Chapitre 2 : La découverte

Par Lilisa
Notes de l’auteur : Salut à toi cher lecteur !
Les commentaires sont la bienvenue du moment qu'ils sont constructifs.
Bonne lecture !

Pendant ce temps-là, à la surface, en 2023, John Robert Williams dévorait avec appétit le succulent bœuf bourguignon que son cuisinier personnel avait préparé. Ce dernier s’était surpassé. Williams avait rarement mangé un plat aussi bon, il n’était sans doute pas très objectif étant donné sa passion pour la viande de bœuf, et il aurait volontiers tout dévoré en quelques minutes, mais se souvenait encore des conseils de son médecin qui lui avait conseillé de faire attention à ce qu’il mangeait. Résultat, il fut obligé d’en laisser la moitié et de la faire soigneusement emballer par un de ses serviteurs afin de le finir plus tard.

Williams observait ses employés en réfléchissant. Il savait que la plupart des Américains seraient choqués en apprenant qu’il avait à son service une douzaine de serviteurs, un cuisinier, trois femmes de chambre et des dizaines d’hommes de main prêts à tout pour lui, mais il s'en fichait. Sa maison s’apparentait d’ailleurs plus à une élégante forteresse qu’à une maison.

Mais tout le monde n’est pas PD-G d’une des plus grandes entreprises d’extraction de charbon du monde.

Il était plongé dans des réflexions sur la concurrence d’Extraction Company, le grand rival de sa boîte Big Charcoal, lorsqu’un homme vêtu d’une livrée bleu marine -la couleur préférée de Williams- apporta une belle tarte aux pommes dorée par le four dégageant une odeur alléchante. Il s’empressa d’en manger le plus de parts possible avant que son diététicien, qui était toujours en sa compagnie lors de ses repas, lui jette un regard lui signifiant qu’il valait mieux arrêter de se goinfrer. Il renonça aux parts qui restaient avec un regard de chien battu puis entama une conversation sur l’art de bien manger avec son diététicien, expert en la matière.

Williams était un homme intelligent qui savait mettre les gens à l’aise, et son charisme lui permettait de compenser ses piètres capacités physiques. Pas particulièrement beau, la nature l’avait doté d’un physique assez banal et il n’impressionnait pas au premier regard comme d’autres ont le pouvoir de le faire.

Non, John Robert était un homme de taille moyenne, au menton fuyant et aux côtes saillantes. Ses cheveux bruns étaient souvent gras et ses yeux noisette étaient enfoncés profondément dans leurs orbites. Mais tout son entourage était impressionné par son assurance, son intelligence. Quant à sa bonté, elle se manifestait de façon aléatoire. En effet, Williams, s'il ne faisait rien gratuitement, savait voir quand quelqu'un méritait une récompense, et agissait en conséquence pour s'assurer la gentillesse de la personne à l'avenir.

Environ trois quarts d’heure plus tard, John Robert Williams faisait une petite promenade en solitaire après avoir dîné vers 20h.

Plus il y réfléchissait, et plus il trouvait que son cuisinier méritait une promotion ou un salaire plus élevé, car il possédait un réel talent. En effet, Williams avait rarement aussi bien mangé que depuis qu'il employait cet homme.

Changeant totalement de sujet, il pensait maintenant aux bénéfices de son entreprise et à son prochain coup pour obtenir un quasi-monopole sur le marché américain. Car, si l’on contrôlait le marché de charbon américain, qui était d’ailleurs florissant, on avait de bonnes chances de contrôler un jour le marché européen.

Voilà ce à quoi il pensait lorsque son pied heurta une racine et qu’il se retrouva étalé par terre. Il allait se relever en pestant contre sa maladresse lorsque son regard fut attiré par deux sombres formes jumelles. Il s’approcha de quelques pas car sa vue, bien que plutôt bonne, n’était plus ce qu’elle était. 

Ce qu’il vit, au lieu de l’horrifier comme toute personne normalement constituée, l’intrigua grandement. En effet, il était d’une grande curiosité, qui pouvait parfois devenir morbide et macabre. Devant lui se tenaient deux tombes format miniature surmontées d’une large croix en bois.

Que pouvaient-elles bien contenir ?

Il s’agenouilla et fit ce que les religieux auraient trouvé indigne : il dérangea le repos des morts. Après avoir ouvert les minuscules cercueils, il découvrit des corps qui ne ressemblaient à aucune espèce connue. Ils avaient une belle et longue fourrure soyeuse, bien que salie par la terre, rousse pour l’un, blanche pour l’autre. Ils avaient de longues griffes recourbées faites d’ivoire. Et ils avaient un long museau et une queue qui ressemblait à celle d’une panthère.

Mais quel était donc cet animal ?

Williams prit une photo, remit les corps dans les cercueils, les réenterra, et se mit en route vers sa villa. Il entra dans le spacieux hall et fila droit vers son bureau en montant quatre à quatre les longs escaliers modernes.

C’était une vaste pièce rectangulaire, d’une cinquantaine de mètres carrés, dont l’un des murs était entièrement recouvert d’une bibliothèque en acajou fixée au mur. Cette bibliothèque était remplie de livres anciens ou neufs, grand format ou de poche. Sur le plancher clair s’étendait un tapis clair aux motifs orientaux.

Un bureau trônait au milieu de la pièce. C’était un de ces meubles qui datent d’il y a plusieurs siècles, qu’on a souvent acquis aux enchères et dont on prend bien soin. Il était fait d’ébène et possédait de nombreux tiroirs. C’était le type de meuble sculpté aux innombrables tiroirs, dans lesquels on peut mettre sa vie entière. Ce bureau sentait le vieux bois et le papier ancien qui a jauni il y a déjà plusieurs décennies. Le plancher, bien qu’il ait été refait il y a peu, grinçait sous son poids.

Il s’assit à son bureau et entreprit de sélectionner un certain nombre de sites qui parlaient de créatures ressemblant à la photo qu’il avait sous le nez. Une fois ce travail accompli, il descendit dans la cuisine pour se faire un café et aperçut au passage l’heure. 23h45. Ce n’était pas très surprenant. Il avait l’habitude de ne pas dormir en passant la nuit sur divers dossiers et avait par conséquent développé une aptitude qui lui permettait de ne pas dormir pendant plusieurs jours, voire une semaine.

Certes, la caféine y était pour quelque chose, mais il n’empêche que Williams avait besoin de bien moins d’heures de sommeil que la plupart des gens. Il remonta dans son bureau et se posta devant sa bibliothèque, parfaitement silencieux.

On n’entendait que le bruit de sa respiration et des animaux nocturnes qui tentaient de se faire le plus discret possible, car les hommes de main de Williams étaient impitoyables avec les animaux qu'ils considéraient comme nuisibles, soit la plupart de la faune. Il sourit en pensant aux pauvres créatures qui allaient tomber sous leurs coups cette nuit-là. Il les avait embauchés quelques années plus tôt en pensant qu’ils le protégeraient d’une éventuelle menace extérieure.

Il ne pouvait pas se douter de l’importance primordiale qu’ils revêtiraient. Ils avaient beau être sadiques, ils compensaient largement ce défaut -peu important aux yeux de Williams, il pouvait parfois devenir une qualité- avec leurs aptitudes physiques et intellectuelles.

Il reporta ensuite son attention sur les livres élimés ou remarquablement bien conservés qui ornaient ses étagères. Il en attrapa une douzaine qui traitait le sujet qui l’intéressait et se mit au travail. Il recoupa toutes les informations, celles des sites et celles des livres, ce qui lui permit d’éliminer les livres moins fiables, ceux dont les informations ne correspondaient à aucune autre source, de déterminer de quelle espèce il s’agissait, où il avait le plus de chances de les trouver, quel était leur niveau de développement, … Il était certain d’une seule information : les étranges créatures qu’il avait découvertes dans son jardin étaient des nains. Tout le reste (lieu de vie, langue parlée, niveau de développement, …) n’était que supposition.

L’ampleur de la tâche qu’il avait à accomplir lui semblait démesurée. Il voulait désespérément rencontrer ces créatures qui le fascinaient depuis qu’il avait découvert leurs tombes, seulement il ne savait absolument où chercher.

Mais il avait une méthode infaillible pour remédier à ce léger contretemps.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Deslunes
Posté le 15/11/2023
Tiens, tiens, un nouveau personnage. Je n'avais pas vu venir ce changement d'univers. Bien joué car cela intrigue.
Et toujours pour info :
il fut obligé d’en laisser la moitié et de la faire soigneusement emballer par un des ses serviteurs afin de le finir plus tard - il fut obligé d’en laisser la moitié et de la faire soigneusement emballer par un de ses serviteurs afin de le finir plus tard.
un cuisinier, trois femmes de chambres - un cuisinier, trois femmes de chambre
Il s’empressa d’en manger le plus de parts possibles - Il s’empressa d’en manger le plus de parts possible (possible est invariable)
Environ trois quarts d’heures plus tard - Environ trois quarts d’heure plus tard
d’une cinquantaine de mètre carré, - d’une cinquantaine de mètres carrés,
l en attrapa une douzaine qui traitaient le sujet - l en attrapa une douzaine qui traitait le sujet
quelle était leur niveau de développement, - quel était leur niveau de développement,
les étranges créatures qu’il avait découvert dans son jardin - les étranges créatures qu’il avait découvertes dans son jardin
Lilisa
Posté le 16/11/2023
Merci beaucoup pour tes conseils précieux ! J'ai corrigé tout ça. Je vois que mon histoire te plaît, j'en suis heureuse !
Bonne lecture !
Alex3393
Posté le 08/11/2023
Bonjour,

Ce deuxième chapitre apporte beaucoup d'informations sur ton histoire tout en étant très agréable à lire, on sent que tu as pris du plaisir. J'aime beaucoup le personnage de William est le point de vue différent qu'il apporte. Bizarrement je m'imaginais les nains beaucoup plus grand, plus comme ceux qu'on voit dans les histoires de fantasy communes =).

Je suis curieux de voir comment les deux univers vont se rencontrer et les problèmes que cela va poser!

Bon courage pour la suite de ton histoire!
Lilisa
Posté le 10/11/2023
Hello !

Merci pour ton commentaire ! Oui, moi aussi, comme le nom ne l'indique pas, je m'imagine quelqu'un de grand (avec une barbe). J'ai justement décidé de sortir de ce cliché en innovant. Heureuse que ça plaise :-) !
Bonne lecture !
CrazyFeathers
Posté le 18/06/2023
oh changement d'ambiance, de décor et de point de vue ! Et contexte industriel, visiblement, c'est intéressant . Donc l'histoire se déroule aux Etats-Unis...

"Mais tout son entourage était séduit par son assurance, son intelligence ou encore sa bonté, qui se manifestait de façon aléatoire." J'aime beaucoup cette phrase !

C'est très intriguant de maintenant suivre le point de vue d'un être humain qui découvre l'espèce naine précédemment présenté. Et j'apprécie particulièrement les personnalités de tes personnages qui ont la qualité de ne pas tirer sur le cliché.

Bref, j'aime toujours autant.
Lilisa
Posté le 19/06/2023
Bonjour,

Merci beaucoup pour ton commentaire !
Vous lisez