Chapitre 10 : Le paludisme

Par Lilisa
Notes de l’auteur : Salut à toi cher lecteur !
Les commentaires sont la bienvenue du moment qu'ils sont constructifs.
Bonne lecture !

Williams était plutôt satisfait. Connaissant par coeur le principe de fabrication, il ne lui avait fallu que 3 mois et 21 jours pour mettre au point une douzaine de caméras, quantité suffisante pour explorer le monde des nains.

A présent, assis dans son fauteuil, il contemplait la montre de son père en se demandant s’il réussirait un jour son projet complètement fou d’explorer le monde des nains. Il en était persuadé, mais qu’en aurait pensé son père ?


 

Williams trépignait de joie. On y était enfin. Trois jours après la construction de la dernière caméra, le lancement allait être effectué d’une minute à l’autre.

Il connaissait la réponse à sa question désormais. Oui, son père aurait été extrêmement fier de lui, il aurait approuvé à 200 % son projet et l’aurait aidé autant que possible.

Puis vint le moment tant attendu. Un des scientifiques travaillant pour Williams s’approcha du trou creusé par ses hommes de main avec les douze caméras. Le trou était énorme, et descendait jusqu’à 2,50 mètres en profondeur.

Ensuite les caméras prendraient le relai et commenceraient à creuser la roche, chacune dans une direction différente, jusqu’à déboucher sur une galerie du monde nain.

Le scientifique lâcha les caméras au fond du trou puis se retira. Les caméras, elles, commencèrent leur travail et en quelques minutes, elles avaient disparu.

Les jours suivants, Williams était dans un état second. Il repensa à des milliers de choses, dont la plus récente était son entrevue avec la jeune recrue parmi ses hommes de main. Il sourit en y repensant.

Il avait extrêmement bien manœuvré sur ce coup-là. Il avait subtilement culpabilisé le jeune garde tout en se reprochant la mauvaise formation qu’il avait eue, et s’était par ce moyen assuré sa loyauté pour toujours.

Mais Williams pensait encore plus au lancement de ses formidables caméras. Pour l’instant, elles n’avaient encore rien trouvé, se contentant de creuser la roche, ce qui leur prenait un temps infini, car plus elles descendaient, plus la roche était dure et longue à creuser.

Williams n’était pas d’une nature optimiste, mais cette fois-ci, il était sur de sa réussite.

Qu’est-ce qui pouvait faire échouer son projet ? Que les nains le découvrent ? Il n’y croyait pas. Que ses caméras tombent en panne ? Il les avaient reconstruites à l’énergie nucléaire, elles pouvaient marcher vingt ans. Que la roche soit trop dure à percer ? Leurs foreuses étaient les plus puissantes jamais construites.

Non, vraiment, il ne voyait pas ce qui pouvait mal tourner.


 

Williams bondit de son siège et cria de joie. Enfin ! Enfin des nouvelles des caméras ! 7 mois et 26 jours après leur lancement, l’une d’elles avait enfin découvert quelque chose. Williams demanda au scientifique qui venait lui apporter la bonne nouvelle d’envoyer les images qu’ils voyaient en direct sur son ordinateur, puis s’installa confortablement dans son canapé, attendant l’envoi des images.

C’était la caméra n°9 qui avait des résultats. Elle était arrivée dans un couloir du complexe scientifique nain et avait discrètement suivi un petit nain noir en blouse blanche.

Celui-ci se rendait dans une sorte de réserve où l’on voyait toutes de flacons et de bidons remplis de solutions plus ou moins liquides de toutes les couleurs possibles et imaginables. Sur certains bidons se lisait le symbole de la radioactivité.

Ils utilisaient manifestement le même système de symbole et d’alphabet que les humains, puisque Williams arrivait parfaitement à lire les étiquettes. La caméra s’arrêta brièvement pour se cacher du scientifique nain et Williams se figea en déchiffrant l’étiquette de trois douzaines d’énormes bidons remplis d’une solution noire et glacée.

« Remède contre le paludisme

A injecter avec soin, pas plus de 500 ml par nain et par jour.

Une seringue large de 20 cm de long pouvant contenir jusqu’à 100 ml est requise »

Williams coupa son ordinateur et s’effondra par terre.

Le paludisme ! Les nains avaient le remède contre le paludisme depuis des années et ils ne l’avaient jamais donné aux humains. Certes, il leur aurait fallu pour cela se découvrir mais cela en valait la peine.

Des millions d’humains mouraient chaque année du paludisme. Chaque minute, un enfant de moins de 5 ans y succombait et les nains se terraient sous terre avec leur précieux remède !

Williams hurla, déchiré entre la haine et la tristesse. Si cela n’avait été que cela, il aurait peut-être pu continuer ses recherches sans en vouloir aux nains, mais avec ce liquide noir, un autre souvenir remontait, terriblement douloureux.


 

C’était il y a une dizaine d’années. Il se souvenait de l’hôpital, blanc comme la neige qui tombait dehors. Il se souvenait du médecin lui disant que c’était fini, qu’elle ne s’en sortirait pas, que c’était le paludisme. L’infirmière ajoutait qu’il valait mieux abréger ses souffrances.

C’était à Paris. Elle était en voyage à Paris quand elle avait senti les premiers symptômes. Elle avait été hospitalisée à Bichat.

Williams, une trentaine d’années, avait jeté un regard assassin à l’infirmière et les avait tous les deux contournés pour entrer dans la chambre.

Elle était pâle et transpirante, les lèvres creusées, les yeux cernés. Williams s’était approché d’elle mais, au prix d’un grand effort, elle avait levé la main et articulé :

- Non, je suis contagieuse, John.

Williams avait protesté mais elle l’avait interrompu.

- S’il te plaît, écoute-moi. Quand je serai morte, je ne veux pas être enterrée. Je veux devenir cendre, et je veux que mes cendres reposent à tout jamais avec toi.

Elle avait brusquement inspiré, et cette seule action l’avait épuisée.

- N’oublie jamais que je t’aime, petit frère, avait-elle murmuré avant de sombrer dans l’inconscience.

Williams avait aussitôt appelé le médecin, mais il avait secoué la tête :

- Je suis désolé, dit-il en s’adressant à Williams, elle est morte. Je vous présente toutes mes condoléances.

Il se souvenait encore de la tristesse qu’il avait ressentie. Jamais il n’avait connu plus grande peine.


 

Williams releva la tête, tremblant de rage. Le paludisme lui avait pris sa sœur. Les nains n’avaient rien fait pour la sauver, alors même qu’il disposait du vaccin. Ils le savaient. Il avait eu le temps d'entendre une remarque d'un scientifique sur le paludisme. Ils se tenaient informés. Ils savaient à quel point ce virus était destructeur. Ils disposaient d'une quantité suffisante du remède pour soigner des milliers d'humains. Sous terre, le liquide ne leur servait à rien. La maladie ne les atteignait pas, elle ne traversait pas la croûte terrestre. Ils auraient au moins pu en donner un échantillon aux humains. Pour pouvoir le cloner. Ils étaient si égoïstes.

Williams les vomissait. Les nains la lui avaient pris. Celle qu’il aimait le plus. Il les ferait souffrir autant qu’il avait souffert.

 

 

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Deslunes
Posté le 18/11/2023
Honnêtement, je suis pas fan de ta description du ressenti/colère de Williams vis-à-vis des nains. Qu’il soit offusqué, d’accord mais plus, pourquoi ? Leur 2 mondes ne se connaissent pas, lui-même les découvre juste maintenant. Les avait-il cherchés avant ? Si Williams les avait cherchés avant et les avait trouvés ALORS il aurait pu leur demander de sauver sa sœur. Il pourrait s’en vouloir d’avoir trop longtemps hésité à les chercher, à fabriquer ses caméras….
Quelques broutilles :
Les caméras, elles, commençèrent leur travail - Les caméras, elles, commencèrent leur travail
ce qui leur prenaient un temps infini, - ce qui leur prenait un temps infini, (Prenait s’accorde en nombre avec qui (mis pour ce)
Sur certains bidons se lisaient le symbole - Sur certains bidons se lisait le symbole (Lisait s’accorde en nombre avec symbole)
Elle avait été hospitalisé à Bichat - Elle avait été hospitalisée à Bichat
et les avaient tous les deux contournés - et les avait tous les deux contournés (c’est Williams qui a contourné)
les lèvres creusés, - les lèvres creusées,
Il se souvenait encore de la tristesse qu’il avait ressentit. - Il se souvenait encore de la tristesse qu’il avait ressentie. (ressentie s’accorde avec tristesse placée devant)
Les nains lui avaient pris. Celle qu’il aimait le plus. –Les nains lui avaient pris, celle qu’il aimait le plus.
Lilisa
Posté le 18/11/2023
Hello !
Merci pour toutes ces erreurs que j'ai immédiatement corrigées !
Bonne lecture !
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