Ottar Akhylis.
Il n’aurait jamais pensé autant aimer son nouveau patronyme. Il aimait sa sonorité, le pouvoir qu’il lui conférait. Depuis quatre heures, Ottar était officiellement devenu le roi de Mezdha. Il exultait.
Ottar et Koré Akhylis accueillaient l’élite mezdhienne dans la salle des Exploits du palais de Sialk. Des dignitaires et autres membres de la noblesse se présentaient tour à tour au pied de l’estrade pour jurer fidélité au nouveau couple royal. En l’espace de quelques minutes, la vie d’Ottar avait pris un tournant spectaculaire. Il avait mal aux joues tellement il souriait. Une nouvelle ère était arrivée pour lui et pour l’ensemble du royaume.
De son trône, Ottar avait une vision sur l’ensemble de la foule compactée dans la pièce. Des centaines de personnes issues des hauts rangs de la noblesse de Sialk avaient répondu à l’appel. Elles n’auraient manqué l’évènement pour rien au monde. La salle était si bondée que tous les intéressés n’avaient pu entrer. On avait ouvert les fenêtres et certains invités essayaient de suivre la cérémonie des jardins. La salle des Exploits du palais royal des Akhylis était pourtant loin d’être petite. Elle était superbe tant dans ses proportions que dans sa décoration. Chaque statue, chaque bas-relief, chaque mosaïque d’or et de marbres colorés rappelaient aux visiteurs l’héritage flamboyant de la plus grande dynastie qu’ait connu l’île de Mezdha. Les Akhylis avaient régné pendant plus de six siècles. Aucune dynastie au monde n’entrait en compétition avec cette longévité. Dans la salle des Exploits, les cinq cents convives ne pouvaient que se sentir insignifiants face à l’étalage des symboles démesurés du pouvoir de ces rois et reines légendaires. Les scènes des victoires et mythes qui prenaient forme sur les murs rappelaient aux spectateurs que seul un fou oserait s’attaquer aux Akhylis et à leurs alliés. Ottar était malgré lui intimidé et époustouflé par tant de richesses. Il n’avait jamais connu que les rues coupe-gorges de Sippar, le quartier le plus pauvre de Sialk, avant son voyage à l’autre bout du monde.
Ottar repéra Enkiku à son turban émeraude dans la foule compactée. Son ami manqua de tomber et de renverser son verre sur son voisin. Un militaire, d’après son costume indigo et doré. Enkiku se redressa maladroitement et tituba vers un serveur, un sourire béat aux lèvres, clairement ivre. Ottar avait chargé ses compagnons et une vingtaine de mercenaires d’Erret de surveiller l’assistance au cas où la cérémonie tournerait au drame. Une simple précaution. Il fit un geste au loin à Mammitu pour l’empêcher d’aller réprimander Enkiku, comme elle s’apprêtait à le faire. Ils auront tout le temps de se mettre au travail dès le lendemain. La soirée était encore jeune et ses amis avaient grandement mérité de s’amuser. Ce jour était leur victoire autant que la sienne.
Une semaine plus tôt, Ottar et ses compagnons — une vingtaine de laissés pour compte de tous âges, qui avaient, contre tout bon sens, cru en lui et en son projet fou — furent accueillis en héros dans la capitale mezdhienne. Ils avaient réussi là où des centaines d’autres avaient échoué. Ils avaient retrouvé la dernière Akhylis en vie. Un miracle, alors que les plus réalistes acceptaient l’idée que la plus célèbre lignée des rois et reines de ce monde s’était éteinte à la mort d’Urad. Scientifiques et médecins, descendants d’Azul, confirmèrent l’ascendance de Koré dès le premier jour. Le pays tout entier était en liesse. Les festivités n’étaient pas près de s’arrêter.
L’arrivée au pouvoir d’Ottar, un inconnu issu d’aucune famille noble mezdhienne, un fils de Shamash de surcroît, n’avait pas exactement engendré le même enthousiasme. Il ne s’en faisait aucune illusion. Ottar était un idéaliste, pas un idiot, et il avait préparé son arrivée en conséquence. Il épousa Koré à Ornes, juste avant de débarquer à Mezdha. Les Mezdhiens ne pouvaient forcer un divorce, d’autant qu’il s’était choisi un témoin particulier : le roi d’Erret en personne, Claude Sauffroy Ier. Son nouvel homologue avait renversé roi d’Erret par un coup d’État, dix ans plus tôt. Il était encore contesté et avait besoin d’alliés. Urad Akhylis n’avait pas soutenu la rébellion. L’alliance entre Ottar Akhylis et Claude Sauffroy était profitable pour les deux partis. Ottar avait tout intérêt à se faire de nouveaux amis dans ce monde si différent du sien. Avec ce soutien international de taille, une épouse légitime à la couronne, et un nouveau nom, rien ne pouvait l’arrêter.
Les spectacles de danse commencèrent. Mezdha était réputé pour ses danses traditionnelles, rythmées et envoûtantes. Quarante danseuses et danseurs impatients prirent possession de la salle, pressant les derniers Mezdhiens qui n’avaient pas encore offert de présents au nouveau couple royal d’accélérer leurs vœux. Sous les regards charmés de l’assemblée, les danseurs entamaient une chorégraphie effrénée. Plusieurs danseurs se servaient de leurs dons magiques pour accompagner leurs mouvements. Un duo se transforma ainsi en loutres. Elles continuèrent leur ballet dans une rivière artificielle que venait de créer une fille d’Azul revêtue d’une longue jupe bleue. Un autre danseur jetait à l’assemblée des boutons de lotus qu’il créait de ses mains, et qui éclosaient seulement si le spectateur dansait à son tour. Peu à peu les danseurs firent un espace au centre de la pièce, dévoilant le sol de mosaïque de malachite et marbre blanc. Ottar se tourna vers la reine et lui tendit son bras gauche. À leur tour d’amuser la galerie.
Ils avaient appris quelques pas classiques lors de leur voyage entre Ornes et Sialk. Une convention de plus sur la longue liste des coutumes ridicules qui importaient tant aux Mezdhiens. Koré lui emboîta le pas avec la grâce discrète et contrôlée propre aux habitantes du temple de Sïne. On lui avait tant appris à se faire oublier qu’il était évident qu’elle ne se sentait pas à l’aise à être au centre de l’attention. Ses nouvelles suivantes l’avaient revêtue de robes dorées. Sa traîne semblait lourde, surchargée de broderies et de plaques d’or sculptées. Elle était également couronnée d’une coiffe haute d’une demi-tête, d’où s’échappaient deux pans de cuivre qui tombaient sur ses oreilles. Le style royal était… particulier. Le roi et la reine arrivèrent au centre de la pièce. Le brouhaha cessa, laissant place seulement au son des hautbois et tambours qui avaient ralenti leur rythme. Ottar saisit les mains de Koré. Elles étaient moites. La jeune reine transpirait abondamment sous sa coiffe. Il entendait sa respiration légèrement saccadée. Elle n’allait quand même pas lui faire un malaise avant la fin de la cérémonie ?
La danse commença et Koré le suivit en dissimulant ses difficultés. Elle gardait un visage impassible. Les deux premières danses s’achevèrent sous les applaudissements, puis l’assemblée rejoignit le couple royal sur la piste. Le brouhaha s’amplifia de plus belle et Koré semblait se sentir de plus en plus mal. Sa respiration devenait franchement bruyante.
« Pouvez-vous tenir deux autres danses ? »
La reine de Mezdha hocha la tête si furtivement qu’il douta un instant de l’avoir rêvé. Elle repositionna ses bras pour la prochaine danse, la musique rebondit sur les murs de pierres. Les piliers de la salle possédaient des arcs orientés vers le sol, ce qui expliquait la qualité de l’acoustique. Les joueurs de tambours et flûtes se lancèrent dans un nouvel air enjoué. La foule ne semblait presque plus faire attention au couple. La majorité des invités avaient rejoint la piste. En voyant leurs visages insouciants, Ottar ne pouvait que faire une douloureuse comparaison avec son ancienne vie. Ces dernières années, les habitants de Sippar ne dansaient plus. Les mariages, anniversaires et autres fêtes s’organisaient dans le secret à mesure qu’augmentaient les chasses aux descendants de Shamash. Les descendants des Fondateurs qui ne possédaient aucun pouvoir. Ils étaient discriminés depuis des années à Mezdha, bien qu’ils soient majoritaires dans la population. La situation s’était aggravée sous le règne d’Urad, mais il serait trop simple de le désigner comme seul fautif. Les grandes familles mezdhiennes avaient toutes une influence plus ou moins importante au gouvernement. Ottar allait pouvoir renverser la donne. Ces hauts dignitaires se croyaient inattaquables en raison de leurs pouvoirs ? Les prochains jours leur réserveraient quelques surprises.
« Votre Majesté ? »
La voix inquiète de Koré le sortit de ses réflexions. Il se demanda quelle expression il devait avoir pour qu’elle l’interpelle ainsi. Ottar s’efforça de relâcher sa mâchoire et tenta même un sourire.
« Vous n’aviez donc pas perdu la voix ? Je commençais à me faire du souci. »
Koré ne releva pas. Malgré plusieurs mois de voyage sur un même bateau, ils s’étaient peu parlé, voire même croisés. Ottar s’était protégé derrière sa prétendue volonté d’honorer sa fiancée dans le respect des traditions meigetsienne, à savoir qu’il était inconvenant pour une jeune femme non mariée de passer trop de temps seule avec un homme célibataire. La pudeur des prêtresses de Sïne faisait son avantage. Il n’avait plus d’excuse pour éviter Koré à présent.
« Connaissez-vous le Haut-Prêtre de Nergal ? »
La question venait de nulle part. Ottar réfléchit un instant et il lui revint en mémoire un homme d’un âge avancé qui fut parmi les premiers à leur avoir rendu hommage quelques heures plus tôt. Les prêtres de Nergal se tenaient généralement loin du pouvoir. Ils vivaient dans le Temple de Nergal reclus au cœur des canyons du désert de Minh. Le village le plus proche du temple se tenait à 60 lieues. Ces prêtres étaient idolâtrés par la population. Nergal était dans la légende, le Fondateur attaché à Mezdha, et ses prêtres avaient comme réputation d’assurer protection et bonheur aux plus dévoués.
« Je l’ai rencontré cet après-midi, comme vous.
— Il ne devrait pas avoir ce rôle. C’est un escroc. »
Ottar ricana. Si quelqu’un méritait le diminutif ce soir, c’était bien lui.
« Que lui reprochez-vous ?
— Il ment sur ses pouvoirs. Il est peut-être un enfant de Nergal, mais il ne s’est jamais rendu dans l’Absalu.
— Qu’est-ce que l’Absalu ? »
Koré releva la tête, décontenancée. Sa coiffe pencha dangereusement sur son front.
« Vous ignorez ce qu’est l’Absalu ?
— Puisque je vous le demande.
— Je vous parle de l’autre monde, celui des Larmes. »
Ottar reçut comme un coup de poing dans le ventre. Il n’aimait pas la direction que prenait cette conversation. Le monde de ces montres avait un nom ? Peu importe. Plus personne n’y croyait. Il n’allait pas laisser Koré lui gâcher le plus beau jour de sa vie avec ces histoires.
« Ce Haut-Prêtre de Nergal est très apprécié du peuple. Il a été élu à ce poste bien avant votre naissance ou même la mienne, je n’ai aucune raison, ni aucun désir, de le démettre de ses fonctions.
— Je crois que vous ne saisissez pas la gravité de la situation, insista Koré. Le Haut-Prêtre de Nergal et la Haute-Prêtresse de Sïne sont les deux seuls ambassadeurs des Hommes dans l’Absalu. Ils sont les garants de la paix entre les Hommes et les Larmes avec les Gardiens du Pacte.
— Si vous ne souhaitez pas être tournée en ridicule à l’avenir, je vous conseille d’éviter de partager vos préoccupations.
— Qu’insinuez-vous ?
— Je pensais que les prêtresses de Temple de Sïne savaient distinguer les mythes de la réalité. Ces soi-disant démons que vous appelez Larmes ne sont que des histoires que l’on raconte aux enfants afin qu’ils se tiennent sages. Ne te penche pas au-dessus du puits, ne te rends pas dans la forêt la nuit, n’entre pas dans cette grotte… une Larme t’attrapera par le bras et te gobera d’un coup de langue.
— Ce ne sont pas des légendes ! Les Larmes nous ressemblent par bien plus d’aspects que vous semblez le penser.
— J’en ai assez entendu, l’interrompit Ottar sans hausser la voix. Si vous le permettez, je compte gouverner sur un royaume réel. Évitez d’ébruiter vos idées où l’on vous prendrait pour folle. Je ne renverrai pas le Haut-Prêtre de Nergal. »
Ottar prévoyait de destituer trois quarts de la classe politique actuelle. Il lui fallait conserver les personnalités qui avaient la confiance du peuple et qui n’allaient pas le gêner dans ses réformes. Sans soutien, il risquait à son tour de ne pas rester bien longtemps au sommet. Le Haut-Prêtre de Nergal lui sera probablement utile. Quant à Koré, elle lui était évidemment indispensable. Il s’empressa de changer de sujet.
« Sialk a su combler vos attentes jusqu’ici ? s’enquit-il. L’intendante du palais semble vous vénérer. N’hésitez pas à vous adresser à elle si vous avez besoin de la moindre chose.
— Non à vous ?
— Je risque d’être très occupé ces prochaines semaines. Vos quartiers sont dans l’aile nord. La tour vous est entièrement réservée. J’occuperai la chambre proche de la salle du conseil. Comme promis, vous n’aurez pas à vous occuper des affaires du royaume, vous êtes libres d’occuper vos journées comme vous l’entendez en dehors des réceptions et visites qui nous incomberont. Votre nouvelle vie commence dès aujourd’hui.
— Je pourrais sortir du palais comme je l’entends ?
— Avec au moins un garde qui vous accompagne pour votre sécurité. Mais oui, vous êtes libre de vivre votre vie. »
Koré se concentra sur ses pas. Ils continuaient de tournoyer en rythme. Ottar commençait lui-même à transpirer sous son costume de sacre. La danse n’en finissait pas et Koré était en nage. Elle semblait aller de plus en plus mal. Son front et ses joues avaient viré au rouge. Tant pis pour la dernière danse, il était plus prudent de s’arrêter à la fin du morceau.
« J’ai une requête. »
La voix de Koré était aussi stable que sa respiration le lui permettait.
« Je vous écoute.
— Je vous poserai chaque jour une question. Du moins, jusqu’à ce que je m’en lasse. Vous n’êtes pas tenu de me répondre par la vérité, ou vous pourrez également refuser tout bonnement de me répondre. Le silence est une réponse en soi. Simplement, je n’accepterai pas de retour par écrit. »
Ottar ne cacha pas sa grimace. Il allait devoir voir la nièce d’Urad chaque jour ?
« Je ne vous pensais pas si romantique. Pourquoi est-ce que j’accepterais ? Vous vous gardez le droit de me renier si je refuse ?
— Acceptez, et je vous promets que jamais je ne prendrai position contre vous. Notre couple sera fort et uni, du moins en apparence. Je ne suis pas naïve au point de penser que vous m’avez épousée pour ma personne et non pour mon nom. Je souhaite simplement en savoir davantage sur la personne avec qui j’ai promis de partager le reste de ma vie. Est-ce si étrange à concevoir ?
— Je risque de m’absenter en dehors de la capitale régulièrement.
— Dans ces cas, à votre retour je vous poserai autant de questions que de jours où vous avez été absent. Je vous poserai ma question chaque matin avant la première séance du Conseil. Ainsi, vous ne verrez plus cela comme une corvée, mais simplement comme une routine. Vous ne me verrez pas du reste de la journée, hormis les jours où vous aurez besoin de ma présence, évidemment.
— Evidémment. »
Ottar posa le pour et le contre un court instant. Il pouvait entrer dans son jeu pour le moment. Lorsqu’il ne la gratifiera que de silences, la nièce d’Urad finira pas mettre fin à ce cirque d’elle-même.
« Marché conclu. Commençons dès maintenant. Quelle est votre question du jour ?
— Cela ira pour aujourd’hui. J’ai déjà mes réponses. Je vous laisserai tranquille ces six prochains jours. »
Ottar hocha la tête, pour l’instant satisfait. À dire vrai, Koré Akhylis était plus coopérative encore que ce qu’il avait espéré. Son règne ne pouvait avoir eu de meilleur commencement. La musique s’accéléra pour s’achever triomphalement en une note suspendue sur plusieurs secondes. Les applaudissements explosèrent. Ottar allait se joindre à eux, mais la reine venait de s’évanouir dans ses bras.
Tout d'abord, c'est un avis que je t'ai déjà partagé, mais je trouve ces chapitres, même si je comprends qu'ils permettent de mieux cerner le contexte géopolitique de ton univers, un peu longs. Dans l'écriture même, tu donnes de la lenteur au passage, avec des descriptions insistantes, je pense notamment ici à la scène avec les artistes.
J'entends que c'est notamment pour parler des pouvoirs qu'ont les gens présents au mariage, et attention c'est bien écrit, mais ça alourdit le passage et je le qualifierai de rêve entier plutôt que de fragment ^^
Au niveau de l'histoire même, je m'interroge sur les motifs qui ont poussé Koré a accepté le mariage. Avec cette arrivée d'Ottar, qui, même mal reçu, est tout de même accepté... Et Koré qui connaissait son statut... Elle aurait pu prendre n'importe qui et en arriver au même point, alors pourquoi prendre quelqu'un avec un agenda visiblement pas très honnête ?
Quelques remarques sur la forme :
"Il avait mal aux joues tellement il souriait." -> je n'ai pas trouvé la formulation très heureuse (un peu en décalage avec le ton général du texte)
"de suivre la cérémonie des jardins." -> depuis les jardins ?
"Ils auront tout le temps de se mettre au travail dès le lendemain." -> auraient (concordance)
"je compte gouverner sur un royaume réel." -> je supprimerais "sur". Régner sur ou gouverner tout court.
"finira pas mettre fin à ce cirque d’elle-même." -> finirait* (concordance) et "par" mettre fin
À bientôt :)
Je vais suivre ton conseil, il est vrai que ces fragments de rêves sont devenus bien longs (sans que je ne m'en aperçoive !) et plutôt que de chercher absolument à les rétrécir, je vais les rebaptiser "Rêve" ;)
Pour ce qui a motivé Koré à épouser Ottar, tu en apprendras un peu plus dans la suite du récit (si j'arrive à l'amener comme je le souhaite), si cela ne reste toujours pas clair plus tard, il faudra que je réécrive des passages (enfin, c'est certain que dans tous les cas, il y aura de la réécriture à faire...)
Merci encore pour tes précieux commentaires !
A+
Eleonore