Le bras du capitaine avait fini par se détacher du sien, préférant l'attirer contre lui et laissant sa main se poser sur son dos, bien plus bas que ce que la bienséance tolérait. Loin de s'offusquer de cette initiative, Ayleen s'en sentait flattée, au contraire. Certes, il se montrait bien plus empressé que lors de leur dernière rencontre, mais cela n'était pas pour lui déplaire. Elle avait oublié à quel point ce genre d'attentions lui manquaient. Il y a quelque temps de ça, elle possédait un tableau de chasse plutôt bien garni. Et il lui semblait qu'une éternité s'était écoulée sans qu'elle n'y accroche de nouvelle proie.
Avoir Kerian à ses côtés lui donnait l'impression de retrouver son ancienne vie, ses privilèges... sa place. C'était si facile de se laisser aller lorsqu'on avait quelqu'un qui nous était si dévoué.
« Et voici la salle d'armes, poursuivit le capitaine. »
La jeune femme s'efforça de remettre de l'ordre dans ses pensées et de se concentrer sur les propos de son compagnon : c'était pour ça qu'ils étaient venus, après tout. Elle fit donc mine de s'intéresser à la pièce plongée dans la pénombre qui abritait quantité d'épées et de boucliers. Elle eut à peine le temps d'apercevoir quelques arcs que la visite se poursuivait déjà. Et Kerian ayant pris la dérangeante – mais ô combien agréable – habitude de lui glisser des compliments à l'oreille, il lui fut impossible de demeurer attentive. Son trouble ne paraissait pas déplaire au responsable, qui s'en amusait beaucoup. Il retrouva malgré tout son sérieux lorsqu'arriva le moment de présenter ses troupes. Franchissant une porte qui menait sur une passerelle extérieure, il laissa à Ayleen tout le loisir d'observer les soldats en pleine séance d'exercice. La jeune femme eut l'air impressionnée en constatant la quantité d'hommes acquis à sa cause. Sans cesser de porter son regard dans toutes les directions, elle demanda :
« Combien ?
— Pratiquement deux cents unités prêtes à vous suivre dans la reconquête du royaume, votre Altesse. »
Les yeux de la demoiselle s'ouvrirent un peu plus avant qu'elle ne se tourne vers lui et ne lui adresse un sourire reconnaissant.
« Surtout ne vous arrêtez pas, lui murmura-t-il malicieusement. »
Elle rougit, baissant les paupières tandis que lui-même affichait un sourire victorieux. Puis, la ramenant à ses côtés, il retourna à l'intérieur.
« J'espère avoir le plaisir de vous côtoyer à dîner, annonça-t-il. »
Ayleen se tourna en direction de Shan. Le jeune homme n'avait pas dit un mot depuis leur arrivée, serrant les dents et se contentant de les suivre de mauvaise grâce. À noter l'expression de son visage, il était évident qu'il aurait déjà quitté cet endroit s'il en avait eu l'occasion.
« Je n'y manquerais pour rien au monde, répondit-elle. »
Elle ne rata pas la grimace de son compagnon de route mais décida de ne pas y prêter attention. C'était son avenir dont il était question : elle était donc la mieux placée pour décider de ce qui lui convenait ou non. De plus, la compagnie de Kerian n'avait rien de repoussant. La princesse était curieuse de savoir comment allait se dérouler, et surtout se terminer, cette soirée.
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§ §
Assise au bout de la longue table en chêne, Ayleen savourait les dernières miettes de son repas. Si elle ignorait de quelle manière leur hôte s'était procuré toutes ces victuailles, il ne se refusait rien. De plus, les tapisseries qui ornaient les murs de pierre offraient un aspect chaleureux à la pièce, ambiance accentuée par le magnifique lustre accroché au plafond. La souveraine n'avait pu empêcher une pointe de nostalgie de traverser son cœur à la vue de ce décor qui lui rappelait le faste de son palais. Heureusement, la présence de Kerian suffisait à apaiser ce désagréable sentiment. Il remarqua vite son trouble et posa une main réconfortante sur la sienne.
« Je sais ce que vous ressentez. »
La jeune femme se tourna vers lui, profitant de se perdre brièvement dans les prunelles noisette qui lui faisaient face, et lui adressa un léger sourire reconnaissant.
« Vous êtes si courageuse, poursuivit-il. La vie n'a pas été tendre avec vous. Privée de votre mère sans avoir eu la chance de la connaître, vous n'avez pu profiter que quelque temps de l'amour de votre père. Et puis cette accession au trône... si jeune. »
Shan, qui avait commencé par lever les yeux au ciel en anticipant le discours mielleux, n'en revenait pas : ce type mentionnait le passé de la princesse sans la moindre hésitation et elle ne réagissait même pas ! Il en avait pourtant conclu qu'il s'agissait d'un sujet tabou. Pourquoi est-ce qu'elle ne remettait pas ce sale prétentieux à sa place ?
« Diriger tout un royaume n'est pas tâche aisée et cela peut devenir un poids bien lourd à porter. Malgré la volonté remarquable dont vous faites preuve, je présume que ce poids vous fait parfois vaciller. »
Le ton qu'il employait n'attendait pas nécessairement de réponse mais Ayleen, émue, hocha la tête.
« Il n'y a pas de honte à cela, bien sûr. Peut-être auriez-vous besoin d'une oreille compatissante dans ces moments-là. Une épaule solide sur laquelle vous appuyer. Une personne qui pourrait vous aider à porter ce fardeau.
— Quelqu'un comme vous, sans doute ! »
Stupéfaite, la jeune femme jeta un regard à Shan qui venait de lâcher cette accusation d'un air sarcastique. Cependant, le capitaine ne parut pas prendre ombrage de cette offense. Un sourire narquois vint étirer ses lèvres tandis qu'il posait une main sur l'épaule de la souveraine. Il s'avança, se penchant vers son oreille.
« Me feriez-vous le plaisir de venir me tenir compagnie dans mes appartements ? murmura-t-il suffisamment fort pour que sa proposition n'échappe pas à son adversaire. »
Le concerné serra les poings, mais s'efforça de ne laisser transparaître aucune émotion sur son visage. Ayleen, quant à elle, rougit avant d'accepter la main tendue de son prétendant. Comme il l'escortait hors de la salle, elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule : le regard chargé d'orage de Shan la transperça si brutalement qu'elle se détourna bien vite, troublée. Puis elle repensa à la scène de l'auberge et retrouva sa sérénité. Après tout, elle faisait ce qu'elle voulait et lui n'avait aucune leçon à lui donner.
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Si Kerian s'était efforcé de se contenir durant le trajet menant à ses quartiers, son impatience prit le dessus sitôt qu'il eut verrouillé la porte de la chambre. Posant une main fébrile sur le bras de la princesse, il la fit asseoir sur le matelas. Puis, incapable de continuer à jouer la comédie, il l'attira à lui et entreprit de déposer une myriade de baisers au creux de son cou. Retrouvant ses vieux réflexes à son contact, la jeune femme leva la tête pour lui faciliter l'accès, l'encourageant à continuer. Galvanisé, le capitaine poursuivit son action tout en laissant ses doigts dénuder lentement les épaules de sa partenaire. Elle se blottit un peu plus contre lui, désireuse de sentir ses lèvres sur sa nuque.
« Il était temps que nous soyons débarrassés de ce sale Demi arrogant ! grogna-t-il entre deux baisers. »
Surprise par cette réplique, Ayleen resta silencieuse quelques secondes avant de répondre :
« Je n'aurais jamais pu arriver jusqu'ici sans lui.
— Quel calvaire cela a dû être de le supporter durant tout le trajet ! »
Mal à l'aise, elle demeura muette. Elle n'avait pas du tout envie de penser à Shan. Son amant dut prendre son silence pour une approbation car il n'en rajouta pas plus. Entre-temps, il était reparti à l'assaut de sa gorge, descendant toujours plus bas. Puis, sans prévenir, il se redressa et avança son visage vers le sien. La demoiselle détourna la tête, déviant le baiser sur sa joue. Kerian ne parut pas s'en offusquer et hésita à peine avant de reprendre son approche initiale. En son for intérieur, Ayleen se sentit soulagée : s'il y avait bien une partie de son corps qui lui appartenait encore, c'était sa bouche. Elle ne voulait laisser personne y avoir accès, jamais. Nul ne le savait, mais sa véritable vertu se cachait là. Et il s'agissait d'un trésor qu'elle n'avait aucune intention de laisser à la portée du premier venu. Non, elle voulait le partager avec quelqu'un de... spécial. Un être qui serait cher à ses yeux et pour lequel elle ressentirait véritablement quelque chose. Un être qu'elle n'avait jamais rencontré. Au fond, elle savait bien que c'était stupide, mais elle continuait malgré tout de s'accrocher à cette idée. L'idée qu'un jour, quelqu'un saurait voir au-delà du pouvoir et de la richesse. Quelqu'un qui la trouverait elle, Ayleen Elouen.
Sentant la main du capitaine s'aventurer sous son chemisier, elle revint aussitôt à la réalité. Pourquoi n'arrivait-elle pas à profiter de l'attention qu'on lui portait ?
Sans cesser d'embrasser toutes les portions de peau nue à sa portée, l'homme commença à effleurer la courbure des seins, arrachant un soupir à sa partenaire.
« Il a beau vous suivre partout comme un brave serviteur, ce parasite ne pourra jamais vous apporter le quart de ce que j'ai à vous offrir ! murmura-t-il, rageusement. »
Comme tout juste sortie d'un rêve, la princesse battit plusieurs fois des paupières, incapable de réagir.
« Quoi ? Que voulez-vous dire ? finit-elle par demander, la curiosité prenant le dessus. »
Surpris par sa réaction, Kerian cessa net ses caresses. Il se redressa, l'observant d'un air suspicieux comme s'il pensait qu'elle était en train de lui faire une blague. Puis, voyant qu'elle conservait son sérieux, ses traits se détendirent et il ricana.
« N'est-ce pas évident ? Il suffit de voir la façon dont il vous observe à la dérobée ! Cet imbécile de Demi s'est entiché de vous ! »
Il sourit, ravi de son petit effet, avant de reprendre là où il s'était arrêté. Ce faisant, il ne remarqua pas qu'Ayleen s'était raidie : les yeux agrandis de stupeur, elle semblait avoir du mal à assimiler les paroles qu'elle venait d'entendre. Un tourbillon de pensées faisait rage dans sa tête : avait-elle bien compris ? Shan pourrait-il... Était-il seulement possible que...
Soudain, ce fut comme si quelque chose s'était brisé en elle. Sans réfléchir, elle repoussa le capitaine avant de se remettre sur ses pieds. L'homme tendit les mains vers elle, le regard luisant d'incompréhension.
« Je... je ne peux pas. Je dois y aller, bafouilla-t-elle.
— Mais... mais pourquoi ?
— Le... le trajet a été long et je suis épuisée. J'ai besoin de me reposer. »
Sans prendre la peine de s'excuser, elle le planta là et sortit dans le couloir. Inquiète d'être suivie, elle avançait à grands pas. Mais, si elle se dirigeait bel et bien dans la direction de sa propre chambre, elle ne se sentait absolument pas fatiguée. Les paroles du chevalier résonnaient en boucle dans sa tête, embrouillant son esprit. Il avait l'air sûr de lui en affirmant que Shan avait des sentiments à son égard. Mais, comment quelqu'un de sensé pourrait-il éprouver quoi que ce soit ayant trait à de l'amour pour une fille comme elle ? C'était impossible. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, les seuls hommes qui s'étaient intéressés à elle n'étaient attirés que par son statut et la promesse d'une vie à l'abri du besoin à ses côtés. Il n'y avait aucune notion d'amour là-dedans. Au fond, elle n'avait jamais éprouvé cet étrange sentiment. Quant à l'amitié, cela ne valait même pas la peine d'en parler ! À moins... en y réfléchissant, ce qu'elle avait vécu en compagnie de ses hôtes durant ces derniers mois était ce qui se rapprochait le plus d'une relation amicale. Mais, avec Shan, cela paraissait un peu... différent. Sans qu'elle ne sache expliquer exactement en quoi. Et surtout depuis leur départ pour l'île.
Perdue dans ses pensées, la jeune femme réalisa soudain qu'elle était revenue à la hauteur de la salle à manger. Sa chambre n'était plus très loin. Malgré son trouble, elle finit par se résoudre à s'y rendre mais, à peine avait-elle repris son avancée qu'elle s'arrêta à nouveau : là, à quelques mètres, une silhouette – visiblement pas très stable – titubait. Intriguée, elle s'approcha et étouffa une exclamation de surprise en reconnaissant son compagnon de route. En l'entendant arriver, il se retourna et l'observa d'un œil morne, les cheveux plus ébouriffés que jamais.
« T'as déjà terminé ? l'apostropha-t-il. Plutôt rapide dis donc ! »
Il se mit à ricaner d'un air absent avant de s'appuyer maladroitement contre le mur. Déconcertée, la princesse avança davantage.
« Tu as bu ?
— Nooooon... absolument pas ! répondit-il d'un ton faussement assuré. »
Sa réaction confirma ses soupçons et elle fut prise de pitié. Il détestait cet endroit, c'était évident, mais de là à noyer sa rancœur dans l'alcool ? Cela ne paraissait pas très cohérent. Toutefois, l'heure n'était pas aux questions. Soucieuse de l'état de santé du jeune homme, elle lui proposa son aide.
« Allez viens, je te raccompagne jusqu'à ta chambre.
— T'es de nouveau gentille ? Il était si nul que ça ? »
Elle sourit, amusée, mais ne répondit pas. Puis, passant un bras derrière son dos, elle s'efforça de le soutenir durant le trajet. Heureusement, leurs dortoirs respectifs n'étaient pas très éloignés l'un de l'autre. Tandis qu'elle restait focalisée sur le chemin à suivre, le garçon demeurait silencieux, concentré sur le fait de mettre un pied devant l'autre. Malgré tout, il prenait garde à ne pas trop s'appuyer sur sa compagne, preuve qu'il n'était pas complètement ivre.
En dépit de leur lente progression, ils finirent par arriver à destination. Une fois la porte refermée sur leurs talons, Ayleen obligea Shan à s'allonger sur le matelas. Bien qu'il lui obéît de mauvaise grâce, un soupir de soulagement lui échappa lorsqu'il fut couché. Une fois assurée qu'il ne bougerait plus, elle s'éloigna à la recherche d'une serviette moelleuse qu'elle trempa ensuite dans un récipient d'eau fraîche laissé à disposition.
« Plutôt ironique, marmonna le jeune homme alors qu'elle revenait à sa hauteur.
— Quoi ?
— T'étais encore avec l'autre prétentieux y a quelques minutes, et maintenant t'es là et c'est moi qui m'retrouve dans un lit. »
Cette fois-ci, elle ne put retenir un éclat de rire. Elle secoua la tête et, sans cesser de sourire, lui appliqua le morceau de tissu humide sur le front.
« Ne prends pas tes rêves pour la réalité ! le taquina-t-elle.
— Et pourquoi pas ? T'as l'air d'avoir envie de t'occuper de moi, répliqua-t-il d'un air moqueur. »
Mal à l'aise, elle détourna la tête. Bon sang, qu'est-ce qu'il lui prenait ? Il n'avait jamais proféré de telles insinuations avant. Ça ne lui ressemblait pas. L'alcool devait y être pour quelque chose.
« Mais "Monsieur Parfait" vaut certainement mieux que moi, finit-il par marmonner en réponse à son silence.
— Ne me dis pas que tu étais jaloux quand même ? trouva-t-elle la force de riposter. »
Il ne répondit pas tout de suite, se contentant de plonger ses yeux dans les siens. Son air sérieux et l'intensité de son regard accentuèrent le trouble de la jeune femme. Anxieuse, elle se mordit la lèvre inférieure.
« Ptetre que je l'étais... avoua-t-il. »
Ce disant, il porta son attention ailleurs, geste qui fit dégringoler la lingette qu'il portait jusque là.
« Je vais y aller, décida brusquement Ayleen. Tu as besoin de repos. »
Elle se pencha pour ramasser la serviette tandis qu'au même instant, Shan se redressait. Leurs lèvres s'effleurèrent à peine une demi-seconde avant que la princesse ne fasse un pas en arrière. Abasourdie, le regard vague, elle remarqua à peine le jeune homme contracter nerveusement la mâchoire avant de prendre lui-même le morceau de tissu et de le reposer sur son front. Une fois installé, il l'observa d'un air inquiet, soucieux de sa réaction. L'orage de ses yeux s'était apaisé, posant sur elle un regard protecteur et bien trop lucide. Incapable d'en supporter plus, Ayleen quitta les lieux sans demander son reste.
Lorsqu'elle parvint enfin dans sa propre chambre, elle se glissa sous les draps. Les paupières grandes ouvertes dans le noir, elle savait que le sommeil serait long à venir.
Ses doigts vinrent effleurer la courbure de ses lèvres d'un geste fébrile. Même si cela n'avait duré que le temps d'un souffle, la réalité l'avait rattrapée, déjouant toutes ses prévisions. C'était son premier baiser.
Bon ben ça faisait un an et demi que je n'étais plus venu par ici, voilà : non mais oh. Malgré ça je me souviens bien de cet épisode avec les feux-follets entraînant Ayleen vers la noyade, et l'atmosphère bizarre que ça avait instaurée entre elle et Shan après qu'il l'avait sauvée. Ca se confirme dans le chapitre 27, ils sont à la fois gênés et à l'aise l'un avec l'autre (mais surtout gênés en fait xD) et ça sent la romance à plein nez ! Des deux côtés. Pour nosu lecteurs, c'est assez évident, mais le fait qu'Ayleen en prenne conscience seulement quand Kieran fait des allusions, c'est très réaliste aussi. Quand on est au milieu d'une situation comme celle-ci, on y voit moins clair que la plupart des gens qui y sont étrangers !
Là, ça y est, on passe à un niveau supérieur, que ce soit dans l'histoire (Ayleen rejoint enfin ses sujets prêts à reconquérir son château) que dans la relation entre elle et Shan. Je suis impatiente de savoir comment ça va tourner !
Concernant la scène entre Aylee et Kieran, j'espère que tu ne m'e voudras pas de donner un petit avis :D déjà chapeau parce que les scènes intimes m'ont toujorus semblé hyper difficiles à écrire. Par contre, j'ai trouvé qu'il y avait un peu trop de choses contraictoires dans la tête et le comportement d'Ayleen, ce qui en soi est très très possible, mais là c'est plus par rapport au reste du chapitre où elle semble très ouverte avec Kieran et désireuse de faire de la peine à Shan (ou de le faire réagir). Tout à coup, quand le capitaine s'échauffe, elle ne répond pas vraiment à ses ardeurs, tout en s'y abandonnant quand même un peu mais juste à moitié... j'ai trouvé que ça faisait beaucoup ^^ à partir du moment où Kieran commence à insulter Shan, là c'est plus logique qu'elle se montre de plus en plus froide pour finalement l'abandonner. Il y a aussi le fait qu'elle n'ait jamais embrassé personne : c'était précisé avant dans l'histoire ? Vu son "tableau de chasse" comme elle le dit, ça m'a paru étrange de ne vraiment avoir embrassé personne, au point de se dire quand elle effleure les lèvres de Shan que c'est son premier baiser. Mais bon, je voulais juste faire part de cette surprise ^^ et ça peut faire partie du côté hautain et cynique de l' "ancienne" Ayleen.
La scène de fin entre Shan et Ayleen est tès touchante, autant sa soulerie à lui que sa prévenance à elle. Et puis, il lui a limite fait une déclaration là ;)
Je ne sais pas trop quand mais à bientôt quand même pour la suite <3
Quant à moi, je suis bien en retard pour te répondre et j'en suis navrée v_v
C'est vrai, j'imagine que c'est quelque chose de plutôt évident pour les lecteurs/trices ! Et, effectivement, ça l'est beaucoup moins pour Ayleen qui a de gros soucis relationnels et n'a laissé aucune place au romantisme dans sa vie. Tant mieux si cela paraît réaliste de son point de vue ! ^^
Effectivement, les événements prennent un virage plus important et certaines choses évoluent pour les personnages.
Pourquoi je t'en voudrais de prendre le temps de me donner ton avis, voyons ? Merci pour tes propos !
Je comprends que cela puisse faire beaucoup de contradictions, oui. Peut-être faudrait-il que je songe à harmoniser un peu l'ensemble. Pour ce qui est du fait qu'elle n'ait jamais embrassé personne, non ce n'était pas précisé avant. Malgré tout, ça reste un point auquel je tiens. Ce serait sans doute mieux de trouver un moyen d'y faire allusion plus tôt j'imagine. En fait, sans forcément faire partie de son côté hautain et cynique, je l'imaginais plus comme un moyen de préserver une partie d'elle-même. Son comportement lui a été inculqué depuis sa plus tendre enfance et ses pensées ne lui appartiennent donc pas réellement. Et puis, elle a également livré son corps à ses nombreuses conquêtes. Personnellement, je la perçois un peu comme une marionnette désespérée qui, malgré son statut et sa fortune, ne possède finalement rien. La seule petite lueur, c'est cette partie de son corps qu'elle est parvenue à protéger malgré tout.
Je réfléchissais à comment te répondre et je remarque que j'ai finalement plusieurs choses à dire sur le sujet. Peut-être que je n'en aurai pas été capable avant d'avoir pris un peu de recul sur cette histoire. Je pense que ce serait bien que je parvienne à intégrer tout ça au texte. Reste à réfléchir comment.
Ah ah, oui on peut dire que c'était une sorte de déclaration ! ;)
Un grand merci pour ta lecture et ton commentaire ! Lorsque tu reviendras y jeter un oeil, j'espère que la suite te plaira.
Coucou,<br />Me revoilà pour le dernier tiers.
Dans le chapitre 26, je me suis d'abord dit que si la forêt est si dangereuse, c'est curieux qu'ils dorment tous les deux au lieu que l'un veille tandis que l'autre dort. Mais j'ai compris que dans ce cas, la suite des événements ne pourrait pas se produire...<br />On trouve une belle analyse des sentiments d'Ayleen. J'aime bien ce cheminement qui l'amène peu à peu vers une compréhension de ses propres émotions et de sentiments qu'elle n'aurait jamais pu imaginer connaître.<br />À la fin du chapitre 27, tu dis que Kerian conduit Ayleen dans son "antre". Je ne sais pas si c'est voulu, mais il me semble que ça n'annonce rien de bon.<br />Dans le chapitre 28, tu parles de ses prunelles noisette alors que dans le chapitre 21, tu avais parlé de prunelles chocolat" : ce n'est pas la même couleur. Il faudra donc choisir.<br />Je trouve intéressante l'idée qu'Ayleen n'ait jamais embrassé aucun de ses nombreux amants et n'ait jamais permis qu'ils l'embrassent pour réserver ça à l'homme qui lui inspirerait des sentiments véritables, mais est-ce bien réaliste ? En tout cas, c'est clair qu'il se passe quelque chose de très spécial avec Shan. Le trouble qu'elle ressent va jusqu'à l'empêcher de partager le lit de Kerian : c'est inédit. Ayleen semble découvrir l'existence de la sincérité et même de l'amour, bien qu'elle ne l'identifie pas encore comme tel.
<br />Et, si le contourner était une idée bien plus agréable, / Et il avait cru comprendre qu'Ayleen était plutôt pressée. [Il y a deux phrases de suite qui commencent par "Et".]<br />Le jeune homme ne savait pas grand chose au sujet de cet endroit [pas grand-chose]<br />Même le léger souffle de vent qui les avaient accompagné au début [qui les avait accompagnés]<br />Et bon sang, arrêtes de parler tout bas comme si on allait mourir dans la seconde ! [arrête de parler]<br />Moi non plus mais sais-tu au moins depuis combien de temps on marche ? [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais".]<br />La noirceur entourant cet endroit maudit l'avait complètement perturbée. / Sa vue se brouilla et la noirceur prit le dessus, signant sa fin. [L'emploi de "noirceur" dans le sens d'"obscurité" est un régionalisme du Canada. Je trouve que dans ces deux phrases, ton intention n'est pas claire : s'agit-il de l'obscurité ou du caractère inquiétant, menaçant de la forêt ?]<br />mais saches que ça ne te va pas du tout ! [sache]<br />Et tout aussi incapable de lui faire face apparemment [Il faudrait ajouter une virgule avant "apparemment".]<br />A la vérité, elle avait peur. [Je dirais plutôt : "En vérité"]<br />Elle se forçait à garder les paupières closes, comme si cela suffirait pour qu'elle finisse par s'endormir ["comme si cela suffisait" ou "comme si cela pouvait suffire" ; le conditionnel est trop dérangeant]<br />Le plus gros de l'averse était passé mais le feuillage détrempé continuait de goutter à intervalles réguliers. [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais".]<br />Très vite, ses pensées furent incapables de se détacher de ce besoin de ce chaleur [de chaleur]<br />Ce n'était pas faute de s'être rapprochée du feu pourtant ! [Il faudrait ajouter une virgule avant "pourtant".]<br />L'oxygène l'assailla brutalement [l'assaillit]<br />Il s'était montré volontairement ironique afin qu'elle le remette à sa place mais le manque total de réaction de sa partenaire le laissa pantois. [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais".]<br />Sans attendre une réponse ni même lui accorder un regard [On dit plutôt "sans attendre de réponse"]<br />Il laissa un léger sourire étirer ses lèvres durant une demi seconde [une demi-seconde]
<br />T'es plutôt perspicace toi alors ! lui assena-t-elle sur un ton ironique [Il faudrait ajouter une virgule avant "toi".]<br />D'autant plus qu'il venait de lui sauver la vie. Encore un fois [une fois]<br />Plus maintenant en tout cas. [Il faudrait ajouter une virgule avant "en tout cas".]<br />Pas pour fuir mais juste assez pour lever les yeux dans sa direction. [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais".]<br />Oh bien sûr, il y a des traditions familiales qui essaient d'être perpétuées mais, uniquement par oral, il y a forcément des choses qui se perdent. [Je propose : "Oh bien sûr, il y a des traditions familiales qu'on essaie de perpétuer, mais uniquement par oral ; il y a forcément des choses qui se perdent."]<br />Mais pour Shan aussi ce dialogue n'était pas sans conséquences [Il faudrait mettre "non plus" à la place de "aussi" (puisqu'il y a une négation) et une virgule avant "ce dialogue".]<br />Il parvint à capter son attention mais sa question parut perturber encore plus la jeune femme. [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais".]<br />Il bafouillait, ne sachant trop quoi dire pour la réconforter mais cela sembla suffire à apaiser sa compagne. [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais" / "ne sachant trop que dire" sonnerait mieux.]<br />aucun des deux ne se montra très bavard mais, à la vérité, cela leur convenait pour le moment [Je dirais plutôt : "En vérité"]<br />et je t'ai aperçue en train de suivre une lueur mais j'ai d'abord cru que c'était un rêve. [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais".]<br />Elle avait oublié depuis combien de temps ils marchaient mais savait juste que c'était bien trop long à son goût. [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais".]<br />Un brise chargée de sel marin les accueillit dans une bourrasque soudaine [Une brise]<br />Ayleen, qui profitait d'inspirer de grandes goulées d'air frais, afficha un air surpris à l'entente du ton faussement enjoué du jeune homme ["qui profitait pour inspirer"]<br />Que ce joli cœur t'a dupée ! Il t'a fait miroiter une armée, t'as dit tout ce que tu voulais entendre et toi tu as marché ! [t'a dit]<br />Et toi tu lui accordes bien trop de crédit ! [Il faudrait ajouter une virgule après "toi".]<br />Comment pouvait-il se montrer aussi odieux soudainement ? [Je propose : "Comment pouvait-il se montrer soudainement aussi odieux ?"]<br />dont l'état laissait quelque peu à désirer mais qui restait néanmoins suffisamment grande [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais".]<br />Allons voir votre armée si vous le voulez bien. [Il faudrait ajouter une virgule après "armée".]
Après tout, il y a quelques temps de ça, elle possédait un tableau de chasse plutôt bien garni [quelque temps]<br />c'était pour ça qu'ils étaient venus après tout [Il faudrait ajouter une virgule avant "après tout".]<br />Après tout, c'était de son avenir dont il était question. [Syntaxe : "c'était son avenir dont il était question" ou "c'était de son avenir qu'il était question"]<br />La jeune femme se tourna vers lui, profitant de se perdre brièvement dans les prunelles noisettes qui lui faisaient face ["profitant pour se perdre" / "les prunelles noisette"]<br />vous n'avez pu profiter que de quelques temps de l'amour de votre père [que quelque temps]<br />Diriger tout un royaume n'est pas tâche aisée mais cela peut également devenir un poids bien lourd à porter [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais".]<br />Il n'y a pas de honte à cela bien sûr [Il faudrait ajouter une virgule avant "bien sûr".]<br />Le concerné serra les poings mais s'efforça de ne laisser transparaître aucune émotion [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais".]<br />Puis, elle repensa à la scène de l'auberge et retrouva sa sérénité [La virgule après "puis" est de trop.]<br />Entre temps, il était reparti à l'assaut de sa gorge, descendant toujours plus bas. [Entre-temps]<br />Au fond, elle savait bien que c'était stupide mais elle continuait malgré tout de s'accrocher à cette idée. [Il faudrait ajouter une virgule avant "mais".]<br />preuve qu'il n'était pas complètement ivre mort [pléonasme : "pas complètement ivre" ou "pas ivre mort" suffirait]<br />Bien qu'il lui obéisse de mauvaise grâce, un soupir de soulagement lui échappa [Bien qu'il lui obéît, subjonctif imparfait]
Je vais essayer d'avancer encore un peu aujourd'hui.
Je te remercie pour ton appréciation de l'analyse interne de la princesse. Ce sont des moments qui me tiennent à coeur dans le texte et que j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire.
Concernant le fait qu'Ayleen n'ait jamais eu de "premier baiser", j'ai choisi de penser que ce pouvait être réaliste dans sa situation. On peut dire que son corps ne lui appartient plus depuis longtemps (de même que ses pensées si on repense à l'influence de son père) et elle a choisi de préserver ce petit endroit qui pourrait sembler absurde. De garder une part d'elle-même que personne ne pourrait lui prendre sans son consentement.
Je comprends bien que cela puisse sembler étonnant et peu réaliste. Malgré tout, j'ai fait de mon mieux pour l'expliquer au sein du texte et je reste campée sur mes positions sur ce point.
J'entame la dernière ligne droite par rapport à ma rédaction de commentaires... Hi, ça me fait tout bizarre !
Suggestions :
"La jeune femme se tourna vers lui, (en ?) profitant de (pour) se perdre brièvement dans les prunelles noisettes" Ok, décidément, j'ai un problème avec le verbe "profiter" quand il n'est pas suivi d'un complément, ça me semble toujours hyper bizarre ^^
"vous n'avez pu profiter que de (?) quelques temps de l'amour de votre père" 'Que quelques temps', plutôt, non ?
"Diriger tout un royaume n'est pas tâche aisée mais cela peut également devenir un poids bien lourd à porter" J'ai du mal à voir l'opposition entre ses idée-là. Elles me semblent plutôt se compléter...
"quelqu'un saurait voir au-delà du pouvoir et de la richesse. Quelqu'un qui la trouverait elle, Ayleen Elouen." Le "qui" de la deuxième phrase me praît en trop, surtout qu'il n'y en a pas dans la première...
Cette fin, cette fin, CETTE FIN.
C'était une super idée que de donner ce reste d'intimité à Ayleen, cette pudeur restante concernant le baiser... On a l'impression qu'avec ses relations précédents avec les hommes, elle n'a plus rien à découvrir physiquement, et pourtant tu réussis à ménager encore l'émotion de la première fois... C'était hyper touchant du coup <3 (Ebriété mise à part, parce que ça ça m'aura plutôt bien fait ricaner :D)
Et la scène avec le capitaine... Rah, tout du long, on attend que ta demoiselle réagisse, on ne veut pas qu'elle fasse ça... (Il m'inspire pas confiance lui !) et non... Puis si, enfin, et c'est un réel soulagement.
Par contre, j'ai été un peu destabilisée par l'attitude très changeante d'Ayleen. Autant ça me paraît crédible qu'elle s'abandonne au capitaine parce qu'il lui rappelle son ancienne vie, qu'il flatte son ego... j'ai trouvé ça trop rapide comme changement, j'aurai préféré que son comportement se modifier plus graduellement ; en gros qu'il y ait une progression et pas cette brusque modification.
Enfin, cette remarque vaut uniquement pour le début du chapitre ! Parce que la fin... bon, je crois que tu as compris ce que je pense de cette fin xD Mais je tiens à insister sur le fait qu'elle m'a vraiment touchée, et que les sentiments passaient hyper bien auprès du lecteur <3
Merci pour tes suggestions pertinentes !
Je ne savais pas si ça passerait bien mais j'ai trouvé que ça pouvait correspondre à Ayleen et à l'image qu'elle donne : fort caractère, personne qui s'assume et qui paraît inébranlable. Mais cette carapace a malgré tout certaines failles. En tout cas, ce que tu en dis me touche beaucoup, merci ! <3
Ah ah Shan, ce passage me fait rire à chaque fois ! (et il y a décidément trop de scènes que j'imagine "trop bien"....)
Trop brusque tu dis ? Il me semblait pourtant n'avoir pas trop mal aménagé le terrain avec la visite et toutes les flatteries de Kerian (auxquelles Ayleen n'est visiblement pas insensible). Il faudrait peut-être que je relise encore tout ça.
Merciiii encore !