Chapitre 4 : Scorpius

Par Lilisa
Notes de l’auteur : Salut à toi cher lecteur !
Les commentaires sont la bienvenue du moment qu'ils sont constructifs.
Bonn lecture !

Pendant ce temps, le scorpion ayant échappé à la capture de ses semblables sortit de l’ombre où il s’était réfugié pour admirer le spectacle et s’approcha du filet. A peine était-il sorti de l’obscurité que les scorpions géants se mettaient à gronder et à siffler. Ils tentaient de convaincre le scorpion, qui était de toute évidence jeune, de les libérer.

Si celui-ci s’approchait du lien retenant les scorpions prisonniers, rien dans son attitude ne permettait de déterminer ce qu’il allait faire. Il pouvait tout aussi bien libérer ses congénères ou les assassiner en profitant du fait que le filet les empêche de se débattre. Ces derniers le savaient et cela les rendait terriblement nerveux. Ils sifflaient avec fureur pour lui dire de se dépêcher puis se calmait d’un coup et essayant de l’amadouer, s’étant rendus compte qu’il avait le pouvoir de les laisser emprisonnés.

Le jeune scorpion semblait se réjouir de la rage de ses aînés. Il décrivait de larges cercles autour du filet tout en sifflant d’un air amusé. Son corps se balançait à un rythme que lui seul connaissait, narguant les prisonniers en leur faisant ressentir à quel point il avait de la place. Le groupe de scorpions finit par être lassé des paroles doucereuses auxquelles il se livrait depuis plusieurs minutes et ils pointèrent leur dard venimeux en direction du jeune. Nullement impressionné, le scorpion s’approcha nonchalamment du filet et se prépara à dénouer le fil retenant prisonnier ses congénères.

Falès suait à grosses gouttes. Contrairement à ce que l’on pouvait penser, diriger un troupeau entier de bêtes n’était pas de tout repos. A fortiori quand lesdites bêtes faisaient largement cinq fois son poids et sa taille. Lorsqu’il arriva, à bout de force, dans la caverne, ses Horns bien rangés derrière lui, il faillit s’étrangler en voyant un jeune scorpion prêt à libérer ses prisonniers. Retrouvant subitement de l’énergie, il se précipita en gesticulant vers le scorpion.

Celui-ci se retourna, apeuré, et sprinta vers la sortie, oubliant complètement de libérer ses aînés. Arrivé, près de l’entrée, il se figea en voyant les si imposants Horns et voulut opérer un demi-tour, mais s’immobilisa en apercevant Falès s’approcher lentement de lui. Ce dernier leva les mains en signe de paix et avança tout doucement, un pas après l’autre. Il fouilla discrètement dans la ceinture à sa taille qu’il ne quittait jamais, dans l’espoir de trouver un objet utile. Ses griffes se refermèrent sur une seringue d’une forme très particulière. Il la sortit et la cacha dans le creux de sa main, tout en continuant à s’approcher du jeune scorpion. Arrivé à sa hauteur, il planta la seringue dans un point faible de sa carapace si rapidement que le mouvement parut flou. Aussitôt, le jeune scorpion fut pris de violentes convulsions, roulant sur le sol. Le sérum contenu dans la seringue était hautement dangereux pour les reptiles, mais Falès l’avait modifié de façon qu’il ne soit pas mortel. Il se fit violence et se força à contempler ce spectacle qui le répugnait.

Après plusieurs interminables minutes de supplice, le scorpion cessa de se convulser et se redressa. Il regarda Falès avec une soumission profonde dans les yeux et s’inclina devant lui. Falès sourit et passa sa main sur la carapace de l’animal. Sans le savoir, le scorpion était devenu la preuve de son génie. Il avait modifié seul, sans aucune aide extérieure, un sérum de mort en lui injectant divers produits. C’était maintenant un sérum d’un tout nouveau genre, auquel Falès n’avait pas encore donné de nom. Il hésitait entre « sérum de soumission » et « sérum de domestication ». En effet, le liquide injecté au scorpion permettait de soumettre un être vivant à l’autorité de celui qui lui avait injecté le sérum. Le scorpion lui était désormais soumis, et ce jusqu’à sa mort.

C’était un coup de maître de la part de Falès.

S’étant occupé du reptile, il fit avancer son troupeau d’Horns jusqu’au filet retenant prisonnier les scorpions qui avaient assisté, médusés, à la scène de soumission de leur congénère. Là, il accrocha les harnais qui empêchaient les Horns de s’échapper au filet en s’assurant que les scorpions ne pouvaient en aucun cas les atteindre. Il inocula ensuite un autre sérum de sa conception aux bêtes, leur permettant de visualiser leur destination et d’y aller sans avoir besoin de Falès. Les Horns soufflèrent bruyamment et partirent au galop en direction de la SurCaverne.

Falès essuya la sueur qui coulait le long de son front et regarda le jeune scorpion qui était demeuré auprès de lui.

- Il faudrait te trouver un nom, je ne me vois pas t’appeler « le scorpion » en permanence.

Le scorpion resta sans réaction et Falès ricana, amusé d’avoir pensé qu’il aurait une réponse.

- J’aime bien Scorpius … C’est décidé : tu t’appelleras Scorpius.

Cette fois, Scorpius eut un mouvement de satisfaction, manifestement ravi d’avoir une identité. Falès lui fit signe de le suivre et se dirigea vers l’entrée de la grotte. Il s’accrocha habilement aux parois du tunnel et grimpa vers la SurCaverne sans un regard en arrière. Scorpius le suivit docilement, sans se préoccuper du reste du monde, car seul son maître importait.

Falès agrippa une roche proéminente et se propulsa vers le haut. Il atterrit sur ses deux pieds dans une minuscule grotte dont le plafond était si bas qu’il l’obligea à se courber, malgré sa petite taille. Il attendit que Scorpius se fût extirpé du long conduit vertical qui les avait amenés ici, puis l’envoya en reconnaissance. Ce dernier revint rapidement et se mit à siffler avec inquiétude. Falès, qui avait quelques notions du langage scorpionique, comprit la moitié des sifflements affolés du scorpion et bondit vers le conduit vertical, pensant qu’un dangereux animal approchait. Voyant qu’il n’en était rien, il ressortit, exaspéré, difficilement du tunnel où il s’était réfugié. Il se dirigea prudemment vers un couloir vivement éclairé et déboucha sur une vaste caverne.

"Oh oh, pensa-t-il. Je suis sorti trop tôt, j’aurais dû me retrouver dans la SurCaverne et non dans la Caverne."

Il consulta sa montre et faillit s’étrangler. 16 h 58 ! Dans deux minutes, les jeunes nains envahiraient la Caverne, et s’il s’y trouvait encore, il ne pourrait pas mettre son plan à exécution. Ce qui signifiait qu’un nain trouverait les scorpions et les Horns en rentrant chez lui et avertirait immédiatement les autorités. Il fallait absolument qu’il sorte de là !

Soudain, une voix mélodieuse résonna dans la grotte :

- Que fabriques-tu ici, très cher et très asocial cousin ?

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Deslunes
Posté le 15/11/2023
Enfin, le cousin asocial, il vient de se faire un scorpion comme super pote !
Excellente fin sur ce chapitre. Comment va t-il "utiliser" ce nouvel ami ?
Quelques bricoles :
Il attendit que Scorpius se fut extirpé - Il attendit que Scorpius se fût extirpé
j’aurai dû me retrouver dans la SurCaverne - j’aurais dû me retrouver dans la SurCaverne
Lilisa
Posté le 17/11/2023
Hello !
Oui comme Falès n'est pas très doué avec les humains, je me suis dit qu'il pouvait au moins tisser des liens avec les animaux, histoire d'avoir quand même quelques potes ! ( et dire que dans ma version première, il était hyper populaire .... )
Merci pour ces petites coquilles, que j'ai immédiatement corrigées !
Bonne lecture !
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