Chapitre 3 : Où l’on jette rageusement une éponge dans la neige
Case 23 : — Génoise-en-Givray —
Quand Holly se réveilla, il neigeait.
Il se redressa et appuya ses mains et son nez contre la vitre pour observer les flocons gros comme des pièces de monnaie qui tombaient du ciel en silence, recouvrant tout de leur habituel manteau blanc ouaté.
La veille, Mila et lui étaient rentrés trempés de sucre et de lait pour découvrir tout un village paniqué. Sa mère l’avait rassuré quand elle lui avait annoncé que Mémé s’en chargeait, mais il avait été déçu de ne pas avoir le droit de sortir à nouveau de la maison pour l’accompagner.
Il avait mis du temps à trouver le sommeil et un coup d’œil sur sa table de chevet lui confirma qu’il s’était réveillé à l’aube. Des chuchotements provenaient du rez-de-chaussée, ce qui était étonnant, car son père n’était pas un lève-tôt.
Il se redressa et enfila son haut de pyjama — il avait l’habitude de ne se coucher qu’avec le bas, mais quand on émergeait de sous l’énorme édredon, la maison était fraiche.
Une odeur moelleuse de croissants aux airelles et de café lui chatouilla les narines et l’attira jusqu’à la cuisine.
Il y trouva sa mère, en train de servir le petit déjeuner à son oncle Mimosa. Celui-ci avait l’air abattu. En l’apercevant, les deux adultes interrompirent leurs messes-basses et le mage se composa un air plus affable.
— Ah Holly ! Tu es bien matinal.
Le jeune homme et son oncle entrechoquèrent amicalement leurs poings tandis que la mère de Holly, une rouquine à l’embonpoint gracieux, sortait du placard une troisième tasse.
— Je pourrai te dire la même chose, tonton.
— J’ai un service à te demander.
Holly haussa les sourcils. Il but une gorgée de café brûlant pour se donner le temps de réfléchir avant de grogner :
— Et tu t’es dit que c’était l’horaire idéal ? Je ne me lève jamais aussi tôt.
Sa mère et Mimosa échangèrent un regard. Ils avaient visiblement eu une conversation qu’ils n’avaient pas envie de partager avec lui. Il se demanda si ça avait un lien avec les averses de friandises de la veille.
— J’étais distrait, répondit son oncle en touillant les trois sucres qu’il venait de mettre dans sa tasse.
— À cause des problèmes de pluie ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Mnémosyne dit que c’est une erreur. Un mage d’une autre case qui aurait un peu forcé sur la gnôle de patate. Elle a réussi à annuler le sort et tout est redevenu normal.
— Pas de quoi créer une panique, alors ?
Mimosa haussa les épaules :
— Tu sais, avec les vampires qui attaquent de temps en temps alors qu’autrefois ils ne mangeaient que du boudin… Les gens sont nerveux. On vit une drôle d’époque.
La mère de Holly chuchota :
— Il n’y a pas que les vampires. On ne parle pas des goules, qui se sont prises d’une passion frénétique pour le pôle dance, parce que tout le monde s’en tamponne.
— Les goules, les garous, les sirènes et tous les autres… énuméra Mimosa d’un air sombre. C’est à se demander si ce n’est pas toute la confrérie des mages et des sorcières qui se sont mis à la picole. Enfin bref…
Il poussa un croissant devant Holly :
— Tu devrais grignoter quelque chose, mon garçon. Ma roulotte a été complètement recouverte de sucre et il va falloir la nettoyer avant le grand départ. Je te réquisitionne pour un coup de pouce.
Le jeune homme se renfrogna :
— J’avais déjà un projet pour ce matin.
Avant que Mimosa n’intervienne, sa mère avait posé sa main sur son avant-bras, dans ce geste instinctif qu’elle avait à chaque fois que c’était important.
— Je pense que ce serait bien que vous discutiez tous les deux. Le départ est pour bientôt, vous n’avez qu’à en profiter, d’accord ?
Holly soupira, mais obtempéra, ce qui ne l’empêcha pas de mâchonner son croissant le plus lentement possible, parce qu’il était encore un peu ado et que la pénibilité était comme une seconde peau pour lui.
Après s’être habillé et avoir enfilé sa cape. Il suivit Mimosa dans le grand dehors blanc. Ils marchèrent l’un à côté de l’autre en silence pendant quelques minutes avant que le mage ne prenne la parole :
— Je me demandais… Je sais que c’était déjà une décision difficile pour toi, mais je me demandais si tu n’avais pas changé d’avis…
— À propos de quoi ?
Visiblement, la réponse semblait évidente pour Mimosa, mais Holly pataugeait dans la choucroute. Il fit le lien avec les chuchotements dans la cuisine et comprit.
— Ah. C’est encore à propos de Mémé. Tu es vexé que je l’aie choisie, elle et pas toi, pour être mon mentor.
Son oncle leva les mains devant lui, comme pour se protéger des reproches qu’on lui adressait. Il semblait calme, mais à nouveau Holly lui trouva l’air déprimé.
— Non. Tu te trompes, mon garçon. Enfin… Oui, c’est vrai, ça me fait un pincement, mais en tant qu’adulte, un pincement n’est pas suffisant pour aller pleurnicher dans les jupes d’un adolescent. Il y a autre chose. Mémé est une très grande sorcière, c’est un lieu commun ; mais elle n’est pas originaire de notre case et pour ta mère, c’est une chose compliquée de te laisser partir à l’autre bout du Plateau avec quelqu’un qui n’est pas de la famille. Rien ne t’empêche de rester l’apprenti de Mémé, mais de faire le séjour avec nous. Elle comprendra.
Holly fit semblant de s’intéresser aux baies des houx qui ponctuaient le chemin.
— Désolé tonton, ça ne me dit rien.
— C’est à cause de Mila ? Tu lui manques beaucoup, tu sais…
— Non, ce n’est pas à cause d’elle.
— Je sais que quand nous sommes allés à la Foire ensemble, c’était bizarre et que votre relation s’est passablement dégradée depuis, mais…
Le jeune homme s’agaça :
— Ça n’a rien à voir avec Mila, d’accord ? C’est vrai qu’il y a des tensions entre nous, mais crois-moi, ce n’est rien, absolument rien, comparé à mes relations avec Robin. Quand Mémé et moi, on lui a dit hier que je les accompagnais à la Foire, sa colère était terrible. Comme quand j’avais été pris en apprentissage.
Mimosa le dévisagea avec prudence.
— Alors pourquoi ?
Holly répondit froidement :
— Parce que j’en ai marre de la famille Œuf. Vous êtes invasifs, bruyants et vous faites genre que vous êtes une bonne équipe très sympa, mais en fait vous êtes vulgaires, incultes et bornés. J’ai besoin d’espace et d’aventures, de préférence en dehors des jupes de mon oncle.
Comme il avait visiblement coupé le sifflet à son oncle, Holly finit par rajouter :
— D’accord, j’exagère. Ne prends pas ça pour toi, tonton. Franchement, tu es un peu inutile, mais tu n’es pas comme j’ai dit. Malgré ça, toi aussi, tu fais partie de cette famille et voyager avec toi, ça ne tranche pas assez le cordon à mon goût.
Mimosa ne répondit pas. Son neveu avait l’habitude de ne pas mâcher ses mots et avec sa carrure d’ours, il était impressionnant, même pour un adulte.
Il avait beau aimer sa sœur, ce n’était pas son problème après tout.
Ils arrivaient justement dans la grange où trois véhicules avaient trouvé refuge pour être nettoyés.
Les deux premiers étaient à présent rutilants ; c’étaient ceux des voyageurs qui se rendaient vers la Foire.
Il y avait une roulotte très voyante au toit rouge, avec des murs rose indien et turquoise, qui semblait avoir bien vécu. Deux filles se tenaient assises sur les marches. La première taillait un morceau de bois, tandis que la deuxième s’adressait à une petite assemblée d’enfants installés devant elle, sous le regard sévère de leur institutrice.
Venait ensuite un énorme aquarium engoncé dans un décor de cirque désuet. Deux kelpies y étaient harnachés et répandaient de l’écume partout sur la paille fraiche. Une sirène indolente nageait dans le bassin.
La dernière roulotte était celle de Mimosa. C’était un véhicule flambant neuf, élégamment peint de fleurs dorées, même si pour le moment, on remarquait surtout la chantilly et le chocolat qui coulaient le long des murs. Une jeune fille rousse était déjà en train de frotter le châssis d’un air sombre.
Holly se tourna vers son oncle et le foudroya du regard. Ce dernier, qui était dans ses petits souliers depuis la fin de la conversation, fit de son mieux pour l’ignorer.
— Ah, heu, oui, j’avais aussi demandé à Mila de m’aider. Ça ne vous dérange pas j’espère ?
Sa fille laissa retomber le long de son corps le bras qui tenait l’éponge en lui faisant ces yeux qui disaient « Non, mais tu plaisantes ? ».
Le mage recula d’un pas, la mine déconfite :
— Bon, et bien, je vous abandonne. Merci encore pour le coup de main, vous deux.
Il sortit de la grange dans ce qui ressemblait méchamment à une fuite.
Les deux adolescents poussèrent un grognement avant de s’éviter mutuellement. Holly trouva une deuxième éponge dans le seau d’eau savonneuse que Mila avait apporté et se mit au travail avec hargne, essayant de noyer sa mauvaise humeur dans l’effort physique.
C’est à ce moment qu’une ombre apparut à l’entrée du bâtiment. Sa cousine renifla et Holly tourna la tête.
C’était le rat de bibliothèque qui avait défendu Robin dans la neige. Holly le détailla des pieds à la tête avec une certaine animosité.
Il ne manquait plus que lui, vraiment.
*
— On y trouve des cracheurs de foudre, des collectionneurs d’étoiles, des acrobates qui marchent sur des fils d’araignées et des gargous griffus. Quand on monte sur la grande roue, on voit des chapiteaux de toutes sortes. Des minus, des gigantesques, couleur de lune, couleur de soleil et même couleur de temps, de toutes les formes depuis la tente la plus traditionnelle, jusqu’à des montages qui font des citadelles. Et il y en a tant que du dessus, leurs toiles font comme une mer à perte de vue, jusqu’à l’horizon, occupant l’espace de la case jusqu’à ce que le grand blanc leur lèche les tendeurs.
— Mais on sait tout ça Mme l’explobondisseuse. Ce qu’on veut, nous, c’est que vous nous parliez de l’enfant sans cœur ni raison.
Le petit groupe d’écolier était assis dans la paille, entourant l’exploratrice et Alistair avait hésité avant de se rapprocher. La différence d’âge évidente entre eux le mettait mal à l’aise et l’avait dissuadé de poser son postérieur ; il avait préféré s’appuyer avec une nonchalance feinte à l’aquarium désuet qui était le véhicule le plus proche de l’assemblée.
L’explobondisseuse rit en entendant l’engouement des enfants.
C’était elle-même une toute jeune fille, pas plus de seize ans. Elle avait des cheveux châtains, coupés en carré plongeant et un long collier de perles coulait sur sa salopette.
À côté d’elle, sa compagne avait l’air plus âgée. La jeune femme taillait machinalement un morceau de bois à l’aide d’un canif, mais Alistair aurait bien été en peine de deviner ce qu’elle sculptait. Peut-être une banane ?
L’explobondisseuse reprit :
— Et bien, on raconte que dans la grande tour des miroirs se cache un chemin secret, beaucoup plus difficile à dénicher que la sortie. Et que de l’autre côté, se trouve la chambre d’un enfant magicien capable d’exaucer tous les vœux, même les plus horribles. Et c’est pour cela qu’on dit qu’il est sans cœur ni raison, car il ne porte aucun jugement sur les vœux qu’il réalise, dispensant le bien comme le mal avec la même indifférence.
Un enfant leva la main et sa voisine lui donna un coup de coude en soufflant « Qu’est-ce que tu fais, c’est pas la maitresse ! ». La jeune fille lui laissa la parole et l’enfant demanda :
— La tour-miroir, c’est bien là où vit la petite impératrice ?
— Exactement. L’impératrice du Plateau habite bien en haut de la tour-miroir, le seul bâtiment solide de la Foire. Et bien qu’elle ne se montre jamais en public, l’on dit que parfois, certains visiteurs aperçoivent son reflet dans les miroirs de son labyrinthe.
La fillette qui avait donné un coup de coude à son voisin se gratta le crâne.
— Ça fait tellement longtemps qu’elle est au pouvoir, comment peut-elle encore être une « petite impératrice » ?
— Elle est peut-être petite en taille ?
— Une grand-mère toute petite vous voulez dire ?
Alistair écoutait tranquillement, quand soudain une tête jaillit au-dessus de l’aquarium, juste à côté de lui.
— COUCOU !
Il sursauta si fort qu’il se cogna contre les boiseries de l’étrange véhicule. Il releva le regard en se massant le cuir chevelu. La sirène le contemplait avec curiosité, un large sourire plaqué sur ses lèvres.
— Ça va ? Désolée, je t’ai fait peur ?
C’était une créature gironde, à la longue queue argentée et aux cheveux blancs, coupés court. Elle avait des yeux ronds de poissons, une bouche trop grande hérissée de centaines de petites dents et son corps à la peau brune était en grande partie incrusté de palourdes, de coraux et d’étoiles de mer, du nombril, jusqu’aux angles de sa mâchoire.
— Pas de soucis, hésita Allistair dont le cœur continuait de battre à cent à l’heure. Désolé, je n’aurais pas dû m’appuyer contre votre aquarium.
— Oh, ça c’est rien mon biquet. Je venais juste taper la causette, pas te disputer.
Son interlocuteur qui n’avait pas l’habitude d’être appelé « mon biquet » fut encore plus désarçonné. Voyant qu’elle le fixait toujours en souriant, il se força à rebondir sur la conversation :
— Vous allez… heu… à la Foire ?
— Exact. Je sais faire quelques tours capables d’attirer le chaland.
— Ah, super.
Alistair sentit immédiatement qu’il devait trouver autre chose à dire alors il ajouta, un peu trop précipitamment :
— Et vous venez de quelle case ?
La sirène perdit quelque peu son sourire.
— L’archipel mou.
— Oh.
— Et oui.
— Désolé, je l’ignorais.
Tout le monde avait beaucoup entendu parler de l’archipel mou lors du cycle précédent. La case avait été prise d’assaut par des hordes de surfeurs sauvages sans foi ni loi qui terrorisaient et assommaient les pauvres poissons qui osaient s’aventurer près du rivage.
— Ne t’excuse pas. On a l’habitude… et puis le problème est presque totalement résolu maintenant. À l’aide des ultrasons, les baleines réussissent à les éloigner. On les cantonne près de certaines plages. Ça marche plutôt bien, on a vraiment l’impression de remettre la tête dans l’eau.
— Oui, ça a été une période compliquée pour toute votre case.
— Ne m’en parle pas. Mais maintenant c’est bon. Le plus important, c’est pour les enfants. Quand les petits requins ont enfin pu faire émerger leurs nageoires, tout le monde a été soulagé.
Alistair eut un sourire poli. La sirène n’était pas désagréable en soi, mais il détestait les gens qui lui imposaient une conversation. Elle continua :
— Toi, tu viens de la Crypte aux mésanges, c’est ça ?
— Comment le savez-vous ?
Elle le détailla des pieds à la tête et eut une moue.
— Il y a quelques indices. Votre corbillard par exemple.
Alistair ne répondit pas et jeta un coup d’œil autour de lui, espérant trouver une bonne raison de fuir la grange. Il remarqua un grand et beau garçon près d’une élégante roulotte peinte de mimosas. Celui-ci avait une éponge en main, mais au lieu de frotter, il le regardait. Un peu trop intensément pour être honnête.
Il détourna le visage et rougit jusqu’à la pointe des cheveux ; il remerciait le ciel chaque jour d’avoir la peau si noire.
Après une poignée de secondes, il l’observa à nouveau : le garçon n’avait pas bougé d’un pouce, lui adressant le même jugement implacable de ses yeux bruns. Il reconnut la fille rousse, juste à côté de lui. Les bras croisés, elle ne nettoyait pas non plus, préférant écouter l’explobondisseuse qui parlait toujours de l’enfant sans cœur ni raison et des nombreuses rumeurs qui circulaient à son sujet.
Elle finit par se tourner vers son compagnon, avant de dire, un peu trop fort pour que ça ne soit pas fait exprès :
— C’est pour le voir que Robin à l’intention d’aller à la Foire, non ? Pas difficile de savoir quel sera son vœu.
Le garçon lâcha enfin Alistair du regard pour le diriger vers la fille ; c’était peut-être sa sœur vu la ressemblance qu’il y avait entre eux. Alistair crut un instant qu’il allait la frapper, mais il sembla se reprendre et se contenta de hausser les épaules.
Alistair espéra qu’ils en disent plus, mais ils en restèrent là. Déçu, il prit congé poliment de la sirène et sortit. Finalement, il n’avait rien appris d’incroyable. Ses parents étant allés plusieurs fois à la grande Foire. Il avait beaucoup entendu parler de l’enfant sans cœur ni raison. D’ailleurs, en partant du principe que cette histoire soit vraie, ça l’aurait bien étonné qu’il soit toujours enfant, car on en conversait déjà quand Alistair portait des langes.
Ses chaussures de ville inadaptées s’enfonçaient dans la neige quand il remarqua du bruit derrière lui.
— Excuse-moi ?
Alistair se retourna. Le garçon roux l’avait suivi. Il avait encore son éponge à la main et l’apprenti charcutier se demanda un instant s’il allait lui jeter au visage.
— Oui ? répondit-il prudemment.
— Je t’ai vu hier avec Robin.
— Et alors ?
Le rouquin avait l’air tendu et Alistair n’arrivait pas à interpréter son regard. Il y trouvait de la rancœur, mais aussi de la convoitise.
— Rien. Rien… juste, fais attention, d’accord ?
Le cœur d’Alistair accéléra. Il était impressionné par ce type qui faisait au moins une tête de plus que lui, mais comme au moment où la bande avait attaqué Robin, il sentit la colère prendre le pas sur sa timidité.
— Faire attention à quoi ? C’est quoi ces calembredaines ? Attention à Robin, au cas où elle me transformerait en fontaine, en me faisant jaillir l’hémoglobine par les narines ? Attention à moi, si je lui fais du mal ? Alors tu viendras me refaire un portrait ?
Le visage du rouquin se ferma davantage et il leva les mains en l’air.
— Je disais ça pour aider, c’est tout.
— On ne dit pas des phrases un peu tordues, mystérieuses et pas claires pour aider les gens. En quoi cela te gêne que j’aie parlé à Robin ? Et c’est quoi cette histoire de vœu ?
— Ça, ça ne te regarde vraiment pas du tout.
Alistair eut soudain un éclair de génie :
— Est-ce que tu es Holly ?
L’autre garçon croisa les bras ; son éponge qui mouillait son coude et gouttait sur la neige le rendait nettement plus abordable. Alistair devina qu’il avait visé juste. L’autre grogna :
— Comment tu le sais ? Robin t’a parlé de moi ?
— Robin m’en a dit assez en tout cas.
— C’est bon, j’ai compris.
Holly leva à nouveau les mains en signe d’abandon et contourna Alistair pour rejoindre le village. D’un geste rageur, il balança son éponge savonneuse dans la neige.
C’était au-delà de ce que Alistair pouvait supporter.
— Ramasse tes ordures, malpropre !
Seuls le bruit du vent et le froissement des flocons lui répondirent. Il se baissa pour récupérer l’éponge et la mettre dans une poubelle.
Il rentra chez lui en tournant et retournant la conversation dans sa tête. Peu importe comment il se le racontait, il se sentait plutôt cornichon.
Et au centre de tout, il y avait Robin, qui allait à la foire pour faire un vœu.
*
— Besoin d’aide ?
Mémé se retourna.
Robin était debout devant la porte de la maisonnette, à l’orée du jardin où se tenait la vieille femme. Celle-ci était agenouillée près de la clôture de bois peinte, au milieu des pousses touffues des mandragores à qui elle murmurait des sortilèges.
— Ce serait bienvenu, ma chérie.
Robin traversa les allées étroites séparant les cristaux de ronces, les citrouilles d’hiver et les rosiers éternels.
— Que dois-je faire ?
— Il faut préparer les plantes à notre absence, sinon tout sera mort quand nous reviendrons. Il y a une potion de chaleur persistante dans l’arrosoir : tu peux t’en charger. Je m’occupe des enchantements d’opiniâtreté.
La jeune fille obéit et commença à répandre le philtre sur les entrelacs de racines qui envahissaient tout. Du coin de l’œil, elle observait sa grand-mère.
— Tout va bien ?
À toute autre personne, Mnémosyne aurait sans doute conseillé de se mêler de son croupion. Mais c’était Robin.
— Je ne sais pas encore très bien.
— C’est à cause de cette histoire de météo, c’est ça ? Au village, Mr Stach raconte à tout le monde que tu as été la femme de la situation. C’est cause de l’auteur de ce sortilège ? Tu as peur que ça recommence ?
La vieille dame se releva, dédaignant une touffe de chardons qui alternait pets et hoquets avec une remarquable régularité.
— Pas exactement. Disons que pour briser le sort, j’ai dû faire appel à l’homme-peur.
Robin interrompit son geste et la mandragore qui se trouvait sous la pomme de son arrosoir poussa un glapissement de mécontentement.
— C’était si grave que ça ?
— Je n’avais pas le choix. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. J’ai essayé de le contacter par rêves interposés. Mais il m’a surprise en arrachant mon moi physique à l’onirisme.
— Mais alors…
— Il est entré dans la maison.
Robin écarquilla les yeux.
— C’est impossible.
Mémé essuya les flocons qui recouvraient un vieux banc et s’assit sur le bois humide. Le dos parfaitement droit, elle laissa son regard se perdre sur les sommets d’un blanc d’argent.
— Il dit que c’était un hasard. Qu’il était sur cette case et qu’il a entendu mon appel. Mais pour quelle raison se trouve-t-il si loin de la Foire et peut-on vraiment le croire ?
— A-t-il remarqué mon existence ?
— Je l’ignore. Tu dormais à l’étage et la maison est silencieuse.
— Se pourrait-il qu’il soit encore dans les environs ?
— Parmi d’autres, j’ai lancé un sortilège d’aveuglement. En dehors des gens qui s’attendent à t’y trouver, personne d’autre ne parviendra à te voir dans cette maison. De plus, il n’est pas rare que les mages aient des apprentis. Il n’y a pas de raison de changer quoi que ce soit à nos habitudes pour le moment. Si nous partions pour la Foire immédiatement, il serait plus facile de deviner que j’ai quelques secrets dans mes placards.
— Alors, rien ne change dans nos préparatifs ? Un départ pour la Foire dans dix jours ?
— Oui.
La jeune fille resta songeuse, jusqu’à ce que Mémé peste :
— Oh non ! Qu’est ce que c’est que ce charivari ? Robin, tu as recommencé !
La principale concernée observa autour d’elle : des amanites tue-mouches avaient poussé un peu partout dans le jardin, là où elle avait marché. Certaines d’entre elles se mirent à roucouler pour faire les intéressantes.
La jeune fille soupira :
— Je n’ai pas fait exprès.
— Humf ! Ça ira parce qu’il m’en fallait justement, mais tu arracheras les autres avant le départ.
— Oui, grand-mère.
Robin se mordilla la langue et regarda sa grand-mère se lever pour enlever les mauvaises herbes qui entouraient les rutabagagas et les concombres masqués.
— Grand-mère, je dois te parler de quelque chose. J’ai peut-être manqué de prudence.
La vieille dame s’interrompit à nouveau.
— Quoi ?
— J’ai rencontré quelqu’un hier. Un garçon qui va à la Foire avec sa famille. On a discuté et il avait l’air très motivé pour essayer le jeu de rôle avec nous. Je lui ai laissé le livre pour qu’il se choisisse un personnage. Il devrait venir cet après-midi.
Mémé se redressa pour contempler sa petite fille.
— Et bien ? Je ne vois pas où est le problème.
— En prenant en compte ce qui t’est arrivé, et ce qui est arrivé au village il n’y a pas longtemps… Tu sais… Est-ce que c’est une bonne idée de faire venir un étranger dans notre maison ?
— Je t’ai dit de faire comme d’habitude.
— Ce n’est pas comme d’habitude. À part Holly, je n’ai jamais ramené personne ici.
Mnémosyne fixait toujours Robin et une soudaine expression de tendresse éclaira la dureté de son regard.
— C’est une bonne chose, ma chérie.
— Il y a autre chose. Ce n’est pas officiel, mais… j’ai vu sa maison, j’ai vu ses vêtements, il vient de la Crypte aux mésanges et…
— Ah la famille du vendeur de boudin. Oui, j’ai vu la roulotte en traversant le village.
— Alors tu comprends ce que je veux dire…
— Tu penses que ce garçon est peut-être un peu plus qu’un simple fils de commerçant ? Quelque chose qui peut mordre ?
— Il est très gentil. Je n’ai pas envie de faire des accusations gratuites, mais je n’ai pas non plus envie de te compliquer la tâche.
— Laisse-le venir et je me ferai mon idée. J’ai une session courte toute prête.
Pour ce chapitre : toujours de belles trouvailles. J’ai ri au « attirer le chaland » de la sirène, à la touffe de chardons qui pète…
Sur la présentation du texte : parfois, je trouve qu’il n’y pas utilité de sauter une ligne et que réunir plusieurs phrases en un paragraphe faciliterait la fluidité. (Ex : la maison était fraiche. Une odeur…)
Sur les personnages, j’aime : les mots d’Holly à son oncle qui tranchent dans le vif ; l’intimité entre Mémé et Robin ; la description extérieure de la relation Holly/Robin alors qu’on ne les a pas encore vu interagir entre eux.
Notes : une virgule au lieu du point entre « la grande Foire » et « il avait beaucoup entendu parler de l’enfant ». Peut-être une erreur dans l’alternance des dialogues avant « a-t-il remarqué mon existence ? »
J'essaye de me remettre à jour et je m'aperçois que je ne t'ai laissé aucun commentaire jusqu'ici, ce qui ne va pas du tout, même si normalement tu sais déjà à peu près ce que j'en pense suite aux sessions écriture. Mais au cas où, clarifions : ahhhh qu'est-ce que je kiiiffe !!! C'est vraiment tellement cool à lire ! J'ai lu plein de compliments avec lesquels je suis pleinement d'accord dans les commentaires, tant sur l'univers que l'humour, la façon dont les dialogues sont menés, l'inventivité, les personnages attachants, l'étrange-intrigant et l'étrange-doux qui se mêlent... Franchement, c'est un immense plaisir. Comme je connais un peu ta façon d'écrire maintenant, j'aime aussi beaucoup être à l'affût des petits détails qui vont révéler la profondeur insoupçonnée de certains personnages (genre j'adore le court moment entre Mimosa et Mémé où on s'aperçoit qu'il joue un peu les benêts mais qu'il sait très bien qu'il se passe des trucs inquiétants) ainsi que des petites références (parfois à tes propres histoires ;) ;) ;) et parfois à des monuments culturels <3).
J'ai un sourire en coin tout du long des chapitres, mais j'ai vraiment explosé de rire à la phrase "C'était au-delà de ce qu'Alistair pouvait supporter" pour cette bête éponge jetée par terre xDDD D'ailleurs j'avais tout autant ri quand il avait évoqué un "gang" dans les chapitres précédents. C'est lui qui me fait le plus rire pour le moment (lui et les plaisanteries très marrantes qui appartiennent plutôt à la narration). C'est logique d'une certaine façon, car pour le moment on dirait que c'est lui qui a eu la vie la moins compliquée. J'aime bien sentir chez Holly, en particulier, cette grande lassitude de ce huis clos qu'est la case numéro 23 où vit toute sa famille, et j'aime bien qu'il mette ça en mots dans ce chapitre. Par ailleurs, tous les mystères me branchent à donf !
Je n'aurais qu'une remarque à faire à cette histoire, mais malheureusement c'est le genre de remarque globale qui n'est donc pas facile à retravailler, si retravail tu estimes pertinent. Ça concerne plutôt un mélange entre narration/rythme/style et je vais avoir un peu de mal à l'expliquer, mais on pourra en rediscuter en direct si tu veux. J'ai l'impression que les choses s'enchaînent vite : dans l'absolu ce n'est pas pour me déplaire, mais là, ça me donne comme la sensation de petits bouts de chair qui manqueraient çà et là pour que tout soit raconté avec un maximum de fluidité. Je ne sais pas trop quoi pointer de précis pour illustrer l'idée, mais par exemple j'ai remarqué que tu fais souvent des retours à la ligne plutôt que des paragraphes, bon ça en soi on s'en fiche mais je veux dire que ça participe peut-être au fait que j'ai parfois le sentiment que ça va un peu vite dans les enchaînements. Je trouve que l'histoire gagnerait à être un chouia plus dodue, plus polie dans les angles ! Voilà, bon, je ne suis pas sûre d'aider beaucoup avec cette remarque extrêmement vague et j'essaierai d'être un peu plus claire si je t'en reparle dans la suite.
En tout cas, très très hâte de la lire cette suite <3
Je reprends tranquillement mes lectures après le rush des Histoires d'Or ahah. Et c'est un réel plaisir que de repasser par ici =)
Toujours ton univers attendrissant et déjanté. Le sourire pointe plus d'une fois, que ce soit sur les jeunes gens arrosés de sucre, les vampires qui mangeaient du boudin, ou encore les attractions fifolles comme les cracheurs d'étoiles. Je suis à chaque fois séduite par ta créativité. *_*
Une petite coquille :
>> "Le petit groupe d’écolier était assis dans la paille" > écoliers
Coup de coeur pour "mon biquet" ahah - et Mémé la Mentor, je dis ouiiii ! Ce personnage est trop cool ! Elle est adorable avec ses plantes, ses sortilèges et pouvoirs d'opiniâtreté <3
Je suis emballée par les nouvelles trouvailles de ce chapitre - le cirque, l'aquarium, l'enfant sans coeur ni raison; Et on continue de voir l'intrigue se dessiner, et de se poser des questions sur le passé de nos petits héros. Notamment Robin.
Un régal encore une fois ! J'aime cette poésie de ton texte, son aspect loufoque et qui en même temps n'empêche en rien les émotions. Elles passent volontiers dans les dialogues et tous les petits détails conflictuels que tu sèmes.
Des bisous !
A bientôt =)
C'est fou comme cet amoncellement d'absurdités et d'éléments totalement improbables forment sous ta plume un monde cohérent et fascinant à la fois.
Le plateau, ses personnages, la pluie de confiseries, les plantes vivantes et j'en passe : rien de tout ça n'est normal, et pourtant on plonge à l'intérieur avec délice. Le récit est fluide, la trame se dessine, on se pose un millier de questions sur ce que le scenario va devenir, et on se demande surtout jusqu'où ton imagination débordante et géniale va réussir à nous entraîner.
L'enfant sans coeur ni raison ? J'adore ce concept, j'ai déjà hâte de découvrir quel rôle il va jouer ! Et Robin qui semble dissimuler un lourd secret, peut-être sur son identité ?
J'aime énormément la manière dont tes personnages sont campés, ils sont bien identifiables malgré leur nombre et apportent chacun une touche de couleur bienvenue au récit.
Ils se croisent et se recroisent, les fils de leurs relations se tissent dans tous les sens et pourtant on a toujours la sensation que c'est une jolie tapisserie qui se dessine sous nos yeux.
Cette histoire est un vrai bonbon, elle fait du bien au moral, elle emmène l'esprit dans un ailleurs réconfortant et drôle, dépaysant mais familier à la fois, complètement loufoque mais pourtant très cohérent.
Oh my god, je me transforme en fanboy.
Mais qu'est-ce que tu m'as fait, bon sang ? xD
Plus qu'un chapitre, aïe aïe aïe, après il va falloir attendre la suite... quel calvaire !
Un million de mercis pour ce rayon de soleil, c'est de loin l'une des plus belles histoires que j'ai lues depuis que je suis sur Plume d'Argent.
Ori'
Je t’ai déjà dit que j’adorais ton sens de l’humour ? Tous les petits détails loufoques que tu glisses dans ton univers, c’est juste extrêmement hilarant. Ce qui est top c’est que c’est à la fois drôle, et en même temps très intéressante et très mystérieux.
Alistair serait-il un vampire mangeur de boudin ?:O C’est en tout cas très drôle de l’associer à une sorcière qui manipule le sang. Enfin, tous les trucs rouges. C’est super orignal. Comme toujours, tu es pleine de bonnes idées !! (oui, je cris)
Évidement, je me pose plein de questions sur cette histoire d’enfant. À la fois celui qui exhausse les vœux, mais aussi et surtout sur l’enfant dont Mémé et l’homme-peur parlent… Robin, il semblerait. è.é
« C’était elle-même une toute jeune fille, pas plus de seize ans. Elle avait des cheveux châtains, coupés en carré plongeant et un long collier de perles coulait sur sa salopette. »
Ce serait pas Lu par hasard ? :O Ou je me fais des idées ? Est-ce que cet univers est connecté à tes autres univers ??? J’ai l’impression que oui, puisque Mémé parle de l’onirisme…
En tout cas, 20/20 pour ces premiers chapitres ! C’est excellent, à tous les niveaux. Sois sûre que je lirais la suite avec grand plaizizir.
Et ravie que tu apprécie mon humour potache XD.
Et pour répondre un peu plus clairement, je peux déjà te dire que l’enfant n’est pas Robin. D’ailleurs ce passage sera modifié après la naissance de la petite pomme et le mot « enfant » sera remplacé par son prénom. (Ce spoil)
Et oui, tu as tout à fait bien reconnu Lù. Alors je n’en ai pas parlé avant parce que dès que je connecte une histoire à Ville noire, les gens se mettent en tête de lire dans l’ordre.
Lù aura un petit rôle dans cette histoire, mais globalement elle reste un PNJ (dont l’utilité sera majoritairement de donner des infos sur l’univers à chaque fois qu’ils la croiseront). Mais pour les lecteurs de mes autres livres, c’est totalement un clin d’oeil.
Merci encore pour ton 20/20 et encore plus pour ce plaizizir qui m’a bien fait marrer XD.
◊ J'espère qu'on ira à la Foire pendant le roman, parce que je suis officiellement intriguée avec tous ces éléments que tu nous donnes à son sujet.
Et bien sûr qu’on ira à la foire X). La première partie se passe sur la case 2 » histoire que le lecteur soit un peu plus à l’aise avec l’univers avant que tout ne se complique :)
J'ai été trop contente de lire pleins de morceaux que je ne connaissais pas ♥ Je développe un amour infini pour Alistair. Entre les calembredaines et les attaques de gangs, comment ne pas l'aimer ?
C'était marrant de confronter ce que je sais de l'histoire et ce qui est encore un mystère. J'ai très hâte de continuer, je trouve ce début bourré de promesses et l'alternance de points de vue marque un rythme régulier très agréable à la lecture.
A ce stade, je crois que l'énorme force de ton histoire c'est son originalité et l'étrange cohérence que tu es parvenue à donner à tout ce monde. L'attaque de surfeurs, la pluie de sucreries, les amanites phalloïdes qui poussent dans le sillage de Robin... Tu réussies à alterner l'humour et la poésie avec brio. Vivement la suite ♥
Plein de bisous
Et ça ne m’étonne pas que tu t’attaches à Alistair, je crois que c’est un perso qui te va bien (en barrette par exemple, ou en écharpe)
Merci beaucoup pour ton enthousisame, je vais essayer de continuer à dire des bêtises pour m’amuser en espérant que tout se passe bien dans ce monde de toute beautey XD
Gros bisous et à bientôt <3
Je pense que ce commentaire sera plus court que ceux que je soumets habituellement, parce que tu as déjà entendu la plupart de mes remarques sur les premières scènes du texte ! Je vais quand même faire un résumé rapide de ce qui m'avait plu ou de ce que j'avais remarqué, mais je commenterai sûrement un peu plus la dernière scène !
Je te l'avais dit, mais j'aime beaucoup Mimosa, il fait de l'équilibre sur la corde entre le ringard et la compétence. La manière dont il s'adresse à Holly est très convainquante, et j'aime beaucoup la manière dont tu écris la relation entre les membres de la famille Oeuf, dont Holly aimerait justement se couper : il y a une connivence, une familiarité entre eux qui est palpable, même entre Holly et sa mère. C'est une scène qui marche vraiment bien !
(En bonus, ça ne te parlera peut-être pas, mais j'ai un faible pour les descriptions de nourriture qui sont un peu fantaisistes sans trop l'être. Il y en a de merveilleuses dans La Cité des Livres qui Rêvent, et là, les croissants aux airelles et la gnôle de patate tapent vraiment dans le mille ! Pour moi ce genre de petits détails colorent un monde quasiment aussi vivement que des descriptions de villes ou de personnages.)
Je ne sais pas si tu as retouché la scène où Alistair discute avec la sirène, ou si c'est moi qui la comprends mieux maintenant qu'elle est écrite, mais sa gêne a bien le ton de l'agacement maintenant, et ressemble beaucoup moins à celle qu'il ressent lorsqu'il voit Holly le dévisager, donc toute l'ambiguité que j'avais perçue est partie, c'est une bonne chose. J'avais complètement oublié la fin de la scène et elle m'a refait beaucoup rire ! La manière à la fois attachante et ridicule qu'il a de s'outrer est tellement belle, et j'aime bien que justement, pour un personnage à l'apparence un peu rat de bibliothèque, il montre toujours beaucoup de courage, même si c'est de façon comique.
Et enfin cette dernière scène ! En vrai ok alors ça va paraître un peu tiré par les cheveux, mais je trouve qu'il y a une tendresse dans cette histoire qui la différencie des autres, et elle passe beaucoup par ces liens familiaux qui sont très justes sans en devenir mielleux. On sent tout à fait que Mémé peut être une femme exigeante et acariâtre, mais la relation qu'elle a avec Robin est évidemment forte et complice sans trop en dire. J'ai particulièrement flashé sur le fait qu'elle soit heureuse que Robin se fasse des amis, c'est juste une ligne mais elle avait beaucoup de saveur. Et l'inquiétude de Robin à son égard est aussi un peu au delà d'une inquiétude filiale de "ah c'est ma figure maternelle je vais me faire gronder si j'amène un copain" - elle est vraiment embêtée pour Mémé et inquiète au sujet de l'homme-peur. Tout ça passe très bien dans le texte !
J'ai très envie de voir leur première partie de S&B en tous cas de voir quels liens Alistair et Holly vont former, mais aussi Alistair et Mémé, puisque comme tu le dis c'est le quatrième personnage principal après tout ! Et puis, comme d'habitude, tu es très douée pour semer des petits cailloux d'indices qui formeront un grand dessin à la fin. Je n'ai aucune idée de pourquoi l'homme-peur serait en colère s'il apprenait l'existence de Robin, ou si les sortilèges ont été placés contre lui en premier lieu, mais en tous cas il est important de dissimuler Robin aux yeux de quelqu'un et ça m'intrigue beaucoup. Très hâte d'en apprendre plus !
Bref, encore un chapitre qui donne envie de lire la suite :D A bientôt pour le chapitre 4 !
Concernant la nourriture, j’adore aussi en mettre pas. Il n’y en a pas trop dans ville noire (parce que l’ambiance n’y est pas) ni dans 64/84 jours vu qu’ils ne mangent pas, mais dans le Livre des Vérités, ils bouffent tout le temps. J’aime vraiment bien ce genre de détails et du coup je suis heureuse qu’ils te plaisent.
Et j’ai un peu corrigé la scène par rapport à la lecture que je t’en avait faite, mais finalement pas tant.
J’espère surtout que mes personnages ne sont pas trop rageux. J’ai l’impression qu’en quelques chapitre, ils ont tous les trois montré leur façon d’être en colère et si Alistair à bien la sienne, j’aimerai aussi réussir à trouver des façon bien distinctes de montrer ce sentiment chez Robin et Holly.
Et on a déjà parlé de la dernière scène entre Mémé et Robin.
Et en tout cas tu te poses les bonnes question à propos de l’homme-peur et de Robin, mais il faudra attendre un peu pour en savoir plus.
Quand à la partie de S&B, ce sera pour le chapitre 4. Gros bisous et à tout bientôt
<3
Les trois héros sont tous attachants, j'ai rigolé à comment Holly parle à son oncle (même si c'est affreux xD le pauvre).
j'ai un peu bugué sur ce dialogue :
"— Besoin d’aide ?
— Ce serait le bienvenu, ma chérie." -> c'est pas plutôt "ce serait bienvenu" ?
Oui, je continue à donner pas mal d’infos pour que tout ce qui est important soit en place assez vite. Tu as bien fait ta liste XD
Et merci pour la coquillette, je change ça tout de suite <3
Gros bisous et à bientôt