La vie, un amant,
Où te chercher ?
Toi, vie vilaine, vile, fuyante comme l’éclair sauvage au crépuscule du matin.
L’amant est encore parti,
Loin du cœur,
Comme une tasse de café froid à moitiée vide laissée sur la table,
La nappe est jaune, avec de petites miettes du pain grillé de la veille.
Pas de trace de rouge à lèvre sur cette tasse,
Pas de mégot dans le cendrier,
Cette maison n’en possède pas,
Rien que des tasses et des bols entassés dans un placard sombre.
La vie, un amant, répètent-ils en cœur dans un même souffle.
Un souffle qu’ils espèrent commun,
Excepté qu’un souffle est si naturel, si spontané, qu’il ne se contrôle pas.
La vie est le souffle.
Le souffle de l’amant n’est pas aussi tranquille que le souffle de la vie.
Même si la vie est taquine, son souffle reste égal à lui-même,
Jusqu’à s’éteindre,
Tel l’étincelle du soir avant le coucher.
L’heure où l’on voudrait reprendre une tasse de café,
Non plus celle sur le comptoir,
On en prend une nouvelle,
Le café est dans le frigo,
On y ajoute un glaçon avant de le boire d’un air pensif et silencieux,
Car c’est la seule et unique manière qu’un café doit-être bu,
La vie, un amant, un café,
Comment les réunir, tous les trois, ensemble, à la belle étoile ?
C’est une quête de longue haleine,
Aujourd’hui le café était froid,
Demain, il sera chaud,
Nous soufflerons sur les effluves bouillantes de nos tasses,
Avant que ces fines volutes de fumées ne rejoignent le ciel,
Et que l’aurore soit passée.
La vie et un amant,
sont si peu de chose quand on y pense bien.