Chapitre 9 : La convocation

Par Lilisa
Notes de l’auteur : Salut à toi, cher lecteur !
Les commentaires sont la bienvenue du moment qu'ils sont constructifs.
Bonne lecture !

Falès bailla, dévoilant ses crocs, qui, comme tous les nains, s’étaient émoussés à ne pas servir. En effet, les nains oubliaient souvent l’existence de leurs crocs quand ils chassaient, ne se servant que de leurs griffes d’ivoire affutées. Le jeune nain avait peu dormi. Il ne pouvait se sortir de la tête ce terrible cauchemar, et le sinistre présage qui l’accompagnait.

- Tu seras puni pour ce que tu as fait, murmura Falès.

Comme s’il ne se punissait pas déjà tout seul ! Car Falès, dans son désespoir d’être devenu un de ces criminels que toujours, toujours il avait voulu chasser, s’était mutilé. Ce n’était pas une légère égratignure comme on peut s’en faire lorsqu’on passe trop près d’une paroi. Non, c’était une longue blessure qui lui traversait le bras droit, de l’épaule au poignet. Il s’était fait ça avec un tesson de verre, l’enfonçant aussi profondément que possible. Il pensait avoir sectionné une artère, et il avait peiné à contenir le sang, mais cela lui avait fait du bien, permettant d’évacuer le trop plein de dégoût, de haine, de tristesse et de colère. L’entaille serait difficile à cacher mais les tissus colorés, très à la mode dans le monde souterrain, devraient suffire.

Falès soupira. Il comprenait enfin que la vengeance n’était pas la solution. Il avait entendu que les scorpions avaient fait vingt-trois morts et quarante-sept blessés. Vingt-deux autres jeunes nains qui avaient pour seul crime de ne pas l’avoir défendu. Qu’avaient-ils fait d’autre ? Rien. Simplement, ils ne s’étaient pas interposés quand Falès était moqué et humilié. Sans oublier sa cousine. Il n’avait jamais voulu la blesser, elle, bien qu’elle-même l’ait fait à plusieurs reprises. Il gémit et se prit la tête entre les mains. La veille, Sorena avait interprété sa réaction comme une intense peine d’avoir perdu Praï. La réalité était toute autre : certes, Falès était affligé d’une grande peine, mais pas seulement, le dégoût et la colère venaient se mêler à la tristesse du nain. Soudain Falès prit conscience que sa sœur était probablement la personne qui le connaissait le mieux de tout le monde nain.

Comment allait-il lui cacher son acte atroce ?

Falès eut presque immédiatement la réponse à sa question. Il ne pourrait pas. Sorena comprendrait rapidement. Et que ferait-elle à ce moment-là ? Elle le jetterait dehors ? Elle le dénoncerait au roi, qui monterait alors un peloton d’exécution ? Sans doute la deuxième option. Sorena était l’une des citoyennes les plus loyales qu’il connaissent.

Non. Falès ne pouvait pas l’accepter. Il voulait plus que tout devenir un SE, il ne pouvait pas gâcher sa seule chance à cause d’une stupide histoire de vengeance.

Résolu à agir, Falès se rendit sur les lieux du crime et effaça toutes les traces de son passage qui restait encore. Heureusement pour lui, la garde royale n’avait pas encore emmené toutes les pièces à conviction, et il put facilement les faire disparaître dans les profondeurs des souterrains.


 

Quelques mois plus tard, en rentrant de sa grotte, Falès avait presque réussi à oublier sa culpabilité et son entaille était cicatrisée, ne lui faisant presque plus mal. Ses cauchemars avaient presque disparu. Seuls subsistaient ceux où sa cousine apparaissaient tel un spectre vengeur.  Mais en entrant dans la cuisine, la missive rouge vif qu’il aperçut marquée au nom de Falès Orazu lui fit comprendre qu’il n’avait pas été assez méticuleux.

Sa sœur était déjà dans la cuisine et l’attendait pour ouvrir la lettre.

- Je te laisse t’en charger, fit-elle en désignant le courrier. Elle est arrivée ce matin.

Falès acquiesça et décacheta l’enveloppe avant de lire à voix haute la lettre qu’elle contenait.

Falès Orazu est convoqué par Sa Majesté Manouk III en personne le surlendemain de l’envoi de cette lettre, à la salle d’audience, entre l’heure du réveil royal et son conseil de la communauté.

 

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Deslunes
Posté le 15/11/2023
Donc il ne fait plus de cauchemars ? La convocation du roi interpelle mais pas négativement, disons qu'elle intrigue. A suivre.
Et :
permettant d’évacuer le trop plein de dégoût - permettant d’évacuer le trop-plein de dégoût
Il avait entendu que les scorpions avait fait vingt-trois - Il avait entendu que les scorpions avaient fait vingt-trois
Qu’avaient-ils fait d’autres ? - Qu’avaient-ils fait d’autre ?
Il n’avait jamais voulu la blesser elle, - Il n’avait jamais voulu la blesser, elle,
mais pas seulement, le dégoût et la colère venait - mais pas seulement, le dégoût et la colère venaient
Et que ferait-elle à ce moment là ? Elle le jetterai dehors ? Elle le dénoncerait au roi, qui monterait alors un peloton d’éxécution - Et que ferait-elle à ce moment-là ? Elle le jetterait dehors ? Elle le dénoncerait au roi, qui monterait alors un peloton d’exécution (moment-là/jetterait/exécution)
son entaille était cicatrisé - son entaille était cicatrisée
Lilisa
Posté le 18/11/2023
Hello !
Merci pour toutes ces coquilles signalées ! Elles sont maintenant corrigées.
Bonne lecture !
Lilisa
Posté le 18/11/2023
Sinon pour les cauchemars, il en fait toujours, mais moins qu'avant. Je l'ai précisé.
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