l'effort. Ébranlée, Ayleen sentit sa tête se lever plus haut, jusqu'à ce qu'il ne soit bientôt plus possible de nier l'évidence" Je pense que juste les griffures laissées sur son dos par la goule pourraient permettre à la demoiselle de l'identifier...
" C'est donc de plein fouet qu'il reçu(t) la gifle" (Ce qui est drôle, c'est qu'elle était partie pour se réconcilier... ^^)
 
Ah non. Non. NON.
En plus tu fais bien monter le suspense pendant toute l'attente d'Ayleen à l'extérieur, puis quand elle traverse la salle...
(Le seul truc qui me ferait tiquer, c'est : pourquoi une telle activité nécessite de changer souvent d'endroit ? C'est illégal ?)
Bon, je ne préfère pas m'appesantir sur le sujet, même si je voulais te dire que c'était très... euh, réaliste, et que ça expliquait pas mal de choses. Et puis la réaction de ta demoiselle... Même si elle est négative, ça veut quand même dire qu'elle était attachée à lui, non ?
Slyth
Posté le 07/09/2016
Hm... je ne donne pas beaucoup de repères temporels mais il me semble qu'il y a quand même pas mal de temps qui s'est écoulé entre le combat et ce moment-ci (plusieurs semaines). Les griffures n'ayant été que superficielles, il ne me semble pas inconcevable d'imaginer qu'elles aient déjà guéri (et donc disparu).
Partie pour se réconcilier oui mais c'était avant de voir la femme quitter l'établissement et que cela ne lui rappelle un souvenir désagréable et qu'elle ne comprenne que cela s'était déjà produit par le passé. 
Non, ce n'est pas forcément que ce soit illégal mais Shan voulait avant tout préserver sa petite soeur et il craignait que d'être toujours vu au même endroit ne devienne suspect et que Saraï ne finisse par en pâtir. 
C'était une scène très intense à écrire pour moi (j'avoue que je me suis basée sur une scène d'un téléfilm qui m'avait beaucoup marquée), je tenais vraiment à bien explorer le ressenti d'Ayleen. Pas toujours facile donc mais je suis contente de l'avoir fait. 
Ah bah c'est sûr que quand on réagit aussi fort, ça ne peut pas être pour rien  *sifflote innocemment*
Jamreo
Posté le 22/10/2014
Bon eh bien j'avais raison au sujet de Shan ;) en revanche ce que je n'avais pas prévu, c'est la réaction d'Ayleen. Ca fait un bout de temps qu'on sent une tension particulière entre eux deux, quelque chose qui ressemble à de l'attirance mais de là à se sentir trahie, non c'est tout autre chose. je n'ai pas non plus l'impression que c'est son esprit purement possessif qui se réveille. Sinon elle n'aurait pas mal à ce point. Mais alors se pourrait-il qu'elle soit amoureuse O.o 
De même pour Shan, d'ailleurs. Bon, avec tout ce qui s'est passé on a du mal à envisager une idylle parfaite entre eux deux, et franchement ça me fait de la peine pour Saraï aussi qui est toujours à souhaiter la bonne entente autour d'elle. En tout cas je trouv que tu as dépeint de sacrées émotions chez Ayleen, et le reste autour d'elle s'en trouvait contaminé lui aussi : on n'a aucun mal à visualiser son trajet désagréable dans l'auberge, et ensuite à ressentir aussien quelque sorte ce qu'elle ressent.
Oh, et je laisse un mot aussi sur le chapitre précédent ^^ Algonn est de plus en plus intrigant, mais il m'inspire aussi plus confiance que Kerian (qui a quand même abandonné la princesse. Bien qu'on ne puisse pas lui en vouloir). Je me dis qu'Ayleen va pencher pour le forgeron, mais après tout ! Peut-être qu'elle réussira à "travailler" avec eux deux.
Vala ^^ 
Slyth
Posté le 22/10/2014
Et oui ! Je crois que plusieurs lecteurs ont plus ou moins deviné la nature de sa.. "profession" ! ;)
Mais c'est vrai que la réaction d'Ayleen était peut-être moins prévisible. Et plus difficilement compréhensible aussi. Bien entendu, c'est un élément qui sera largement abordé par la suite mais je t'avoue que ta réflexion à ce sujet me touche tout particulièrement parce qu'elle me montre que je suis non seulement parvenue à donner à la princesse le caractère (et la complexité) que je souhaitais mais qu'en plus, j'ai pu faire partager cette vision aux lecteurs. Et ça, c'est vraiment un immense cadeau... alors merci !
C'est sûr que tout n'est vraiment pas simple entre nos trois protagonistes ! En particulier à partir de ce chapitre qui va avoir de nombreuses répercussions par la suite. Beaucoup de choses changent, les émotions sont à fleur de peau... bref, pas de quoi s'ennuyer normalement !  ^^
C'est vrai qu'Ayleen n'a pas encore pris de décision concrète vis-à-vis de Kerian et d'Algonn. Peut-être choisira-t-elle de prendre ce qu'elle peut de l'un et de l'autre. Ce serait probablement intéressant pour elle mais je crois que les deux concernés auraient un peu plus de mal ! xD
Un immense merci pour ton commentaire, tes réactions et tes réflexions qui m'ont fait énormément plaisir !
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