Tout en marchant, Shan se félicitait de son initiative auprès de la princesse : il était hors de question qu'il la laisse partir après tout ce qui s'était passé. Il avait à peine eu le temps de s'expliquer et pressentait que cette situation n'était pas réglée. Ou, du moins, Ayleen avait fait en sorte de le lui montrer clairement. Avant sa cadette, personne ne lui avait fait ressentir une telle honte. Et il n'aurait jamais imaginé qu'il pourrait nourrir ce qui ressemblait à des regrets envers la souveraine qu'il haïssait autrefois sans même la connaître.
Malgré tout, il avait bien du mal à comprendre l'intense tourment qui avait pris possession de lui. Certes, beaucoup de choses avaient changé : la jeune femme qu'ils avaient recueillie s'était révélée de plus en plus sociable au fil des semaines, elle avait suivi un entraînement exigeant et démontré une volonté à toute épreuve. Bref, elle s'était bien détachée de l'image de princesse pourrie gâtée qu'il lui avait collée sur le front dès son arrivée. Toutefois, bien que leur relation se fût améliorée, il ne parvenait pas à définir sa nature exacte. Car, si tous deux s'étaient montrés capables de s'entendre, il leur était aussi régulièrement arrivé de se lancer dans des joutes verbales à l'issue souvent dévastatrice.
Hier soir, Ayleen avait évoqué le terme "amis". Le pensait-elle ? Elle avait l'air sincère. Mais était-ce crédible ? Pouvait-on vraiment ne pas supporter une personne et finir par bien s'entendre avec elle ? Difficile de l'admettre lorsque l'on repensait à leur première rencontre. Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette idée ne déplaisait pas du tout au jeune homme. Amis... pourquoi pas, au fond ?
Sauf qu'un ami n'aurait jamais dû agir comme il l'avait fait. Parce qu'il avait faussé la confiance qu'elle avait mis si longtemps à lui offrir et que c'était une erreur. Parce que la déception qu'il avait lue dans ses yeux, en plus de l'étonner, l'avait profondément troublé. Et que, malgré leurs débuts chaotiques, il n'avait jamais voulu lui faire de mal.
« C'est calme, murmura Ayleen, le sortant de ses pensées. »
Étonné, il se retourna. La souveraine fronçait les sourcils. Saraï, qui s'était spontanément placée à ses côtés, lui répondit :
« Vu l'heure, c'est plutôt normal.
— Non je veux dire trop calme, rectifia la jeune femme, mal à l'aise. J'ai une impression bizarre. Comme si... comme si on nous observait. »
La fillette cligna des yeux mais demeura silencieuse. Le ton sérieux de son interlocutrice l'avait impressionnée. Shan, quant à lui, jeta un coup d’œil aux alentours. Il eut à peine le temps de distinguer une ombre étrange dans un recoin : à la seconde où il eut posé les yeux sur cette mystérieuse silhouette, elle disparut. Alarmé, il s'empressa de se rapprocher mais ne trouva rien. Si cette ombre était réelle, elle s'était volatilisée. Il revint donc bredouille auprès du reste du groupe et, constatant leurs mines inquiètes, tenta de les rassurer.
« J'ai cru voir quelque chose mais j'ai dû me tromper. Il n'y a aucun souci à se faire, c'est mon imagination qui me joue des tours. »
Ayleen lui renvoya un regard soupçonneux : apparemment, elle n'en était pas aussi sûre que lui. Mais le garçon se préoccupait avant tout de sa cadette qu'il ne voulait pas effrayer davantage. Lui et la princesse auraient tout le temps d'en rediscuter plus tard.
« Allez, avançons, les encouragea-t-il. »
§
§ §
Plus de deux heures après leur départ, ils parvinrent aux abords de l'enclave de Montis. Anticipant les inévitables questions de ses partenaires, Shan expliqua que, grâce à ses nombreux voyages, Caecilia serait en mesure de leur indiquer le chemin vers l'île de Lumen. En vérité, ce n'était pas l'unique raison de leur visite, mais il préféra conserver cette information-là pour lui seul.
L'aveugle les accueillit avec sa bienveillance habituelle et, tandis que son canidé entraînait Saraï dans un jeu, elle écouta la requête de ses deux élèves. Elle leur montra ensuite la direction de l'est, expliquant qu'il leur faudrait traverser le bois de Silva sur toute sa largeur. Ils parviendraient ensuite aux abords de la mer d'Esperia d'où ils seraient en mesure d'apercevoir l'île en question.
« J'ai entendu dire qu'il était possible de l'atteindre sans embarcation, mais j'ignore comment. Une fois arrivés sur la plage, il vous faudra donc vous débrouiller seuls, termina-t-elle. »
Elle ne leur posa aucune question bien qu'il fût clair que cette expédition avait été ordonnée par Ayleen. Mais Caecilia ne semblait pas vouloir chercher à connaître les raisons qui avaient motivé un tel périple. Elle s'assura simplement que les jeunes gens possèdent des réserves suffisantes pour les quelque quatre jours de marche qui les attendaient. En dernier lieu, elle décida de confier une lame à la princesse.
« Tu en auras peut-être besoin là où tu vas et elle se montrera plus efficace qu'un simple bâton. »
La demoiselle l'observa, hésitante. Elle ne se souvenait que trop de la dernière fois qu'elle avait tenu cette arme entre les mains et du désastre qui en avait résulté. L'aveugle perçut son inquiétude et tenta de l'apaiser.
« Tu es prête. J'ai confiance en toi. »
Ces simples mots permirent à Ayleen de se souvenir que l'on comptait sur elle. Et pour rien au monde elle n'aurait voulu décevoir celle qui lui avait tout appris. Aussi, malgré son appréhension, elle accepta finalement ce cadeau.
« Ça y est ? On y va ? vint ensuite les questionner Saraï, impatiente de se lancer à l'aventure. »
Elle croisa le regard de son frère et le malaise qu'elle y discerna fit aussitôt disparaître son air réjoui.
« Je ne viens pas, c'est ça ? accusa-t-elle, le regard froid.»
Embarrassé, le garçon détourna les yeux et se frotta la nuque. Mais il devait malgré tout faire face à ses responsabilités et finit par reporter son attention sur sa cadette.
« Ce sera certainement...
— Quoi ? Trop dangereux ? le coupa-t-elle, la voix vacillante. C'est ce que tu dis toujours.
— Et c'est vrai, reprit son aîné. Nous partons pour un voyage de plusieurs jours à travers des contrées que je ne connais pas. J'ignore ce qui pourrait nous attendre, mais je préfère ne pas prendre de risque. »
La fillette avait bien tenté de retenir ses larmes, mais celles-ci s'étaient mises à couler à l'écoute du discours de son frère. Elle avait tant espéré, tant attendu de pouvoir enfin prendre part à cette aventure de manière concrète ! C'était trop dur de se voir arrêtée si près du but. Le goût amer de la déception lui restait en travers de la gorge et elle ne parvenait plus à cacher sa tristesse.
« Tu comprends ? finit par demander Shan, inquiet de son silence. »
La petite renifla et leva les yeux vers lui en tentant de reprendre contenance. Mais elle peinait à se calmer et ne savait pas quoi répondre. Oui, elle comprenait ses craintes, elle savait bien qu'il ne cherchait qu'à la protéger. Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de trouver cela injuste : elle avait quand même largement contribué à ce que leur petit groupe arrive là où il en était aujourd'hui !
En désespoir de cause, elle reporta son attention sur Ayleen en espérant qu'elle saurait la comprendre et lui venir en aide à son tour. La jeune femme lui rendit son regard et esquissa un sourire maladroit.
« Je comprends que ce soit dur à accepter, commença-t-elle. »
Anticipant sans peine ce qui allait suivre, Saraï se détourna, déçue. Toutefois, la princesse avait dû prévoir sa réaction car elle s'empressa de se rapprocher et s'abaissa à sa hauteur.
« Un jour, tu es venue me consoler quand j'étais triste, murmura-t-elle. Et tu m'as dit que vous aviez agi pour mon bien. Eh bien je te dis la même chose aujourd'hui. Je vois à quel point c'est difficile pour toi, crois-moi. Mais je m'en voudrais trop s'il t'arrivait quoi que ce soit. Je préfère te savoir en sécurité et Shan aussi. »
Troublée, la gamine hésita à peine avant de se blottir contre elle. Petit à petit, ses pleurs se tarirent tandis que la souveraine l'entourait d'une étreinte chaleureuse et réconfortante. Lorsqu'elles se séparèrent, Saraï hocha la tête pour signifier son accord : elle demeurerait en compagnie de Caecilia jusqu'à leur retour.
Il était temps de partir. Pendant qu'Ayleen remerciait l'aveugle pour son enseignement, Shan s'avança vers sa sœur. Il était conscient de ne pas s'être montré à la hauteur : sans l'intervention de la princesse, nul doute que la pilule aurait mis bien plus de temps à passer. Il n'en voulait pas à la jeune femme, mais avait malgré tout l'impression d'avoir été délesté de son rôle durant un instant.
« Désolé, murmura-t-il. Je ne voulais pas te faire de peine. Je veux seulement qu'il ne t'arrive rien et c'est la raison pour laquelle je ne peux pas t'emmener avec moi. Et puis, tu sais bien que notre princesse est du genre à s'attirer des ennuis. »
Sa cadette sourit en entendant ses derniers mots. Le garçon lui ouvrit ses bras et elle vint instantanément s'y réfugier.
« Je t'aime, lui chuchota-t-il.
— Moi aussi. Sois prudent. »
Ils se détachèrent ensuite mais, comme il se redressait, la petite le retint par le bras.
« Et prends soin d'elle, exigea-t-elle. »
Ce disant, elle désigna Ayleen d'un signe de tête. Le jeune homme tourna le regard et croisa les yeux verts de la demoiselle : ses paupières clignèrent, lui signifiant qu'elle était prête à se mettre en route.
« Je te le promets, jura-t-il. »
§
§ §
Cela faisait déjà plus d'une heure qu'ils avaient quitté l'enclave et la distance qu'ils avaient placée entre eux n'avait pas diminué d'un pouce. À croire qu'ils avaient remonté le temps, revenant à l'époque de leurs trajets silencieux lorsqu'ils se rendaient à leurs séances d'entraînement.
Shan se sentait frustré par cette situation. Il savait qu'il aurait dû se contenter du fait que la princesse ait accepté de voyager en sa compagnie, mais c'était plus fort que lui : après tous ces progrès, fallait-il qu'ils régressent à ce point ?
« Toi aussi tu avais remarqué, n'est-ce pas ? »
Pris au dépourvu, le garçon mit quelques secondes à réaliser qu'Ayleen venait de lui adresser la parole. Sans comprendre ce qu'elle voulait dire, il lui adressa un regard perplexe.
« Que quelqu'un nous espionnait dans les rues ce matin, précisa la jeune femme. »
Ses yeux le fixaient intensément, paraissaient attendre une confirmation de sa part. Il se rapprocha sans que son interlocutrice ne manifeste le moindre geste de recul.
« Je ne voulais pas effrayer Saraï, avoua-t-il. Je n'ai trouvé personne mais j'avais vraiment l'impression qu'on était observés, c'était très bizarre. Et puis cette ombre n'avait pas l'air naturelle...
— Une ombre ? Alors tu l'as vue toi aussi ? »
Il acquiesça, surpris par la rapidité de sa réaction. Elle avait fait un pas dans sa direction et son ton était soudain devenu plus pressant.
« J'ai déjà eu le même sentiment étrange face à une ombre quand j'étais au château.
— Ah bon ?
— Oui c'était... c'était juste avant l'attaque, expliqua-t-elle, les yeux dans le vague.
— Tu ne crois pas que...
— Ça a un rapport avec le "Seigneur Sombre" ! »
Elle avait répondu presque instantanément, suivant la même réflexion. Brusquement, ils s'étaient tournés l'un vers l'autre, se retrouvant nez à nez. Le silence s'installa puis, prenant conscience de leur proximité, ils reculèrent d'un même élan. La princesse détourna les yeux et grimaça. Puis, sans laisser à Shan le temps d'émettre le moindre mot, elle reprit son avancée. Décontenancé, il la suivit durant quelques minutes, tournant et retournant la situation dans sa tête.
« Mine de rien, on fait une bonne équipe tu sais, finit-il par lancer.
— Ah vraiment ? répliqua-t-elle sans même se retourner.
— Il y a un instant à peine, on était sur la même longueur d'onde. On a suivi un entraînement ensemble, combattus l'un contre l'autre. On a survécu à trois goules et à une manticore. Et, avant tout ça, je t'avais sauvé la vie.
— Et moi je t'ai surpris en pleine action avec une... cliente. On est quittes, non ? »
Le jeune homme se tendit en entendant ces dernières paroles et serra les mâchoires. Il n'arrivait pas à comprendre qu'Ayleen puisse lui en vouloir à ce point. Après tout, tout cela ne la concernait pas ! Pourtant, malgré sa colère, il ne pouvait pas accepter que cette situation dure davantage et risque d'anéantir tout ce qu'ils étaient parvenus à construire jusque-là.
Déterminé, il allongea ses pas afin de rattraper sa compagne.
« Je me suis déjà expliqué à propos de tout ça, que veux-tu que je fasse de plus ? Tout ça ne concerne que moi, c'était mon choix, ma décision. Pourquoi tu me le reproches autant ?
— Tu n'as pas l'air de bien comprendre : ta sœur a confiance en toi et c'est comme ça que tu subviens à vos besoins ? C'est ignoble !
—Mais pourquoi est-ce que c'est si important pour toi, au fond ? répliqua-t-il sèchement.
— Je... ta sœur ne mérite pas ça ! »
Les joues de la jeune femme s'étaient imperceptiblement colorées tandis qu'elle parlait d'un ton moins assuré. Visiblement troublée, elle se détourna.
« Qu'est-ce que tu ne me dis pas ? murmura Shan, pas dupe. »
Ce disant, il posa une main sur son épaule, l'invitant à lui faire face. Deux iris verts remplis d'eau se présentèrent à sa vue.
« Moi, ça... j'ai eu l'impression de m'être fait avoir, souffla-t-elle.
― Qu'est-ce que tu veux dire ? l'interrogea-t-il.
― Tout ça... ce n'est pas toi. Ça ne te ressemble pas. Comment tu as pu t'infliger ça ?
― On en a déjà parlé, je...
― Non, ça ne va pas ! Je pensais que tu valais mieux que ça, que tu avais une meilleure morale que ça ! Un minimum d'estime de toi-même. Je m'étais fait une certaine image de toi et j'ai découvert qu'elle ne correspondait pas à la réalité, tu comprends ?
― Je ne pensais pas que ça pouvait t'importer.
― Comment tu peux dire ça ? Tu viens juste d'énumérer tout ce par quoi on est passés tous les deux !
― Et tu m'as remis à ma place je te rappelle !
― J'étais en colère, d'accord ? éclata la demoiselle, dévoilant son tourment. Je sais que c'est stupide mais... j'étais déçue. Tu m'as déçue. »
Gênée par sa déclaration, Ayleen s'arrêta d'un coup et détourna le regard. Interloqué, le jeune homme demeura perplexe durant un instant : s'il s'était attendu à ça ! Jamais il n'aurait pu imaginer que la souveraine soit à ce point touchée par quelque chose le concernant. Mais elle s'était bel et bien sentie blessée par son attitude. Il ne pouvait pas rester sans rien faire.
« Je suis désolé, je ne voulais pas que tu l'apprennes comme ça, s'excusa-t-il tout en enserrant ses mains dans les siennes. Je suis conscient que ce n'est pas bien, mais le bonheur de ma soeur m'importe plus que tout.
— Et toi dans tout ça ?
— Je....
— Tu vaux mieux que ça, j'en suis certaine, déclara-t-elle en posant une main ferme sur son épaule. Il faut que tu te sortes de là. Pas seulement pour Saraï mais aussi pour toi.
— Mais...
— Tu trouveras un autre moyen. Tu vaux mieux que ça. »
Confiante, elle lui envoya un sourire, agrémenté d'un signe de tête assuré. Ses lèvres à lui s'étirèrent après un temps d'hésitation. L'écho de leur conversation tournait en boucle dans sa tête.
Satisfaite, elle se détourna et tous deux reprirent leur route. Ils ne parlaient plus mais se tenaient désormais côte à côte et le silence qui les entourait n'avait plus rien d'accablant : au contraire, l'atmosphère paraissait bien plus légère. Apaisée.
Cinq heures plus tard, et sans même qu'ils ne se rendent compte du temps écoulé, les deux jeunes gens parvinrent à l'entrée du bois de Silva.
Coucou,<br />J’arrive aux deux tiers.<br />Ces commentaires sont de vraies tartines...
"Lorsqu'elle referma la porte de la chambre derrière elle, sa décision était prise : il était temps qu'elle aille trouver celui qui ne l'avait jamais déçue." Si celui qui ne l'a jamais déçue est le chevalier qui l'a abandonnée en pleine invasion pour sauver sa peau, elle est plutôt mal barrée.<br />Je ne vois pas en quoi le fait que Shan se prostitue est une offense envers Ayleen : ils ne sont pas en couple, que je sache ! (Mais peut-être qu’elle est secrètement amoureuse de lui...)<br />Il ne fait pas ça à la maison, il n'oblige pas Saraï à séjourner dans une maison close, il ne manque pas à ses engagements, Saraï n'est pas livrée à elle-même, alors pourquoi en faire une telle histoire ? Qu'on veuille qu'il trouve un travail plus digne, je comprends, mais de là à lui en vouloir... Et qu'il doive s'excuser auprès d'Ayleen pour ça, c'est un comble. C'est un peu de la morale à l'américaine. En plus, je ne vois pas en quoi c'est égoïste de sa part. S'il faisait du trafic de drogue, du trafic d'arme ou des braquages, s'il était proxénète ou tueur à gages, je comprendrais qu'on lui en veuille, mais là, il ne fait de mal qu'à lui-même.<br />Mais bon, le côté positif, c'est que leur relation évolue. Il y a des hauts et des bas, des conflits et des réconciliations, mais on avance. Les réactions excessives d'Ayleen prouvent qu'elle s'est attachée à Shan et Saraï. Dans le chapitre 25, on dirait qu'il y a un autre équilibre : avant, Saraï faisait le lien ou elle faisait tampon entre Ayleen et Shan, qui étaient comme chien et chat et maintenant, ce sont les deux adultes qui protègent la petite.
Aussi, ne s'était-elle pas attardé plus que nécessaire [attardée]<br />Ayleen s'était sentie investie d'une mission dont l'importance devait primer sur tout le reste ["primer sur" est une tournure fautive. On dit "primer qqch " ou "l'emporter sur"]<br />Et puis, le jeune homme marchait à bonne allure [la virgule après "Et puis" est de trop] <br />Mais, au fond, pourquoi devrait-elle toujours être la seule à faire le premier pas ? [C'est redondant. Je propose : "pourquoi devrait-elle être la seule à faire le premier pas" ou "pourquoi devrait-elle toujours faire le premier pas"]<br />C'était donc là l'occasion rêvée de découvrir ce qu'il tenait tant à cacher. Et cette opportunité expliquait à elle seule le comportement de la souveraine. [Il faut éviter d'employer le mot "opportunité" dans le sens d'occasion, de chance à saisir. Ce passage est un peu redondant. Je propose une modification possible : "C'était donc là l'occasion rêvée de découvrir ce qu'il tenait tant à cacher, ce qui expliquait le comportement de la souveraine."]<br />C'était donc une situation à laquelle il fallait remédier mais la jeune femme ne savait pas exactement comment s'y prendre. [J'ajouterais une virgule avant "mais"]<br />si elle entrait, là tout suite, il saurait forcément qu'elle l'avait traqué [tout de suite]<br />Quant aux habitués du lieu, elle se fichait bien de leur opinion au fond [j'ajouterais une virgule avant "au fond"]<br />Mais qu'est-ce qu'il fiche bon sang ! [J'ajouterais une virgule avant "bon sang"]<br />S'était-il donc décidé à louer une chambre finalement ? [J'ajouterais une virgule avant "finalement"]<br />Sa démarche n'avait rien du pas conquérant dont elle avait l'habitude, bien qu'elle fit l'effort de garder la tête haute [bien qu'elle fît : subjonctif imparfait]<br />Mais le chemin était parsemé d'embûches revêtant la forme de sifflets, murmures ou autres propositions indécentes. [Les sifflets et les murmures ne sont pas des propositions indécentes, donc "ou autres" ne convient pas ici. Je propose : "revêtant la forme de sifflets, murmures ou propositions indécentes" ou "revêtant la forme de sifflets, murmures, propositions indécentes ou autres grivoiseries"]<br />« C'est pas une habituée cette garce-là, j'me souviens pas de l'avoir vue avant... [J'ajouterais une virgule avant "cette garce-là"]<br />Moi j'demande qu'à voir c'qu'y a en-dessous ! sussurra un autre, les yeux brillants d'une lueur malsaine. [en dessous]<br />tandis qu'elle-même se mouvait à une lenteur extrême [avec une lenteur extrême]<br />Puis, la porte se présenta à elle, son ouverture laissant libre accès [la virgule après "Puis" est de trop]<br />Comment était-elle sortie d'ici au juste ? [J'ajouterais une virgule avant "au juste"]<br />Mais, malgré ses efforts elle ne parvenait pas à s'en souvenir [il faudrait ajouter une virgule après "malgré ses efforts"]<br />Aussi, incapable de se décider, la princesse se retrouva sans prévenir à faire les cent pas devant l'auberge [Pourquoi "sans prévenir" ? "la princesse se retrouva à faire les cent pas" suffirait]<br />Ce faisant, elle jetait des regards désespérés autour d'elle mais les passants s'étaient faits rares et ceux qui la croisaient l'ignoraient. [J'ajouterais une virgule avant "mais"]<br />Si seulement elle n'était pas entrée dans cet endroit morbide [Pourquoi morbide ? Je dirais plutôt sordide.]<br />N'y prenait-il sincèrement aucun plaisir au fond ? [J'ajouterais une virgule avant "au fond"]<br />Comment avait-pu continuer tout ce temps ? [avait-il pu]<br />Ayleen ne comptait pas lui prêter une attention plus soutenue mais quelque chose dans son attitude retint son regard [j'ajouterais une virgule avant "mais"]<br />Il avait conscience que ce serait inévitable mais avait également espéré que ce serait en d'autres circonstances. [J'ajouterais une virgule avant "mais"]<br />Ce face à face inattendu le laissa complètement désarmé. [Ce face-à-face. Quand c'est un nom, il y a des traits d'union. Quand c'est une locution adverbiale, il n'y en a pas.]<br />C'est donc de plein fouet qu'il reçu la gifle qui manqua de lui arracher la tête [qu'il reçut]<br />Que lui importait sa propre existence au fond ? [J'ajouterais une virgule avant "au fond"]<br />Vendre son corps était une chose mais le faire en ayant en tête le bonheur de sa famille en était une autre. [J'ajouterais une virgule avant "mais"]
Son frère ne lui disait pas tout certes, mais c'était pour la protéger [Il faudrait mettre "certes" entre deux virgules]<br />« La petite s'inquiétait vous savez, ajouta-t-il en constatant l'étonnement de ses hôtes. [J'ajouterais une virgule avant "vous savez"]<br />Une fois arrivés, elle m'a demandé si je voulais bien rester un moment. La pauvre se faisait beaucoup de soucis ! [Syntaxe : après "Une fois arrivés", il faudrait continuer avec "nous". Je propose : "Quand nous sommes arrivés, elle m'a demandé"]<br />« Et puis, elle a pensé que ça nous permettrait de reprendre notre petite conversation là où nous l'avions laissée. » [La virgule après "Et puis" est de trop]<br />Malgré le ton aimable de leur invité, ces mots-là sonnèrent de trop aux oreilles d'Ayleen [Je ne pense pas qu'on puisse dire "sonnèrent de trop". Il faudrait changer cette partie de la phrase.]<br />« Il semblerait que beaucoup de gens pensent beaucoup de choses à ma place ces derniers temps. » [J'ajouterais une virgule avant "ces derniers temps"]<br />Même Shan, qui était soigneusement demeuré silencieux jusque là [jusque-là]<br />Il me connait mieux qu'aucun d'entre vous ne pourrait le prétendre [Pour info : "connait" est l'orthographe rectifiée. L'orthographe classique est "connaît"]<br />Prise au dépourvu, les yeux de la souveraine s'écarquillèrent un instant [Syntaxe : "Prise au dépourvu, la souveraine écarquilla les yeux un instant"]<br />Il semblait que personne ne trouve quoi que ce soit à répondre à cette triste tirade. [Concordance des temps : "Il semblait que personne ne trouvait quoi que ce soit" ou "quoi que ce fût"]<br />Pourquoi pas après tout ? [J'ajouterais une virgule avant "après tout"]<br />Bien qu'elle ait eu du mal à l'admettre ["Bien qu'elle eût ", subjonctif imparfait]<br />« On a fait un pacte pas vrai ? lui rappela Saraï. On est alliés alors on te suivra là où tu iras. » [J'ajouterais une virgule avant "pas vrai"]<br />« Très bien, finit-elle par capituler. En route pour l'île de Lumen dans ce cas. » [J'ajouterais une virgule avant "dans ce cas"]<br />Peut-être avait-elle véritablement trouvé des amis en fin de compte. [J'ajouterais une virgule avant "en fin de compte"]
elle avait suivi un entraînement difficile et démontré d'une volonté à toute épreuve [démontré une volonté]<br />Toutefois, bien que leur relation se soit indéniablement améliorée [bien que leur relation se fût]<br />Amis, pourquoi pas au fond ? [J'ajouterais une virgule avant "au fond"]<br />Mais le garçon se préoccupait plus de sa cadette qu'il ne voulait pas effrayer encore plus qu'elle ne semblait déjà l'être. [Je propose : "Mais le garçon se préoccupait avant tout de sa cadette qu'il ne voulait pas effrayer davantage (encore)."]<br />En vérité, ce n'était pas l'unique raison de leur visite mais il préféra conserver cette information-là pour lui seul. [J'ajouterais une virgule avant "mais"]<br />« J'ai entendu dire qu'il était possible de l'atteindre sans embarcation mais j'ignore comment. [J'ajouterais une virgule avant "mais"]<br />Elle ne leur posa aucune question bien qu'il fut pourtant clair que cette expédition avait été ordonnée par Ayleen [bien qu'il fût pourtant clair : subjonctif imparfait]<br />« Je... je ne viens pas c'est ça ? devina-t-elle dans un souffle. » [J'ajouterais une virgule avant "c'est ça"]<br />J'ignore ce qui pourrait nous attendre mais je préfère ne pas prendre de risque. » [J'ajouterais une virgule avant "mais"]<br />La fillette avait bien tenté de retenir ses larmes mais celles-ci s'étaient mises à couler [j'ajouterais une virgule avant "mais"] <br />Oui elle comprenait ses craintes [j'ajouterais une virgule après "Oui"]<br />Il n'en voulait pas à la jeune femme mais avait malgré tout l'impression d'avoir été délesté de son rôle durant un moment. [J'ajouterais une virgule avant "mais"]<br />Il savait qu'il aurait dû se contenter du fait que la princesse ait accepté de voyager en sa compagnie mais c'était plus fort que lui [j'ajouterais une virgule avant "mais"]<br />— Et moi je t'ai surpris en pleine action avec une putain. On est quittes non ? » [Je croyais que c'était lui qui se prostituait. Là, c'est plutôt une cliente. Ce n'est quand même pas la même chose. / j'ajouterais une virgule avant "non"]<br />pour les quelques quatre jours de marche qui les attendaient [quelque : c'est un adverbe qui veut dire "environ", " à peu près" ; il est donc invariable]<br />Il y a à peine un instant, on était sur la même longueur d'ondes. [Pour éviter le hiatus : "Il y a un instant à peine" / longueur d'onde]<br />tout ce qu'ils étaient parvenus à construire jusque là [jusque-là]<br />Tu ne vas pas m'en vouloir éternellement quand même ! [J'ajouterais une virgule avant "quand même"]<br />— Mais pourquoi est-ce que c'est si important pour toi au fond ? répliqua-t-il sèchement. [J'ajouterais une virgule avant "au fond"]<br />Je suis conscient que ce n'est pas bien mais je ne pensais pas que cela pouvait avoir un impact sur mon entourage. [J'ajouterais une virgule avant "mais"]<br />Deux iris vertes remplies d'eau se présentèrent alors à sa vue. [Deux iris verts remplis d'eau ; iris est masculin.]
À demain.
J'ai effectué diverses modifications concernant la réaction d'Ayleen envers Shan et ce qu'elle ressent par rapport à tout cela. C'est vrai que c'était un peu trop poussé et mes comparses du dernier PaCNo m'ont aidée à y voir plus clair sur ce point.
Comme tu dis, tous ces événements m'ont permis de faire évoluer les relations entre les différents protagonistes et je suis contente si cela est perçu de manière positive.
J'espère que tu m'excuseras de ne pas réagir expressément à tes corrections mais sache que j'en ai pris bonne note et les ai appliquées dans leur grande majorité.
"Joue les chevaliers servants tant que tu veux pour essayer de te faire pardonner mais saches (sache) que ça ne te va pas du tout"
Qu'est-ce que c'est que cette ombre... ça ne présage rien de bon... gulp. Le Seigneur Sombre surveillerait-il leurs agissements ?
Ah. Je retire ce que j'ai dit dans mon commentaire précédent à propos de Saraï xD Et le fait que ce soit Ayleen qui la réconforte, avec ce qu'elle-même lui avait dit... Les rôles s'inversent, et en même temps on voit à quel point elles se sont rapprochées, à quel point leur affection est maintenant réciproque... On dirait presque une petite famille !
Morale : il faut toujours se parler. Plus sérieusement, je suis contente qu'ils se soient un peu expliqués ! Ça risquait d'être pesant le voayge sinon ^^
Oui, hélas Saraï est une nouvelle fois mise de côté. Exactement oui, je trouvais ça sympa que les rôles s'inversent entre elles et que cela permette de réaliser l'évolution de leur relation.
Ah ah c'est clair que garder les choses pour soi, ça ne fonctionne qu'un temps en général... xD
On dirait qu'un énième tournant dans l'histoire s'est amorcé, et ça sent la confrntation prochaine. Une partie de moi aurait aimé que Saraï parte avec eux, mais ils ont sans doute raison en l'écartant (même si à sa place j'aurais été terriblement vexée aussi.)
Les choses ne sont pas encore faciles entre Shan et Ayleen, on dirait qu'ils vont avoir du mal à se rabibocher ! J'avoue avoir été surprise par les sentiments de Shan vis à vis de son "activité". Il a l'air de penser que c'était une trahison envers Ayleen, et de fait elle s'est sentie trahie mais comme ils en sont au stade "amis", on peut difficilement parler de trahison ou d'abus de confiance ^^' enfin, c'est juste un avis personnel, et puis la situation n'est pas facile de toute façon.
Si j'ai bien suivi, donc, Ayleen a décidé de tourner le dos à Algonn ? Je me demande comment il va réagir.
Lecture toujours très agréable !
Tu as raison, ce chapitre-ci amorce un nouveau tournant de l'histoire. Je crois qu'on pourrait dire qu'il s'agit de l'avant-dernier. Je comprends tout à fait qu'on puisse souhaiter que Saraï les accompagne, il semble qu'elle le mérite. Mais son frère - et Ayleen également - souhaitent avant tout la protéger. On verra s'ils ont eu raison de le faire.
Ah, les choses n'ont jamais été simples entre Shan et Ayleen ! J'aurais même tendance à dire que ce n'est pas très clair dans leurs propres têtes non plus ! xD
Ils sont très têtus mais se ressemblent plus qu'ils ne veulent bien l'admettre. Et là, ils se débattent avec plein de pensées, de sentiments, de ressentis très différents et qu'ils ne savent pas toujours très bien comment interpréter. C'est une confusion que j'essaie de faire transparaître, notamment à travers leurs réflexions.
Je ne pense pas qu'Ayleen ait tiré un trait définitif sur la proposition d'Algonn. Mais, au vu des derniers événements, elle a préféré se tourner vers quelqu'un de son "passé" (et donc, de plus "rassurant").
Un grand merci pour ta lecture et ton commentaire, c'est toujours un grand plaisir de te voir ici ! ^^