Chapitre 25 - Deux nouveaux visages

Soudain, un bruit lointain résonna dans le couloir juste à côté. Calya n’avait pas le temps de se redresser que la porte s’ouvrait brusquement ; laissant ainsi apparaître deux nouvelles personnes : un homme et une femme. Malgré elle, elle sentit ses muscles se détendre au fur et à mesure que l’inconscient l’appelait.

Étonnée, Hildegarde se retourna précipitamment vers eux. Les sourcils froncés, elle jeta un léger coup d’œil à Melissa, qui s’empara dangereusement du scalpel.

— Qui êtes-vous ? leur demanda-t-elle, d’un ton agressif.

— J’aurais dû parier que vous ne vous souviendrez pas de nos visages ! grogna l’homme, le regard sombre. Il faut dire qu’on est nombreux là-dedans, à subir vos expérimentations !

D’une oreille distraite, Calya écoutait la discussion animée, curieuse d’en savoir plus sur ces mystérieuses personnes. Que faisaient-ils là ? Étaient-ils des Créatures eux aussi ?

— Allons, Melissa, ne me dites pas que vous ne nous reconnaissez pas ? reprit-il. Je suis fort bien déçu. Je comptais énormément sur vous… les prélèvements de sang ne vous rappellent rien ? Les douches à l’eau glacée ? Les nombreux coups dans les côtes ? Les griffes arrachées ? Les canines retirées ? La Gnaulee ?

Hildegarde restait sans voix.

Calya aurait voulu rouvrir les yeux pour pouvoir mieux les voir, mais elle n’en avait plus la force. Néanmoins, elle comprenait parfaitement qu’ils étaient des Chiens Sauvages. Elle frissonnait tandis que le garçon énumérait toutes les souffrances qu’il avait malheureusement vécues.

— Vous êtes Oryon, déclara Melissa, la voix tremblante. Vous vous êtes échappé de l’Abri il y a presque deux ans maintenant.

— Je suis heureux de voir que vous vous souvenez de moi, rétorqua-t-il, se forçant un sourire.

— Pourquoi êtes-vous revenu ? l’interrogea prestement Hildegarde, en grimaçant. L’Abri vous manquait-il à ce point ?

Oryon éclata brusquement de rire. Calya pouvait ressentir toute la haine passer au travers. Inquiète, elle aurait aimé savoir comment ils avaient réussi à s’infiltrer dans le bâtiment sans se faire capturer.

— Je tiens à vous rassurer, l’Abri n’est pas là raison principale de notre venue.

Lentement, il détourna le regard vers le lit où était bloquée Calya. Puis d’un geste lent, il se dirigea vers elle.

Médusée, Hildegarde semblait comprendre ses motivations. Elle s’apprêta à lui bondir dessus lorsqu’une alarme retentissait dans l’ensemble du bâtiment. Paniquée, elle jeta un vif regard vers Melissa qui haussa simplement les épaules.

D’un coup, un grognement près de Calya déchirait le bruit sonore. Désorientée, elle rouvrait péniblement les yeux. Elle découvrait alors qu’un homme aux cheveux noirs en broussaille et à la barbe fine retenait Hildegarde prisonnière, dans ses bras. Près de la porte, une autre femme venait tout juste de coincer Melissa dans les siens. Calya croisait son regard, incapable de bouger.

Oryon et Hildegarde tombèrent à la renverse, échappant alors à son regard. Elle tenta de se redresser, mais les sangles l’en empêchèrent brusquement.

Des grognements et des cris résonnèrent. Ils étaient en train de se battre, provoquant un vacarme absolu.

D’un geste d’une rapidité incroyable, l’autre femme poussa violemment Melissa contre la porte. Cette dernière se cogna la tête avant de glisser sur le sol ; inconsciente. Aussitôt, l’inconnue se précipita vers Calya après s’être assurée qu’il n’y avait personne dans le couloir. Ils avaient déjà dû éliminer le garde qui était tenu de surveiller la pièce.

Bientôt, Oryon se redressait à son tour, quelques griffures sur le visage. Il remettait ses cheveux en place avant de se tourner vers le lit.

— Anétha, dépêche-toi !

La femme aux longs cheveux noirs rattachés en une couette enjamba à toute vitesse le corps inerte de Melissa pour retirer le bandeau sur les lèvres de Calya. Elle avait l’impression de pouvoir respirer de nouveau.

Anétha se pressait de lui détacher les sangles, remarquant par la même occasion sa peau fraîchement recousue. Grimaçant, elle se pencha vers les blessures de Calya qui se redressa lentement. La pièce autour d’elle vacillait une vitesse incroyable, lui donnant le tournis.

— Fais attention, elle est déjà suffisamment terrifiée, remarqua Oryon.

Calya avait un tas de questions à leur poser. Qui étaient-ils ? Pourquoi venaient-ils l’aider alors qu’elle ne les connaissait pas ? Elle entrouvrit les lèvres, prête à leur parler, mais aucun son ne sortait. Sa gorge restait sèche.

Sans qu’elle ne puisse agir, elle sentit une main se glisser dans son dos. Oryon la portait dans ses bras. Il se tournait vers Anétha qui poussa de sa trajectoire le corps inerte de Melissa.

Muets, à travers le bruit redondant de l’alarme, ils serpentèrent parmi les nombreux couloirs qui se ressemblaient en tout point. Pour l’instant, ils ne croisaient aucun garde.

Ils venaient de longer le huitième couloir d’affilé, mettant une distance notoire entre Hildegarde et eux.

Le cœur battant à toute vitesse, Calya ne pouvait s’empêcher de puiser dans ses dernières forces pour pouvoir rester consciente. Elle n’avait aucune idée d’où ils allaient.

— Par-là !

Peu à peu, le son strident de l’alarme semblait s’éloigner. Au bout d’un couloir qui lui paraissait interminable, une porte se présentait à eux. Une sorte d’obstacle. Brusquement, Anétha se jeta contre le morceau de ferraille, et le couloir sombre s’illumina rapidement.

Les rayons du soleil transperçaient leurs yeux d’une fragilité extrême. Après s’être habituée à la forte luminosité, Calya observa le décor qui l’entourait.

Penaude, elle remarqua qu’Anétha se tenait devant une sorte de trappe ; comme celle qu’elle avait emprunté ce matin-même pour tenter de sauver les Elfes. À son plus grand étonnement, Anétha et Oryon avaient connaissance des souterrains. Comment était-ce possible ? Calya comprenait mieux désormais comment ils étaient parvenus à s’infiltrer dans l’Abri sans croiser le moindre garde.

Alors qu’elle luttait en vain pour ne pas dormir, ses muscles ne l’écoutaient plus. Ses paupières se fermèrent toutes seules.

*

Une agréable chaleur venait englober la totalité de son corps. La jeune fille réprima un frisson avant de s’étirer. Avec difficulté, elle rouvrit les yeux.

S’étendait alors à perte de vue devant elle, un plafond de pierre, éclairé par un feu. Quelques ombres s’agitaient. Prise de peur, elle se redressa brusquement sur ses coudes. Où se trouvait-elle ?

Sans qu’elle ait le temps de parler, Anétha, les bras croisés sur sa poitrine, lui faisait face. Ses longues mèches brunes étaient à présent détachées.

Paniquée, Calya remonta la couverture sur elle, observant que c’était une très ancienne peau d’ours.

— Bienvenue parmi nous ! s’exclama-t-elle, joyeusement.

Oryon les rejoignait rapidement, une tige de blé coincée entre ses fines lèvres. Il orienta son regard vers elle, ses yeux gris la dévisageaient.

— Quel est cet endroit ? leur demanda calmement Calya.

— C’est notre grotte, répondit-il, simplement. C’est une excellente planque pour les fugitifs. J’ai fini par aimer cet endroit.

Il jeta un rapide coup d’œil à Anétha qui secoua brièvement la tête en décroisant les bras.

— Je comprends que cette situation puisse te mettre mal à l’aise, reprit-il sans bouger, mais nous ne te voulons aucun mal. Nous sommes simplement venus te sauver des Humains. Ton ami, Azurtan, nous a indiqué que tu avais été capturée, alors nous t’avons libéré.

Calya resta bouche bée. Voilà que tout lui paraissait plus clair à présent ! Elle comprenait comment ils avaient eu connaissance des souterrains. Cela voulait-il dire qu’Azurtan était lui aussi dans cette grotte ? Ida et Lokri étaient peut-être avec lui ? Et les Elfes, alors ?

En se redressant légèrement, elle remarquait qu’elle était vêtue de la même combinaison qu’à Mondersountain. Anxieuse, elle plaqua hâtivement la main sur son bassin. Elle pouvait sentir les points de suture qui avaient été fait.

Comme s’il avait attendu que Calya apprenne la vérité, le demi-dieu sortait timidement de l’ombre. Les mains dans les poches de sa veste en cuir, il posa son doux regard sur le visage de la rousse. Il était là, devant elle, en parfaite santé.

Oryon adressa un léger sourire à Anétha puis ils disparaissaient au fond de la grotte.

Lentement, Azurtan s’approcha de Calya, assise en tailleur sur son lit. Un sentiment de bonheur intense et de peur l’envahissait. Méfiante, elle ne le quitta pas du regard. Comment allait-il réagir ? Il semblait aller mieux, mais elle n’avait pas oublié ce que lui avait raconté Ida à propos des Lutims. Que ferait-elle s’il tentait de la tuer, encore une fois ?

— Salut, marmonna-t-il.

Calya restait silencieuse. Elle préférait évaluer la situation avant d’agir.

— Comment te sens-tu ?

— Ça irait beaucoup mieux si je ne m’étais pas faite torturer, souffla-t-elle d’une traitre.

— J’ai appris ce qu’il s’est passé. Oryon et Anétha m’ont raconté dans quel état ils t’ont retrouvé là-bas. J’ai vraiment eu très peur pour toi, tu sais.

Il ne la quittait pas un seul instant du regard. Il s’approcha d’elle, mais Calya, encore très méfiante, se recula aussitôt, collant son dos contre le mur.

Un éclair de douleur et d’incompréhension traversa les iris d’Azurtan. Il pouvait sentir son cœur chuter au creux de sa poitrine.

— Tu as peur de moi, je me trompe ?

Progressivement, elle secoua la tête. Elle était terrifiée à l’idée qu’il s’approche d’elle. Elle ne pouvait s’empêcher de repenser à la fois où il l’avait étranglée.

— Je ne sais pas comment je pourrais me faire pardonner pour ce que je t’ai fait, reprit-il.

— En me laissant de l’espace, Azurtan. C’est tout ce que je souhaite. Je ne suis pas encore prête à tourner la page.

En faisant un geste brusque, la jeune fille grimaça. Elle avait le temps de quelques secondes, oublié qu’elle avait été volontairement blessée au niveau du bassin. Soudain, c’est comme si tout lui revenait en un flash, et Azurtan assistait, impuissant, à son malaise. Il aurait aimé pouvoir la prendre dans ses bras et la rassurer tandis que des larmes silencieuses glissèrent le long de ses joues rouges. Discrètement, il s’avança d’un pas, sous son regard furieux.

— Ne t’approche pas de moi ! s’exclama-t-elle, le fusillant du regard.

Les lèvres pincées, elle repensait à la seringue, puis au liquide de l’intérieur… son propre sang. Empreinte à une grande angoisse, elle savait d’avance qu’elle ne pourrait pas la gérer sans aide extérieure. En général, la seule à pouvoir la calmer lorsqu’elle était dans un tel état, n’était autre qu’Hermine. Sauf qu’elle n’était plus là pour elle. Elle l’avait abandonné.

Au final, tout le monde finissait par le faire.

Calya éprouvait de plus en plus de difficulté à respirer. Elle avait l’impression qu’un poids l’empêchait de prendre une grande inspiration. Pourtant, si elle ne respirait plus, elle allait mourir.

Contre toute attente, ne pouvant plus supporter de la voir autant souffrir, Azurtan franchissait les derniers centimètres qui les séparaient. Rapidement, il cala la jeune fille dans ses bras. Cette dernière semblait reprendre vivement ses esprits. En colère, elle le repoussa avec une force incroyable contre la paroi de la grotte.

Azurtan, complètement démuni, se heurta contre la pierre en se massant hâtivement la tête. Le pauvre garçon ne comprenait pas de suite ce qu’il venait de se passer. Il se rendit compte que la colère qui émanait du corps de Calya était vraiment très puissante. Elle le repoussa pour la seconde fois, mais moins fort.

Doucement, il la bloquait par les poignets. Elle poussa un cri de douleur, et il s’apercevait trop tard qu’il avait appuyé sur sa peau abîmée par les sangles. Tout en prenant soin de ne pas la blesser davantage, il la faisait tourner sur elle-même. Elle se trouva face à lui, contre la roche, plusieurs mètres les séparaient. Il la lâcha.

Les sourcils froncés, elle était réellement en colère qu’il n’ait pas respecté sa volonté. Comme pour mieux le lui faire comprendre, elle jeta ses poings de manière aléatoire dans son torse. Le demi-dieu ne cherchait pas à les éviter, il était persuadé de l’avoir mérité. Il s’en était pris violemment à elle en l’étranglant, alors c’était à son tour de se laisser faire.

— Azurtan ! Tu vas me laisser tranquille tout de suite !

— Seulement si tu me promets de ne plus me taper.

Sa remarque ne faisait absolument pas rire Calya, qui se détacha immédiatement de lui.

— Je suis désolé si j’ai mal agi, tu semblais si terrifiée.

— Je le suis encore plus maintenant ! grogna-t-elle.

Azurtan ne répondit pas. Il attendait simplement que la jeune fille retrouve son calme. Il restait parfaitement immobile.

Calya ne le quittait pas du regard alors qu’elle reprenait place sur son lit.

— Tu ne sais rien de ce que j’ai pu vivre, déclara-t-elle. J’ai cru pendant un instant que… que j’allais me vider de mon sang dans cette pièce blanche. Je peux encore ressentir la lame transpercer ma peau.

À ses mots, le garçon resta muet. Que pouvait-il ajouter à ce terrible témoignage ? Il savait que sa tante pouvait être sadique, mais pas à ce point tout de même. Savoir qu’elle avait fait du mal à Calya, le rendait presque malade. Il se contentait de fixer la jeune fille qui pleurait. Il se laissait glisser le long de la roche, prenant sa tête entre ses mains. Ça lui était insupportable de devoir rester loin d’elle alors qu’elle souffrait autant.

Soudain, alors qu’elle séchait ses larmes, elle se redressa subitement en cherchant le regard d’Azurtan.

— Où sont les autres ? Ida et Lokri ? Idríl et Níniel ?

— J’ai perdu la trace d’Ida et Lokri après ton départ précipité. Pour ce qui est des Elfes, ils sont prisonniers des Humains, et je ne peux rien faire pour eux.

Un sentiment d’injustice envahissait Calya. Dans ces cas-là, pourquoi avait-elle été sauvée alors qu’ils se trouvaient tous les trois à l’Abri ?

— On ne peut pas les laisser se faire torturer. Il est hors de question qu’on les abandonne là-bas.

— Calya, j’ai déjà pris un énorme risque en envoyant deux Chiens Sauvages te libérer. Je ne peux pas me permettre de les mettre encore en danger.

— Es-tu conscient un seul instant de tes mots, Azurtan ?

Calya était abasourdie par ses propos. Comment pouvait-il se montrer aussi égoïste ? Avait-il volontairement fait le choix de laisser les Elfes se faire torturer à l’Abri ?

Finalement, Azurtan n’était pas comme elle l’avait imaginé. Déçue, elle détourna le regard. Le garçon comprenait que ce n’était pas la peine de poursuivre la conversation.

Sans rien ajouter, il quitta la grotte après s’être frotté les yeux. Toute cette discussion tournait en boucle dans son esprit. Il était chamboulé. Il avait le désagréable sentiment qu’il venait de perdre Calya à jamais.

Sans lui laisser le temps de souffler, Oryon refaisait son apparition. Il voyait que la jeune fille avait pleuré, mais il n’en faisait aucune remarque. Elle le gratifiait d’un simple sourire alors qu’il venait s’asseoir à côté d’elle.

— Nous sommes tous les deux des fugitifs, observa-t-elle, la voix brisée. Comment t’en es-tu sorti ?

— Il y a quelques années déjà, Azurtan m’a libéré, Anétha, moi et d’autres Chiens Sauvages. Il a attendu que son père quitte le laboratoire avant de s’emparer de son badge. Il nous a montré les souterrains puis cette grotte. Tout le mobilier que tu peux voir là, c’est lui qui l’a volé de l’Abri. À vie, nous lui sommes redevables. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas hésité un seul instant à lui venir en aide pour te sauver toi.

Calya resta bouche bée face à cette révélation inattendue. Elle repensait soudainement à sa première rencontre avec Azurtan. Elle avait de suite sentie que quelque chose en lui était différent des autres. Que ce soit dans son style vestimentaire, dans sa manière de parler et de gesticuler, sa façon de penser, sa vision du monde ; il était vraiment à part.

— Oryon, puis-je te poser une question personnelle ?

Le jeune Chien Sauvage ramena son regard vers elle. Il esquissa un bref sourire.

— Tu es resté prisonnier des Humains combien de temps ?

Déstabilisé par cette question, il détourna la tête. De nombreux souvenirs aussi douloureux les uns que les autres lui revenaient en mémoire. Malgré lui, il ne pouvait s’empêcher de grimacer. Parfois, il y a bien des choses que l’on préférerait oublier.

— J’ai vécu trois années d’enfer chez eux.

Doucement, il releva son t-shirt noir. Plusieurs cicatrices lui barrèrent la peau. Regrettant aussitôt de lui avoir posé la question, Calya se mordit les lèvres en regardant ailleurs.

Contre toute attente, le jeune homme reprenait la parole.

— Melissa m’a retiré deux côtes afin de les greffer à un Elfe. Pour une soi-disant expérience, elle m’a forcé à ne pas dormir durant une semaine. J’ai passé trois ans là-bas que je ne suis pas près d’oublier. J’ai vu des tas de Créatures être torturées… c’est largement suffisant pour deviner les intentions machiavéliques des Humains !

Il marqua une courte pause. Dans ses yeux dansèrent les fantômes de son passé.

Calya l’écoutait attentivement sans oser l’interrompre.

— Je n’en ai encore jamais parlé, mais un jour, j’ai surpris une discussion entre Melissa et Hildegarde. Tu sais ce qu’elles souhaitent faire ? Elles ont l’espoir de pouvoir créer un nouveau genre de Créatures encore plus redoutable que nous, les Chiens Sauvages. Je devine aisément qu’elle s’apprêtait à te prélever des organes pour pouvoir créer la Créature parfaite.

— Elle a commencé à prélever mon sang.

La jeune fille se rendit compte qu’Oryon en savait plus qu’elle sur les intentions néfastes d’Hildegarde. Elle souhaitait avant tout créer l’arme parfaite qui défierait toutes autres Créatures. Calya frissonna. Hildegarde était encore plus dangereuse que tout ce qu’elle avait espéré.

— Pour faire simple, reprit-il, je suis un Chien Sauvage et j’appartiens à la horde de Zerus, tout comme Anétha. Mais nous ne sommes pas ce que notre réputation dit de nous. Nous sommes bien loin d’être des assassins.

« Zerus. » Ce prénom lui disait vaguement quelque chose. Elle écarquilla les yeux lorsqu’elle se rendit compte qu’il connaissait son père.

— Allez, assez parlé de moi ! Tu as sûrement très faim à l’heure qu’il est !

Il lui désigna du regard la table en face d’elle. Le ventre affamé, elle se jeta sur le morceau de viande.

Oryon quitta à son tour la grotte.

Après avoir mangé, Calya décidait de se balader dans cet endroit immense qu’elle ne connaissait pas. Elle croisait Anétha dans une autre pièce. Elle toquait à la porte pour lui faire signe de sa présence.

— Je cherche quelque chose à faire, déclara-t-elle, les yeux fatigués.

Anétha lui offrit un rapide sourire avant de lui faire signe de la rejoindre. Elle était en train de retirer la peau d’un lapin. Calya grimaça, c’était la première fois qu’elle en voyait un vrai. Elle les avait étudiés à Algar, mais les lapins étaient en voie de disparitions à cause des Chiens Sauvages qui se nourrissaient principalement d’eux.

— J’ai croisé Azurtan tout à l’heure, il a pleuré.

La jeune fille sentit son cœur s’alourdir. Elle préférait chasser de ses pensées le visage du demi-dieu.

— J’ai discuté un peu avec Oryon, il m’a dit que vous faisiez tous les deux parties de la horde de Zerus.

Brusquement, la brune se redressa. Elle se retourna pour faire face à Calya qui n’avait pas bougé. Des éclairs de colères se glissèrent dans ses yeux gris.

— Oryon parle toujours trop. Je ne veux plus jamais t’entendre prononcer le nom de cette horde, tu comprends ?

Consciente du malaise qui venait de se créer, Calya resta silencieuse.

— Tiens, aide-moi à retirer la peau de celui-là.

Ne voulant pas entrer dans un énième conflit, elle l’aida.

Les heures défilèrent alors qu’elles retiraient la peau d’un quatrième lapin.

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Erzsébet
Posté le 07/07/2024
Wahou, merci d'avoir publié un nouveau chapitre! Laisse moi le temps de le dévorer et je te dis ce que j'en pense !😁

Je trouve que tu as un super talent, c'est vraiment sympa de le partager. Sache que je serai honorée d'avoir ta visite sur mes textes.
shannaraclara
Posté le 10/07/2024
Oh wow merci vraiment pour ce magnifique commentaire qui me va droit au coeur 🥹🥹 J'ai hâte d'avoir ton retour quant à ce chapitre et sur ce que tu en as pensé !

Merci infiniment, c'est vraiment adorable. Je vais avec plaisir venir lire tes textes ! Encore merci.
Erzsébet
Posté le 11/07/2024
Oui du coup on découvre qu'Hildegarde est une méchante "en bon et du forme". Jusqu'au bout des ongles. Même si ça motivation pour créer une créature reste mystérieuse.

J'espère que ça va s'arranger entre Calya et Azurtan, il me plaisait bien comme pair d'amis ces deux là. Et qu'on va revoir les deux Elfes.😉

Et bien sûr faire connaissance avec des chiens sauvages.
shannaraclara
Posté le 14/07/2024
Ah ça, c'est le moins que l'on puisse dire concernant Hildegarde, elle est terrifiante ! Mais il reste encore bien des choses à découvrir à propos d'elle... 😉

Merci c'est adorable concernant les personnages et leurs liens, j'ai vraiment très hâte que tu puisses découvrir la suite du roman. 😌😌
Erzsébet
Posté le 15/07/2024
Ce n'est peut-être que mon avis, mais Calya et Idril vont finir par s'apprécier. En tout cas c'est ce que je crois.
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