27. Impasse

Par Slyth

Pressée de retourner au camp, ce ne fut qu'une fois parvenue là-bas qu'Ayleen se rendit compte de l'état de fatigue dans lequel elle se trouvait : ils avaient déambulé dans cette forêt durant une bonne partie de la journée sans aucun point de repère et son escapade suicidaire de tout à l'heure n'avait pas arrangé les choses. Ces mésaventures combinées l'avaient mise sur les rotules. Quant à l'idée de se réchauffer, mieux valait ne pas en parler ! Elle était dans un état pitoyable : ses vêtements trempés lui collaient à la peau et le foulard dont elle avait pris l'habitude de se coiffer lui avait échappé lors de sa baignade forcée. Toutefois, sa fatigue était telle que cette constatation ne lui fit ni chaud ni froid. Exténuée, elle s'affala sur sa couchette improvisée (en vérité, un tas de feuilles mouillées), s'emmitoufla dans la couverture humide et se recroquevilla sur elle-même. Si la marche avait eu l'avantage de stimuler ses muscles, elle se remit très vite à grelotter une fois immobile. La nuit promettait d'être longue.

 

« Tu n'arriveras pas à te réchauffer. »

 

Perplexe, elle tourna la tête en direction de Shan qui s'était également installé et l'observait d'un air très sérieux.

 

« T'es plutôt perspicace, toi alors ! lui assena-t-elle sur un ton ironique.

— Non je veux dire, pas toute seule. »

 

Stupéfaite, elle le vit soulever sa propre couverture et lui tendre une main en guise d'invitation. Elle se détourna avec un reniflement dédaigneux.

 

« Dans tes rêves !

— Oh allons, ne me dis pas que la grande Ayleen Elouen a toujours peur des terrifiants Demis ? se moqua-t-il. »

 

La princesse grogna : elle avait horreur qu'il use des mêmes stratagèmes qu'elle. C'était tellement... frustrant ! Pourtant, ne lui avait-elle pas reproché son manque de réactivité un peu plus tôt dans la journée ? A présent qu'il faisait preuve d'un peu de piquant, ça ne lui allait pas non plus ? Plutôt paradoxal. D'autant plus qu'il venait de lui sauver la vie. Une nouvelle fois. Au fond, elle savait bien qu'il n'avait aucune mauvaise intention à son égard. Plus maintenant, en tout cas.

 

Avec un soupir à peine contenu, la jeune femme se redressa et traversa le camp en traînant les pieds. Son compagnon s'efforça d'effacer son sourire moqueur, conscient qu'un rien suffirait à la faire revenir sur sa décision. Une fois parvenue à sa hauteur, elle s'allongea silencieusement à côté de lui, tout en prenant bien garde de lui tourner le dos. Le garçon ne put résister plus de quelques secondes.

 

« Comment je suis censé trouver le sommeil avec tes cheveux dans la figure ?

— Ben voyons, comme s'ils étaient si longs que ça ! répliqua-t-elle aussitôt. D'autant que tu n'es pas étranger à cette affaire je te rappelle !

— Ils ont déjà bien repoussé. Pour quelqu'un qui "ne voulait pas rester une minute de plus", tu nous as tenu compagnie plus longtemps que prévu. »

 

Mal à l'aise, la princesse ne répondit pas. Voyant le silence s'éterniser, Shan comprit qu'il avait touché un point sensible et décida de changer de tactique.

 

« Allez c'est ridicule, tu exposes la partie la plus fragile de ton corps si tu restes comme ça ! »

 

Aucune réaction. Ayleen avait l'air décidée à faire comme elle l'entendait. Le jeune homme était sur le point d'abandonner lorsque, sans prévenir, elle se retourna. Il eut à peine le temps de voir ses yeux briller d'un éclat furieux dans l'obscurité avant qu'elle ne cache sa tête contre son torse.

 

« Qu'est-ce qui... ?

— Oh la ferme, je déteste quand tu as raison ! marmonna-t-elle, le nez niché dans le creux de son épaule. »

 

Il étouffa un rire, conscient qu'il valait mieux ne pas en faire trop. À la place, il entoura prudemment les épaules de la demoiselle avec son bras resté libre. Il ne put s'empêcher d'être soulagé lorsqu'il la sentit se caler contre lui. Fermant les paupières, il tenta de retrouver une respiration calme tandis que les tremblements de sa compagne s'estompaient lentement.

L'heure n'était pas aux commentaires, aussi se contentèrent-ils de demeurer silencieux. Petit à petit, la chaleur de leurs corps se diffusa autour d'eux, les entourant d'un cocon protecteur. L'environnement paraissait moins hostile, le froid et l'inquiétude laissaient doucement place au sommeil.

 

« Je n'ai pas oublié, murmura Ayleen.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda-t-il sur le même ton.

— Quand on s'est rencontrés la première fois, toi aussi tu as utilisé un terme bizarre pour me désigner.

— Oh ça... »

 

Il se sentait rassuré : pendant un instant, il avait craint qu'elle ne lui rappelle une nouvelle fois l'épisode de l'auberge.

 

« Pourquoi ? reprit-elle.

— C'était pas contre toi en particulier, commença-t-il, gêné. De ce côté-ci de la muraille, on appelle tous les nobles comme ça.

— Comme nous avec les Demis, constata-t-elle avec un temps de retard.

— On dirait bien. »

 

À ces mots, il la sentit se détacher de son étreinte. Pas pour fuir, mais juste assez pour lever les yeux dans sa direction. Elle paraissait troublée.

 

« Ce... Integer, qu'est-ce que ça veut dire ? balbutia-t-elle.

— Je ne sais pas trop. Je crois que ça fait surtout référence à l'héritage de la noblesse. Eux au moins, ils connaissent les ancêtres qui les ont précédés. Ils ont un passé, une histoire et même un nom de famille pour le prouver.

— Et... pas vous ?

— Non. Nos prénoms sont la seule chose qui nous définisse. Et nos parents, pour ceux qui ont la chance de les connaître assez longtemps. Mais ça s'arrête là. Oh bien sûr, il y a des traditions familiales qu'on essaie de perpétuer, mais par oral ; il y a forcément des éléments qui se perdent. C'est sûr que ça doit être plus simple quand on peut écrire tout ça ou carrément le graver sur une tapisserie ! »

 

Il avait terminé son explication sur une note ironique, espérant détendre l'atmosphère, mais cela n'eut pas l'effet escompté. Les yeux de la princesse s'étaient égarés, fuyant les siens, et ses lèvres tremblaient.

 

« C'est... c'est terrible, balbutia-t-elle. Je ne savais pas.

— Quand c'est ce qu'on a toujours connu, on finit par s'y habituer.

— Je suis désolée, murmura-t-elle en revenant vers lui.

— Hé, tu n'y es pour rien ! rétorqua-t-il en fronçant les sourcils. Ça fonctionne comme ça d'aussi loin que je m'en souvienne. Probablement bien avant ta naissance. »

 

Elle ne répondit pas, se contentant de baisser la tête comme une enfant prise en faute. Cette conversation semblait lui faire prendre conscience de choses qu'elle n'avait pas imaginées et cela la chamboulait.

Mais pour Shan, ce dialogue n'était pas sans conséquences non plus : sans savoir comment, il sentait qu'il y avait quelque chose d'important derrière tout ça.

 

« Et Demis, qu'est-ce que ça veut dire ? souffla-t-il tout en cherchant à accrocher son regard. »

 

Il parvint à capter son attention, mais sa question parut perturber encore plus la jeune femme. Elle avait l'air complètement déboussolée.

 

« Je... je croyais qu'on vous appelait comme ça parce que vous étiez censés être des créatures à moitié humaines. Mais maintenant... Je ne sais pas. Je ne sais plus. »

 

Sensible à sa détresse, le garçon l'entoura à nouveau de ses bras et la serra un peu plus contre lui.

 

« C'est pas grave, ça va aller. On trouvera une solution. »

 

Il bafouillait, ne sachant trop que dire pour la réconforter, mais cela parut suffire à apaiser sa compagne. Il la sentit se détendre contre lui alors qu'un bâillement lui échappait. Tandis qu'elle se pelotonnait dans le creux de son épaule, il se surprit à déposer un baiser sur son front.

 

« Bonne nuit, murmura-t-il. »

 

Ayant à son tour trouvé une position confortable, il se laissa ensuite guider par la respiration paisible de la princesse pour trouver lui aussi le chemin vers le sommeil.

 

§

§    §

 

Après un réveil gênant, les deux jeunes gens rassemblèrent leurs affaires sans s'adresser la parole et se remirent en route. S'ils n'avaient toujours aucun moyen de repère, ils pouvaient malgré tout suivre la direction appropriée grâce à la boussole que Shan avait eu la bonne idée d'emporter. La perspective de quitter cet endroit sinistre les motivait à avancer d'un bon pas. Concentrés sur leur progression, aucun des deux ne se montra très bavard mais, en vérité, cela leur convenait pour l'instant. Ce qu'ils avaient partagé la nuit dernière, cette proximité, c'était tout à fait inhabituel. Malgré leurs histoires respectives, ni l'un ni l'autre ne s'y connaissait vraiment en relations sociales. Ils n'avaient aucune expérience similaire sur laquelle s'appuyer et ne savaient donc pas ce qu'il fallait déduire de tout cela. Une seule certitude : quelque chose était en train de se passer. Un lien qu'ils n'avaient jamais connu auparavant, d'une nature qui leur demeurait mystérieuse.

 

Quand le garçon proposa une halte, il nota le visage renfrogné de la princesse et comprit qu'il n'était pas le seul à être en proie à un conflit intérieur. Désireux de détendre l'atmosphère, il tenta de lancer la conversation :

 

« Comme qu'on sait qu'il y a des feux follets qui vivent dans le coin, il va falloir être prudents la nuit prochaine. »

 

Elle lui décocha un regard surpris.

 

« Quoi ? Tu veux dire qu'on va devoir passer une autre nuit ici ?

— Au minimum. Ces bois sont plutôt étendus.

— Génial, je me réjouis d'avance ! »

 

Elle ponctua sa déclaration d'un soupir exaspéré qui coupa net la discussion. Shan se massa les tempes, réprimant un grognement : cette fille était beaucoup trop imprévisible ! Impossible de savoir comment elle allait réagir et, à la longue, c'était épuisant.

 

« Qu'est-ce que tu sais à propos de ces créatures ? demanda-t-elle soudain, le tirant de ses pensées.

— Les feux follets ? Ce sont des esprits qui cherchent à noyer les passants ou à les conduire au bord des précipices selon l'endroit.

— Ces... petites boules de feu ?

— Leur air inoffensif est utile pour gagner la confiance des voyageurs et les mener tout droit à leur perte.

— Mais, pourquoi moi ?

— Tu avais passé une journée difficile. Tu étais épuisée et tu avais froid. Il a dû sentir ta vulnérabilité et en a profité. »

 

Ayleen ne répondit rien, se contentant de s'entourer les épaules de ses bras et de détourner la tête. Le jeune homme se rappela qu'elle ne supportait pas de laisser transparaître la moindre faiblesse. Sans doute un reste de la stricte éducation de son père. Sa réaction actuelle était étonnamment mature, preuve qu'elle avait changé. Quand bien même elle s'obstinait parfois à vouloir prouver le contraire. Shan avait du mal à comprendre ce qui pouvait lui faire peur pour qu'elle repousse à ce point l'idée même du changement.

 

« Comment tu m'as retrouvée ? reprit-elle.

— Les feux follets plongent leurs victimes dans un état second. Tu ne t'en souviens peut-être pas, mais tu es tombée à un moment donné. Le bruit m'a réveillé et je t'ai aperçue en train de suivre une lueur, mais j'ai d'abord cru que c'était un rêve. Il m'a fallu quelques secondes pour comprendre ce qui se passait et je me suis aussitôt lancé à ta poursuite.

— Si je ne m'étais pas lamentablement étalée par terre...

— Tu aurais fini au fond de l'eau et je n'aurais pas eu le plaisir de pouvoir me vanter d'avoir sauvé la vie de la princesse de Kaïs pour la troisième fois ! »

 

Elle observa son sourire éclatant de fierté et lui tira la langue avant de secouer la tête, amusée.

Décidant qu'il valait mieux terminer sur une note positive, Shan se redressa et donna le signal du départ.

 

§

§    §

 

Leur seconde nuit à la belle étoile fut heureusement plus sèche que la précédente et ils ne firent aucune nouvelle mauvaise rencontre. Malgré tout, le périple avait laissé des traces. L'atmosphère oppressante qui les entourait, l'horizon qui demeurait désespérément identique où que se pose le regard, le manque de luminosité... tout cela commençait à leur porter sur les nerfs. Ils avançaient, le corps tendu et les poings serrés. Leurs yeux restaient fixés droit devant eux. Leurs traits étaient tirés et leurs mâchoires crispées, ce qui rendait compliquée une éventuelle discussion. Mais ils ne parlaient plus. Et, sans le remarquer, ils ne s'occupaient même plus de faire des pauses. Toute leur énergie était consacrée à leur lente progression entre les arbres. Et, pendant ce temps, les ondes négatives qui imprégnaient les lieux infiltraient leurs organismes et s'accumulaient, attendant l'heure propice pour s'échapper.

Ayleen se sentait engourdie. Elle avait oublié depuis combien de temps ils marchaient, mais savait juste que c'était bien trop long à son goût. Pourtant, une force inconnue la poussait à continuer son avancée inexorable. Sa tête dodelinait de fatigue et sa vision se brouillait de plus en plus souvent à présent. Son état d'apathie était tel que, lorsque les rayons du soleil se mirent à percer la canopée, elle crut tout d'abord à un rêve. Mais, du coin de l’œil, elle aperçut son compagnon accélérer le pas et comprit ce qui passait : les troncs s'espaçaient à nouveau, ils touchaient au but !

 

Sans s'en rendre compte, ils parcoururent les derniers mètres en courant. Sous leurs pieds, le tapis de feuilles et de branchages disparut. L'herbe se raréfia, jusqu'à laisser place à une étendue de sable caillouteux. Une brise chargée de sel marin les accueillit dans une bourrasque soudaine, leur faisant tourner la tête. Et puis, la mer d'Esperia apparut, étalant son immensité azur devant leur champ de vision. Au loin, les rivages d'une île solitaire paraissaient leur tendre les bras.

 

« Et maintenant ? »

 

Ayleen, qui en profitait pour inspirer de grandes goulées d'air frais, afficha un air surpris à l'entente du ton faussement enjoué du jeune homme. Ce dernier était campé au bord de l'eau, les bras croisés, fixant l'horizon d'un regard noir.

 

« Comment ça ? le questionna-t-elle. »

 

Comme il ne répondait pas, elle suivit la direction que ses yeux indiquaient et l'évidence s'abattit sur elle aussi brutalement que la foudre : une étendue d'eau interminable. Rien que de l'eau. Et une île trop éloignée pour penser l'atteindre à la nage.

 

« Je serais ravi d'entendre tes suggestions, lâcha le garçon, sarcastique.

— Mais comment j'étais censée savoir...

— Tu ne t'imaginais quand même pas que ton petit chevalier servant allait t'attendre sur la plage avec un navire prêt à lever l'ancre ! »

 

La princesse fronça les sourcils à l'entente des propos chargés de colère de son compagnon.

 

« Qu'est-ce que tu insinues ? l'interrogea-t-elle.

— Que ce joli cœur t'a dupée ! Il t'a fait miroiter une armée, t'a dit tout ce que tu voulais entendre et toi tu as marché !

— Kerian n'est pas un menteur !

— Ben voyons ! Pourquoi est-ce qu'on se retrouverait bloqués ici sinon ? »

 

Ayleen aurait voulu répliquer mais elle ne trouvait pas les mots. Son regard s'égara tandis qu'elle essayait de comprendre. Ce n'était pas possible, le capitaine n'aurait pas pu mettre au point une telle mascarade. Pour quelle raison l'aurait-il fait ? Il avait tout intérêt à ce que la souveraine légitime retrouve son trône.

 

« Il y a forcément un moyen, murmura-t-elle. Il n'a pas pu inventer tout ça.

— Oh, il a certainement recruté des hommes oui. Mais qui obéiront à ses ordres, affirma Shan d'un ton railleur.

— Bon sang, où est-ce que tu veux en venir ? Tu dis juste ça parce que tu ne l'apprécies pas !

— Et toi, tu lui accordes bien trop de crédit ! répliqua-t-il en la désignant d'un geste accusateur. Tout ce qui l'intéresse, c'est le trône.

— C'est absurde. Kerian nous a toujours protégés. Il était déjà au service de mon père.

— Justement, on voit comment il a fini !

— Non c'est faux ! explosa-t-elle alors. Tout ça n'était rien de plus qu'un coup monté, organisé par des traîtres. Une attaque de l'intérieur. Ne parle pas de ce que tu ignores ! »

 

Furieuse, elle lui tourna le dos et croisa les bras. Que n'aurait-elle donné en cet instant pour se trouver ailleurs qu'ici. N'importe où aurait fait l'affaire, du moment qu'elle n'avait plus à le supporter ! Comment pouvait-il se montrer aussi odieux ? Où était passé le jeune homme calme et attentionné qu'elle avait connu ces derniers jours ? À croire qu'il n'avait jamais existé.

 

« Ayleen...

— Quoi encore ?!

— Regarde... »

 

Surprise de constater que le ton de sa voix s'était adouci, elle se retourna et suivit son regard. Là, à quelques mètres à peine, la mer se retirait, dévoilant petit à petit une bande de sable qui s'allongeait de seconde en seconde. Sous leurs yeux ébahis, un chemin apparaissait, menant droit à l'île de Lumen.

Un grand sourire vint éclairer le visage de la demoiselle tandis qu'elle jetait un regard victorieux à son voisin.

 

« Tu disais ? »

 

Touché dans sa fierté, Shan refusa de répondre. C'est à cet instant que les paroles de Caecilia lui revinrent en mémoire : elle avait évoqué un moyen d'atteindre Lumen sans embarcation. Il faillit le mentionner à sa partenaire mais se dit qu'il ne valait mieux pas ajouter d'huile sur le feu. Aussi, il demeura silencieux et se mit en marche.

 

En dépit de ce raccourci providentiel, il leur fallut tout de même une bonne heure pour atteindre le rivage opposé. Heureusement, la marée basse était suffisamment longue pour leur permettre de traverser. Puis une demi-heure supplémentaire fut nécessaire pour dénicher la forteresse dissimulée au centre de l'île. Il s'agissait d'une ancienne garnison fortifiée laissée à l'abandon dont l'état laissait quelque peu à désirer, mais qui restait assez grande pour abriter une bonne centaine d'hommes, au minimum. Deux de ceux qui tenaient l'entrée principale les repérèrent : notant la chevelure rousse aisément reconnaissable de la souveraine, l'un des gardes disparut à l'intérieur des murs de pierres. Il revint rapidement, talonné par son capitaine. Le visage de Kerian s'éclaira sitôt qu'il aperçut la jeune femme et il s'avança vers elle à longues enjambées. Une fois parvenu à sa hauteur, et sans un regard pour Shan, il captura sa main et la porta à ses lèvres.

 

« Ma princesse, enfin... s'épancha-t-il avec ardeur. Allons voir votre armée, si vous le voulez bien. »

 

Il lui offrit un bras qu'Ayleen accepta sans hésiter et la conduisit dans son antre.

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Rimeko
Posté le 07/09/2016
(Ah non, finalement, j'aurai eu le temps de tous les poster ^^)
 
Coquillette :
"Il t'a fait miroiter une armée, t'as (t'a) dit tout ce que tu voulais entendre"
 
Bon, la scène du "il fait froid viens par là" est un grand classique... mais c'est juste tellement touchant que zut <3 En plus elle est super bien maîtrisé là ! On sent l'abandon d'Ayleen, fatiguée et frigorifiée, sans toutefois que ni l'un ni l'autre ne perde son sale caractère... (Le"Oh la ferme, je déteste quand tu as raison !" m'aura fait éclater de rire xD)
Ensuite, j'ai deux petites remarques :
- Leur brusque dispute en sortant de la forêt sonne un peu bizarre... Peut-être que si tu insistais sur le fait que c'est le résultat des sentiments négatifs accumulés pendant leur marche (cette phrase st moche), ça passerait mieux... ?
- Ah, et ils ne s'inquiètent pas de la marée ? Si le chemin se découvre, il peut aussi se faire inonder à nouveau...
Euh... J'espère juste que ta demoiselle ne va pas oublier totalement son compagnon de route au passage, mais ça m'a l'air mal parti... Rah. Ils vont jamais y arriver ^^
Slyth
Posté le 07/09/2016
Oui, difficile de faire plus cliché, j'avoue ! ^^''
Mais je dois dire que j'ai tellement ri à imaginer et à décrire cette scène que j'aurais été déçue de me priver de ce plaisir ! Et puis je crois que cette réplique-là est une de mes préférées ! xD
Concernant tes remarques :
- il me semblait que je faisais mention de cette négativité qui s'accumule mais peut-être que je devrais encore l'accentuer si la dispute paraît bizarre.
- hum... je crois que j'avais noté quelque chose à ce sujet dans mon cahier (une rapide recherche par rapport à la marée qui m'avait fait déduire qu'ils auraient largement le temps de traverser... ) mais il faudrait sans doute que j'ajoute une ou deux lignes sur le sujet  ^^''
Oh, ce ne serait pas du tout le genre d'Ayleen voyons ! *sifflote*
GueuleDeLoup
Posté le 25/05/2015
Oh que voilà un chapitre placé sous des augures romantiques ^^. Même si ça avance lentement, ça avance. Et je sens que quand le capitaine va sans méler je sens que tout ça va partir en c... Oups, en sucette ;p.
 
Et puis ils remettent le sujet sur les demis hum hum...
 
Par contre, j'ai un bug. Je me demande si cette question n'a pas déjà été résolue mais comme ma mémoire est mauvaise je ne me souviens plus.
 Au début,Shan et sa soeur s'enfuie de chez eux. Mais ils ne viennent pas d'une maison de "integer"?
J'ai vraiment une mémoire pourrie donc si on connait déjà la réponse excuse moi.
 
Je te fais des bisous et à bientôt!!!
Lou
Slyth
Posté le 25/05/2015
Désolée du retard !  T^T
Certaines choses avancent et puis, de temps en temps, il y a des obstacles qui surgissent. Il faut bien qu'il y ait quelques rebondissements sinon ce serait beaucoup moins intéressant, non ?  ;)
Oui, le sujet des Demis revient sporadiquement, apportant de nouveaux petits indices. Cette question-là finira par être résolue. 
L'enfance de Shan et de Saraï n'a pas été largement explorée mais j'y fais mention dans le chapitre 18 ("Fragments de passé"). Leur famille ne faisait pas partie de la noblesse, même s'ils se trouvaient dans des quartiers relativement aisés (comparativement au reste du petit peuple). La mère, cependant, était dévorée par l'ambition : ne pouvant se contenter de cette vie, elle s'en inventait une autre, plus luxueuse et cela au détriment de son époux et de ses enfants qu'elle dénigrait. Cela n'a pas aidé Shan à apprécier ceux qui se trouvaient de l'autre côté de la muraille ! 
Un grand merci pour ta lecture et pour ton commentaire ! 
Keina
Posté le 27/05/2015
Bon, ben enfin me voilà ! J'ai lu les derniers chapitres quasi d'une traite, mais j'ai eu un tout petit peu plus de mal à avancer sur les premiers. Il faut dire que tu prends ton temps pour installer l'histoire... ;) Peut-être un peu trop par moment, je pense que l'action pourrait être resserrée au début, et que tu pourrais aussi couper un peu dans les introspections de la princesse, parce qu'elle a une fâcheuse tendance à ressasser toujours les mêmes idées... :p Mais ça va beaucoup mieux dès qu'ils commencent à affronter les goules, puis la manticore, et voir la relation entre Shan et Ayleen est un vrai plaisir ! Il y a quelques rebondissements auxquels je ne m'attendais pas (l'arrivée du capitaine de la garde notamment, dont je me doute qu'il n'est pas aussi gentil qu'il le laisse paraître...).
Je me demande où tu vas nous emmener par la suite... J'espère qu'il y aura encore quelques retournements de situation pas piqués des vers. En tout cas c'est avec un grand plaisir que je lirai la suite des aventures de cette princesse gâtée ! :)
Slyth
Posté le 27/05/2015
Navrée pour ce retard dans ma réponse !  T^T
Je prends mon temps, ça c'est clair. En fait, c'était important pour moi de bien planter le décor au début mais je dois aussi avouer que je suis plus à l'aise avec les scènes d'introspections et de descriptions que celles d'actions pures et dures. J'accorde une attention particulière à Ayleen ainsi qu'à son évolution : je tiens à être certaine que les lecteurs comprennent bien son cheminement mental à travers les situations qu'elle vit. Mais si tu me dis qu'elle se (que je me) répète un peu trop, ce n'est évidemment pas mon but ! Il faudra certainement que je revoie un peu l'ensemble une fois que l'histoire sera terminée.
J'essaie aussi d'alterner entre les rebondissements et les moments plus calmes. L'équilibre n'est pas évident à trouver. 
Quelques ultimes rebondissements sont encore prévus avant la fin et, quoi qu'il en soit, j'espère que ce que j'ai prévu te plaira. Un grand merci pour ta lecture (qui, je l'espère, n'aura quand même pas été trop contraignante) ainsi que pour ton commentaire ! 
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