« Un corbeau vient de me délivrer un message, Nathaniel. »
Oubliant sa fatigue, la curiosité de Nathan émergea, la dernière phrase de Rose ui évoquant le rituel effectué plus tôt dans la journée. Cela n'avait rien à voir avec le rituel, bien sûr, simplement que beaucoup de messages circulaient par l'intermédiaire de corbeaux voyageurs. Entre Sentinelles, mais aussi en Isoria en général. De toute évidence, ils n'avaient pas encore inventé le téléphone.
Le visage fermé des deux Sentinelles n’annonçaient rien de bon. D’une voix consternée, Rose ajouta :
« Ce message me vient d’Yvanaël. Déis est morte. »
Le sang d’une apôtre de Sophie, une nouvelle fois versé. Pour la première fois depuis vingt longues années...
Une atmosphère d’urgence s’empara de la forteresse à l’annonce de l’exécution de la Sixième. Un parfum de guerre flottait dans l’air, tandis que Rose et Sarah s’agitaient en silence. Si la première était plutôt d’humeur nerveuse, la seconde fut plus émotive. Malgré son manque de loyauté, la Dixième avait appartenu à l’ordre des Sentinelles pendant plus de huit-cents ans. Le décès d’une connaissance de si longue date ne pouvait être rien d’autre qu’un bouleversement.
Incapable de supporter cette ambiance morbide, Nathaniel repoussa brusquement sa chaise et sortit.
Il s'échappa, sans véritable but, se laissant entraîner par une impulsion si forte qu'il n'aurait su lui résister.
Traversant les couloirs du château à tout vapeur, il finit par s'apercevoir qu'il avait prit la direction des écuries. Un besoin vital de fuir lui criait de courir et de ne plus jamais s’arrêter. En quelques jours il s’était davantage retrouvé confronté à la mort qu’en vingt ans d’existence. Cela devenait insoutenable.
Apercevant le valet qui l’avait mené à la bibliothèque le soir de son arrivée, il lui ordonna de prestement seller son cheval. Le jeune homme, manquant de confiance en lui mais profondément courageux, remarqua qu’il serait imprudent de sa part de s’aventurer seul à l’extérieur. Nathaniel cependant, n’accepta pas la répartie, se mettant sur le champ en quête de la stalle de Cendres Claires.
L’animal demeurait calme. À l’approche de son cavalier, il s’énerva quelque peu, ressentant son trouble.
Nathan ne s’embêta pas à respecter les étapes du pansage. Pressé de s'évader, il n'était pas le moment de s'embarasser avec ce genre de futilités. Après avoir passé un rapide coup de brosse douce sur la robe de sa monture pour la débarrasser de sa poussière, il l’équipa des divers harnachements incluant le mors de filet ainsi qu’une selle à laquelle il rajouta rapidement des étriers.
Il effectua ensuite la distance séparant le pont-levis et l’écurie à une allure mélangeant trot et pas. Personne ne l’interpella lorsqu’il franchit la herse, ni ne lui bloqua le passage. Il galopa alors, poussant Cendres Claires dans ses retranchements.
Partir.
Le plus loin possible.
Rien d'autre n'avait plus d'importance.
Cette unique pensée motivait chacun de ses gestes. Où elle l’emmènerait, il n’en avait pas la moindre idée. Il répondait à une pulsion irrationnelle et déraisonnable, de l’ordre de celles envahissant celui qui se dérobe devant l’obstacle.
Il chevaucha ce qui lui sembla une éternité, épuisant bêtement sa monture, sans jamais penser à retourner en arrière. Nathan ne savait pas comment gérer cette situation autrement que par la fuite. Toute sa vie s'était jusque-là déroulé sans imprévu majeur. Il avait toujours plutôt bien réussi à l'école, suivi un parcours assez linéaire sans se poser tant de questions. Ce coup du destin qui le frappait était d'une injustice sans nom. Il n'avait pas choisi ce que Sophie lui imposait. Pourquoi fallait-il qu'il devienne soudainement le personnage principal, le roi au milieu d'une partie d'échecs auquelle il n'avait même pas envie de jouer ? Pourquoi ne pouvait-il pas rentrer dans l'Autre Monde, tout simplement, et vivre le quotidien d'un étudiant normal ? Rose ne pourrait certes pas le protéger là-bas mais ces poursuivants ne connaissaient rien de son monde d'origine. Leur ignorance serait la meilleure des protections. Il n'avait pas réfléchi en acceptant de venir en Isoria et il se sentait piégé désormais.
Il aurait tellement voulu...
« Déclinez votre identité. »
Le rappel à la réalité fut brutal. Vagabondant dans les méandres d’un esprit perturbé, le choc fut total.
Quatre cavaliers.
Sortis de nul part.
Ils l’encerclaient.
Complètement inattentif à son environnement, concentré sur sa fuite et dominé par le flux désordonné de pensées négatives qui l'avaient envie, Nathan ne s'était rendu compte de rien.
Trois d’entre eux portaient une armure de cristal, métal le plus léger et solide d’Isoria, trahissant leur provenance. Celui qui lui faisait face avait une tenue plus complexe à décrire. Ses vêtements amples et sombres lui offraient l’aisance de ses mouvements mais également le style agile d’un éclaireur. Déjà dans un sérieux pétrin, Nathaniel s’inquiéta de la présence d’autres hommes. Il faudrait qu’il gagne du temps avant que des renforts n’arrivent, si quelqu’un lui venait en aide...
La voix impérieuse n’inspirait pas la désobéissance. Impossible pourtant de dire la vérité. Cela signerait sa perte.
« Es-tu sourd, garçon ?! Qui es-tu et quelles affaires t’ont conduit dans la région de Thorneast ? Parle ! Si tes raisons sont entendables, il ne te sera fait aucun mal ! »
Les mots ne venaient pas à Nathaniel, stupéfait. Il ouvrit la bouche pour parler, pourtant aucun son n'en sortit. Ignorant parfaitement les usages de ce monde, il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il aurait pu dire pour se sortir de ce pétrin.
L’un des soldats sortit alors son épée du fourreau alors que la voix s’apprêtait à invectiver une ultime sommation.
Elle n’en eut pas le temps.
Un puissant grognement se fit entendre.
Plus personne ne songeait ne serait-ce qu'à prononcer une syllabe. Les soldats étaient figés. Le grognement était extrêmement menaçant, pourtant son origine demeurait inconnue. Du fait que Nathan était revenue aux alentours de l'endroit où il avait rencontré Rose quelques jours plus tôt, de nombreux arbres et puissants cachaient potentiellement des dangers insoupçonnables pour lui.
Une minute entière passa avant que la bête ne se dévoile.
D'une stature peu imposante, une louve montrait les crocs aux agresseurs de Nathan. Tout en s'approchant au ralenti, posant délicatement une patte après l'autre, son grognement continuait. Telle une promesse.
Une violente promesse.
Silence.
La louve le fixa droit dans les yeux. Elle avait comme une étincelle dans le regard, une étincelle qui lui rappela quelque chose. Il n'aurait pas su dire quoi, pourtant c'était évident. Si évident qu'il aurait dû comprendre immédiatement. Elle regarda ensuite Cendres Claires. La jument ne broncha pas. Elle sembla comprendre un message dont elle était la seule destinatrice.
Ne bouge pas.
La louve s'immobilisa, à quelques mètres des chevaux seulement.
Puis elle leva la tête, ouvrit sa gueule.
Un hurlement.
Pas un simple hurlement.
Un chant si effrayant que les chevaux des soldats se cabrèrent. L'un des soldats tomba, incapable de maintenir son équilibre.
La patrouille prit la fuite sans demander son reste. Nathan ne doutait pourtant pas qu'ils étaient de braves soldats. Ils auraient certainement combattu n'importe quel autre ennemi, prêt à effectuer le sacrifice ultime en cas de besoin. Ils avaient pris les jambes à leur cou, non pas par manque de courage, mais parce-qu'une chose inexplicable venait de se produire.
Était-ce vraiment une louve qui était assise face à sa jument ?
Nathan en doutait.
Il doutait sérieusement qu'une vulgaire louve aurait mis en échec une patrouille royale. Mais que faisait cette patrouille dans les environs, au juste ? Était-elle à sa recherche ? Était-ce un hasard ?
Mauvaises questions.
Les seules questions importantes à cet instant concernaient cette louve.
Il mit pied à terre. Nathan était probablement inconscient de se mettre ainsi en danger mais il s'en fichait. Si Sophie lui réservait réellement une brillante destinée et qu'elle était aussi omnipotente que les Sentinelles le disaient, elle n'avait qu'à s'assurer qu'il ne lui arrive rien.
Étrangement, la louve ne lui faisait pas peur. En descendant de cheval et en s'asseyant par terre, il se mit à sa hauteur. Il ne chercha en revanche pas à s'approcher. Lorsqu'elle l'avait regardé, il avait lu dans ses yeux que s'approcher serait vain. Elle viendrait d'elle-même.
Mais pas aujourd'hui.
Si le temps s'était figé l'espace d'un instant, il reprit soudainement son court. La louve se leva, toujours doucement, puis tourna les talons.
Peu après avoir disparu dans les fourrés, un chant retenti.
Un chant empli d'une douleur infinie.
Et de tant de poésie.
« Le chant d'un phénix. »
Nathan sursauta. Il était décidément bien trop facile à surprendre.
« Ou, devrais-je probablement dire, le cri de désespoir d'une ombre du passé... »
Une boule de poils tigrés apparut et posa ses petites pattes sur les jambes croisées de Nathan, tandis qu'il était assis en tailleur.
« Ce que tu as fait en venant ici est une véritable folie. C'était un geste irresponsable que tu ne peux plus te permettre. Même à ton âge, tu devrais t'en rendre compte. »
Pas d'humeur à écouter tes paroles moralisatrices, Nathan choisit de se concentrer sur ce que Fylynx avait dit en premier.
« Les phénix existent en Isoria ?
— Rentrons, Nathaniel. Ce que tu as vu, tu n'aurais jamais dû le voir.
— Attends, Fylynx s'il te plaît ! Tu vas croire que j'ai perdu la raison mais j'ai la sensation que je connaissais cette louve. Explique-moi ce que j'ai vu, ne laisse pas cette question m'obséder pendant des semaines !
— Répondre à ta question n'a pas de sens. Tu n'es actuellement pas apte à comprendre ma réponse. Un jour, tu sauras. C'est tout. Allez, en selle. Nous n'avons que trop trainer ici. Maintenant qu'un phénix t'a porté secours, une armée ne tardera pas à envahir le Bois du Passé. À moins que tu ne te sentes d'affronter une armée, nous rentrons à Mémorys. »
Fylynx se mit à ronronner et à caresser les jambes de Cendres Claires. La jument transpirait à grosses goutes... puis elle sembla regagner de l'énergie, commençant à piaffer d'impatience.
« Tu n'as pas ménagé ta monture. Je compatis, tu sais. Tu vis des moments difficiles. Plus rien n'a de sens pour toi. Ophélie t'a propulsé dans une réalité que tu n'as pas vraiment choisie et la mort devient brutalement un élément de ton quotidien alors que tu vivais bien tranquillement auparavant. La blâmer ou tenter la fatalité n'aurait pourtant pas de sens. Tu n'as d'autre choix que d'aller de l'avant. Et nous sommes là pour te soutenir. N'hésite pas à te reposer sur nous si cela peut t'aider. »
Nathan n'eut pas le temps d'objecter, de forcer Fylynx à lui révéler ce qu'il savait. Le temps qu'il ouvre la bouche, ce dernier avait disparu. Littéralement disparu.
Nathan se remit donc en selle puis talonna calmement Cendres Claires. Alors qu'elle se remettait au pas, il s'étendit sur son encolure pour la caresser et lui murmura quelques mots encourageants à l'oreille.
* * * * *
Lorsque Nathan franchit le pont-levis, il vit qu'il était attendu de pied ferme par Rose et Sarah. Fylynx n'était pas à leurs côtés mais un chien blanc similaire à un labrador était couché aux pieds de Sarah.
Les deux Sentinelles le regardaient approcher au pas, les sabots de Cendres Claires claquant sur les pavés de Mémorys. Nathan redoutait les prochaines secondes. Les regards posés sur lui étaient déjà si pesants, il ne savait pas à quoi s'attendre. Allait-il devoir subir de sévères remontrances ? Ce serait peut-être mérité, étant donné sa conduite irresponsable après avoir appris la mort de Déis. Il avait mis en danger tout le monde et probablement révélé leur position. Après tout, la présence d'un phénix dans le Bois du Passé était tellement suspecte qu'il n'en voudrait pas au roi s'il soupçonnait une Sentinelle d'être dans le coin.
C'est finalement Rose qui initia les hostilités.
« J'espère que ta promenade fut agréable. »
Nathan n'avait pas grand chose à répondre à cette attaque. Non, la promenade n'avait pas été particulièrement agréable. Elle avait même été plutôt étrange, mais il ne comptait plus vraiment les phénomènes défiant toute logique. Cela ne faisait que quelques jours qu'il foulait le sol d'Isoria et il avait découvert la magie, des phénix, des animaux qui parlent... Il n'était certainement pas au bout de ses surprises mais cela couvrait plutôt bien les faits. Sa "promenade", puisque Rose avait décidé de l'appeler ironiquement ainsi, n'avait pas suffi pour imaginer ne serait-ce que l'ébauche d'une solution ou d'une porte de sortie. Il se sentait tout aussi perdu qu'à son arrivée.
« Je comprends ton désarroi, Nathan. Tu n'en as pas l'impression, j'en suis sûre, mais je te comprends mieux que tu ne peux l'imaginer. Tout va si vite. Et nous n'avons pas le temps de ralentir. J'ai même plutôt peur que nous ne devions accélérer.
— Accélérer, c'est à dire ?
— Fylynx a observé des mouvements de troupe vers le Bois du Passé. Je ne pense pas que ce soit en lien avec ton escapade. Les messages circulent vite en Isoria, surtout lorsque de la magie est impliquée, mais je crois qu'en l'occurrence, d'autres raisons doivent entrer en jeu. Il se peut que ton arrivée ne soit pas passée inaperçue. La magie de Sophie est puissante, mais sa puissance a un défaut majeure. Elle laisse des traces. Même s'ils sont rares, des magiciens talentueux pourraient avoir senti ton arrivée.
Fylynx n'a vu qu'une centaine de soldats. Ils viennent probablement de Thornys. C'est assez loin mais nous sommes ici depuis plusieurs jours, cela leur aura laissé le temps d'arriver.
— Tu veux dire que nous devons déjà partir ?
— Nous n'avons pas le choix. Une armée de Cristaux sera bientôt aux portes de Mémorys et ce serait une folie de les affronter. Je ne voudrais pas leur offrir un prétexte sur un plateau d'argent pour saccager cette si jolie petite cité.
— Je suis historienne, je ne risque rien à Mémorys. Je reste ici. Ce lieu a trop de valeur, ils n’oseraient pas le piller ni massacrer les hommes et les femmes leur permettant, par l’étude, à rentrer dans l’éternité. »
Rose lui répondit avec amertume :
« Ta naïveté me navre, Sarah. Les hommes n’apprendront jamais. Jamais. Je pensais que tu l’aurais compris depuis toutes ces années. Ils sont cruels et rien ne les arrêtent lorsqu’ils se sentent menacés. La Purge a marqué le début d'une nouvelle ère. Une ère où les Sentinelles ne sont plus le symbole d'équilibre qu'elles pouvaient être. Nous sommes toutes traquées Sarah. Si tu es trouvée ici, et connaissant l'étendue de tes capacités, tu mourras. Si tu veux que Mémorys survive, pars toi aussi cette nuit.
— Très bien. Mais je n'irai pas avec vous. L'une de nous deux doit se dévouer pour rassembler les Sentinelles sur le Grand Continent. Je ne saurai pas protéger Nathaniel comme toi, il vaut mieux que je m'en charge.
— Non, Sarah. Tu viendras avec nous.
— Mais...
— C'est plus raisonnable que tu nous accompagnes. Les autres Sentinelles peuvent se débrouiller pour nous rejoindre à l'Arbre des Trois Magies. Elles savent pour Nathan, à présent que le Rituel du Corvus a été effectué.
— Mais comment feront-elles ? Je sais que je ne maîtrise pas la magie de déplacement mais la plupart des autres Sentinelles sont dans le même cas. Veux-tu qu'elles traversent tout le Grand Continent puis prennent la mer seules pour nous y rejoindre ?
— Inutile. Yvanaël est en ce moment même en train de rassembler certaines d'entre nous. Il s'occupera de les transporter lorsque nous serons à bord du navire qui doit nous transporter à Estcereel, de sorte que les traces laissées par sa magie ne posent pas d'autres problèmes. Même s'ils étaient pistés, personne ne serait assez fou pour les suivre jusqu'à Estcereel.
— Euh, attendez une seconde, que voulez-vous que l'on aille faire à cet Arbre des Trois Magies exactement, intervint Nathan. J'ai un peu de mal à vous suivre.
— Oh, c'est bien simple, Sarah répondit. Comme à chaque fois qu'une Sentinelle nait, il lui faut passer la Cérémonie de la Bénédiction. Tant qu'une Sentinelle n'a pas été bénie par Sophie, elle ne peut pas atteindre son plein potentiel.
— Mais ne m'avez-vous pas dit que j'étais déjà une Sentinelle ?
— Votre sang fait de vous l’un des nôtres, Nathaniel. Cependant, vos capacités n’ont pas été initialisées. Seule la cérémonie de la Bénédiction de Sophie à ce pouvoir. Ce sera un heureux événement dont nous nous réjouirons pendant plusieurs jours. Cette tradition est aussi vieille que la création de ce monde.
— Sophie ne crée-t-elle pas les Sentinelles elle-même ? Pourquoi nos pouvoirs seraient-ils en sommeil ?
— Non, à une ou deux exceptions près, comme la Sentinelle Originelle par exemple, nous naissons comme n’importe quel Isorian, sans rien de spécial. Lors de la première année de chaque siècle, un individu est choisi pour devenir la nouvelle Sentinelle. En 1601 DS, ce fut votre mère. Cent ans avant vous, votre mère se tenait anxieusement devant l’Arbre des Trois Magies, alors que Sophie apposait ses phalanges sur elle. Aujourd'hui, c'est votre tour.
— Sarah simplifie un peu, ajouta Rose. Ton cas est aussi particulier que le mien, pour être tout à fait honnête.
— Tu es...
— La Sentinelle Originelle, oui, c'est moi. Et comme moi, tu as une spécificité que les autres n'ont pas. Tu es né Sentinelle. Je t'avoue que je suis très curieuse de voir ce dont tu es capable. Il se pourrait même que tu aies déjà certains pouvoirs, mais c'est difficile à dire avec certitude, car nous ne sommes que trois dans ce cas et ma bénédiction, si on peut vraiment l'appeler ainsi, a eu lieu dès ma création. Je ne me suis jamais sentie limitée comme d'autres Sentinelles avant leur cérémonie. Fylynx a toujours été à mes côtés pour me soutenir, alors que les autres Sentinelles n'ont obtenu leur phénix qu'après leur Bénédiction.
— Et oui, Nathaniel, vous êtes la Sentinelle que personne n'avait prévue... Descendant d'un roi et d'une reine, originaire d'un autre monde, tous les ingrédients sont réunis pour une super histoire, dit Sarah qui s'était déconcentrée de la conversation quelques secondes pour regarder au loin. Mais bref, nous devrions probablement aller nous reposer un peu et nous préparer. Qu'en penses-tu, Rose ? La nuit va vite tomber désormais. Si nous voulons partir rapidement, il ne faut pas trainer. Les explications peuvent attendre encore un peu.
— Oui, tu as raison. Allons-y. »
Elles sont toujours aussi percutante, ca fait monter la tension ! On s'inquiète vraiment pour Nathan ! Ce monde s'habille d'un côté plus sombre !
J'aime beaucoup les phrases courtes. Dans tout ce que j'écris, elles sont très caractéristiques de mon style. Comme toi, je les trouve percutantes.