Chapitre X - Où Théa invente la technique l'embrassade de loin (2/2)

Les béquilles d’Hyriel résonnaient dans le couloir, accompagnées du bruit sourd des pas de l’officier. Celui-ci, peu enclin à la conversation, se contentait de mener l’enfermé, sans plus ; Hyriel se contentait donc de suivre l’agent, sans plus. Il ne savait toujours pas où ils se rendaient ni à quelle sauce il serait mangé. Un toussement trancha ses pensées et sa gorge en feu, suivi d’un maugréement du cerbère. Enfin, ils s’arrêtèrent devant le bois d’une porte sans âme. Au moins n’était-ce pas la salle des supplices. Mais pas non plus une pièce qu’Hyriel connaissait. Le gardien lui adressa un austère « Attends ici. Pas de fourberie. » et se retira. Hyriel resta là, avec sa goutte au nez et le mal qui lui montait au crâne.

De nouveau seul, il se renfrogna de son air absent, en proie à la flambée de ses tempes. Il plissa les paupières dans l’espoir d’atténuer sa douleur puis observa les alentours. Estimant qu’on ne le punirait pas s’il attendait deux pas plus loin, il s’approcha de la porte, s’adossa au mur et tendit l’oreille. Il perçut une voix détestablement familière grincer derrière le battant.

— Mettez-en encore… Encore, je vous prie. L… Là, plus à gauche… j’ai mal… aoutch.

Aucun mot ne lui répondit, uniquement un profond soupir, puis un bruit de flacons et de mouvement. Il n’en fallut pas plus à Hyriel pour comprendre, entre deux éternuements, où il se trouvait : devant l’antre du Chirurgien Major et du Recteur Apothicaire. Il sourit : on soignait ce pauvre Georn, victime de l’excellence du nettoyage des sols. Hyriel lâcha un soupir de satisfaction.

Le remous à l’intérieur de la salle s’intensifia et l’herboriste perçut une formule d’envoi. Il se redressa sur ses béquilles et attendit que la porte s’ouvrît. La poignée couina de douleur – elle aussi – sous la main agacée du gardien. Il apparut, une paume à son crâne souffrant, quasi nez à nez avec l’enfermé. Un regard noir intima au sorcier l’ordre de baisser les yeux. Hyriel les écarquilla, dans un mélange feint d’étonnement et de crainte, comme s’il n’avait pas compris ; il ne baissa naturellement pas les yeux. La matraque vint presser son cou, néanmoins Georn n’eut pas le loisir de s’acharner. Un raclement de gorge depuis le fond de la pièce le fit décamper. Hyriel souffla.

— Entre, s’entendit-il appeler.

Il obéit. L’estropié se retrouva dans une salle plutôt lumineuse eu égard à une haute fenêtre. Le soleil de l’après-midi brillait sur le métal argenté de divers outils de torture, médecine ou charcuterie, suivant le point de vue, étalés le long d’une petite table à côté d’une plus grande, évelée, destinée aux opérations. Un lit plus confortable que ceux des dortoirs – ce qui n’était pas une prouesse folle – attendait les convalescents. Le maître des lieux était assis à un pupitre sans fioriture, avec quelques papiers éparpillés devant lui, parsemés de fioles et autres pots d’onguents.

Le regard d’Hyriel s’attarda sur le chirurgien et, surtout, croisa ses prunelles froides. Les deux hommes se rappelèrent aussitôt leur brève rencontre de la veille. Très vite toutefois, sans que le reste de ses traits ne s’animât, le praticien haussa un sourcil sévère.

— C’est toi, le sorcier ?

— C’est vous, le charcuteur ? rétorqua-t-il, en proie à ses nerfs de plus en plus à vif.

Il se prépara à tourner les talons, privé de soins à cause de son effronterie. Sans regret, pour ce que devaient valoir lesdits soins par saignée et autres aberrations. Un remords néanmoins le saisit : si Estienne croyait aux bénéfices de faire bonne impression à ce personnage, si son antre médicale permettait de prendre quelque outil utile à une évasion, il ne devait pas gâcher si bêtement l’opportunité ! Hyriel inspira. Se calmer. Revenir à la raison. Se défaire de ce penchant provocateur que, dans l’adversité, il avait comme instinct. Or ce soigneur-là serait peut-être compétent. Aussi se reprocha-t-il sa saillie. Son rictus disparut. Heureusement, le Major se borna à émettre un soupir.

— Je m’attendais bien à quelque chose de salé de ta part après ce que l’on m’a rapporté, mais pas à ce point.

— Ma réputation me précède, je vois.

L’homme en habit de corbeau lui désigna une chaise en face de lui.

— Assieds-toi.

Hyriel s’exécuta puis se moucha dans sa manche déguenillée. Il se pinça les lèvres, ne sachant soudain pas comment s’y prendre avec l’individu devant lui, véritable mur de pierre. Celui-ci n’avait, pour sa part, nulle envie de lui donner satisfaction en répondant à ses bravades. Lui, dont l’emploi du temps avait déjà été dérangé à cause de la glissade de cet agent geignard, ne tenait pas à user son ardeur avec un enfermé bien plus porté sur la plaisanterie que ses camarades… Le Major avait d’autres bras à saigner. Il ne s’embarrassa donc pas de politesses.

— Un gardien a profité de ce qu’on m’a fait revenir au secours de son collègue, pour me signaler que tu toussais fort. Peux-tu m’en dire davantage ?

— Un rhume. Ou si vous préférez, une pectoris destillatio.

Le chirurgien cilla. Tout le monde n’avait pas le bagage pour diagnostiquer, encore moins en latin. Quel oiseau lui avait-on amené ? Il se promit de chercher à en savoir plus à son propos que le simple « sorcier », avant de se lever. Il alla entr’ouvrir une porte, à travers laquelle Hyriel aperçut la silhouette rondouillarde et débonnaire du jeune Recteur Apothicaire, assistant et préparateur du Major. Le jour et la nuit que ces deux hommes en brève conversation.

Le sec maître-corbeau revint, les mains dans le dos, le regard plissé.

— Puisque tu as décidé de faire aussi mon travail, peux-tu me dire comment je dois te soigner ?

Hyriel pressentit le coup bas mais ne pouvait nier connaître la solution. Étant de toute façon déjà condamné, il ne risquait rien à s’avouer herboriste. Il renifla, étouffa une glaire et dit :

— Avec du sirop de sureau noir ou de l’huile fine de thym. De la menthe également, pourquoi pas en infusion.

Son énoncé fut ponctué d’une toux rocailleuse. En face, le chirurgien s’était rassis et le jaugeait en réfléchissant. Il avait effectivement entendu parler de ces remèdes et l’apothicaire, qui laissait traîner une oreille, lui aurait répondu « pourquoi pas, ça peut aider ». Ce n’était toutefois pas le traitement que le corbeau comptait lui administrer, en partie pour ne pas donner raison à un sorcier doublé d’un correctionnaire récalcitrant. Il lui tendit ainsi un bout de papier plié en quatre, qu’Hyriel prit avec suspicion tandis que le Major se réadossait dans son fauteuil.

— Tu remettras ça aux cuisines. On te donnera deux verres d’eau tiède le matin, deux le midi et deux le soir. Ça te guérira.

— Vous vous moquez de moi, c’est ça ?

Lentement, le praticien se pencha, les yeux étrécis en deux fentes indéchiffrables.

— Si tu ne guéris pas, tu seras en droit de me faire des reproches, susurra-t-il, mais en attendant, jugerais-tu une méthode que tu n’as probablement jamais expérimentée en la pensant inefficace et stupide ?

Une énième toux d’Hyriel, aussi sèche que tranchante, ne le laissa pas poursuivre son raisonnement, mais l’enfermé comprit le sous-entendu : il venait de critiquer le travail du chirurgien exactement comme ceux qui, à son procès, avaient critiqué ses traitements. Pour une fois, il n’eut rien à répondre et se limita à déglutir. Puis renifler. Satisfait, le Major se renfonça dans son fauteuil.

— Je vois que nous sommes du même avis. J’avoue que je m’étais présagé davantage de résistance de ta part. Après tout, M. Georn m’a dit de me méfier de toi. Qu’en penses-tu ?

Le front d’Hyriel se froissa. La question était-elle un piège ? Ou une simple curiosité ? Le Major ne le regardait plus et s’en était retourné aux papiers traînant sur son secrétaire, rendant impossible toute lecture de ses intentions sur son visage. Hyriel soupira en haussant les épaules.

— J’en pense qu’il dirait n’importe quoi pour écraser n’importe quel pensionnaire de cet Hôpital et je suis certain que vous saurez faire la part des choses, vous.

Le Major ne répliqua pas. Comme il comptait précisément réfléchir à discerner qui il avait en face de lui, il hocha pour l’heure la tête, reposa une feuille et en prit une autre.

— Bien. Tu peux donner le billet aux cuisines puis retourner à ton travail. Bon rétablissement.

Sur ces mots, il fit mine de se désintéresser de lui, et Hyriel ne se fit pas prier pour quitter l’officine sous le regard intrigué du jeune Recteur Apothicaire, qui n’avait rien manqué de l’échange, aussi étonné que circonspect.

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blairelle
Posté le 13/03/2024
Je connais la méthode de l'embrassade de loin, on faisait ça pendant le covid ! (enfin, pas exactement comme Théa, mais c'était l'idée)
Hyriel, fidèle à lui-même, pas fichu de faire bonne figure auprès du chirurgien... Enfin bon, c'est une façon comme une autre de se faire remarquer. Sinon j'aime bien le chirurgien, assez arrogant lui aussi mais pas cruel non plus.

Une coquille : "Sa main rageuse tenait son tube – particulièrement récurée depuis l’arrivée d’Hyriel" => si c'est le tube, "récuré", et si c'est la main qui est récurée, je ne comprends pas
JeannieC.
Posté le 14/03/2024
Haha oui le COVID nous a fait développer à toutes et tous le câlin de loin :D

C'est vrai, le chirurgien a un côté pince sans rire et distant, mais en effet pas méchant. Il fait son boulot point barre.

Quant à Hyriel, c'est en effet l'aspect de sa personnalité qu'il va avoir à travailler aux côtés d'Estienne : arriver à la mettre en veilleuse. Il a cette attitude tristement dysfonctionnelle de certains prisonniers qui, pour ne pas se voir mourir, pour avoir l'impression de rester "vivants", remuent dans les brancards - même si ça implique de prendre des risques.

Oups, la coquille ! C'est bien noté !

Merci encore pour ta lecture <3
Louison-
Posté le 12/07/2023
Coucouuuu, je suis de retouuur.

Amen j'ai enfin lu la partie II de votre chapitre, depuis le temps x) J'ai aimé retrouvé Hyriel et son ton caustique, sa réplique qui traite le Major de charcuteur m'a tuée hahah, j'ai hâte de voir leurs prochaines interactions, Jeannie me souffle à l'oreille qu'il possède autant de sarcasme que Hyriel, ça promet ;-)

Je trouve aussi chouette que le Recteur Apothicaire soit présent tout en se tenant à distance, ça contribue à rendre le personnage très intriguant, on arrive pas à savoir ce qu'il pense tout en se doutant qu'il est intéressé/étonné par Hyriel. Ca va peut-être faire bouger les préjugés des persos qui ont une haute fonction à l'hôpital sur les internés, voir qu'ils possèdent des connaissances/émotions/individualité/etc.

A pluuuuche !
JeannieC.
Posté le 17/07/2023
Et coucou ! <3
Te voilà de retour au nom de PA et des congés et des saintes vacances IRL, Amen ! :p Comme d'habitude, merci beaucoup d'Helasabeth et moi pour ta lecture et tes impressions, toujours aussi motivantes.
Sans trop divulgâcher, je peux dire en effet que les interactions entre Hyriel et le chirurgien Major vont faire un peu bouger des choses et punir certaines personnes héhé. :3

À très bientôt sur nos textes, et IRL à Annecy (j'ai trop hâte !)
Bisous !
Louison-
Posté le 17/07/2023
Hahah ouiii on se retrouve à Annecy ! :D
Zoubiii !
ZeGoldKat
Posté le 08/11/2022
AH. Petites futées que vous êtes xD
On est super frustrés de voir Hyriel foutre en l'air son plan pour voir le Major au chapitre 9, mais là finalement sa maladie l'amène quand même à son objectif. Je sais pas si c'est de la provoc ou juste hyper ingénieux, mais bravo pour le retournement aussi astucieux que taquin haha. C'est comme chasser Hyriel par la porte mais le voir revenir par la fenêtre xD
Je dois dire que ça promet, ces interactions entre Hyriel et le chirurgien. Les deux ont l'air piquants chacun dans leur genre. Et Hyriel marque un point avec l'énoncé du diagnostic. J'espère que son interlocuteur sera un peu moins crétin que les autres, même si il a pas l'air spécialement sympathique. En tout cas, ça y est, un vrai espoir se dessine.
Juste, le verre d'eau pour soigner un rhume... c'est une blague de vous ou c'est vrai ?? Je dois dire que ça fait tellement... absurde xD
Je passe toujours d'aussi bons moments avec votre roman en tout cas !
A tantôt
JeannieC.
Posté le 10/11/2022
Héhéhé, tu nous voies très contentes de l'effet de ce petit plot twist :) Ravies qu'il fonctionne et t'amuse ! Hyriel aussi, ça l'amuse beaucoup il faut dire.
Et "le chasser par la porte mais il revient par la fenêtre" c'est exactement xDD Hyriel est taquin et pas du genre à abandonner comme ça.

Quant au Chirurgien Major, on te laisse le loisir de découvrir ce personnage pour le moins renfrogné ;-p
Au sujet du verre d'eau, non non, malheureusement ce n'est pas une blague de notre crû xDD Élisabeth a réellement trouvé ça dans un traité de médecine de l'époque ! C'est WTF, nous sommes bien d'accord.

Encore merci ! Toujours un bonheur de te lire.
A bientôt
M. de Mont-Tombe
Posté le 25/06/2022
Hey ! On voit que l'on arrive à un tournant dans l'histoire. J'espère que la relation d'Hyriel avec le chirurgien major va vite se développer, que l'on puisse enfin entrevoir un peu d'espoir pour l'ensemble des personnages ! Comme le chapitre suivant n'est pas publié complètement, je m'estime à jour chez vous. J'attends la suite avec impatience ! :D À bientôt.
JeannieC.
Posté le 25/06/2022
Hey coucou ! =D
Ouiii, te voilà à jour - et merci beaucoup pour ta lecture toujours enthousiaste et enthousiasmante.
En effet, c'est le deuxième gros tournant du roman après le moment où Hyriel décide de jouer la comédie pour résister et simule les extases à la prière xD On va bien continuer de suivre à partir de ce point l'axe Hyriel-Major d'un côté et de l'autre celui de leur histoire d'amour dangereuse héhé -
Au plaisir !
JeannieC.
Posté le 25/06/2022
*l'histoire d'amour dangereuse d'Hyriel et Estienne of course, pas avec le Major - oui je suis certaine que tu as compris mais à la relecture, pour qui ne connaît pas, la tournure de ma phrase est tellement douteuse je me rends compte xDD
Yannick
Posté le 15/06/2022
Ce cher Hyriel… avec sa grande bouche et sa repartie, déjà étonnant qu’il soit encore en vie, plus encore vue sa condition d’infirme. Joue avec le feu, Hyriel, vraie tête brulée…

Le nouveau personnage intrigue forcément, puisqu’il ne semble pas vraiment faire partie de la bande d’en face… Et plus que lui, son assistant le Recteur Apothicaire, qui parait bien placé pour jouer un grand rôle.
J’apprécie toujours autant les dialogues, l’ironie, les traits d’humour (noire), les expressions (…Il béquillait…, …à quelle sauce il serait flambé… et plein d’autres que je n’ai pas notées).

Au début de ce passage : …se contentait de mener l’enfermé, sans plus ; Hyriel se contentait…
--> petite répétition à revoir.
Un peu plus loin : …perçut une formule d’envoi.
--> pas compris (une formule de renvoi ?)

J’attends la suite !
JeannieC.
Posté le 16/06/2022
Hello !

Nous apprécions ta métaphore filée autour du feu et de la tête brûlée - elle sied si bien à quelqu'un qui risque le bûcher xD
Ah lala et oui, langue bien pendue et vipérine que celle d'Hyriel. Le danger cerne de plus en plus ~

Merci pour les deux coquilles / répétitions, on va corriger ça ;)

Nous nous amusons toujours autant de notre côté sur les dialogues salés et l'humour noir du roman. Ravies que tu les apprécies :) Hyriel a trouvé en la personne du Major un sérieux concurrent en matière de réparties acides, et ce personnage va jouer son petit rôle pour sûr dans sa recherche de leviers salvateurs -

Au plaisir !
(J'ai terminé avant hier ton livre ! =D Je vais passer très prochainement t'écrire un petit quelque chose de plus développé, mais c'était en somme une très bonne lecture)
Edouard PArle
Posté le 05/06/2022
Coucou !
Voilà un personnage intéressant, j'aime beaucoup son introduction en tout cas ! Ca manquait un peu un antagoniste un peu "gris" dont on ne sait que penser. Capable de sauver Hyriel comme de le tirer dans un terrible piège selon ses intérêts. J'ai déjà hâte de le revoir ^^
Les dialogues étaient très efficaces, on voit vite la vivacité d'esprit du major et sa curiosité vis à vis d'Hyriel. Je me demande comment leur relation va évoluer, je suis sûr qu'il va se passer des choses surprenantes.
Rien sur la forme,
Un plaisir,
A bientôt !
JeannieC.
Posté le 06/06/2022
Hellow !
Ouiii, pour le coup le Major est très gris, là où Berlinier et les deux gardiens démoniaques sont ouvertement des enflures xD On aime beaucoup le personnage du Major et effectivement il va se passer des choses entre lui er Hyriel.
Contentes que son introduction t'ait plu !
Merci, à bientôt =)
Hortense
Posté le 25/05/2022
Bonjour Jeannie.C,
Bon je crois que je tiens mon rayon de soleil… enfin mon brin de rayon… ou une vague lueur… L’avenir le dira. Mais je pressens que ce chirurgien a plus d’intelligence qu’il n’y paraît et que, comme tout véritable homme de sciences, il désirera – d’un manière ou d’une autre - tirer profit du savoir d’Hyriel… Ou pas… Reste à entrevoir à quelles conditions…
Mais là, je m’égare et mon imagination court plus vite que l’histoire. Attendons la suite.
A très bientôt
JeannieC.
Posté le 26/05/2022
Re !
Ahah, le maître-corbeau de l'hôpital est un rayon de soleil mien malgré lui =)
Ravies de lire ton enthousiasme et les chemins de ton imagination ! Merci encore pour ta lecture, à une prochaine !
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