Chapitre 54

Alors que les cinq cavaliers descendaient l'avenue des Gaves au pas, ils entendirent galoper derrière eux un drôle de cheval.

« Demoiselle Lettfeti, demoiselle, attendez ! »

Même dans la faible lumière du jour qui naissait à peine, on pouvait distinguer la masse de cheveux rouge-orange de l'essoufflé, qui lui couvrait les yeux par intermittence. Ilse, amusée, stoppa son cheval, alors que Devlin fusilla l'intrus du regard. S'il avait aimé écouter ses fadaises sur la Grand'Place, il n'avait absolument rien à dire à ce trublion, dont la gaieté conférait à l'idiotie. Mais où diable avait-il rencontré Ilse ?

Arrivé à leur niveau, Follet reprit difficilement son souffle – sautiller, sans peine ! Mais courir, quelle idée ! – tout en tendant un sachet à la belle amazone.

« Demoiselle... hhh... Les nuits sont bruyantes dans les... hhh... dans les auberges. Cette poudre... mélangée à une boisson... hhh... vous fera passer des nuits profondes et revigorantes.

– Merci, Tête-rouge », répondit Ilse, souriante. L'heure était trop matinale pour les sarcasmes. « Et bien, pour te remercier, sache une chose : j'ai appris les bases du leffti de Levinas en quelques lunes seulement. Cela n'est rien de bien sorcier, si tu veux t'y essayer. »

Toujours pantelant, Follet tâcha néanmoins de lui rendre son sourire, ce qui, bouche ouverte, ne donna rien de bien concluant. Il posa un regard sur la main gantée qui glissait le sachet dans sa manche, et n'osa quémander un baise-main, d'autant que le jeune écuyer, là, semblait à deux doigts de l'occire. Quant à la vieille gouvernante, il évita soigneusement son regard, encore gêné par la honte cuisante du dîner de la veille. Ilse reprit sa route, en lui lançant : « Adieu, Tête-rouge ! Peut-être te reverrai-je moins ignorant, un jour ! »

Il les regarda s'éloigner, décrétant pour lui-même que Tête-rouge était le surnom le plus adorable de l'univers. Et n'entendit pas, fort heureusement, Ilse répondre à Devlin qui l'interrogeait : « Ce pauvre bougre faisait un boucan de tous les diables dans la bibliothèque hier... Le pauvre sait lire trois mots de leffti-mêlé, et croit pouvoir lire tous les écrits du monde. »

Follet remonta l'artère principale, en essayant de remettre ses émotions en place. Alors que le désespoir l'avait saisi la veille, il avait à présent l'intime conviction qu'il reverrai la belle Lettfeti, et soudain la ville alentour lui parut merveilleusement belle. Il lança un large sourire à l'aubergiste des Lucanes qui sortait ses tables, et qui le regarda ahuri. Des étudiants s'y installaient, guettant les portes de leur université endormie. Ils portaient le même calot moutarde dont s'était parée la belle ce matin-ci. Follet manqua les serrer dans ses bras.

Il alla droit vers la tour des Écrits. De toute façon, il était trop tôt pour se rendre au dispensaire, Olga devait encore être affairée à ses recettes ou à son prince aux écailles. « Moins ignorant, elle veut me revoir moins ignorant. Et surtout, elle veut me revoir, a-t-elle dit ! Oh, quel doux sésame, que n'apprendrais-je pour elle... », se berçait Follet, grisé d'envies, prêt à composer les plus beaux cantos, et ce dans toutes les langues du monde, pour attendrir le cœur de sa cruelle. Son enthousiasme le porta jusqu'à la petite porte de métal, qu'il martela avec entrain.

La mine austère de l'archiviste indiquait clairement qu'il ne partageait pas son ardeur. Il ouvrit néanmoins, l’œil sombre. Follet lui aurait bien chanté quelque balade égrillarde pour le mettre en joie, mais, comme la plupart de ses idées spontanées, il devina que celle-ci était mauvaise, et s'abstint. Concentré sur sa requête, il expliqua au grand homme en noir qu'il souhaitait apprendre à lire les langues anciennes. Derrière ses lunettes de métal, l'archiviste le dévisagea, entre mépris et surprise.

« Et en quel honneur, peut-on savoir ? »

On sentait poindre, derrière l'ironie non masquée de sa voix, une curiosité bien réelle.

« Oh, l'homme érudit que vous êtes saura comprendre », entama Follet. Mieux valait se mettre dans la poche cet oiseau-là, « Depuis toujours on me nourrit de légendes et de fables jolies, j'en pourrais lire et conter tout le jour. Mais mon répertoire s'épuise alors que ma curiosité grandit. Or je ne sais lire que le leffti-mêlé, et les anciens textes échappent à ma compréhension...

– Mm, je vois. »

L'archiviste semblait perdu en pensées. Eut-il été possible qu'il fusse sensible à la requête de Follet ? Ce dernier n'osait y croire, mais attendait bien patiemment en offrant la plus angélique des mines, comme un enfant qui devine le présent que l'on cache dans son dos.

« Je vais réfléchir à cela. Ma réponse, tu l'auras demain. »

Follet eut le réflexe de glisser son pied dans la porte alors que celle-ci allait lui claquer au visage. Il prit sur lui la douleur causée par son orteil broyé, et ajouta timidement, la bouche quasiment glissée dans l’entrebâillement :

« En attendant, j'ai un peu de temps devant moi... Pourriez-vous me donner quelque lecture pour me distraire ? »

Aloysius rouvrit à contrecœur. Lui qui avait eut la plus grande des tranquillité depuis que la reine avait passé l'arme à gauche – elle-même avait été grande amatrice de récits –, voilà qu'il se faisait envahir par un doux-dingue inséparable de son instrument idiot, qui couinait affreusement au moindre de ses mouvements. Mais il ne pouvait refuser l'entrée des Écrits au personnel du château, et accompagna le jeune Follet à l'étage supérieur. Il lui désigna une série d'énormes cahiers aux souples couvertures d'agneau.

« Voici les annales du royaume, les plus récentes. Elles sont en leffti-mêlé. Régale-toi. »

Et pour parfaire l'accueil du parasite, il coupa le poêle discrètement et ouvrit grand la fenêtre.

 

* * *

Lèvres et mains bleuies par le froid, Sima se cramponnait sur la fine corde de soie, muscles bandés. Dans son dos, le Val perdu crachait tout le vent qu'il pouvait, agacé par cet intrus suspendu comme une araignée au bout de son fil. Mais l'espionne restait aussi immobile que les chimères de pierre qui ornaient le château. Elle avait cramponné une griffe de métal au barreau d'une lucarne au sommet de la tour, et s'était hissée jusqu'à la seconde fenêtre au dessus d'elle. A travers cette dernière, restée entrouverte malgré le froid, elle vit la guérisseuse, reconnaissable à la masse hirsute de cheveux noirs qui couronnait un visage pâle, s'affairer autour d'un lit étrangement disposé. L'Ouïe plissa les yeux, et distingua dans la pénombre de la pièce deux longues mains, fines, hachées par la maladie, dont la peau tombait par plaques entre lesquelles s'écoulait un jus sombre. Éclairé par une chandelle que l'on venait d'enflammer, un visage lui apparut, masque de crevasses, la peau épaisse comme l'écorce et fragile comme la craie. Et perdus derrière les écailles des joues et des paupières, deux yeux clairs, bien vivants, et qui regardaient droit vers elle. Elle lâcha le rebord de la fenêtre et s'écarta brusquement, oscillant quelques instants au bout de son fil avant de s'immobiliser à nouveau, dos contre la pierre glacée de la tour.

Qui était ce malade ? Il l'avait vue, elle en était sûre. Pourquoi ne donnait-il pas l'alerte ? Peut-être ne pouvait-il pas parler, mais elle l'aurait entendu s'agiter, geindre. Toujours personne dans le balcon-serre, elle pouvait encore rester quelques instants, jeter un œil à nouveau. Mais il faudrait trouver le moyen de se sauver, vite, ensuite : le jour se levait. Elle risqua à nouveau un regard dans la chambre. La jeune fille lui cachait le malade, et l'empêchait de l'identifier. Sima ralentit son souffle, pour conserver ses forces que le froid taquinait, et maintenir son inconfortable position. Elle osa glisser trois doigts sur le rebord de la fenêtre, pour soulager ses bras. Dans deux, trois minutes il ferait jour, et l'aube dévoilerait sa présence. Son oreille affûtée perçut un bruit lointain. Des pas, vers le cœur du château. Une pièce vaste, vide probablement, qui résonnait comme un temple. La salle d'Apparat. Le bruit d'un trousseau garni balancé au bout d'un cordon se rapprocha, une main y cherchant une clef. Quelqu'un s'approchait du balcon-serre. Elle regarda en bas, sans plus réussir à contenir sa respiration qui s'accélérait. Si elle sautait, elle atterrirait sur les remparts, ou à leurs pieds : inenvisageable dans les deux cas. Grimper jusqu'au sommet de la tour ? Et après ? La main inconnue avait saisi une clé, et tentait de la faire tourner dans la serrure, dans un froissement de métal désagréable. Un regard dans la chambre : la guérisseuse s’apprêtait à partir, puis fit demi-tour. Basculement, dos au mur à nouveau. La clef se retirait de la serrure, sans que Sima n'en eut entendu le déclic. Le trousseau bruissait à nouveau. Une sentinelle bailla, sous elle, alors que le soleil perçait. Le vent la mordait toujours, gardien hargneux. Nouvelle clef, nouvelle tentative. La guérisseuse se pencha, puis se redressa, une caisse de bois entre les bras, et quitta la pièce, au moment où la porte du balcon-serre s'ouvrait. Une silhouette s'y dessina. Sima sauta dans l'encadrement de la fenêtre avec la souplesse d'une chatte, s'y terra, compta jusqu'à dix en espérant que la guérisseuse s'éloigna vite, et quand le premier rayon eut effleuré son épaule, elle ouvrit la fenêtre et se rua à l'intérieur.

Le malade ne sembla ni effrayé, ni surpris. Il la considéra avec calme, tandis que Sima se relevait prudemment. Elle s'approcha du lit. Une épaisse couche de pommade couvrait les écailles bleutées du jeune homme, qui la fixait sans mot dire. Puis un filet de voix s'échappa d'entre ses lèvres :

« Avez-vous... des ailes... pour voler ainsi jusqu'à mes fenêtres ?

– Qui êtes-vous ? répondit-elle, avec plus de douceur qu'elle n'en usait habituellement.

– Naturellement, non... Je les verrai... Vous êtes... une sbire de ma tante, je suppose...

– Une de ses Ouïes, en effet. Et vous, vous êtes... » et soudain elle reconnut le garçon qu'elle avait vu quatre ans auparavant, réconfortant son jeune frère qui versait toutes les larmes de son petit corps, pour sa mère disparue, « Vous êtes Evan Tyr, fils de Saul, successeur désigné. »

Elle n'aurait pas dû employer ce terme de désigné, que l'on accolait uniquement à Evan, pour rappeler que ce legs ne respectait pas la Loi Antique. Le jeune prince n'y était pour rien... Mais il ne releva pas. Elle contempla ses longs cils châtains, qui ornaient des yeux las.

« Seriez-vous venue... pour me tuer ?

– Pourquoi vous tuerai-je, répliqua-t-elle, gênée par la violence de son intrusion auprès d'un malade, Petra n'est pas votre ennemie, elle ne veut que votre bien.

– Je sais... J'ai juste espéré... que vous soyez celle qui me délivre... Mon agonie n'a plus de sens... Personne ne peut m'aider ici. Me tuer... serait se condamner au cachot à vie, voire pire. Mais vous... puisque l'on ignore que vous êtes ici... »

Il n'osait supplier plus, mais son regard était désespéré. Regard qui évoquait à Sima les couleurs de la montagne, mêlant le gris de la roche, et le bleu des glaciers. Il grelottait. Fièvre ? Non, drogue. On le droguait pour surmonter la douleur. Elle s'agenouilla et lui parla doucement.

« Je ne puis faire une telle chose, Prince, pas maintenant. Je dois d'abord avertir Petra de votre état, puisque Saul n'a pas jugé bon de le faire. Et ensuite... ensuite je tâcherai de la convaincre, et de faire ce qui sera le mieux pour vous. Je vous donne ma parole. »

Jamais elle n'avait donné sa parole à autrui que Petra. Elle eut le sentiment de commettre une terrible trahison. A la fois cuisante et libératrice. Elle effleura les boucles châtains qui dansaient sur l'oreiller de coton. Le regard de ce prince était si doux qu'elle aurait souhaité le bercer comme un enfant, bien qu'elle fut à peine plus âgée que lui. Les Terres-Mêlées allaient perdre un grand souverain, juste et bon. Soudain, des voix d'hommes, des archers, puis un pas sec, qui montait le colimaçon de la tour.

« Quelqu'un vient, ne dites rien ! » souffla-t-elle, et elle se cacha sans peine dans le bric-à-brac de la chambre. Depuis le paravent de bois où figurait une peinture inachevée – des pigments et pinceaux traînaient encore à terre –, elle y entrer une grande femme sèche, l'air saumâtre, mâchoires saillantes à force d'être serrées. Elle salua le prince, extirpa une fiole de sa manche, et le contraignit à boire le tout, le laissant à peine reprendre son souffle. Le prince obéissait docilement, habitué à ce manège.

« C'est bien, dit-elle, pas un mot à quiconque, comme d'habitude. » Et elle fila.

 

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Fannie
Posté le 13/02/2020
Qu’est-ce qu’il a, cet archiviste ? Il est simplement un peu asocial ou il veut pouvoir faire des choses pas très catholiques sans risquer d’être vu ? En tout cas, le coup du poêle et de la fenêtre, ce n’est pas sympa. D’ailleurs, Ilse ne l’est pas non plus. Son hypocrisie, en plus de son côté enfant gâtée, m’empêche de m’attacher à elle autant qu’à des personnages plus sincères.
Que fait la femme à la fiole ? J’espère qu’elle n’est pas en train de tuer le prince, même si lui a envie d’en finir parce qu’il est persuadé que la maladie va le tuer. J’imagine que s’il la croyait curable, il aurait envie de guérir et de vivre. Mais si la visiteuse à la fiole le tue vraiment à petit feu, Petra pourra peut-être intervenir à temps.
Coquilles et remarques :
— on pouvait distinguer la masse de cheveux rouge-orange de l'essoufflé, qui lui couvrait les yeux par intermittence [rouge orange / l’emploi de « l’essoufflé » en tant que substantif me laisse dubitative]
— Ilse, amusée, stoppa son cheval, alors que Devlin fusilla l'intrus du regard. [Après « alors que », il faut un imparfait : « alors que Devlin fusillait » ; comme il y a déjà « Alors » un peu plus haut, je propose « tandis que Devlin fusillait »]
— ce trublion, dont la gaieté conférait à l'idiotie [confinait à l’idiotie ; conférer veut dire donner, accorder, attribuer]
— Merci, Tête-rouge », répondit Ilse, souriante. / Adieu, Tête-rouge ! Peut-être te reverrai-je / que Tête-rouge était le surnom le plus adorable [« Tête-Rouge » ou « tête-rouge »]
— « Et bien, pour te remercier, sache une chose [Eh bien / rupture de syntaxe : « pour te remercier, je te dis (confie, révèle, avoue…) une chose »]
— et n'osa quémander un baise-main, [Apparemment, le dictionnaire du CNRTL est le seul qui propose la graphie « baise-main ». Même dans le dictionnaire de l’Académie française et dans mon vieux Robert de 1969, il ne figure qu’en un mot. Selon de dictionnaire historique, « baisemain » est soudé en un mot dès son apparition en 1306.]
— Ilse reprit sa route, en lui lançant / Peut-être te reverrai-je moins ignorant, un jour ! » [Pas de virgule avant « en » ni avant « un jour ».]
— « Ce pauvre bougre faisait un boucan de tous les diables dans la bibliothèque hier... Le pauvre sait lire trois mots de leffti-mêlé, et croit pouvoir lire tous les écrits du monde. » [Pour éviter la répétition de « pauvre », je propose « Le bougre / Le pauvre » ou « Ce pauvre bougre » / Il sait lire ». / Pas de virgule avant « et ».]
— Follet remonta l'artère principale, en essayant de remettre [pas de virgule avant « en »]
— il avait à présent l'intime conviction qu'il reverrai la belle Lettfeti [qu’il reverrait]
— Il lança un large sourire à l'aubergiste des Lucanes qui sortait ses tables, et qui le regarda ahuri [pas de virgule avant « et »]
— Des étudiants s'y installaient, guettant les portes de leur université endormie [guettant l’ouverture des portes]
— Oh, quel doux sésame, que n'apprendrais-je pour elle... », se berçait Follet, grisé d'envies [pensa Follet, se berçant d’illusions, de rêves, d’espoirs (suivant ce que tu veux faire passer)]
— pour attendrir le cœur de sa cruelle. [Il manque un substantif : « sa cruelle bien-aimée », par exemple.]
— Follet lui aurait bien chanté quelque balade égrillarde pour le mettre en joie, mais, comme la plupart de ses idées spontanées, il devina que celle-ci était mauvaise, et s'abstint [« quelque ballade » ; la ballade est une forme poétique ou musicale, alors que la balade est une promenade / pas de virgule avant « mais » ni avant « et »]
— Mieux valait se mettre dans la poche cet oiseau-là, « Depuis toujours [deux points à la place de la virgule]
— L'archiviste semblait perdu en pensées. Eut-il été possible qu'il fusse sensible [perdu dans ses pensées / Eût-il été possible (conditionnel deuxième forme) qu’il fût (subjonctif imparfait, 3e personne du singulier)]
— Il prit sur lui la douleur causée par son orteil broyé, et ajouta timidement [pas de virgule avant « et »]
— Lui qui avait eut la plus grande des tranquillité depuis [avait eu / des tranquillités]
— Mais il ne pouvait refuser l'entrée des Écrits au personnel du château, et accompagna [pas de virgule avant « et » / et il accompagna]
.
— Sima se cramponnait sur la fine corde de soie / Elle avait cramponné une griffe de métal [Je propose « Sima s’agrippait ».]
— agacé par cet intrus suspendu comme une araignée [Pourquoi pas « cette intruse suspendue » ?]
— au sommet de la tour, et s'était hissée jusqu'à la seconde fenêtre au dessus d'elle [pas de virgule avant « et » / au-dessus]
— A travers cette dernière [À]
— L'Ouïe plissa les yeux, et distingua [pas de virgule avant « et »]
— un visage lui apparut, masque de crevasses, la peau épaisse [masque de crevasses à la peau épaisse]
— Et perdus derrière les écailles des joues et des paupières, deux yeux clairs, bien vivants, et qui regardaient droit vers elle [Pour éviter d’avoir trois fois « et », je propose : « Perdus derrière les écailles des joues et des paupières, deux yeux clairs, bien vivants, regardaient droit vers elle »]
— elle pouvait encore rester quelques instants, jeter un œil à nouveau [jeter un coup d’œil / je propose « jeter encore un coup d’un œil » / N.B. « à nouveau » veut dire qu’on recommence de manière différente alors que « de nouveau » signifie refaire exactement la même chose]
– Mais il faudrait trouver le moyen de se sauver, vite, ensuite [Je propose « de se sauver rapidement ensuite »]
— La jeune fille lui cachait le malade, et l'empêchait de l'identifier [pas de virgule avant « et »]
— Sima ralentit son souffle, pour conserver ses forces que le froid taquinait, et maintenir son inconfortable position [pas de virgule avant « pour » ni avant « et » / comme il y a « pour soulager » un peu plus loin, je propose « afin de conserver »]
— Elle osa glisser trois doigts sur le rebord de la fenêtre, pour soulager ses bras [pas de virgule avant « pour »]
— Des pas, vers le cœur du château. [Je ne mettrais pas la virgule. Si elle hésite, tu peux mettre des points de suspensions suivis d’une minuscule.]
— elle atterrirait sur les remparts, ou à leurs pieds [pas de virgule avant « ou »]
— La main inconnue avait saisi une clé, et tentait de la faire tourner dans la serrure, dans un froissement de métal désagréable [pas de virgule avant « et » ni avant « dans »]
— La clef se retirait de la serrure, sans que Sima n'en eut entendu le déclic [eût entendu ; subjonctif plus-que-parfait]
— Une sentinelle bailla, sous elle, alors que le soleil perçait [bâilla ; « bailler » s’apparente à « bail » / j’enlèverais les virgules avant et après « sous elle »]
— et quitta la pièce, au moment où la porte du balcon-serre s'ouvrait [pas de virgule avant « au moment »]
— en espérant que la guérisseuse s'éloigna vite [s’éloignât (subjonctif imparfait) ou s’éloigne (subjonctif présent), avec une préférence pour le second]
— Naturellement, non... Je les verrai... [« Non, naturellement... » serait plus clair / Je les verrais (conditionnel présent)]
— réconfortant son jeune frère qui versait toutes les larmes de son petit corps, pour sa mère disparue, « Vous êtes Evan Tyr [Je mettrais une virgule avant « qui », mais pas avant « pour » / point après « disparue »]
— ce terme de désigné, que l'on accolait uniquement à Evan, pour rappeler que ce legs [pas de virgule avant « pour »]
— Pourquoi vous tuerai-je, répliqua-t-elle [tuerais-je ; conditionnel présent]
— gênée par la violence de son intrusion auprès d'un malade, Petra n'est pas votre ennemie [point après « d’un malade »]
– Je sais... J'ai juste espéré... que vous soyez celle qui me délivre... [qui me délivrerait]
— mêlant le gris de la roche, et le bleu des glaciers [pas de virgule avant « et »]
— On le droguait pour surmonter la douleur [Rupture de syntaxe : On le droguait pour l’aider à surmonter la douleur]
— ensuite je tâcherai de la convaincre, et de faire ce qui sera le mieux pour vous [Si elle s’efforce de convaincre Petra, ça veut dire qu’elle a déjà décidé que le mieux pour lui, c’est la mort. Elle est gonflée.]
— Jamais elle n'avait donné sa parole à autrui que Petra [cet emploi d’« autrui » n’est pas possible ; je propose « à nul autre que Petra »]
— Elle eut le sentiment de commettre une terrible trahison. A la fois cuisante et libératrice. [À la fois / mais je mettrais plutôt une virgule après « trahison ».]
— qu'elle aurait souhaité le bercer comme un enfant, bien qu'elle fut à peine plus âgée que lui [qu’elle fût ; subjonctif imparfait]
— Depuis le paravent de bois où figurait une peinture inachevée – des pigments et pinceaux traînaient encore à terre –, elle y entrer une grande femme [elle vit y entrer]
— Elle salua le prince, extirpa une fiole de sa manche, et le contraignit à boire le tout [pas de virgule avant « et »]
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