Cette fois-ci, ce furent de désagréables grincements qui la tirèrent de son demi-sommeil. Un sifflement inquiétant parvint en même temps à ses oreilles : celui du vent s'immisçant entre les plus petits interstices. Ces sons étranges lui arrachèrent une grimace : il ne devrait y avoir nulle trace de ces abominations dans la chambre d'une princesse !
Agacée, la jeune femme ouvrit les yeux, prête à faire entendre sa voix afin de faire cesser cette aberration, mais la vision qui s'offrit à elle l'arrêta net : de vieilles poutres branlantes soutenaient un toit de chaume. Une effroyable constatation qui acheva de la réveiller. Aussitôt, Ayleen voulut se redresser pour en avoir le cœur net mais elle sentit des liens à ses poignets et ses chevilles qui la retenaient fermement au matelas.
Sa première réaction fut un hurlement de colère. Ainsi donc, tout ceci était réel ? Elle se souvenait avoir voulu fuir ce misérable taudis au plus vite avant que ses forces ne l'abandonnent. Elle s'était évanouie. Son corps l'avait trahie et elle détestait cette idée. Elle ne s'était déjà que trop ridiculisée devant tous ces loqueteux, est-ce que cette bavure de plus allait la condamner à perdre toute confiance en elle ? Ayleen refusait d'y croire : non, l'envie de reconquérir son trône était toujours bien présente, comme une flamme la consumant. Oh mais comme son ancienne vie lui semblait lointaine maintenant !
« Excuse-moi »
Le cauchemar n'était pas une illusion : l'insupportable gamine venait de faire son apparition. Difficilement, la demoiselle parvint à redresser un peu la tête pour la voir, le dos contre la porte de la chambre.
« Quoi encore ? cracha la jeune femme, furieuse de se savoir ainsi prisonnière.
― Je ne m'étais pas rendu compte à quel point les épreuves que tu as dû traverser avaient pu t'affaiblir.
― Eh bien je vais très bien maintenant, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué petite idiote ! Rends-toi plutôt utile et détache-moi tout de suite ! »
La petite tenta d'accuser le coup mais ses épaules s'affaissèrent et un voile passa devant ses yeux, trahissant son malaise.
« Je ne peux pas, finit-elle par chuchoter.
― Et moi je crois que je ne me suis pas bien fait comprendre, rétorqua Ayleen, la voix vibrante de rage. J'exige que tu me libères !
― Shan, mon frère, me l'a interdit et il est vraiment très très en colère...
― Je me fiche de son état, détache-moi, insolente ! »
La fillette releva la tête et, pour toute réponse, lança un regard navré à la princesse avant de se détourner. Elle sortit et la porte se referma sur les vociférations d'Ayleen, hors d'elle de se voir ainsi laissée pour compte.
§
§ §
Tout son répertoire d'injures et de ruses pour parvenir à se faire obéir n'avait servi à rien : la gamine ne s'était pas remontrée. Au bout du compte, la gorge devenue trop sèche pour continuer, Ayleen préféra arrêter de s'époumoner. Une fois de plus, elle ignorait combien de temps s'était écoulé depuis sa (seconde) perte de connaissance, mais dut admettre à contrecoeur qu'elle venait vraisemblablement de passer une journée de plus chez les Demis.
Comme pour confirmer ses pensées, la faim commença à la tirailler à cet instant. Mais la jeune femme ne voulait pas y céder de sitôt : elle s'était déjà suffisamment rabaissée à appeler ses tortionnaires afin qu'ils viennent la délivrer. Si en plus elle avouait avoir à nouveau besoin d'eux, sûr qu'ils n'hésiteraient pas à se servir d'elle à leur tour, la croyant redevable ! Il était hors de question qu'elle laisse une telle chose se produire.
Au bout d'un certain temps, sa patience parut avoir porté ses fruits car Ayleen entendit des grincements qu'elle identifia comme ceux dus à une personne montant les escaliers. Quelques secondes plus tard, la porte de sa cellule s'ouvrit, laissant passer la silhouette de l'homme de la maison. Heureusement, elle avait songé à cette éventualité et avait déjà largement eu le temps de s'y préparer. Comme le Demi l'observait en silence, elle se para de son masque de séductrice et susurra :
« J'adorerais savoir pour quelle mystérieuse raison je me retrouve attachée à un lit... »
Son interlocuteur haussa un sourcil, comme intéressé, avant de poser ses yeux gris bleu sur elle.
« Laisse tomber ton baratin, énonça-t-il. Maintenant que nous savons qui tu es, cela n'a plus aucune importance.
― Co... comment ça ? balbutia Ayleen, perdant ainsi de sa superbe.
― Des cheveux roux. Même ici nous savons qu'il n'existe qu'une seule personne qui en porte. Tu es la princesse de Kaïs, Ayleen Elouen. »
Tandis qu'il s'était approché pour annoncer les derniers mots, l'intéressée, elle, s'était brusquement raidie. Il savait. Même son nom. Il savait tout.
« Eh bien dans ce cas, finit-elle par répondre en reprenant peu à peu contenance, tu sais que vous, sales pouilleux, vous me devez obéissance ! Je le répète une dernière fois : détachez-moi ! »
Le sourire moqueur qui répondit à sa tirade acheva de la déstabiliser. Comment osait-il, ce prétentieux ? Personne ne s'était jamais hasardé à se moquer d'elle sans en subir les conséquences ! La jeune femme savait qu'elle ne pouvait laisser faire une chose pareille mais, subitement, les mots lui manquaient pour faire face à son ennemi.
Lui au contraire, ne perdit rien de son assurance lorsqu'il se pencha un peu plus vers sa prisonnière pour murmurer :
« Je ne crois pas que vous soyez en mesure de négocier, Princesse, ironisa-t-il. »
Puis, alors qu'il était si proche qu'Ayleen pouvait voir danser les nuages sombres dans ses prunelles, il se redressa sans prévenir et partit en direction de la sortie.
« Par ailleurs, nous ne savons pas encore ce que nous allons faire de vous, menaça-t-il avec un léger sourire avant de refermer la porte. »
§
§ §
« Shan ? »
Le murmure était à peine perceptible mais il suffit à mettre le jeune homme en état d'alerte. Depuis que leur hôte indésirable occupait la seule autre chambre disponible, il avait proposé à sa cadette de partager son matelas. Il ne regrettait pas sa décision car pour rien au monde il n'aurait voulu qu'elle se voit privée de confort, mais il ne pouvait s'empêcher d'être sans cesse sur ses gardes lorsqu'elle était là. Certes, elle ne risquait rien ici, juste à côté de lui, mais sa présence le rendait irrémédiablement soucieux de tout. Il fallait qu'elle ne manque de rien et ce rôle lui incombait. C'était son devoir.
« Qu'est-ce qu'il y a ? marmonna-t-il, sachant très bien ce qui l'attendait.
― J'aimerais vraiment aller la voir, s'il te plaît. On ne peut pas la laisser comme ça, quand même. »
Réprimant un soupir résigné face à la trop grande bonté de sa sœur, le garçon remua afin de se tourner dans sa direction. Les yeux de Saraï étaient grand ouverts et la pénombre ne suffisait pas à masquer l'inquiétude qui peignait ses traits. Il avait beau avoir repoussé ses doléances par deux fois déjà, elle n'avait eu de cesse de revenir à la charge pour tenter de l'amadouer.
« Je te l'ai déjà dit, on ne peut pas prendre le risque qu'elle s'en aille.
― Tu en es certain ?
― Bien sûr, assena-t-il avec plus de fermeté. Si toi et moi nous savons qui elle est, il en sera de même pour tout le monde ici bas. Et désolé de te décevoir mais ta protégée est loin d'être appréciée dans le coin.
― Tu crois... qu'ils oseraient lui faire du mal ? hésita la fillette.
― Ils ne lui laisseront pas la moindre chance. La princesse, Saraï ! C'est l'occasion rêvée pour se venger de tout ce que la noblesse nous fait subir. »
Nous, oui. Bien sûr qu'il se comptait dans le lot. La souveraine se trouvait à quelques mètres à peine et, pourtant, il n'avait pas l'intention de la livrer à la population. D'abord parce qu'il n'était pas un assassin. Ensuite parce qu'il savait que Saraï serait inconsolable et il ne pouvait se résoudre à lui faire du mal. Elle avait déjà suffisamment souffert par le passé...
Alors quoi ? Tout ce qu'il avait trouvé de mieux pour le moment c'était de garder la jeune femme en captivité, sans réfléchir aux conséquences. Après tout, quelqu'un devait être à sa recherche. Et dire qu'il avait cru qu'une solution finirait par s'imposer à son esprit ! Il avait eu beau jouer la carte de l'assurance face à Ayleen, il ne savait pas quoi faire, c'était le vide total. En attendant, il refusait de retourner dans cette chambre et, en conséquence, en avait également interdit l'accès à sa sœur. Il savait à quel point elle était peinée par cette décision mais la princesse l'avait déjà suffisamment manipulée et il refusait que ce manège continue.
« Et si nous on la ramenait au château ? retenta la gamine. On connait assez bien la ville pour éviter les mauvaises rencontres.
― Tsss... et après ? s'exaspéra l'aîné. Même si on y arrivait, tu crois vraiment qu'elle serait reconnaissante ? Tu crois peut-être même qu'elle serait tellement heureuse qu'elle nous inviterait à vivre dans son palais et que tout ça finirait bien ?
― Mais...
― Ces gens-là n'ont aucune parole, je te l'ai déjà dit. »
Surprise par le ton sans appel, la petite ouvrit de grands yeux avant que sa bouche ne se referme. Déjà, son frère regrettait ses paroles. De quel droit se permettait-il d'être aussi méchant avec elle ? Une partie de sa conscience lui murmurait cependant qu'il fallait savoir être ferme de temps en temps. Le plus important restait que Saraï soit maintenue à l'écart de toute mauvaise influence, quitte à ce que cela implique parfois qu'il doive se montrer plus rude envers elle. Malgré tout, cela ne les avançait pas plus loin : la situation complexe dans laquelle ils s'étaient fourrés paraissait sans issue. Ils ne pouvaient pas laisser la souveraine s'en aller sous peine d'être responsables de son sort et de voir son souvenir les hanter pour le restant de leurs jours. Quant à supposer qu'ils la ramènent eux-mêmes au château, ça ne leur apporterait rien, tout au plus la jeune femme s'assurerait-elle peut-être qu'ils ne souffrent pas trop. Mais cela ne ferait pas cesser les injustices pour autant.
Non. Ce qu'il voulait, c'était de pouvoir abolir le joug qui les asservissait. Retrouver une véritable vie et ne plus craindre cette autorité toute puissante. Et la détentrice de l'autorité suprême se trouvait à sa merci, dans la chambre voisine... Pourquoi ne pas se servir d'elle ? Elle ne l'avait pas volé. Et puis, menée à bon escient, une opération pareille permettrait de libérer le petit peuple d'une domination abusive.
« On va être obligés de la garder cachée ici alors ? demanda Saraï comme si elle avait suivi son raisonnement. »
Ce n'était pas exactement ce à quoi il avait pensé mais, si elle le prenait comme ça, pourquoi pas ?
« Oui, jusqu'à nouvel ordre, admit-il.
― Dans ce cas, il faut qu'on s'occupe d'elle ! renchérit la petite. On ne peut pas la laisser dans cet état-là, n'est-ce pas ? »
Comme son frère demeurait silencieux, elle décida d'abattre sa dernière carte pour achever de le convaincre.
« Nous, on n'est pas comme ces gens de la noblesse, pas vrai ? »
Décidément, elle le connaissait trop bien. Malgré tout, elle avait raison : priver une personne de sa liberté et de quoi se sustenter, voilà qui était plutôt digne de ces moins que rien ! Et puis, s'il s'avérait qu'il valait mieux gagner un peu la confiance de la princesse, autant bien faire les choses.
Ainsi, Shan capitula et accepta que sa cadette prenne soin de leur prisonnière. Quant à lui, il allait devoir sérieusement réfléchir à la manière de mettre son plan à exécution. Il s'agissait de dénicher un compromis qui mette tout le monde d'accord et que chacun y trouve son compte. Il s'agissait de sauver les siens. Sans exception.
§
§ §
Le jour touchait à sa fin mais la sensation de vide dans son estomac avait fini par l'emporter sur tout le reste et la volonté d'y résister fut bientôt balayée avec. La jeune femme oublia toute dignité et se mit à hurler qu'on vienne la sustenter. Elle s'égosilla mais, le temps avait beau passer, personne ne venait pour mettre fin à son calvaire. Intérieurement, Ayleen s'en trouva désemparée : jamais elle ne s'était retrouvée dans une pareille situation et ne l'avait même pas envisagé un seul instant. Pour la première fois, elle était confrontée à des gens qui n'accordaient aucune valeur à son rang.
Pas des gens, des Demis ! se corrigea-t-elle.
Toutefois, cela ne changeait rien à la situation : les gargouillements de son ventre commençaient à se montrer insupportables et la jeune femme ne sut bientôt plus que faire. Elle n'avait rien avalé depuis plus d'une journée, ses liens étaient trop serrés et sa vessie commençait à faire des siennes. Dans un pareil cas d'urgence, une seule solution se présentait : demander de l'aide.
Mais qu'adviendrait-il de son honneur ? Si jamais elle osait capituler face à ces rustres, comment parviendrait-elle à se regarder en face à l'avenir ? Car, au-delà des désagréments physiques, c'était une sensation bien plus déplaisante qui prédominait : la honte. Ce qu'elle était en train de vivre s'appelait une humiliation. Aussi dégradante que de se faire destituer de son trône une seconde fois. Jusqu'à présent, le moindre de ses désirs était respecté dans un laps de temps record, son environnement lui était entièrement dédié et s'adaptait à elle. Mais ici ? Dans ce taudis, on se fichait bien de son statut royal et on la traitait comme une moins que rien. Et le pire, c'est qu'elle s'était montrée incapable de se révolter contre ces pratiques et de renverser la situation en sa faveur. Comme si cet endroit l'avait affaiblie, tant physiquement que mentalement. Ou était passée la souveraine fière et inébranlable de jadis ? La traversée de la muraille ne s'était pas faite sans dommages.
Ses pensées commençaient à s'égarer. Qu'allait-elle devenir ? Devait-elle accepter son sort et se laisser dépérir ? Comme personne n'était réapparu depuis une éternité, ils avaient peut-être décidé de l'affamer et de l'abandonner à une mort atroce. La princesse frémit d'abord à cette idée puis elle se reprit : non, elle délirait ! Mais... si le spectre de la folie était en train de la guetter, se pouvait-il que les tiraillements de son corps en soient responsables ? Et, dans ce cas-là, combien de temps serait-elle encore en mesure de tenir avant que le peu de dignité qui subsistait en elle ne disparaisse ?
Finalement, la jeune femme arrêta de compter les secondes qui s'écoulaient, interminables, la privant un peu plus de sa raison. Ses muscles, auparavant tendus par la colère, s'étaient peu à peu relâchés et, à présent, son corps gisait sur le matelas, sans plus aucune volonté pour l'animer. Le silence s'était fait autour d'elle et la lumière commençait à décliner : Ayleen savait tout cela, elle le sentait, mais c'était comme s'il ne s'agissait pas de la réalité.
Ainsi, lorsqu'une silhouette pénétra dans la pièce et s'installa à côté du lit, elle ne la vit pas vraiment. La douce tiédeur qui traversa son palais asséché par les cris lui fit seulement comprendre qu'on lui introduisait un liquide dans la bouche et elle se contenta d'avaler, sans réfléchir. Elle était lasse, fatiguée de se battre alors que cela n'avait servi à rien et, désormais, c'était ses réflexes les plus primaires qui la guidaient. C'était tout de même étrange : en dix-neuf ans, jamais elle ne s'était laissée marcher sur les pieds, obtenant tout ce que son cœur pouvait désirer et voilà qu'en deux jours à peine, elle subissait des épreuves insoupçonnables qui l'obligeaient à puiser dans des réserves qu'elle ignorait posséder.
Petit à petit, sans que la princesse ne s'en rende compte, son estomac s'était rempli d'une soupe chaude et suffisamment consistante pour parvenir à la tirer quelque peu de son état apathique. Sa vision se fit moins trouble et elle découvrit le sourire rassuré de Saraï à côté d'elle. Étonnée, la jeune femme l'observa quelques secondes, ne sachant comment réagir, puis elle sentit que la fatigue s'emparait à nouveau de son corps et laissa ses paupières se fermer.
Bon je lis ton histoire en fantôme, mais quand même je viens te faire un petit coucou ;)
Je me marre bien en tout cas avec ta princesse qu'on a envie de gifler toutes les deux lignes ! En même temps, on était prévenus : dès sa première apparition, c'était une teigne !
Shan n'a pas l'air d'avoir envie de s'adoucir non plus. Quant à Saraï, j'adore l'idée qu'elle veuille avoir une princesse comme animal de compagnie XD
Je me demande bien ce qui leur est arrivé, à tous les deux, quand même. J'ai cru qu'ils étaient partis parce que leur mère les battait, mais ça doit être plus compliqué que ça. Enfin je pense que c'est un des enjeux du roman, de savoir ce qui leur est arrivé.
Mais je parierais qu'entre temps, Ayleen et Shan vont bien changer ;)
A bientôt !
Contente de savoir qu'Ayleen te fait rire, en dépit de l'envie de la gifler (que je comprends parfaitement ! xD).
Non Shan est plutôt du genre têtu effectivement. Quant à Saraï, c'est une douce rêveuse, que veux-tu ?
Le mot "enjeu" me paraît trop fort pour évoquer ce qui leur est arrivé, bien que cela explique certaines choses au sujet de leurs caractères respectifs. En tout cas, cela finira par être évoqué plus tard dans l'histoire.
Quant à savoir si Ayleen et Shan évolueront, il n'y a qu'une seule manière de le savoir ;)
J'espère que la suite te plaira, merci de ta lecture et de ton commentaire !
Bon, sur ce coup, je suis du côté de Shan...
Ayleen reste fidèle à elle-même : insupportable. Et c'est tant mieux, des années d'endoctrinement et d'éducation ne s'effacent pas en deux jours. Pourtant, on sent que la carapace commence à se craqueler (Pas des gens, des Demis !) et que le doute s'insinue gentiment dans sa petite tête de princesse pourrie gâtée.
Quant à Shan... Qu'est-ce qu'il va bien pouvoir faire de sa captive ? Il n'en sait rien, et honnêtement, moi non plus !
Non effectivement, Ayleen ne peut pas changer comme ça en un claquement de doigts. Mais effectivement, sa situation actuelle l'oblige à voir les choses sous un autre angle et ce qu'elle prenait pour acquis ne l'est peut-être finalement pas tant que ça...
La scène entre Shan et sa sœur n'existait pas dans la première version, c'est un ajout qui s'est fait plus tard (grâce des commentaires/suggestions plumesques) et j'en suis plutôt contente.
Effectivement, Shan a plutôt agi sans réfléchir (pour "parer au plus pressé" comme on dit) et il semble être dans une impasse maintenant.
Ce que tu dis me fais très plaisir parce que j'ai l'impression (mais je me trompe peut-être) qu'un personnage tel qu'Ayleen allait être difficile à se faire apprécier. Je me disais que les lecteurs allaient soit la détester soit en avoir marre ou la trouver ridicule. Mais si j'ai pu parvenir à faire ressentir un semblant de compassion à certains moments, alors les possibilités s'enrichissent et ça me soulage beaucoup ! En tout cas, ce que tu dis à ce sujet est vraiment très intéressant : merci de l'avoir partagé ici !
La scène entre Shan et Saraï a été ajoutée après coup, contente que tu l'aies apprécié.
Aaaah bah on ne peut pas non plus rester dans un enfer perpétuel non ?
J'espère que la suite te plaira ! ;)
Ah bah tant mieux parce que c'est vrai qu'au fond, il ne se passe pas vraiment grand chose ! ^^''
Un grand merci pour ton regard au sujet des transitions de point de vue. J'ai toujours un peu souci que ça gêne à la lecture mais tant mieux si ce n'est pas trop le cas. Je tiens beaucoup à la narration à la 3ème personne qui me permet justement de mettre en scène plusieurs personnages et de faire en sorte que les lecteurs puissent mieux les comprendre et les connaître, comme tu l'as très bien dit.
Pour ce qui est de la fin du chapitre... je ne crois pas que je serai parvenue à y faire croire grand monde, même si je l'avais voulu ! xD Disons qu'Ayleen essayait plutôt inconsciemment de se convaincre elle-même.
(oui, j'ai honte.)<br />Il me semble qu'à chaque fois, j'atterris ici avec 300 ans d'intervalle, et pourtant, dès que je commence à lire, l'histoire est claire dans ma tête, je sais qui est qui, toussa toussa... Comme quoi, Une vie de château n'est pas une histoire que l'on oublie juste comme ça ^^
Hahah. Je me disais bien que c'était une belle occasion pour se venger ! Shan devrait bien pouvoir soutirer de l'argent à quelqu'un en échange de la princesse... Mais à qui ? Est-ce que les nobles veulent encore d'elle ou est-ce qu'ils se chamaillent pour savoir qui va la remplacer ?
Quand je lis le prénom Shan, je n'arrive pas à ne pas penser à Shang dans Mulan. Oui, c'est absolument hors-sujet xDA part ça, j'aibien aimé la scène où il la remet à sa place, elle le méritait ! Shan cache bien son jeu, il avait l'air très sûr de lui, mais au fond, il n'a aucune idée ce qu'il va faire d'elle.
J'ai l'impression que Shan est un peu la raison et Saraï le"coeur"...j'ai envie de savoir plus à leur sujet ! :)
J'ai juste une mini-remarque :
“n'ont pas de parole” → je ne suis pas sûre mais ne dit-on pas plutôt "ne tiennent pas parole" ? ou "manquent à leur parole" ?
Hâte de découvrir la suite ! J'essaierai de ne pas autant tarder cette fois =_=
à toute !
Jowie
Cela dit, c'est tant mieux si tu n'as pas trop de mal à te remettre dans le bain. Je n'irai pas jusqu'à m'en attribuer tout le mérite pour autant : tu as probablement une bonne mémoire ! ;)
Je ne crois pas que Shan irait jusque là. C'est surtout qu'il n'aime pas avoir l'impression de perdre la face (lui non plus) et qu'avec Ayleen, il vaut mieux donner l'impression d'avoir le dessus et d'être sûr de soi. Mais, comme tu le dis, il ne savait pas vraiment quoi faire finalement.
Ah ah non désolée, Shan et Shang n'ont définitivement rien à voir mais ça m'a quand même bien fait rire ! xD
Je ne sais pas si j'irais jusqu'à dire que Shan est la raison... en fait, ce serait plutôt l'inverse entre lui et sa soeur ! Alors certes, Saraï est empathique mais lui a plus tendance à réagir au quart de tour et de manière précipitée, sans "raison" justement mais plus avec les tripes et le coeur. Mais c'est vrai que ça dépend aussi parfois de la situation. Enfin, quoi qu'il en soit, tu auras bien assez l'occasion d'en découvrir plus concernant ces deux-là ! ;)
Hm.. je crois que ça se dit quelqu'un qui "n'a aucune parole" mais je relirai le passage en question ^^
Désolée pour mon retard et merci pour ton commentaire ! J'espère que la suite te plaira !
On peut dire que tu ne lui épargnes pas grand-chose à la pauvre Ayleen é.è Je trouve Shan assez sévère ; en fait pas tellement sévère, mais grave. On sent qu'il en a bavé, qu'il a de bonnes raisons de réagir ainsi et quelque part ça rend ses réactions assez poignantes. Faut admettre aussi qu'Ayleen ne donne pas forcément très envie de l'aider :P
Je suis contente cela dit que la brave Saraï ait réussi à faire flancher son frère. Je sais pas si Ayleen mérite qu'elle la défende comme ça, mais Saraï a raison (et c'est une honte pour l'homme sage de la famille !), ce serait seulement s'abaisser aux mêmes actes que ceux qu'ils dénoncent. Elle est très mûre cette jeune fille et elle me plaît de plus en plus ! Ne va pas croire, j'aime bien Shan aussi, je comprends tout aussi bien ses envies de vengeance crasse, d'ailleurs je pense que c'est plutôt comme ça que je réagirais, moi x'D
Donc Ayleen n'est finalement pas prête du tout de rentrer dans son chateau... En attendant, elle va finir par être pas trop mal traitée, c'est déjà un début ! J'ai trouvé ici que ça en fait peut-être un peu trop côté réaction de la princesse ; je veux dire, ça fait pas non plus trois mois qu'elle jeûne. Il en faut des jours de vache maigre pour en arriver à cet état de faiblesse (bon bien sûr elle est vraiment pas habituée, elle a pris des coups et c'est beaucoup d'émotions pour elle, mais tout de même, côté faim, j'ai trouvé que c'était un peu exagéré quand même).
D'ailleurs elle parle des repas et des liens, mais on ne sait rien sur ce qu'elle pense de son traitement côté "petits besoins" ? D'accord, c'est pas ultra glamour, mais ça m'étonne d'elle que ça ne lui vienne pas à l'esprit. Si prendre son bain dans un baquet en bois ça la révoltait, j'imagine que faire dans une bassine au lit ça doit pas trop lui plaire non plus ^^' Moi je crois qu'à sa place, en temps que princesse, je trouverais ça plus dur de perdre ma dignité comme ça, de me faire humilier, que d'avoir faim. Comme tous ces chapitres visent quand même à faire descendre Ayleen du piédestal sur lequel elle est montée toute seule, ça pourrait être important pour la psychologie du personnage ^^'
Bien sûr encore une fois tout ça c'est seulement mon avis ! J'ai hâte de voir comment les choses vont s'articuler maintenant qu'une "alliance" est plus ou moins formée. Pour l'instant Ayleen est assez préoccupée par son sort immédiat, ce qu'on peut comprendre, mais j'imagine qu'elle va bientôt se poser des questions sur le pourquoi du comment ! Au sujet de cette ombre, mais aussi au sujet de l'ignorance apparente du peuple vis-à-vis de ce qu'il s'est passé au château.
Bref, la suite me le dira ! A très vite !
Non, c'est vrai que je ne suis pas tendre avec elle. Je me suis dit qu'elle avait eu une vie suffisamment agréable jusqu'à présent. Et puis, il fallait bien que je cultive un peu le petit côté sadique qui sommeille en moi ! *sifflote*
J'aime beaucoup la gravité que tu déceles en Shan à ce stade de l'histoire. Il a un sacré caractère lui aussi mais il a effectivement ses raisons.
Saraï est un mélange très délicat (dans le sens "difficile à maîtriser") de naïveté et de sagesse. En fonction de la situation, on peut se demander pourquoi elle ne réagit pas de manière plus adulte et, quand on ne s'y attend pas forcément, elle nous surprend par ses réflexions. Et mine de rien, elle a un sacré pouvoir de persuasion sur Shan c'est clair ! xD
Niveau "captivité", je voulais donner l'impression qu'Ayleen dramatisait un peu sans pour autant tout à fait savoir comment doser la chose. Ce qui donne un résultat assez maladroit, je l'accorde. Et tu soulèves effectivement un point intéressant. Ce serait bien que je puisse revoir cette scène à l'occasion, je crois qu'elle aura besoin d'un bon nettoyage ! ^^''
Les futurs événements vont effectivement forcer Ayleen a repenser sa stratégie.
Navrée pour le retard de cette réponse, je te remercie infiniment pour ta lecture et ton commentaire !
Je m'interroge tout de même sur la vitesse avec laquelle elle s'affaibli. En une journée, elle a les lèvres crevassées. Ça me semble un peu trop rapide. Elle avait mangé un morceau la veille, non ? Même si son corps est habitué à se sustenter régulièrement, je ne pense pas qu'une journée suffise à la rendre aussi sèche. Donc, tu as la possibilité de jouer plus stratégique et la faire souffrir un ou deux jours de plus pour qu'elle en arrive là sans eau ni nourriture, soit ça reste en une journée, mais on oublie les crevasses aux lèvres. La fatigue éventuellement. Mais je pense que la donzelle a encore assez de ressource pour résister. Bref, je trouve qu'elle s'affaibli trop vite. Sinon, tout le reste va bien et l'ambiance est tendue à souhait.
Bon, mine de rien, je me demande toujours à quel moment elle va craquer et qu'elle va avoir l'intelligence de changer d'attitude. Remarque, ça manquerais de piment si elle ne piquait plus ses crises d'autorité. Loool !
...
En revanche, je n'avais pas envie de prolonger le supplice plus avant. Je ne voudrais pas faire passer Shan et sa soeur pour des monstres sans coeur alors qu'ils n'en est rien. Shan a plutôt agi dans la précipitation après avoir percé à jour l'identité d'Ayleen et, même s'il est loin de la porter dans son coeur, il ne serait quand même pas du genre à la laisser agoniser d'une façon aussi atroce. Et puis, c'est sans compter Saraï qui, elle, compte bien apporter son soutien à la princesse, qu'elle considère d'ailleurs comme sa protégée.
Donc non, pas de prolongement de peine en ce qui me concerne, c'est sûr. Je vais donc oublier ces crevasses mal placées. Pour ce qui est de la fatigue, ça me semble plus plausible : non seulement à cause des dommages physiques qu'elle a reçu mais aussi dû à sa condition de princesse dont les attentes sont systématiquement satisfaites dans les deux minutes. De sa paresse découle aussi son impatience et son caractère exécrable. Elle n'a vraiment pas l'habitude d'attendre et ça devient vite une torture pour elle (comme avec l'exemple de la faim).
Ah tu as raison, ce serait quand même dommage de la voir changer du tout au tout et de dire adieu à ses crises mémorables ! xD
Malgré tout, c'est à se demander si elle pourra survivre bien longtemps dans cet univers en restant ainsi campée sur ses positions.
Merci de continuer à prendre le temps d'éclairer ma lanterne ! ;)