Shan n'en revenait pas. Il rentrait tranquillement chez lui après avoir acheté de quoi dîner pour lui et sa sœur et avait à peine eu le temps de déposer leur pitance sur la table qu'il découvrait une inconnue dans leur maison ! La jeune femme brune, qui aurait pu être agréable à regarder sans les nombreux hématomes qui couvraient son visage, n'en demeurait pas moins une intruse. Intruse qui, apparemment, se serait lavée les cheveux ici et aurait emprunté un vêtement de sa sœur... En jetant un œil à Saraï, le jeune homme constata sans peine son air embarrassé et en déduisit qu'elle n'était pas étrangère à cette affaire.
Il aurait dû s'en douter : dès son plus jeune âge, la petite s'était fait un devoir de ramener les animaux blessés au domicile, une étrange habitude qui avait consterné leurs géniteurs. Ses protégés augmentant en taille au fil du temps, de là à ce que le saut se fasse avec un être humain... Oui, décidément, cela n'avait rien d'étonnant.
Malgré tout, Saraï s'était laissée abuser par l'étrangère car, sans prévenir, cette dernière avait annoncé son envie de quitter cet endroit, dénigrant l'hospitalité que la fillette lui avait offerte. Son frère lui, était arrivé au beau milieu de cette situation et, agacé de ne pas comprendre, avait retenu la belle qui tentait de s'enfuir comme une voleuse. C'est à cet instant qu'elle avait craché une parole incompréhensible qui avait retenti à la manière d'une terrible insulte.
Voyant qu'ils la regardaient avec des yeux ronds, Ayleen s'était arrêtée en plein élan. Avaient-ils mal compris ou son ton n'avait-il pas été suffisamment ferme pour leur montrer son antipathie ? La princesse n'en savait rien mais elle comptait bien partir d'ici et n'hésiterait pas une seule seconde à enfoncer le clou s'il le fallait. Ce serait avec plaisir d'ailleurs...
« Vous êtes sourds ou quoi ? reprit-elle une fois son assurance retrouvée. Vous les Demis, sales monstres, vous allez me laisser partir immédiatement ! »
Elle n'était pas prisonnière. L'ennemi à forme masculine l'avait lâchée d'étonnement dès ses premières paroles. Mais Ayleen entendait bien leur faire comprendre qu'elle ne les craignait pas, malgré toutes les horreurs qu'on leur attribuait. Elle avait l'intention de rentrer chez elle et rien ne saurait l'en empêcher. Des parasites de leur espèce, il fallait savoir être dur avec eux afin de les mater. Si l'on se montrait suffisamment impressionnant, fort, ils devraient se montrer dociles. Effectivement, le regard de la gamine s'était fait plus soumis, tout en se teintant qu'une indicible tristesse qui laissa la jeune femme indifférente. Toutefois, on ne pouvait pas en dire autant des pupilles bleu gris du garçon : une fois la surprise passée, il parut tout d'abord agacé de s'être fait traiter de cette manière, puis sembla se mettre à réfléchir.
Ayleen n'ayant aucunement l'intention d'attendre une quelconque permission, elle fit à nouveau mine de tourner les talons en direction de la sortie qui lui tendait les bras.
« Attends ! »
L'ordre avait claqué comme un fouet, clouant la princesse sur place, bien malgré elle. Pourtant, son corps se retourna vers son interlocuteur : l'émeraude plongea dans l'océan agité, ils s'observèrent en silence un bref instant.
« Il n'y a pas tant de gens qui parlent de manière aussi méprisante... reprit froidement le jeune homme.
— Et alors, qu'est-ce que ça peut bien te faire ? répliqua vivement la princesse avec un temps de retard, réalisant qu'elle était en train de se laisser piéger par son regard pénétrant. »
Tandis qu'un nouveau silence s'installait, Saraï, apeurée, se mordit nerveusement la lèvre inférieure en pressentant le danger. Hélas, il était trop tard.
« Tu es une Integer ! accusa soudainement Shan. »
Sa petite sœur sentit son souffle se couper en entendant cette terrible sentence. Même Ayleen parut sous le choc. Comment ? Voilà qu'à présent, un Demi se permettait de l'insulter ouvertement ?
Mais, trop perturbée par de telles paroles et malgré la colère qui faisait briller ses yeux, la demoiselle ne parvint pas à articuler ne serait-ce qu'un semblant de réponse.
« Je le savais ! cracha son ennemi face à cette absence de réaction. Tu fais partie de ces putains de nobles ! »
Comme si c'était elle qui accusait le coup, Saraï se recroquevilla. Ayleen, elle, ne put empêcher un éclat de surprise de la traverser avant de reprendre son masque de souveraine. Ce misérable pouilleux avait beau être proche de la vérité, il était hors de question qu'elle se laisse traiter de la sorte : elle ne ressemblait en rien à ces loqueteux qu'ils disaient "aisés" !
Les deux jeunes gens se faisaient désormais face, s'affrontant silencieusement sans aucun scrupule. Ce serait à celui qui ferait baisser les défenses de l'autre en premier. Et, ni l'un ni l'autre n'avait l'air vouloir abandonner.
Saraï, elle, observait cet affrontement avec inquiétude : certes, elle ne connaissait pas la princesse mais elle ne savait que trop bien comment tout cela allait finir... La question était de savoir si elle comptait intervenir ou non.
Sans prévenir, son frère leva un bras, le poing tellement serré que ses phalanges en avaient blanchi. Lassé de ce duel, il avait décidé d'agir.
« Non ! hurla la gamine sans lui laisser le temps de formuler les mots qu'il avait obligatoirement en tête. »
En geste de protection, elle s'était rapprochée de la jeune femme, dont les yeux s'agrandirent de stupeur. Elle avait choisi son camp.
Ayleen était interloquée : cette pauvre mendiante désirait à ce point qu'elle reste ? C'était bien la première fois que quelqu'un montrait une telle dévotion à son égard... Pauvre folle. Mais elle n'avait pas l'intention de s'enraciner dans cet univers étouffant pour le restant de ses jours.
« Qu'est-ce qui te prend ? s'exclama Shan une fois remis de sa surprise. Il est hors de question qu'elle reste ici plus longtemps ! »
Oui, ça se confirmait, il voulait la voir partir. Et s'ils étaient - étrangement - tous les deux d'accord sur ce point, la jeune femme refusait catégoriquement de le montrer. Sur le coup, elle se contenta donc d'un léger sourire moqueur, comme pour signifier qu'elle n'en avait rien à faire, histoire de faire enrager un peu plus son ennemi.
« Tu ne la connais même pas ! reprit soudain Saraï, bien déterminée à tenir tête à son aîné. Tu ne laisses jamais une chance aux gens ! Ça ne te dirait pas de changer pour une fois ? »
Pris de court, le concerné dut une nouvelle fois se taire. Apparemment, il n'était pas habitué à une telle véhémence de la part de sa petite sœur. Son hésitation permit à Ayleen d'imposer enfin sa propre volonté.
« Inutile de vous battre pour moi, susurra-t-elle, je saurai aisément dénicher un lieu à ma convenance. N'importe où plutôt qu'ici en tout cas. »
Satisfaite, elle se détourna pour la énième fois de cette scène exaspérante, fière d'avoir cloué le bec à ces deux imbéciles. Mais le sort avait décidé de s'acharner. Elle fut à nouveau interrompue. Brutalement cette fois. Un coup puissant à son abdomen qui lui coupa le souffle.
« Reste, s'il te plaît ! s'écria Saraï qui s'était jetée sur elle pour enserrer sa taille et la retenir. »
Manque de chance, ce geste avait percuté de plein fouet l'endroit d'où irradiait la douleur sourde que la princesse avait constaté plus tôt. Une blessure qui la tiraillait depuis son réveil et qui venait de retrouver un regain de vigueur. Une recrudescence qui fut loin de laisser sa victime indifférente : à son grand désarroi, une grimace vint déformer les traits de son visage et sa respiration devint soudain plus laborieuse. Hélas, la gamine ne s'en était pas aperçue car elle n'avait pas desserré sa prise d'un millimètre.
Son frère lui, observait tout cela d'un œil mêlé d'incrédulité et d'abattement las face à une attitude aussi puérile. Son expression se modifia du tout au tout quand il releva la tête vers Ayleen : au fil du temps qui s'était écoulé, ses cheveux s'étaient mis à sécher et une couleur flamboyante commençait désormais à apparaître...
« Vous ? murmura-t-il, incrédule. »
Après tant d'épreuves surmontées dès le petit matin, ce fut ce moment que choisit le corps de la jeune femme pour abandonner la partie. Elle s'effondra à terre, évanouie.
§
§ §
Quand Ayleen retrouva ses esprits, elle perçut contre son dos le moelleux d'un matelas. Cette étrange constatation (elle ne se souvenait pas de s'être couchée), loin de la faire réagir, la replongea au contraire dans un état ensommeillé et elle se pelotonna dans les draps. Quelle peur elle avait eue ! Bien entendu, elle ne l'aurait jamais confié à quiconque, mais elle était soulagée que tout ceci n'ait été qu'un rêve. Comment aurait-il pu en être autrement ? Des monstres venus d'on ne sait où attaquant son palais puis une insaisissable créature assassinant le personnel ? Un mystérieux ennemi qui, de surcroit, avait voulu se débarrasser de la maîtresse des lieux ? Absurde, sans fondements !
Qui aurait pu lui en vouloir à ce point ? Des rares souvenirs qu'elle en possédait et des bruits de couloirs, Ayleen savait que son père était loin d'avoir été un modèle d'affection et de respect. Lui aurait fait une cible parfaite ! Tandis qu'elle faisait son possible pour demeurer à l'écart des Demis, le roi Erhel, lui, en son temps, n'avait guère hésité à les persécuter autant que possible. Sa fille en avait conservé l'image d'un homme très nerveux et distant dont les colères étaient aussi fréquentes que redoutées. Il avait eu beaucoup de mal à supporter l'invasion des parasites à l'extérieur de son domaine et l'avait clairement démontré. Nombreuses avaient été les privations envers les Demis et les représailles pires encore.
Oui, on ne pouvait le nier, s'il y avait une personne qui méritait le ressentiment des autres, c'était bien son père. Si une attaque pareille avait réellement eu lieu, elle aurait certainement été dirigée contre ce tyran. Et il l'aurait bien mérité ce géniteur absent ! Néanmoins, la mort avait déjà eu la décence de l'emporter bien des années auparavant. Mais l'héritière du trône s'interrogeait : le poids des erreurs passées serait-il en train de retomber sur elle ? Devait-elle payer à la place d'un autre ? Non impossible, elle n'avait rien fait de mal après tout !
Et puis, songea-t-elle, il est inutile de s'user l'esprit sur de telles questions alors que je suis en sécurité dans mon palais.
Oui, tout cela n'était rien qu'un mauvais rêve, assurément.
Ouh là Shan n'a pas du tout apprécié l'appellation! Je trouve d'ailleurs intéressant que les Demis aient un surnom pour les nobles! Je me demande quels préjugés ils ont à leur égard! Integer vient du latin, tu dis? Qu'est ce que ça veut dire? (Chuis toute curieuse, là ;) ). J'adore toujours autant Sarai, on voit qu'elle dépend de la décision des "grands", mais suit tout de même son coeur ^^ et donne des câlins Moooh :3
Maintenant que Shan se doute de la vraie identité d'Ayleen...ils vont la chouchouter pour avoir des avantages, ou bien la séquestrer et demander une rançon? (Sûrement pas mais je te donne quand même mes petites hypothèses^^)
Comme d'habitude, ce fut un plaisir de te lire! Bonne continuation pour le challenge !!
Tschüßi ! :)
Ah ah oui, comme quoi, les préjugés et les surnoms, ça va dans les deux sens ! ;)
Integer vient effectivement du latin, du moins si je peux en croire mes maigres recherches sur le net (ce n'est pas une langue que j'ai eu l'occasion d'étudier). Quant à sa signification, je crois que je vais te laisser chercher de ton côté ! =P
C'est vrai que Saraï est très respectueuse de l'autorité de son frère. Malgré tout, sa jeunesse lui confère aussi une certaine spontanéité et c'est tant mieux si c'est apprécié !
Oh mais tes hypothèses sont plutôt intéressantes tu sais ? Tu auras très vite l'occasion de le constater !
Un grand merci pour ta lecture, ton commentaire et tes encouragements !
C'était une très chouette confrontation ! C'était assez surprenant de voir Shan insulter Ayleen avec le même naturel qu'elle a pour insulter les autres, on va dire qu'elle l'avait pas volé ! Ca pose de plus en plus de questions en tout cas ; je ne sais pas si cette aversion pour les Demis nobles est répandue, peut-être que c'est seulement la situation de Shan et Saraï qui lui fait dire ça (puisqu'ils ont l'air d'être un genre de "déchus" ?) mais en tout cas ça nuance sacrément les idées reçues d'Ayleen !
J'étais contente d'en apprendre un peu plus sur l'ascendance d'Ayleen en tout cas ! Bon, son père n'avait pas l'air d'être un homme charmant... ce que je trouve triste d'ailleurs c'est qu'Ayleen parle beaucoup du type de roi qu'il a été mais pas du type de père ; on ne sait pas trop quel âge elle avait quand il est mort, mais on sent qu'ils n'étaient pas proches et ça donne presque envie d'excuser son caractère bien trempé ! J'imagine qu'en plus de la perte de sa famille, se retrouver avec la responsabilité du royaume sur les bras à son âge, ça n'a pas dû être évident (enfin sa maman on ne sait pas ce qui lui est arrivé ?)
J'ai un peu peur de voir ce que Shan va faire d'elle maintenant qu'il l'a reconnue ; déjà qu'une noble ça lui plaisait pas, là... x'D Et puis il a l'air d'avoir la beigne facile, le petit :P Il me plaît bien en tout cas, il a l'air d'avoir une relation très étroite et assez complexe avec sa soeur, j'ai hâte d'en apprendre plus à leur sujet !
A vite !
Danette.
C'est sûr qu'elle n'est pas tombée sur les interlocuteurs les plus passifs et impressionnables cette chère Ayleen ! Ca a le mérite de la remettre à sa place tout en lui donnant un peu du fil à retordre.
Effectivement, on ne peut pas dire que sa relation avec son père ait été sympathique. Il y a d'autres moments où j'y fait référence dans le récit mais, c'est vrai qu'en y réfléchissant, il a plus agi comme un roi que comme un père envers elle. Dans le genre distant, c'était pas mal. Je ne m'attarde pas forcément non plus très longtemps sur ce passé (Ayleen ne serait pas du genre à le faire et.. disons qu'elle a en quelque sorte verrouillé ça à double tour au fond d'elle-même) mais j'avais à coeur d'essayer de pouvoir faire imaginer ce par quoi elle avait pu passer et qui pouvait expliquer, en partie, son caractère et ses agissements.
Et pas d'infos sur sa maman non, elle n'est juste plus là. J'avoue que c'est un point que j'avais hésité à éclaircir via une pirouette scénaristique mais cela ne s'est finalement pas fait. Et, avec le recul, je ne crois pas que ça aurait été une très bonne idée de toute manière.
Shan ? Noooooon, qu'est-ce que tu vas imaginer ? Il est juste un peu têtu et colérique mais, à part ça, tout va très bien ! xD
J'aime bien les petits moments entre Saraï et lui <3
Coucou,
Bon, maintenant qu'Ayleen est un peu moins stressée, le naturel revient : elle a beau être tombée bien bas, elle continue à mépriser les Demis. Qu'elle soit méfiante, c'est normal, mais elle retrouve son manque de gratitude habituel.<br />C'est intéressant qu'elle imagine que les gens la traiteraient en souveraine s'ils la reconnaissaient. Maintenant qu'elle est au même niveau qu'eux, j'ai de sérieux doutes à ce sujet. Pourtant, sa méfiance à leur égard frise la paranoïa.<br />Pour une personne qui se fait aider, Ayleen est désagréable. Heureusement que Saraï ne s'offense pas. Si elle la jetait à la rue, C'est quand même Ayleen qui serait embêtée.<br />C'est amusant qu'Ayleen pense qu'on n'a pas de raison de lui en vouloir. Quand elle est dans son palais, elle est pourtant sciemment exécrable envers son entourage. Mais apparemment, son père est (était ?) pire qu'elle.
Coquilles et remarques :<br />jouer sur cette carte augmenterait nettement ses chances de survie ! [Je dirais plutôt "jouer cette carte"]<br />Un déglutissement lui échappa à la pensée de ce qui arriverait ["déglutissement" ne figure pas dans les dictionnaires]<br />Tant qu'elle le pourrait, Ayleen refusait de s'abaisser [concordance des temps : "Tant qu'elle le pourrait, Ayleen refuserait" ou "Tant qu'elle le pouvait, Ayleen refusait"]<br />Et, au vu des joues généreusement rebondies qui lui faisaient face ainsi que les rondeurs du corps [syntaxe : "au vu des joues" et "ainsi que les rondeurs" ne s'enchaînent pas bien]<br />la ferme intention de lui faucher compagnie [de lui fausser compagnie]<br />quand la va-nu-pied ne se montrait jamais offensée [va-nu-pieds]<br />dans la direction qui lui faisait face [Cette tournure est bizarre ; pourquoi pas "droit devant elle" ?]<br />Du moment qu'aucun de ces pouilleux ne puisse jamais pénétrer l'enceinte [ne pouvait]<br />Mais, ce qui surprit le plus la jeune femme, furent les regards dégoûtés, indignés qui lui étaient lancés [J'enlèverais les virgules après "Mais" et "femme" / J'aurais mis : "ce qui surprit (...) fut"]<br />sans toutefois que la concernée n'y prête guère attention. [Tu n'es pas la seule plume a employer le mot "concerné" comme un substantif ; on ne le trouve pas sous cette forme dans les dictionnaires. Je propose l'intéressé(e) ou la personne concernée. Je te suggère d'utiliser la fonction "rechercher" parce que tu l'emploies à plusieurs endroits]<br />Et une unique pensée s'entrechoquait contre les parois de son crâne [deux choses peuvent s'entrechoquer, mais pas une seule ; je suggère "se heurtait"]<br />les bas-quartiers avaient refait leur apparition [bas quartiers (sans trait d'union)]<br />Néanmoins, c'eut été une erreur d'oublier [c'eût été : il s'agit de la 2e forme (ou forme littéraire) du conditionnel, qui ressemble à s'y méprendre au subjonctif imparfait ou plus-que-parfait]
une démarche aussi assurée dotée d'une mine hautaine pareille, ça ne se trouvait pas n'importe où ! [cette tournure est bancale : ce n'est pas la démarche qui est dotée]<br />Bien sûr, du haut de ses treize ans actuels [à mon avis, "actuels" est de trop]<br />Mais, pour avoir une chance de voir son rêve (aussi improbable soit-il) se réaliser [c'est juste, mais je propose l'imparfait du subjonctif : "aussi improbable fût-il"]<br />la possibilité de pouvoir un jour entrer dans la cour des grands ["la possibilité de pouvoir" n'est pas très heureux. Je propose "la perspective de pouvoir"]<br />Il n'était pas question qu'elle baisse encore les bras sous prétexte qu'elle était soi-disant trop jeune. [Comme ce n'est pas elle qui se dit trop jeune, je propose : "prétendument" à la place de "soi-disant"]<br />ses sous-vêtements n'avaient pas été abimés lors de ses péripéties [Pour info : "abimés" est l'orthographe rectifiée. L'orthographe classique est "abîmés".]<br />pour comprendre son geste et y obéir sur le champ [sur-le-champ]<br />et fut finalement bien obligée de se stopper face à son hôtesse [la forme pronominale "se stopper" ne figure pas dans les dictionnaires ; "stopper" veut déjà dire "s'arrêter". Je suggère : "s'arrêter"]
Le ton, indéniablement masculin [c'est la voix qui est masculine, pas le ton]<br />Il possédait un regard bleu-gris perçant / autant des prunelles bleu-gris du garçon [bleu gris]<br />Intruse qui, apparemment, se serait lavée les cheveux [se serait lavé les cheveux : "se" est le COI et "les cheveux" est le COD placé après, donc pas d'accord]<br />Inutile de vous battre pour moi, susurra-t-elle, je saurais aisément dénicher un lieu à ma convenance. [Je mettrais le futur : "je saurai"]<br />s'il y avait bien une personne qui méritait le ressentiment des autres, c'était bien le père d'Ayleen. [Répétition : S'il y avait bien / c'était bien. Je te suggère d'enlever le premier : "s'il y avait une personne (...), c'était bien (...)]
À bientôt...
Oui c'est exactement ça : dès que la situation est suffisament stable pour elle, Ayleen retrouve très vite ses mauvaises habitudes. Elle est carrément paranoïaque, c'est clair ! Pour autant, elle reste persuadée que tout lui est dû. Et c'est vrai qu'à nous, spectateurs extérieurs, ça semble absurde. Mais Ayleen en est réellement convaincue, ça n'a rien d'illogique pour elle. Son statut suffit à ce que les autres accèdent au moindre de ses désirs. Elle ne s'imagine pas un seul instant que ça pourrait être différent ici, même si elle finit par l'apprendre à ses dépends.
C'est vrai que Saraï est très conciliante. Je l'imagine tout à fait du genre à voir le bon en chacun(e) mais c'est également lié à une certaine naïveté due à son âge (j'ai fini par la rajeunir d'ailleurs, au lieu de 13, elle a désormais 11 ans).
C'est le côté comique du personnage d'Ayleen je pense : elle a une telle vision d'elle-même et de son environnement que c'en est vraiment risible. Elle est exécrable c'est sûr mais c'est un comportement normal pour elle. Et d'ailleurs, pourquoi se soucierait-elle du ressenti des autres alors qu'il n'y a que le sien qui importe ?
Son père était pire dans le sens où il s'est personnellement impliqué dans les offenses à l'encontre du petit peuple. Ayleen, elle, a peur des Demis et de ce qu'on raconte d'eux. Elle s'implique le moins possible dans les affaires qui les concernent et délègue tout à ses conseillers. Pour ainsi dire, elle est plus intéressée par les avantages de son statut royal plutôt que par le fait de gouverner.
Merci pour ton relevé de coquilles et tes remarques ! =)
A bientôt
Bah ouais ! Non contente de croire qu'elle a évincé les deux enfants, son demi-réveil n'en est pas moins une gigantesque farce. Je sens qu'elle va l'avoir mauvaise, mais vraiment mauvaise quand elle va réaliser. Tellement imbue d'elle-même, tellement traumatisée par ce qu'elle est en train de vivre que même ses émotions n'arrivent pas à suivre. Et paf ! c'est le noir total. On oublie tout, c'est trop dur à supporter. C'est très bien vu, ça, Slyth. Bravo.
Sera-ce l'épreuve qui va lui mettre un peu du plomb dans la cervelle ? Je crains qu'il n'en faille encore plus. Enfin, c'est comme ça que je le vois. Toujours persuadée que ce sont des Demis, la conversation n'a pas été assez révélatrice pour la convaincre du contraire.
Tout ça est bien mené, mais je me demande s'il n'y a pas une petite incohérence à parler de frère et de soeur dans le point de vue d'Ayleen. N'est-elle pas sensée ne rien savoir sur eux ? Il faudrait vérifier ça. Si c'est le cas, il y aura pas mal de choses à modifier.
Sinon, c'est tout de même un très bon chapitre et des personnages vraiment intéressants.
...
C'est vrai qu'Ayleen n'est vraiment pas du genre à lâcher facilement l'affaire. Est-ce que ce sera l'épreuve de trop ou sinon, combien encore lui en faudra-t-il pour qu'elle commence à voir les choses sous un autre angle ? Je te laisse découvrir la suite pour le savoir.
Suite à ta remarque concernant les frères et soeurs, j'ai relu le chapitre dans son entier mais il ne me semble pas avoir trouvé un passage où Ayleen elle-même les décrit comme tels. Tout au plus s'agit-il de descriptions propres à Shan ou à Saraï, ou encore mentionnées d'un point de vue plutôt extérieur j'ai l'impression.
Mais je me trompe peut-être. Est-ce que tu serais en mesure de me citer un passage où cette incohérence t'aurait gênée ?
Merci d'avoir pris le temps de lire et de laisser une trace de ton passage !
You know what ... l'attitude de Shan m'a beaucoup surprise, c'est un personnage très difficile à cerner (enfin à ce stade). Je disais qu'il avait plutôt l'air différent de sa petite soeur, carrément dangereux, mais à présent il ne semble pas si terrible!
Et les Demis, s'ils n'en sont pas mais où sont-ils? mondieu, je vais finir par croire qu'Ayleen est une Demi et on en parle plus xD . Plus sérieusement je garde encore et toujours le prologue à l'esprit, la menace ne doit pas être bien loin mais pas encore tout à fait libérée de son carcan. Vous serez tous PEEEENDUS
Je me demande bien quel tournant ça va prendre. Depuis deux ou trois chapitres c'est "temps mort" en quelque sorte. Enfin, par rapport à l'action éclatante du début. Là tout est bien plus dificile à cerner. Mais je ne dis pas ça dans un sens négatif , j'ai bien aimé. Un peu court (et un peu frustrant sur les bords, mais ça c'est fait exprès je suppose ^^).
Bisous too et bon courage :P
Si tu trouves que Shan est un personnage difficile à cerner, alors tu m'en vois ravie car c'est bien le genre d'idée que je souhaitais faire passer à son sujet ! Même s'il ne te semble plus si dangereux (je ne sais pas si tu dis ça par rapport à son comportement avec Saraï ?), il reste malgré tout assez différent de sa jeune soeur.
C'est bien, c'est bien, tu continues à faire des hypothèses ! Honnêtement, la problèmatique des Demis n'a rien d'extrêmement complexe (vous risquez d'être déçus quand elle se dévoilera ! =S) mais je suis soulagée qu'elle te fasse encore te questionner. La vérité est encore loin d'éclater alors, je ne voudrais "barber" personne mais vous aurez également l'occasion d'aiguiser vos neurones sur d'autres mystères !
Effectivement, c'est un peu "temps mort" en ce moment et je suis navrée de te dire que ça va durer encore quelques chapitres ! ^^''
Il m'était nécessaire de m'accorder un peu de temps pour poser ce décor des bas-quartiers et y insérer gentiment Ayleen, sinon ça n'aurait pas pu paraître réaliste. Du coup, tu vas devoir encore affronter quelques chapitres dits "de transition" avant que l'action ne redémarre.
Ah oui, j'aime profiter de placer des fins de chapitres sadiques tant que je le peux ! xD
Un grand merci pour ta fidélité et le temps que tu m'accordes !