Chapitre 12 : Souvenirs d'enfance

Par Lilisa
Notes de l’auteur : Salut à toi cher lecteur!
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Bonne lecture !

Falès se leva le lendemain avec l’idée de finir au plus vite la mission qui lui avait été confiée afin d’obtenir le pardon du roi rapidement. Il se rendit dans le centre de recherche et visionna toutes les vidéos de toutes les caméras ces dernières 24 heures afin de retrouver trace de la mystérieuse caméra mobile.

Ce qu’il découvrit l’horrifia autant qu’il le surprit. Il bondit de son siège et courut voir le roi, qui le reçut dans l’heure.

Falès s’agenouilla face à Sa Majesté Manouk III.

- Relève toi, Falès Orazu.

Falès obéit lentement pour marquer son respect puis prit la parole.

- Mon roi, nous nous sommes complètement trompés ! Il n’y a pas une caméra, il y en a plus d’une dizaine !

Le roi se releva en grondant.

- Pourquoi personne ne m’en a informé plus tôt ?!

Falès baissa le regard, afin d’éviter de subir cette colère qui ne lui était pas destinée. Manouk III appela un de ses conseillers qu’il enguirlanda pour cette erreur qui aurait pu coûter la vie au pays. Falès déglutit. Il n’aurait pas aimer se prendre toute la colère du roi, terriblement violente.

Manouk III revint vers lui apaisé, ayant passé sa colère sur quelqu’un d’autre.

- Très bien. Est-ce tout ?

- Non, Majesté. J’ai également découvert l‘emplacement actuel de chaque caméra. Elles sont en ce moment immobiles. Voulez-vous que je attrape et désactive toutes ou une seule suffira pour l’étude ?

- Tu suggères de laisser des caméras humaines parcourir mon pays de long en large, les préparant peut-être pour une guerre?! hurla le roi.

Manifestement, sa colère n’avait pas complètement disparu.

- Non, bien sûr que non, mon roi. Je suivrai bien évidemment vos ordres.

- Je préfère ça, gronda Manouk III.

Il le congédia d’un geste et Falès quitta la salle d’audience.

 

Sa traque des caméras dura plusieurs jours. Falès attrapa la première assez facilement, mais le temps de la ramener aux laboratoires, les autres s’étaient évaporées. Falès grogna de frustration et repartit à la chasse. Peu à peu, sa collection s’agrandit et, quatre jours plus tard, Falès possèdait 12 caméras mobiles stockées dans les laboratoires, prêtes à être étudiées.

Il prit un jour de repos pour décompresser de ses quatre jours de stress total, augmenté par le roi qui le pressait de retrouver au plus les caméras qui arpentaient son royaume.

Il profita de cette journée pour réfléchir à ce qu’il allait dire à Sorena. Il ne l’avait presque pas vu durant ces quatre jours, absorbé dans son travail, rentrant très tard et partant très tôt le matin. Au final, il conclut qu’il valait mieux laisser le soin de tout avouer au roi, qui s’y prendrait certainement mieux que lui.

Le dîner s’écoula dans une ambiance distante, Falès cherchant à éviter un maximum les question de Sorena et Sorena ne voulant pas braquer son petit frère.

Il partit avant que sa sœur soit levée le lendemain et se rendit directement aux laboratoires. Il frissonna en arrivant. Comme il détestait ces endroits glaciales sans aucune couleur ! Mais il se fit violence et continua à avancer. Il interpela deux scientifiques afin qu’il l’aide à désosser et analyser les caméras.

La procédure fut longue et pénible. Le seul avantage était que Falès avait découvert qui était derrière tout ça. Tout d’abord, les caméras provenaient d’un endroit sur le continent nord-américain dont il avait oublié le nom. Ensuite, cet endroit était déclaré au nom de Williams. Et pour finir, John Robert Williams, couramment appelé J. R. Williams ou Williams, était un industriel américain spécialisé dans le charbon qui avait développé, sans succès, des caméras portatives il y a une dizaine d’années.


 

Falès était ravi. Le roi lui avait ordonné de découvrir qui était derrière tout ça et de lui injecter le sérum d’oubli. La première partie était achevée. Restait la seconde. Mais Falès comptait sur la légendaire discrétion naine pour y parvenir.

Il courut voir Manouk III dans sa salle du trône, pièce qu’il n’avait encore jamais vue.

Il s’était attendu à quelque chose d’encore plus grandiose que la salle d’audience et il n’était pas déçu. Deux fois plus vaste, la salle du trône explosait de couleur, le rouge prédominant bien sûr. D’immenses colonnes de marbres torsadées s’élevaient vers le haut plafond peint de scènes religieuses. Les murs étaient tous taillés, contrairement à la salle d’audience, sculptés, et surmontés de dorures.

Quant au trône, il était magnifique. Fait en or, incrusté de toutes les pierres précieuses connues avec une majorité de rubis, il brillait de mille feux. Le roi trônait dedans, enveloppé dans son manteau de rubis et d’or. Les accoudoirs étaient taillés en forme de nains, et représentaient les deux premiers rois du monde nain souterrain. Le dos du trône, lui, s’étirait jusqu’au plafond, tout en sculptures, peintures et dorures.

Falès s’avança doucement, impressionné par la beauté du lieu. Il vit du coin de l’œil le roi se redresser dans son trône, se faisant paraître plus grand qu’il ne l’était en réalité. Un toussotement lui fit comprendre son manque de respect. Horrifié, il s’agenouilla aux pieds du roi, sans aucun bruit. Celui-ci lui ordonna de se relever sans prendre ombrage de l’irrespect de Falès. En réalité, il semblait plutôt flatté de l’admiration de Falès.

- Tu peux parler, lui indiqua le roi.

- Sire, j’ai terminé la première étape de ma mission. Je n’attends plus que vous me donniez le sérum d’oubli pour aller accomplir la deuxième partie de ma tâche.

Le roi déglutit.

- Aucun de nous n’avait prévu que tu termineras cette tâche aussi vite. Nous aurons bientôt terminé. En attendant, je t’ordonne d’aller faire du repérage dans la maison du commanditaire de tout cela, puis tu auras quartier libre.

Falès s’inclina puis sortit de la salle d’audience.

Il prit différents tunnels pour finalement se retrouver chez lui. Il leva la tête et tressaillit. Il y avait bien 250 mètres avant de se retrouver à la surface. Il décrispa ses griffes et commença l’ascension. Elle fut longue et douloureuse, mais il parvint au sommet. Arrivé en haut, il inspira longuement l’air frais.

C’était la première fois qu’il allait à la surface de la planète. Rares étaient ceux qui le pouvaient, même une fois dans leur vie. Il contempla les plaines qui s’étendaient à perte de vue. Grâce aux cartes qu’il avait consultées, il savait qu’il n’était pas bien loin de la maison de Williams. Il se perdit plusieurs fois mais finit par y parvenir.

Il prit quelques instants pour admirer l’immense forteresse moderne. D’il employait le terme « forteresse », c’était parce qu’elle était vraiment très sécurisée. Des patrouilles, des caméras, des murs, des lasers. Falès parvint à échapper à tous ses pièges, mais il se doutait que bien d’autres auraient été trompés.

Il parcourut la maison en tous sens, et reconnut des baraquements, un laboratoire, un salon, une cuisine, ce qu’il identifia comme une salle de bain et une chambre. Il s’arrêta dans ce dernier endroit mais il était désert. Il continua alors son exploration et comprit que le propriétaire des lieux était absent.

Il entra dans ce qu’il pensait être son bureau et remarqua que le plancher grinçait. Grâce à sa faible masse, il put traverser le bureau sans faire trop de bruit.

Au centre de la pièce trônait un meuble plus grand que lui aux nombreux tiroirs. Il bondit dessus et ouvrit tous les tiroirs. Ne sachant lire que le nain, il ne comprenait pas grand-chose à ce qu’il voyait mais un dessin l’interpela. C’était un dossier avec pour couverture l’inscription « NAIN » et un dessin qui ressemblait étrangement à son espèce. Il l’ouvrit et une photo s’en échappa. Il sauta du bureau et la ramassa pour l’observer.

C’était une photo qui représentait deux nains, l’un à la fourrure rousse, l’autre blanche. Ils étaient morts.

Falès les reconnut tout de suite. Il n’avait que deux ans, mais leurs têtes étaient à jamais gravées dans son esprit. Ses parents.

La photo lui échappa des mains.

Ses parents étaient morts. Il avait terriblement souffert. Et il se trouvait dans le bureau du responsable de cette souffrance.


 

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