Chapitre 11 : Le Rêveur

Notes de l’auteur : Vos retours sont précieux ! Merci, merci, merci !

Ce matin-là, au lieu des cris de Vabrinia et des mots de Faè, ce fut un silence de plomb qui attendit Ewannaël au réveil. Il en profita pour s’accorder un peu de repos supplémentaire. Le coucher de la veille avait été chaotique, comme tous les précédents. Silencieuse le jour, la fille déposée par les vagues s’agitait avec le déclin du soleil, jusqu’à devenir incontrôlable. Malgré l’aide de Faè et d’autres tuniques blanches, malgré les innombrables techniques employées par Ewannaël, Vabrinia ne consentait à se taire que d’épuisement.

Un jour, Alemsa avait tenté d’emmener la petite avec elle, pour soulager Ewannaël le temps d’une nuit. Vabrinia avait alors poussé des hurlements déchirants, en se tordant de droite à gauche. Sa détresse et sa violence avaient eu raison de la détermination d’Alemsa. Elle n’avait pas dormi pendant toute la nuit suivante. Plus aucune tunique blanche n’avait tenté de la soustraire à son père d’adoption.

Ce combat quotidien évoquait à Ewannaël des sentiments contradictoires. D’abord le plaisir d’avoir de nouveau un enfant à nourrir, laver, soigner et aimer. Ses pleurs ne le dérangeaient pas, car ils lui rappelaient les mois qui avaient suivi les naissances d’Edenn et Faè. Cependant, sa difficulté à s’occuper seul de Vabrinia soulignait la douloureuse absence de Jolyn. Ewannaël était certain qu’elle aurait trouvé un moyen d’apaiser la petite. Cependant, le pire était le rappel constant de son fils perdu. Souvent, Ewannaël se prenait à appeler Vabrinia de son nom, à confondre leurs silhouettes. Les secondes qui suivaient étaient affreuses, comme si elles faisaient à nouveau mourir Edenn.

Soudain, il se retrouva sur la plage, à l’endroit même où il avait découvert Vabrinia. Le soleil brûlait son visage et un vent chaud agitait ses cheveux. Jamais il n’avait connu une telle chaleur, jamais il n’avait eu tant envie de plonger dans les vagues. Pourtant, une force inconnue retenait ses membres, clouant ses pieds sur le sable. Il leva les yeux et vit un voilier accoster. Il sut que ce voilier était celui avec lequel il avait vogué jusqu’à Maëlval, avant qu’il y disparaisse. Curieusement, cela ne l’étonna pas. Tout était à sa juste place, il n’y avait aucune question à se poser.

Une femme sortit de l’embarcation, et sa chaussure s’enfonça à moitié dans le sable mouillé. Elle avait de longs cheveux bouclés, plus brillants que le soleil, des yeux d’un bleu plus puissant que celui de la mer ou du ciel. Ignorant la chaleur, elle portait un lourd manteau de fourrure, comme si elle s’apprêtait à traverser un pays de glace. Ses douces lèvres composaient un sourire aussi timide que splendide et il lui était adressé. Ewannaël commença à courir vers celle qu’il attendait depuis si longtemps quand des pleurs parvinrent à ses oreilles.

Il eut l’intuition confuse de se trouver à un endroit où il n’aurait pas dû être, que ce bruit tentait de le ramener à sa juste place. Il l’ignora et redoubla d’efforts pour rejoindre sa bien-aimée. Malheureusement, ses foulées étaient bien trop courtes pour arriver à temps. Les pleurs enflèrent encore davantage et il n’eut d’autre choix que de se réveiller.

Ewannaël se redressa péniblement en se frottant les yeux. Vabrinia pleurait, à genoux dans l’embrasure de la tente. Faè essayait de la consoler avec une douceur admirable. Au lieu de les rejoindre, le rêveur s’accorda un instant les yeux clos, espérant faire revenir son doux songe. En vain. Cependant, si les images lui demeuraient inaccessibles, une puissante sensation d’apaisement se répandait dans ses veines. Il avait la certitude que ce qu’il venait de voir n’était pas un simple rêve.

Ewannaël n’avait jamais douté de revoir Jolyn et vit dans cette vision l’annonce de son retour imminent.

*

En marchant vers l’Arène, Ewannaël fut étonné de la chaleur de l’air. Le soleil brillait au milieu d’un ciel sans nuages, comme dans son rêve. Il s’amusa de voir Vabrinia et Faè couvrir leurs yeux d’un geste similaire. Les deux filles se provoquaient par le geste et le regard. Ce jeu d’enfant le déconcerta. Il n’avait encore jamais vu de complicité entre elles. Comme si la nuit passée avait ouvert ses yeux à ce qui l’entourait.

 Il découvrit le paysage rocailleux baigné de soleil avec ce regard neuf, et le trouva magnifique. Le sol inégal abritait d’innombrables formes et nuances de couleur et l’on pouvait imaginer des objets et des êtres de toutes sortes. Là un chien de dos, là une aile d’oiseau, là les doigts d’une main. Des lézards et serpents se prélassaient sur la roche, à distance raisonnable des tentes. Des touffes de végétation s’engouffraient dans les fissures de pierre, et de longs cactus épineux poussaient dans la pente de la colline.

Avant même de parvenir au cœur du campement, il sut que l’Arène était pleine. D’innombrables voix se mêlaient dans un grand vacarme. Le retour des beaux jours avait entraîné celui des navires de commerce et de leurs clandestins. Ewannaël les avait tous accueillis au moment de leur débarquement, espérant voir Jolyn parmi eux. Il s’était reconnu dans leur détresse, dans leurs regards craintifs. Un an plus tôt, il était à leur place.

Ewannaël prit les mains de ses filles puis descendit l’escalier qui traversait la foule assise. Il reconnut quelques visages, hocha la tête en signe de salut. Il relâcha Vabrinia et Faè en bas des gradins et porta main forte aux autres tuniques blanches. Il porta une lourde marmite brûlante avec un homme à la barbe noire de marche en marche, déposa de généreuses louches dans les assiettes tendues. Selon les personnes, il recevait en retour de la reconnaissance ou de l’indifférence. Son compagnon conversa avec plusieurs familles. Malgré le bruit, Ewannaël se surprit à comprendre la majorité de leurs échanges. Avec le temps, la signification de la langue des tuniques blanches lui était de plus en plus aisée. Cela avait d’abord été des mots, puis des phrases simples, à condition de se concentrer. La compréhension devenait naturelle, les traductions de Faè dispensables.

Les gradins se vidèrent peu à peu. Dès qu’ils avaient été nourris, les gens se dépêchaient de fuir la foule pour retrouver une solitude confortable. Comme Ewannaël l’avait fait lorsqu’il avait été parmi eux. Alors que le soleil arrivait à son zénith, seules les tuniques blanches demeuraient dans l’Arène. En descendant, Ewannaël vit Faè et Vabrinia se battre avec deux tiges sèches en riant, encouragées par Alemsa. Il se réjouit de voir sa nouvelle protégée quitter un peu son état mortifère.

Voyant qu’il approchait, Alemsa se leva pour lui barrer la route. Elle lui prit le bras et l’attira à l’écart des autres tuniques blanches. Elle lui chuchota quelques mots en détachant ses syllabes. Ewannaël comprit qu’elle parlait de sa sœur mais dut lui faire répéter pour saisir le sens de sa phrase. Elle s’exécuta en pointant du doigt le haut des gradins. Adrya s’y tenait, de dos. Le vent promenait sa chevelure rousse de droite à gauche et elle prenait parfois la forme d’ailes d’oiseaux.

C’est son dernier jour ici, elle veut te voir.

L’annonce d’Alemsa toucha Ewannaël. Ses contacts avec Adrya s’étaient limités à quelques danses et salutations et pourtant, son départ l’affligeait. Elle était l’un des visages qui l’avaient aidé à garder espoir lors de l’année écoulée, à ne pas passer ses journées à se morfondre. L’imminence de sa perte lui fit réaliser combien il s’y était attaché. Il se remémora leur première danse autour des flammes, le contact de sa tête contre son épaule, ses regards sensuels. Une part de lui regrettait d’être parti cette nuit-là, sans un mot d’explication.

Alemsa lui dit qu’elle resterait avec les filles le temps de leur conversation et il hocha la tête. Il gravit les marches en essuyant ses mains rendues huileuses par le service. Adrya ne se retourna que lorsqu’il fut à sa hauteur. Elle avait les yeux rouges et de larges cernes mais ses lèvres souriaient. D’un geste de la main, elle l’invita à la suivre et, sans avoir à se concerter, ils marchèrent vers la falaise.

*

La marée avait poussé les vagues jusqu’en bas de la falaise, qu’elles frappaient d’écume dans un grand fracas. Ewannaël et Adrya s’assirent sur une roche en forme de souche, qui donnait un superbe point de vue sur la mer. Le vent les arrosa de projections humides aussitôt séchées par le soleil brûlant. Elle le regarda, tandis qu’il regardait les flots. Elle pensait à lui tandis qu’il pensait à son rêve. Adrya comprit alors à quel point ils étaient différents. Lui regardait vers l’arrière tandis qu’elle allait de l’avant. Elle sentit son cœur s’alourdir et se leva doucement, espérant être retenue. Ewannaël ne réagit pas. Il paraissait n’avoir rien remarqué, trop perdu dans ses pensées.

Adrya tourna le dos aux vagues et pas à pas, s’éloigna de l’homme qu’elle aurait voulu aimer.

*

Elle était là.

Son cœur se remplit d’allégresse quand il vit sa silhouette sur la plage. Elle courait vers lui sans bagages, les cheveux emportés par le vent. Son bateau avait dû échouer plus loin sur l’île, peut-être errait-elle sur le sable depuis de longues heures. Cependant, rien n’avait d’importance. Ewannaël voyait enfin le jour qu’il avait tant attendu advenir. Faè retrouvait sa mère, Vabrinia en trouvait une et lui retrouvait l’être le plus cher de sa vie.

Jolyn était là.

Les longs mois de séparation n’avaient rien changé. Elle était toujours aussi forte, toujours aussi belle. Il brûlait de se jeter dans ses bras, de caresser ses mèches blondes. Il courut pour contourner la falaise, sauta de rocher en rocher jusqu’à la plage comme s’il s’était agi de simples marches d’escalier. Ewannaël se sentit voler jusqu’à sa tendre, attiré par une attraction invisible. Son cœur battit comme il n’avait jamais battu quand le regard de Jolyn croisa le sien. Elle souriait et son sourire brillait plus que le soleil.

Elle était là, devant lui.

Leurs corps se trouvèrent, sans un mot. Ewannaël se sentit bien. Parfaitement bien. Comme si sa vie entière n’avait fait que concourir à ce moment de pure allégresse. Il se délecta du frottement du front de Jolyn contre son cou, du contact de sa poitrine contre son torse, de la caresse de ses mains sur sa taille et son dos, de l’effleurement de leurs jambes. Toutes ses sensations sensorielles étaient démultipliées, si puissantes qu’elles en semblaient irréelles.

Ils s’allongèrent, ensemble.

Le sable devint un doux matelas, le soleil du soir un drap chaud. Comme après une longue journée de marche dans la glace, Ewannaël laissa ses muscles se relâcher, ses paupières retomber, se contentant de caresser celle qu’il aimait. Et elle le caressait en retour, avec une douceur qui lui donnait envie de pleurer. Il regretta d’avoir haï le destin, qui venait de lui offrir un don inestimable. Il était le plus heureux des hommes et se dit qu’il ne serait plus jamais triste. Avec Jolyn, tout allait changer.

Les yeux d’Ewannaël se fermèrent pour de bon lorsque son épouse se logea contre son épaule. Il crut qu’ils s’étaient retrouvés dans leur maison, dans leur chambre, comme si leur voyage n’était qu’un mauvais rêve. Il crut entendre les pleurs de Faè, les mouvements d’Edenn en quête de sommeil. Il se promit au matin d’aller voir son fils pour lui promettre de toujours veiller sur lui. L’instant suivant, le chant des vagues lui donna l’impression de dormir dans son voilier, en pleine saison de pêche. Puis il ouvrit les yeux et contempla les étoiles.

L’astre du Pêcheur, guide des navigateurs, resplendissait au milieu du ciel. Les deux lunes l’entouraient, avec de fins croissants en forme de sourires. Ewannaël se dit que les aurores boréales ne tarderaient guère à illuminer le ciel nocturne. Ses retrouvailles avec Jolyn méritaient ce spectacle. Elles ne vinrent pas mais le vent chassa les nuages et les étoiles brillèrent de mille feux. Il ne pouvait même plus reconnaître l’astre du Pêcheur tant il y avait de lumière. Au même instant, les lunes lui apparurent entières, couvertes de halos éblouissants, comme si elles s’étaient muées en soleil. Il y vit un miroir du miracle qui venait de se produire.

Jolyn se redressa légèrement pour lui caresser le menton. Il posa sa main droite derrière sa nuque et leurs lèvres se joignirent. Ewannaël frissonna en sentant sa langue jouer avec la sienne. Il redécouvrit avec jubilation la sensation des vêtements qui tombent, des respirations qui s’accélèrent, des yeux qui se cherchent et des corps qui s’unissent.

Quand leurs êtres et leurs âmes ne firent qu’un, Ewannaël ferma les yeux, reconnaissant au monde de lui avoir offert sa plus belle merveille. Toutes les douleurs disparurent, toute conscience du passé s’évapora. Ce fut une parenthèse enchantée, hors du temps.

Cette nuit fut un rêve. Le plus beau des rêves. Le plus doux des rêves. Ewannaël aurait voulu que sa vie s’arrête là.

Malheureusement, à la fin d’un rêve, il faut se réveiller.

*

Ce fut le claquement d’un drap de tente qui le tira du sommeil. Ses tempes étaient douloureuses, ses jambes lourdes et son esprit embrumé. Son être avait conscience que le retour à la réalité s’annonçait brutal et tentait de le retarder. Ewannaël n’avait plus été dans un tel état depuis des années, lorsque son frère l’avait amené chez un autre jeune homme du village pour y boire d’étranges boissons pendant toute la nuit. Il en avait gardé un souvenir écœuré, où se mêlaient les visages pâles, l’odeur des vomissures et les meubles renversés. Pendant de longues secondes, il échoua à se rappeler ce qui avait pu le mettre dans un tel état.

Il finit par ouvrir les yeux et eut l’impression de déchirer ses paupières tant l’effort était douloureux. Il était allongé sur un lit de fourrure au milieu d’une tente de toile. Une fine couverture blanche était étendue sur son corps nu. Il eut un frisson d’horreur tant cette sensation lui rappelait Armen. Soudain, une main lui caressa le dos et il sursauta. Ces doigts n’avaient pas la couleur ni la forme de ceux de Jolyn. Une autre femme dormait à ses côtés.

En se retournant, Ewannaël découvrit un visage à la fois familier et étranger. Celui d’Alemsa, plongée dans l’inconscience la plus totale. Comme lui, elle était nue. Son corps était vigoureux et désirable mais il l’écœura. Il commençait à se rappeler qu’elle n’aurait pas dû être là, près de lui. Loin de Faè et de Vabrinia. Qu’il n’avait pu l’accepter de son plein gré. Cette place était celle de Jolyn.

Il se leva dans un bond, revêtit la chemise abandonnée au pied du lit avant de chercher des yeux sa tunique. Ses yeux se posèrent alors sur un étrange objet, qui avait laissé une trace noire sur les draps avant de chuter. Une forme de tube de papier serré au bout noirci. Il le ramassa et à l’extrémité, découvrit une multitude de morceaux de plantes séchées entremêlés. Une odeur envoûtante s’en dégageait ; il la reconnut aussitôt. C’était celle qu’avait Jolyn dans son rêve.

Alors que la mémoire lui revenait peu à peu, il regretta de ne pas l’avoir définitivement perdue.

*

Quelques heures plus tôt

Après le départ d’Adrya, il était resté seul sur la falaise, longtemps. Il s’y serait endormi si le devoir ne l’avait appelé. Vabrinia et Faè étaient toujours au campement. Il s’était levé, avait marché sur le chemin qu’il connaissait par cœur. La majorité des habitants de l’île étaient installés au soleil, discutant ou jouant avec leurs enfants. Leurs conversations furent un brouhaha insupportable aux oreilles d’Ewannaël, écœuré de n’avoir rien vu à l’horizon. Son rêve du matin lui avait fait croire que ce jour était le bon et il n’avait plus cœur à l’espoir. Lui qui parvenait toujours à se dire que le jour prochain serait meilleur ne pouvait plus attendre. Cette après-midi-là, la perte d’Edenn et l’absence de Jolyn lui étaient intolérables.

Il arriva devant le tas de sable amenés pour les enfants. Faè et la petite Vabrinia jouaient sans le regarder. Cette vue lui fit regretter le temps où l’une et l’autre pleuraient pour implorer sa présence. Les soigner, les porter, les nourrir, avaient été des gestes de survie autant pour elle que pour lui. Penser à l’autre, jouer un rôle de père, c’était aussi mettre un voile devant ses émotions, ses sentiments. Une partie de lui ne put s’empêcher d’en vouloir aux enfants pour leur insouciance. Faè ne savait même pas qu’elle était la cause du voyage. Ewannaël fit vite taire cette voix. Il ne pouvait en vouloir à Faè pour ses propres erreurs. C’était lui qui aurait dû insister davantage dans les villages côtiers pour être accueilli, fuir les manipulations d’Armen, empêcher Jolyn et Edenn d’aller à la mine, partir de Maëlval quand il en avait eu la possibilité. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’en faisant les bons choix, sa famille serait toujours près de lui.

Une première larme coula le long de sa joue, si petite qu’il ne la sentit même pas. Puis une autre. Il tapota sa peau, comme pour en chasser un insecte. Puis un sanglot l’agita, comme si son corps était agité d’un soubresaut. À cet instant, Ewannaël réalisa sa fatigue, sa lassitude, son immense tristesse. Il sut qu’il ne pouvait rien sinon accepter sa douleur. Les enfants se rapprochaient de lui et il décida de s’éloigner. Au lieu d’être réconforté, un vieux réflexe d’orgueil le poussa à s’isoler. Comme si garder ses souffrances pour lui protégerait son entourage.

Ses pas le menèrent à l’ombre d’un bosquet couvert de baies roses, d’où il n’attirerait pas l’attention des curieux. Les sanglots reprirent alors de plus belle, de moins en moins espacés, tels une toux incontrôlable. Sa tête chut entre ses mains et il sentit le sang battre à ses tempes. Sa respiration s’affola, chaque nouvelle inspiration s’accompagna d’un gémissement. Les petites larmes devinrent un flot ininterrompu de tristesse. Enfant, Ewannaël avait entendu quelqu’un dire que pleurer soulage mais à ce moment, il aurait pu déverser toute l’eau de son corps en vain. Il n’avait qu’un être dans tout l’univers capable de le soulager.

Jolyn avait dû changer et lui aussi. Il se demanda ce qu’elle penserait quand ils se retrouveraient, si elle verrait ses nouvelles rides et cicatrices, ses premiers cheveux blancs. Ewannaël s’inquiéta à l’idée que leur couple ne serait plus jamais ce qu’il avait été. Même en cas de retrouvailles, les souffrances partagées lors du voyage, l’écoulement du temps et l’absence d’Edenn se dresseraient toujours entre eux.

 Quand les larmes se tarirent, il ne demeura qu’un gouffre de détresse. Ewannaël glissa en position allongée, les bras en croix, comme assommé. Ses muscles étaient tendus, ses articulations douloureuses, son souffle court et tout son esprit n’avait qu’un visage en tête. Celui de Jolyn. Il se serait arraché les doigts pour seulement sentir sa présence. Une dernière larme glissa sur sa peau alors qu’il se remémorait son visage rougi par le froid, quand elle rentrait à la maison le soir.

— Ewannaël !

La voix qui criait son nom fut comme une échelle lancée à un naufragé. Il se redressa lentement, sortit des flots. Puis il escalada jusqu’au pont du navire, répondit finalement à l’appel d’une voix faible. La voix s’approcha, et avec elle le corps d’Alemsa. La jeune femme le regarda avec inquiétude tandis qu’il restait les bras ballants, prêt à s’écrouler au moindre coup de vent. Elle portait la même tunique blanche que le jour de leur rencontre, lorsqu’elle avait offert l’automobile à Faè. La voir fit réaliser à Ewannaël que sa sœur était partie sans qu’ils se soient dits aurevoir.

Voyant son état, Alemsa s’avança jusqu’à son dos et l’aida à s’asseoir. Une roche pointue déchira le bas de sa tunique et griffa sa cuisse mais il ne s’en aperçut même pas. Au lieu de le relâcher, la tunique blanche resta contre lui, en soutien. Ewannaël aurait préféré qu’elle demeure à distance raisonnable mais n’eut pas la force de prononcer le moindre mot. Alemsa s’installa contre un rocher, à ses côtés. Elle relâcha son étreinte, gardant seulement une main sur l’épaule d’Ewannaël pour le soutenir.

Vint un moment où Alemsa parla et il lui répondit. Il n’avait plus conscience de parler une langue différente, se contentant d’essayer de rassurer celle qui lui était venu en aide. Il n’était pas malade, pas blessé, seulement triste. Il n’y avait rien à faire, ça finirait par passer. Il savait cependant que ces mots ne servaient à rien. Le voir suffisait à Alemsa pour comprendre l’étendue de son malheur. Alors il cessa de mentir.

— Je suis désespéré.

— Pourquoi ?

— Celle que j’aime ne vient pas. Cela fait des mois que j’attends. Elle ne vient pas.

À ce moment, Alemsa aurait pu le rassurer, comme il le faisait lui-même. Elle aurait pu lui dire qu’il ne s’agissait que de temps. Sa réponse fut toute autre.

— Elle doit être morte. Il faut que tu l’oublies.

En l’entendant, Ewannaël ne se mit pas en colère. Jolyn était absente, et c’était la seule chose qui comptait. La certitude de ne plus la revoir commençait à l’habiter. Sa tristesse n’y gagna pas, comme si elle avait atteint sa limite. Alors il continua à parler, posa à son tour une question :

— Ta sœur est partie ?

— Oui.

— Elle reviendra ?

— Non.

Après un court silence, Alemsa reprit :

— Adrya aurait aimé mieux te connaître. Tu ne parlais pas avec elle.

Ewannaël voulut répondre qu’il l’aurait fait en maîtrisant davantage son nouveau langage mais réprima ce mensonge. Les raisons de son silence étaient autres.

— Je suis désolé mais oublier Jolyn est impossible. Je suis sûre qu’elle vit, qu’elle fait tout pour nous retrouver.

Il réalisa avec douleur que son affirmation n’avait plus la conviction d’antan. Il l’avait prononcée avec le ton qu’il utilisait jadis pour expliquer l’existence des esprits à Edenn. Le ton des légendes d’enfant, des rêves inaccessibles, des espérances que l’on sait folles, des croyances irrationnelles. Son espoir pathétique parut toucher Alemsa car elle vint se placer en face de lui, à sa hauteur, puis le fixa dans les yeux.

— Tu ferais tout pour la revoir ?

— Tout.

— J’ai peut-être quelque chose pour toi.

— Quoi ?

— Un produit à base de plantes séchées. Il permet de voir des choses fantastiques, de rêver plus fort. Peut-être pourras-tu revoir ta Jolyn.

— Quelle est cette merveille ?

— J’en ai dans ma tente. Suis-moi, je vais te montrer.  

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MrOriendo
Posté le 02/09/2024
Hello Edouard,

Je ne vais pas te mentir, j'ai été moins emballé par ce chapitre que par le reste du roman. Il y a ici quelque-chose qui me dérange à la lecture. Le récit transpire une certaine lenteur, on a l'impression de flotter comme Ewan à la frontière entre le rêve et la réalité. Ce ne serait pas dérangeant en soit s'il n'y avait un cumul avec les sauts dans le temps, un effet de répétition qui s'installe et de lassitude.

Je comprends que ton intention est de nous plonger dans l'état d'esprit d'Ewannaël, qu'on ressente ses doutes et qu'on soit, comme lui, confus et perdu entre les rêves, la réalité et le temps qui passe et s'étire indéfiniment sur cette île. Tu parviens bien à transmettre ce ressenti, mais je trouve que ça dessert le récit à ce stade car tu y perds un peu ton lecteur et tu installes un côté lent et répétitif. On se demande combien de temps il va rester sur cette île sans que rien ne s'y passe, à quel moment sa quête va prendre un nouveau virage. Le chapitre précédent fonctionnait mieux car tu y apportais des éléments nouveaux : Adrya et la petite Vabrinia. Ici, mis à part le fait que Alemsa (Alemsa, Elimsa... tu sembles aimer ces sonorités ^^) lui fasse découvrir une drogue, il ne se passe pas grand chose. Il y a peut-être une question de rythme à revoir, peut-être faut-il changer des choses dans la construction du chapitre et l'enchaînement des paragraphes, mettre moins d'ellipses pour permettre au lecteur de mieux suivre ton cheminement. Je n'ai pas de solution toute faite à t'apporter, mais pour la première fois de cette histoire j'ai eu le sentiment que ce chapitre était long et j'avais hâte qu'il se termine.

Pour autant, il y a plein de choses très positives aussi. Comme je le disais, tu arrives toujours très bien à nous transmettre le ressenti d'Ewan, ses doutes et ses inquiétudes, le fait qu'il n'arrive pas à oublier Jolyn et que ça devienne obsédant au point de le pousser à accepter de la drogue pour rêver d'elle. La distance qui s'installe entre lui et ses filles à cause de son chagrin est émouvante aussi, on comprend bien qu'il s'interdit d'être heureux tant qu'elle ne l'a pas rejoint et qu'il en souffre.

Malgré les faiblesses de ce chapitre en termes de narration, j'ai toujours hâte de découvrir où cette histoire va nous mener.
Au plaisir,

Ori'
Edouard PArle
Posté le 02/09/2024
Coucou Ori !
Je comprends ton ressenti. Ce chapitre-ci et certains suivants sont moins bons en terme de narration et ça m'a été remonté par plusieurs lecteurs. Je vais retoucher ce passage de l'histoire, sûrement faire quelques coupes. Je dois aussi réfléchir à ajouter des éléments de tension sur cette P2 en général.
Merci beaucoup de ton retour, ça m'aide à voir les faiblesses de ce récit !
A bientôt (=
Cléooo
Posté le 23/07/2024
Coucou Edouard !

J'ai peut-être un peu moins accroché à ce chapitre.
La détresse d'Ewannaël est palpable, et j'y compatis, je perçois son émotion, mais j'ai l'impression que l'histoire se répète ici, par rapport à Armen. Peut-être dans des conditions différentes, mais le fait de lui introduire de la drogue n'est pas tout à fait du charme dans les règles de l'art si j'ose dire.
Du coup je me demande un peu où ça va. Il va partir d'endroit en endroit et tomber à chaque fois sur des prédatrices ?

J'ai noté quelques maladresses aussi au fil de la lecture, des phrases un peu hors de ton. Quelques exemples :
- "Soudain, il se retrouva sur la plage" -> Ici, comme on est pas tant dans l'action que dans une réflexion, le "soudain" me semble hors de propos.
- "La certitude de ne plus la revoir commençait à l’habiter." -> quelque chose me gêne dans cette phrase. La certitude ? La peur plutôt ? Il n'a jamais eu l'air de ne pas croire, malgré toutes les péripéties, qu'il la reverrait un jour.
- "Quelques heures plus tard" en plein milieu du chapitre. Je crois que tu aurais pu l'emmener de manière plus lyrique, plus dans le ton du chapitre.

En tout cas à ce moment du récit je suis un peu perdue. Je ne sais pas si il va jamais retrouver Jolyn, si il va rester sur cette île pour toujours, si il va décider d'aller de l'avant et de partir rejoindre pourquoi pas Adrya qui me semble quand même plus respectueuse que sa sœur.
Je trouve aussi que cette île d'entre deux n'est pas forcément saine pour élever des enfants, et vu qu'il semble y tenir, je m'étonne qu'il n'y réfléchisse pas.
Dernière chose : je suis toujours perturbée par ce que je disais dans mon commentaire du chapitre précédent : où vont ceux qui partent, d'où vient la nourriture ?

Voilà pour aujourd'hui :) Je te lis tout de même avec plaisir et je viendrai lire le chapitre suivant sous peu !
Edouard PArle
Posté le 31/08/2024
Coucou Cleoo !
Tu n'es pas la seule à avoir ce ressenti, il y a des choses à retravailler sur ce passage du roman.
Oui, c'est un peu l'idée des mauvaises rencontres qui se répètent mais c'est vrai que ça peut donner des airs de déjà vu. Ceci dit, Alemsa diffère d'Armen pas mal quand même.
Hmm, oui la suite est floue à ce stade. Ca va se décanter !
Merci beaucoup de ton commentaire !
A très vite (=
Contesse
Posté le 10/07/2024
Hello Edouard, comment ça va ?

Me revoilà pour me replonger dans ton univers toujours aussi surprenant !

Dans ce chapitre, on retrouve Ewan toujours plus mélancolique et déchiré. C'est triste de voir que toujours il s'accroche à cet espoir fou de revoir Jolyn après tout ce temps... Et en même temps on sait tous qu'à sa place on ferait pareil ! C'est le propre de l'humain, tant qu'il n'a pas de certitude il espère. C'est à la fois beau et désespérant ahah

Alemsa montre une autre facette de sa personnalité ici. Alors, je ne sais pas si j'ai bien compris avec ce saut dans le temps, peut-être que je vais attendre de voir dans le chap d'après mais là de suite j'ai l'impression qu'elle l'a drogué pour abuser de lui mais... Comme je deviens parano avec ton histoire et tout ce qui tourne mal là, je me dis que peut-être c'est pas ça qu'il s'est passé, donc je vais attendre d'avoir la réponse dans le chapitre d'après xD
Si c'est bien ce qu'il s'est passé, alors j'émettrais un bémol sur ce choix, mais comme je le disais j'attends de voir ^^ ;)

La nouvelle complicité entre Fae et Vabrinia s'annonce très mims, j'ai hâte de voir leur relation s'épanouir et évoluer ensuite ! Leur relation avec leur père aussi.

"Le ton des légendes d’enfant, des rêves inaccessibles, des espérances que l’on sait folles, des croyances irrationnelles." --> j'aime beaucoup cette phrase, très jolie, poétique et en même temps très parlante !

Mes petites remarques :

"Ewannaël n’avait jamais douté de revoir Jolyn et vit dans cette vision l’annonce de son retour imminent." --> bcp de répétitions de la racine de "voir" : revoir, vit, vision ^^
"Il relâcha Vabrinia et Faè en bas des gradins et porta main forte aux autres tuniques blanches. Il porta une lourde marmite brûlante" --> répétition de porta :)

"Comme si sa vie entière n’avait fait que concourir à ce moment de pure allégresse." --> tu utilises déjà le mot allégresse dans le premier paragraphe de cette scène, étant un mot assez rare ça se remarque facilement je trouve ^^
"Toutes ses sensations sensorielles étaient démultipliées" --> sensations sensorielles c'est un pléonasme ahah

"Il se promit au matin d’aller voir son fils pour lui promettre de toujours veiller sur lui." --> répétition du verbe promettre :)

"Il se promit au matin d’aller voir son fils pour lui promettre de toujours veiller sur lui.

"Puis un sanglot l’agita, comme si son corps était agité d’un soubresaut" --> répétition d'agiter ;)

Voilà voilà !
Encore une fois, ce fut un plaisir de te lire et je reviens bientôt pour la suite ! Etant en vacances, je devrais trouver plus de temps et d'énergie pour vagabonder sur PA ;)

La bise !
Edouard PArle
Posté le 31/08/2024
Coucou Conts !
Au vu des retours, cet enchaînement de chapitres a l'air d'être un peu moins fort ou du moins engageant que le reste du roman. Il faudra le retravailler.
Pour ce passage, on en reparle sous ton prochain comm (=
Bien joué pour toutes ces petites répétitions. Tout est gommé !
Merci beaucoup de ton commentaire et désolé du temps de réponse^^
Bleiz
Posté le 30/06/2024
Salut Edouard,

J'ai bien aimé ce chapitre, même si j'avoue que j'ai eu un peu de mal à faire la différence entre rêve et réalité, notamment les passages sur Jolyn - autant dire que tu as réussi ton coup en nous mettant à la place d'Ewannaël. Donc au final, ça a ajouté à ma lecture, et k'ai d'autant plus apprécié ce chapitre.
La seule chose qui m'a fait sortir de l'histoire, c'est le petit passage "Quelques heures plus tôt". Par rapport à la finesse de l'écriture juste avant, l'explication est littéralement offerte. Simplement enlever cette partie en italique, en le mettant dans une phrase normale, aurait amené l'explication plus en douceur.

J'espère que Jolyn va revenir même si, comme Ewannaël, j'en doute de plus en plus...

Je file vers le chapitre suivant :)
Edouard PArle
Posté le 01/07/2024
Coucou Bleiz !
Oui, j'ai volontairement rendu la frontière entre rêve et réalité très floue dans ce chapitre.
Concernant ce passage, tu penses que si je l'enlève ça reste clair ? Sinon, tu as raison il faut que je réfléchisse à un moyen de l'amener dans le texte.
Merci beaucoup de ton retour !
A bientôt (=
Saskia
Posté le 12/06/2024
Coucou Edouard !

Enfin un nouveau chapitre, je suis trop contente !

Faè et Vabrinia sont tellement mignonnes ensemble <3 <3 <3
J’adore ces petites. Je veux les voir plus !

C’est super triste qu’Ewannaël pense parfois voir Edenn en Vabrinia, et qu’il supporte toujours aussi mal d’être séparé de Jolyn, au point de croire voir une prémonition de son retour dans ses songes.

J’ai cru qu’Ewannaël s’était endormi sur place après le départ d’Adrya, et qu’il rêvait de Jolyn comme le matin, mais en fait c’était pas du tout ça.

Finalement Adrya a l’air d’être quelqu’un de bien. Elle comprend que Ewannaël ne va pas bien du tout, n’a pas oublié sa femme et n’est pas en état d’avoir une relation avec elle. Par contre sa sœur…

JE VEUX TRUCIDER ALEMSA !!!

Pourquoi est-ce que je ne peux pas me téléporter sur cette île et lui foutre mon poing dans la gueule à celle-là ? C’est trop dommage !

D’où elle se permet de débarquer de nulle part devant Ewannaël qui est au bout de sa vie à pleurer l’absence interminable de Jolyn qui n’arrive pas, et au lieu de le calmer et de le ramener auprès de ses filles, elle se sert de sa détresse pour le droguer avec des plantes bizarres et le violer en se faisant passer pour Jolyn ? Elle vaut pas mieux qu’Armen. Pauvre Ewannaël qui a péniblement réussi à échapper à son premier bourreau, pour mieux tomber dans les griffes d’une autre… Il n’a vraiment pas de chance dans la vie ! En même temps c’est vrai qu’en général les gens en détresse ont tendance à attirer tous les détraqués du coin qui voient une cible facile…

Je m’inquiète un peu pour Faè et Vabrinia aussi. Elles sont encore petites et ont besoin que leur Papa chéri veille sur leur sommeil. Elles ont dû être triste et avoir peur de ne pas le voir rentrer auprès d’elles ! Surtout que Vabrinia a des nuits difficiles… Bon, au moins elle avait Faè avec elle, c’est déjà ça.

Sinon, moi j’attends toujours le retour de Jolyn et ne perd pas espoir qu’elle arrive un jour. De toute façon je ne croirai jamais à sa mort tant que je n’aurai pas vu son corps. Elle a juste eu un petit contretemps, c’est tout.

J’attends la suite avec impatience !


Quelques remarques :

« Son être avait conscience que le retour à réalité s’annonçait brutal et tentait de le retarder. »
> à la réalité

« Ewannaël n’avait plus dans un tel état depuis des années, lorsque son frère l’avait amené chez un autre jeune homme du village pour y boire d’étranges boissons pendant toute la nuit. »
> n’avait plus été

« Alemsa attrapa un rocher de sa main libre et l’installa en dossier. »
> Comment ça attraper un rocher ? J’ai du mal à visualiser la scène, ça n’a pas trop de sens…

« Sa tristesse n’y gagna pas, comme s’il elle avait atteint sa limite. »
> comme si elle
Edouard PArle
Posté le 25/06/2024
Coucou Saskia !
Content que tu aimes leur duo (= Bien sûr qu'on va les voir !
Cool que ma manipulation fonctionne xD
Ahh, la Saskia colère is back ^^ Alemsa mérite si on s'en tient à ce chapitre oui ahah
"Pourquoi est-ce que je ne peux pas me téléporter sur cette île et lui foutre mon poing dans la gueule à celle-là ? C’est trop dommage !" ahah c'est un délice à lire
"En même temps c’est vrai qu’en général les gens en détresse ont tendance à attirer tous les détraqués du coin qui voient une cible facile…" Malheureusement, c'est un peu ça l'idée ^^
Tout ce qui touche Ewan va malheureusement mettre aussi en danger les filles...
Quant à Jolyn, le temps n'est pas le seul problème. Il faut aussi qu'elle sache où est son mari.
Les petites remarques sont corrigées.
Merci beaucoup de ton retour !!
A bientôt (=
Saskia
Posté le 25/06/2024
Coucou Edouard !

C'est vrai que si Jolyn cherche Ewannaël et Faè à Losival, elle risque pas de les trouver...

Sinon, ça fait trois mille ans que j'attends la suite et je suis contente de voir que tu viens de poster un nouveau chapitre ! Mais je ne vais malheureusement pas pouvoir le lire tout de suite...
Je ne vais pas très bien psychologiquement depuis vendredi, et pour le moment j'évite de lire des trucs violent, surtout si ça parle de viol. Je galère suffisamment comme ça à gérer le mien qui revient en boucle dans ma tête, alors c'est pas la peine d'en rajouter... Pourtant je pétais le feu ces derniers mois ! Mais apparemment je suis toujours pas au bout de mes peines...
En vrai, je me sens déjà un peu mieux aujourd'hui et Ewannaël est agressé avec un mode opératoire plus ou moins à l'opposé de ce que j'ai vécu, du coup ce serait pas forcément illisible pour moi, mais bon, quand même. J'imagine que tu vois en quoi Les Yeux de la Nuit c'est pas idéal comme lecture pour moi en ce moment ^^

J'ai malgré tout très hâte de découvrir la suite des aventures d'Ewannaël, Faè et Vabrinia, et de te dire ce que j'en pense.
Je reviendrai dès que je serais à nouveau en forme ! (Bientôt, j'espère)

D'ici là écris bien <3
Edouard PArle
Posté le 25/06/2024
Coucou Saskia !
Je comprends que cette histoire soit difficile à lire au vu des thèmes abordés. Prends le temps qu'il faut (=
D'ailleurs, il faut que je rajoute que ces thèmes sont abordés dans le résumé. Je n'avais pas forcément l'intention de le faire au début donc je n'y avais pas trop réfléchi. C'est vrai que ça peut faire du mal de lire des thèmes plus difficiles sans être prévenus.
En tout cas merci de (nouveau) gentil commentaire !
A très vite (=
Maëlys
Posté le 12/06/2024
Coucou !

"Adrya tourna le dos aux vagues et pas à pas, s’éloigna de l’homme qu’elle aurait voulu aimer." Belle citation, Adryan me fait de la peine. La détresse d'Ewannaël et son incapacité à oublier Jolyn me brise le coeur aussi...

Tu aimes décidément faire souffrir tes lecteurs avec des fausses retrouvailles qui s'avèrent être un énième abus. Laisse Ewannaël tranquillle un peu non ?
Enfin bref, on continue à espérer qu'il s'en sortira (même si je ne crois plus au retour de Jolyn)

Hâte de connaître la suite !!
Edouard PArle
Posté le 25/06/2024
Coucou Maëlys !
Ewan a peut-être laissé passer une chance de se tourner vers un nouveau futur, je voulais faire passer cette idée de frustration.
Oui, je ne vous épargne pas dans cette histoire, et Ewan encore moins.
Je comprends que tu ne veuilles plus croire au retour de Jolyn à ce stade...
Merci beaucoup de ton retour !
A bientôt (=
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