30 | Caméléon

NOVA ELLÉE.

face au miroir je souris-phénix avec cette chaleur nouvelle

fracassante dans le regard

je flambe à l’intérieur je fulgure la vitesse

car enfin j’y suis enfin ça y est

Nova-idéelle qui virevousse dans sa chambre en jaillissant

des éclats de rire ils se cassent sur la dernière note mais

ils sont là et moi aussi je suis

volupté

tellement tellement

car même si en Eurythmie je peux corps-fluer

ici quand on s’idéelle le saisissement est si différent si eupho

rie je ris encore

visiblé on l’a ce corps mais physiqué on ne le porte pas

on est aérianité et c’est notre peau-béton-prison qu’on s’arrache la pesanteur

qu’on s’envole

je n’ai même plus mal au bras je le bouge comme si

rien

il ne s’est jamais rien arrivé

rien cassé

tout est même plus fantasia

que je ne comprends pas mais c’est là c’est ici

les ruisseaux d’eau sur mon visage et mes bras et mes jambes et mes épaules et partout

à la clavicule

et aussi les courants d’air incrustés dans la peau ils valsent

étroits petits couloirs de vent

j’ai les chevelures toutes bleues toutes mer

et un poncho d’azur flot-violet

je me regarde et je ressemble à cette idéelle qui errait près des rats

elle était aussi là quand le ciel a saigné de l’acide

elle m’avait guidé lorsque je véloais elle était

là elle était

moi ?

ou autre quoi ?

comment savoir comment ? je ne sais

mais tant pis pô grave

c’est ainsi je hausse des épaules

l’important c’est ce que j’ai et j’ai ce corps-idéelle

que j’adore à l’extravité il me fait

ronronner de plaisir d’autant plus qu’à me rendre ainsi ça me fait voir d’autres

d’autres idéelles

tout ce que je voyais enfant c’est de retour là les poissons qui me nagent autour

les méduses qui s’élèvolent la raie qui me plane au-dessus

ils ne sont là que quand je suis idéelle mais

tout de même c’est déjà ça c’est déjà

je ris je twiste au milieu de tout ça

cette évanouissance ce n’est même pas si compliqué que ça à atteindre

ça n’a toujours

été que la peur et l’ignorance pour m’empêcher

de m’ébranler l’intérieur jusqu’à ce que je m’évanescence

tout glisse si facile je me demande comment j’ai pu

oublier

passer à côté de cette miraculée

et j’ai montré à Max et je lui ai demandé

si elle y arrivait elle aussi mais non rien

elle me voit le faire et tombe des nues et elle essaie

(elle essaie vraiment fort) mais Max n’arrive

pas

toujours pas et moi oui ?

on ne comprend pas

toujours pas mais ce qui est sûr alors c’est que

alors

mes mères m’ont noyé la tête sous les mensonges et

l’oubli ?

Jasmin avait raison il avait raison je suis

manipulère par mes mères je ne suis

pas encore retournère le voir lui mais j’irai

là pour le moment

ce ne sont que mes pourquoi pourquoi

pourquoi pourquoi pourquoi

m’avoir fait oublier

(pourquoi)

et aussi pourquoi

elles m’ont toujours encourageanté à idéeller

pourquoi soudain ça elles ne veulent pas

l’idéellation de soi

ne serait-ce pas paradoxant ?

qu’est-ce qu’elles me cachent encore ?

qu’est-ce quoi qu’est-ce qui

qu’est-ce qu’elles me MENTENT encore ?!

je ne sais je ne sais mais

le fiel amer contre elles me poisonne toujours plus acide les veines

je n’ai jamais été aussi aigreur contre elles

parce que tout de même

c’est comme si elles m’avaient séquestré dans leur prison de l’esprit

je suis écroué entre mes murs de l’oubli

et même d’autres murs qui sont comme des murs de

naïveté ? d’ignorance ?

j’en suis même venu à être d’accord avec Michio

quand il leur reproche à toustes de m’avoir bichounné

c’est une chose que je lui ai dite

d’ailleurs

en revenant par accident en Eurythmie

j’étais tombé dans le noir-sommeil sans avoir pu lutter

j’étais là et lui aussi

assis dans sa tanière il buvait un verre en fumant son cigare

me riant au nez lorsque je suis réapparu il m’a nargué avoir été impressionné

il pensait que je tiendrais deux nuits blanches mais certainement pas quatre

et c’est à ce moment-là que j’ai vu

j’ai compris tout ce dont m’ont privé mes mères

à jamais rien me dire et tout

tout

cette manie à tout me raconter en plus beau

même pas me préparer à l’Eurythmie

rien elles m’ont donné un monde de rien

et Héliodore pareil

j’en ressors la tête creuse de vérité

j’étais la nausée je me suis assis à ses côtés

Michio

déboussole je prenais conscience à quel point c’était

mal

l’enfance

et surtout à quel point j’avais mal

d’innocence

il m’a raillé qu’est-ce que je fous là je peux tout aussi bien

aller crever directement dehors

être Garde-ciel c’est mort si je crois qu’il y a encore quelque chose à tirer de moi

jamais je ne berne jamais personne

je l’ai observé désemparé

de la brume-détresse aux yeux

j’ai compris qu’il avait abandonné et qu’il me détestait

d’être

ce que je suis d’être

une efflore sans défense

il me connaissait à peine mais c’est comme si j’étais sa plus grande

déception

et moi j’avais

honte

et moi j’ai

et moi je me suis versé mon premier verre d’alcool

Michio m’a dévisagé avec de gros yeux oubliant son cigare

et moi j’ai

bu

et moi j’ai

serré mon verre crasicrasse sans pouvoir m’arrêter

cette haine qui montait ardente contre mes mères tout ce

doute

toute cette ignorance

et moi je brûlais je me sentais pauvre

de cruauté je tangue quand je vois une arme

mais je ne voulais plus tanguer

tout à la contraire j’avais besoin d’être confronté à

la rudesse de l’existence

besoin d’apprendre

et c’est en fixant le fond de mon verre

d’alcool eurythméen

que je me suis promis que plus jamais on se jouera de moi

et qu’à partir de maintenant moi aussi je serai vrai

et tant pis si ça me fait porter un peu de sombrité en moi

c’est ok

c’est ok

ce n’est pas pour autant que ça fait de moi un porte-chaos

enfin quoique

quoique

j’ai levé la tête j’ai planté mon regard dans celui de Michio avec

violence et j’ai hargné :

— Vous savez Michio, je crois que vous avez raison. Mes mères et Héliodore ont fait erreur. Ils m’ont enfermé dans une prison-naïveté pour me préserver –

(et me manipuler)

— … mais ça me vulnérabilise plus que ça me protège. Je ne veux plus être ça.

il m’a nuagé du tabac saoul au visage et un truc nouveau brasillait à ses yeux

— Qu’est-ce que tu attends au juste de moi, gnarde ?

— Je veux apprendre à me battre. Je veux que vous m’appreniez ça.

il a ronflé un rire-persifleur il a encore fumé

— C’est ce que j’essayais de faire avant que tu piques ta merveilleuse petite crise d’adolescente rebelle.

— Je sais.

— Je ne serai pas plus tendre qu’avant.

— Je sais.

— C’est mort d’avance.

il avait tort

tellement tort

c’est parce que l’être humain n’est rien qu’il peut tout devenir

parce qu’il est néant qu’il est libre qu’il peut choisir toutes les identités

toutes les destinées

et que même si j’ai été nouille-naïveté jusqu’à présent je peux changer

être plus

savoir me défendre c’est tout ce que je demande

je me suis penché j’ai murmuré :

— Essayez, pour voir.

je l’ai dit comme jamais je l’ai dit

avec une rancune qui venait du fond du coeur

et alors toute la fierté de Michio

toute sa roguerie s’est plantée dans son sourire il n’a rien répondu mais il était

mesquinement heureux d’arriver à ses fins

et moi aussi

je souris

j’ouvre en moi la

      mer

qui me permet d’horizonner et

fendre

mes illusions de verre

je jouerai mon rôle de Garde-ciel à la perfectiance

et à mes mères

je jouerai le rôle de Nova-enfance

Nova-confiance

je leur souris je fais comme si de rien en attendant de trouver la

vérité

belle et cruelle

je leur souris et mes yeux chauffent d’une étrange fougue

je leur souris et leurs yeux ne m’envouteront plus

je leur souris et leurs yeux et les miens

je leur souris

feinte

belle et cruelle

je vous souris à vous le monde et je

caméléonne

virtuose des apparences

comédionne à louvoyer dans le théâtre de la vie

vélivole des mots et des masques

je peux tout être et tout est moi

nous êtes : force-mouvement !

vous sommes : vitesse-va-t’en-fuite !

jour-tout tu es là et tu flux-mer

puis tu jures qu’un jour

oh un jour…

je la connaitrai oui

je l’atteindrai ma

      dure      

               véracité

qui me fera tout revivre à

                                             ʇᴉoɹpuǝ,ן

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Contesse
Posté le 02/07/2023
Loulou, qu'est-ce que tu fais ?

1,3K, c'est quoi ce chapitre là ? C'est beaucoup trop court tu fais n'importe quoi :/
Bon c'est pas grave, dans 2h et 21 minutes j'écris ton nom sur le courrier des enfers.
Et bye bye, Loulou.

Sinon il est trop bien ce chapitre, mais il est trop court, ça fait tache. Donc tu recommences et tu rajoutes 12K stp.
Et t'écris le chapitre 2 du tome 2.
Et le chapitre 45 du tome 768.

Voilà.
Bisous.
Ciao.
Louison-
Posté le 02/07/2023
PREMS (on oublie vite ses vieilles habitudes pas vrai ?)

Sinon, rah oui Concombresse j'suis trop déso, j'sais 1,3k c'est ridicule et c'est pas digne des Portiers. MAIS promis le tome 2 c'est longs chapitres ga-ran-tis, 20k minimum par pdv à chaque fois.

Par contre pour mon nom sur le courrier des enfers jsp si ça va marcher, y'a tellement de gens qui me détestent d'écrire des longs chapitres qu'Ai a déjà pris une requête me concernant, déso :/

Voilà.
Bisous.
Ciao.
Le marché ne ment pas.
Contesse
Posté le 03/07/2023
20K ça commence à être potable.

Ah mince. J'crois que c'est ma requête en fait. Celle que j'avais fait quand tu faisais des vocaux de 15min au lieu de 30 tu sais ? Bon bah je vais retrouver la poupée et tirer la ficelle alors.

Bisous !
Ai ne ment pas.
Louison-
Posté le 03/07/2023
Bah alors Momo, t'as pas tiré la ficelle ? Jsuis toujours en vie askip.
Contesse
Posté le 03/07/2023
Nan mais Ai a repris la poupée, j'suis dég...
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