Chapitre XVI - Où le coup de fourchette pourrait être meilleur (2/3)

Avant même qu’Hyriel n’eût pu rejoindre les seaux à immondices, ce matin-là, un gardien le tira par la manche au coin d’un couloir. Il serra les mains à ses béquilles et n’eut que le choix de suivre, jusqu’à découvrir les quatre autres enfermés qui avaient nettoyé la vaisselle avec lui l’avant-veille, encerclés par des officiers.

— Allez, presse-toi, 251 ! Dans le rang !

Le dernier gaffe entré ferma la porte. Il toisa les cinq internés, un par un.

— Y manque une fourchette de M’sieurs les administrateurs.

Le cœur d’Hyriel rata un battement. Mordiable. Ils avaient remarqué son larcin. Mais il se jura qu’il ne leur dirait rien. Hors de question, quelle que fût la correction. Un garde aboya :

— Alors ! C’est vous, les derniers qu’avez fait la vaisselle ! C’est la faute à qui ?

Silence. Une vieille et sa voisine, blêmes, se glissaient des regards tremblants. Un jeune à leur gauche triturait sa crinière. La respiration sifflante d’un dernier camarade perça l’air ; sa main osseuse se contracta. Silence aussi du côté des molosses. Un chefaillon fit claquer sa botte.

— Bon bah fouille ! Tombez les frusques, tout de suite !

Figures livides. Tremblements. Ventre noué, deux commencèrent à dégrafer leur sarrau de leurs doigts tordus d’anxiété. Les femmes étaient plus lentes. La honte. Non… pas ça. La colère d’Hyriel monta autant que son effroi. Cette humiliation, il l’avait déjà vécue et même sans cela, jamais il ne la laisserait faire à ses pairs par sa faute. Sa résolution de mutisme s’évanouit aussitôt.

— Attendez !

Les doigts maigres restèrent suspendus dans leur mouvement, aux lacets des guenilles qu’ils défaisaient. S’échangèrent des mines interloquées pour les uns, suppliantes pour les autres : oui, épargne-nous ça… Les gardiens se tournèrent vers le 251, qui déglutit. Il ne pouvait plus reculer. Il baissa les yeux comme un humble pécheur et se tritura les ongles, contrit.

— Je… pense que c’est ma faute… Comprenez, c’était une fourchette de ces Messieurs, que j’ai surtout ne pas voulu mélanger avec nos ustensiles à nous après l’avoir lavée, alors je l’ai mise de côté mais à la fin… pas moyen de la retrouver, puis j’ai oublié une fois dehors…

Il releva un regard timide, équivalant à un « vous voyez l’idée ». Restait à espérer qu’ils n’inspectassent pas l’intérieur de son matelas, où il avait pratiqué une très fine ouverture à la pointe de sa fourchette pour l’y loger au milieu de la paille et des balles d’avoine dans l’attente d’une utilisation. Deux officiers s’ameutèrent sur lui et le plus jeune des pensionnaires fronça les sourcils.

— Toi. Pourquoi ça m’étonne même pas ! lui siffla un gaffe las et cynique.

Hyriel ne répliqua rien. Quand le chef signa aux quatre autres détenus qu’ils pouvaient se rhabiller, ils ne se firent pas prier. Tandis que résonnaient leurs soupirs soulagés, un garde restait sceptique aux mots de son collègue : ce type d’incidents arrivait, pas de quoi exagérer, non ?

— C’est un accident, suggéra-t-il. Elle peut pas être bien loin, on va la retrouver.

Le meneur ne l’entendait pas de cette oreille et rendit au naïf confrère une lorgnade lourde de sens : 251 s’était suffisamment illustré pour qu’on ne le crût plus ! Il le savait désormais assez capable de petits jeux de dupe et de nombreux mensonges. Croisant les bras, il grommela :

— La belle affaire. Elle a point pu s’envoler comme ça, sans vilaine intention.

Hyriel se tut pour ne pas nuire à ses pairs qui patientaient toujours sans bouger, le corps et l’esprit corsetés dans l’attente de n’importe quel ordre susceptible de les tirer enfin de là.

— Retournez-vous-en, vous ! finit-il par arriver. Aux ateliers !

Le béquilleux poussa un discret souffle de soulagement par-dessus lequel les pas des camarades résonnèrent jusqu’à l’huis. Au moment de partir, une des femmes lui adressa un regard timide : peut-être venait-il de mentir pour leur sauver la mise ? Ou s’il était bien le voleur, il aurait pu se taire et tabler sur l’échec des agents à retrouver l’ustensile. Les joues d’Hyriel s’échauffèrent de honte. Celle-ci se décupla lorsque, avant de disparaître de l’autre côté du battant, le garçon en bout de file cracha un : c’pas trop tôt ! Après tout, c’était de la faute de ce démon éclopé. Hyriel s’affaissa sur ses béquilles : quoi qu’il tentât, cela générait du mal autour de lui. À peine eut-il achevé cette pensée qu’il se découvrit seul au milieu de la petite meute des gaffes.

— Bon, l’histoire est close. Qu’il s’en aille lui aussi, essaya à nouveau le plus jeune.

— J’crois pas, non ! coupa le chefaillon, déjà pressé de désigner Hyriel. Aidez-moi.

Dès l’instant d’après, 251 fut secoué par quatre poignes brusques. Les poches et les manches de ses haillons furent fouillées. Ses jambes, palpées sans douceur jusque sous ses attelles. Son dos lacéré, dénudé le temps de l’inspection. Rien.

— Puisque je vous dis que je ne l’ai pas…

Il serra les dents, ne pouvant qu’attendre la fin de ce nouvel avilissement. Les officiers le lâchèrent. Deux d’entre eux s’absentèrent et Hyriel comprit qu’ils allaient au dortoir. S’il existait une providence, ce fut l’occasion de l’implorer : qu’ils n’éventrent pas ma couche. Que la fouille restât en surface ! Ce fut long. Si long. Il ne sut se dire dépité ou soulagé quand les gardiens revinrent bredouilles… mais en compagnie du recteur. Souffle coupé. Il concentra ses bribes de forces dans ses bras, à tenir sur ses béquilles. Berlinier se planta devant lui. Que l’administrateur suspectât une ruse pour subtiliser une arme, ou un véritable instant d’inattention qui lui avait fait égarer la fourchette, le résultat restait le même.

— Il semble que tu apprécies recevoir des pénitences, railla-t-il avant d’adopter son expression la plus impérieuse. Deux jours sans boire ni manger, pour t’apprendre. À bien mener ta besogne, ou à ne point manigancer, choisis. Hors de ma vue maintenant. Retourne à la corvée.

Hyriel ne réagit même pas à sa peine. Ne valait-il pas mieux laisser l’épuisement faire son œuvre ? Avachi sur ses cannes, il fila pour une fois sans la moindre parole effrontée. Le caporal Josse serait content de lui, tiens ! Et puis, il pouvait se réjouir de détenir toujours son arme dentée.

Au réfectoire, les gardes envoyèrent 251 prendre place sur l’humiliant tabouret des punis. On commençait à servir la pitance. Le seul avantage qu’Hyriel put retirer de sa puanteur, c’était qu’elle lui coupait l’appétit. Ainsi ne fut-il pas trop atteint par la proximité des aliments. Son regard éteint et sans but traîna au sol comme une poussière.

Parmi les enfermés qui entraient et arrêtaient leurs yeux désolés sur Hyriel : Théa. Elle gémit, tendit les bras et aurait galopé vers lui si la main affolée de Lina ne l’avait pas retenue. La petite femme s’agita et bafouilla dans son emprise. Hyriel s’efforça de lui sourire et de ne pas flancher. En comprenant la contagion de son chagrin, Théa finit par se laisser guider à table.

Elle trempa piteusement les doigts dans son brouet, dédaignant la cuillère. Renfermée sur sa douleur et sa gamelle, elle n’entendit rien du sifflement qu’une vieille, dents serrées, contre ce serpent de 251. Se tenir à carreau aurait épargné tel spectacle à Théa ! Puni, après ses traitements de faveur sans doute obtenus par envoûtements sur ce corbeau de Major – bien fait !

Le regard inoccupé d’Hyriel alternait entre le sol, le plafond et les derniers internés qui entraient. Estienne arriva en compagnie d’une femme à l’air perdu, au bonnet dont s’échappaient quelques mèches grasses. Sa main gauche errait sur le 252 cousu à son sarrau, tandis que la droite tenait son ventre gonflé comme s’il risquait de l’entraîner de tout son poids. Elle marchait bancale et avait les chevilles torses à cause du trop-plein de coups reçus. Hyriel n’eut aucun doute quant au motif de sa présence à l’Hôpital : une fille-mère, prostituée ou servante mise grosse, qui venait d’accoucher. Estienne lui avait fait visiter l’institution, usant au mieux de ses gestes et mimiques.

Hyriel esquissa un sourire en le voyant passer un bras sous celui de la femme avec la délicatesse d’un Monsieur escortant sa Dame. Elle pouffa et leva la tête, croisant l’œil joueur du masqué. Le sorcier observait cette scène, les paupières mi-closes. La présence d’Estienne semblait inspirer à la nouvelle venue un peu de vaillance, comme jadis ce chevalier muet l’avait aidé, lui.

Soudain, Hyriel s’en détourna, une boule au cœur. Sa gorge nouée respirait à peine. Il savait qu’il ne serait pas éternellement le petit dernier de l’Hôpital, mais voir la chose se réaliser lui amena une amère pensée : Estienne passait à autre chose. Son temps à lui était fini… L’ancien potier avait un nouvel être à réparer et elle ne ferait probablement pas de vagues, elle, ou en tout cas moins que lui. Ses yeux gros de pleurs retombèrent sur le dallage. Et lui, s’accoutumerait-il à l’abandon ou continuerait-il de décliner avec cette pierre sur la poitrine et ce nœud dans son cou ? Un trou immense en lui, creusé par cette incompréhension jaillie entre Estienne et lui…

Le vétéran quant à lui avait vu son diable au tabouret des punis. Pour quelle folie encore ? Ça lui en faucha les jambes, tant et si bien qu’un instant, ce fut lui qui dut se retenir au bras de Camille – car tel était le nom que la 252 avait donné, quand il l’avait pointée du doigt avec au demi-visage une expression d’interrogation. Et Dieu, ce qu’Hyriel avait maigri ! Sa tête penchée en avant révélait ses saillantes vertèbres cervicales telles sept vilaines bosses. Presque des pointes, qui allaient d’un moment à l’autre sortir d’une peau grise et si mince. Révulsé par cette vision, Estienne en oublia Camille et se dirigea comme un automate déréglé vers la tablée d’hommes.

Il prit soudain conscience de s’être désintéressé de sa protégée du jour. Il se reprit : pas question de la délaisser alors qu’elle ne savait probablement pas quoi faire ! Il s’en serait voulu, si elle se fût risquée à aller réclamer sa pitance. Il fit un demi-tour voltigeant et, tout en trottinant d’un enfantin pas chassé arrière vers sa place, il pointa vers les bancs de femmes son bras tendu à la manière d’une girouette tournée par le vent. Il eut la récompense d’une ombre de rire aux lèvres de Camille. Elle alla donc, plus assurée, s’installer sous la vigilance impatiente des officiers en rôde. Estienne, lui, se rappela qu’au moins, quand il faisait le farceur, il souffrait moins.

Il guetta un instant la nouvelle pensionnaire, entourée des consœurs qui essayaient de l’accueillir, puis Théa qu’on laissait renifler ses larmes et manger avec les doigts faute de n’avoir rien trouvé pour la consoler. Elle se balançait. Estienne se jura qu’il tenterait de jouer avec elle aussitôt que possible. Promesse venant s’ajouter à celle d’oublier Hyriel.

Quand une main pressée eut rempli ses gourdes, Estienne laissa son corps agir en automate pour rejoindre son habituel tabouret derrière le mur. Le muet s’abîmait de questions. Hyriel l’enverrait-il derechef au Diable s’il revenait vers lui ? Pas la peine de tenter, si c’était pour subir sa mine renfrognée et essuyer une nouvelle frottée verbale ! Il déchargea son agacement sur son brouet, qu’il prit au gré de brutales inspirations. Par quoi Hyriel s’était-il encore illustré pour avoir à jeûner ? Oh, et puis qu’importait au fond ! S’inquiéter de lui semblait vain.

Vains aussi, ces plaisirs honteux qu’il avait eus avec le sorcier au fond du couloir. S’il pouvait par la même occasion se soigner de cette saleté, priait Estienne. Il en vint presque à les croire, ces dévots qu’il avait entendus condamner les amours masculines comme première marche descendante dans un puits de régression. Signe de dérèglement mental. Il ne voulait plus refouler. Plus redouter quelque châtiment en ce monde, et dans l’autre peut-être, à chaque fois qu’il caressait Hyriel et recevait ses baisers. À chaque fois qu’il se retenait de jouir pour n’être pas repéré mais aussi… pour ne pas être encore plus une bête. Ces pulsions-là, ‘spèce de bougres dégueulasses, braillait le vieil aide de camp après avoir vu des jeunes recrues se toucher, ça vous bouff’ra !

oOo

Le sommeil se refusait à Estienne : un mauvais pressentiment l’occupait alors qu’il portait ses yeux brûlants à gauche et à droite du lit. Seules apparaissaient les ombres des camarades endormis. On eut dit le royaume des morts, qu’Hyriel risquait de rejoindre. Pour avoir expérimenté lui aussi des privations, Estienne connaissait la mémoire qui vacillait, les délires, les douleurs d’un corps-chiffon. Hyriel n’en avait que pour quarante-huit heures de ventre creux mais… avec sa maigreur et la fragilité de ses os, il ne serait pas surprenant que cela suffît à le terrasser. Estienne enfonça le poing dans son matelas. Il serra le tissu comme pour se rattraper à quelque chose s’il devait perdre ce camarade.

Le muet sentit pousser au fond de ses tripes une douleur d’impuissance, égaré en dissections insensées : comment aurait-il pu éviter ça à son ami ? Lui qu’il voulait protéger, raisonner. Aurait-il pu mieux faire ? Et si… Un coup de cloche arracha Estienne au marécage de ses questions. Foin de sa culpabilité ! À quoi bon se repentir de la manière dont il avait essayé d’agir ? Il lui restait à se concentrer sur son travail, sa survie.

Hyriel quant à lui avait été envoyé, au matin de son deuxième jour de privations, vers les seaux à excréments où l’attendaient quatre heures de frottage. Il souffrait encore d’un sommeil sporadique, perforé d’une suite de cauchemars où ses propres tripes l’aspiraient de l’intérieur. La faim et la soif jouèrent avec son esprit, jusqu’à ce qu’il retrouvât à midi son tabouret de puni sur lequel il n’avala qu’un psaume. Il en vint à suçoter les pointes de ses cheveux – quête d’une sensation de quelque chose sur sa langue. Mais la faim gonflait, aspirait ; la soif desséchait.

Les parois commençaient à grossir, à s’étirer, à dansoter en même temps que les vagues formes des codétenus qui mangeaient. Hyriel évitait de les observer afin de ne pas davantage creuser son ventre pareil à un trou bordé de pierres coupantes. Il voyait revenir le monstre qui l’avait dévoré dans la basse-fosse. Il se pencha en avant, bras pressés sur son estomac dans l’espoir vain de bâillonner ses grognements. Sa gorge sans eau, elle, l’étouffait entre deux toussotements. L’odeur des plats qu’avalaient ses pairs décuplait son appétit. Il se sentit d’une humeur de chien, prêt à se ruer sur ces rations. Tout, tout plutôt que de laisser sa salive acide et ses sucs ne rien engloutir ! Il tremblait néanmoins trop pour agir et son reste de raison le lui défendait.

Enfin il put quitter le réfectoire, tête basse, et se dépêcha d’aller se replier sur lui-même à la prochaine corvée. Des piques à la place des tripes. Ça s’enflammait à mesure de l’après-midi aux ateliers. Demain matin… Demain matin, ça fera quarante-huit heures, se rassura-t-il. Demain, à boire ! Le travail suça ses forces restantes. Son fauve intérieur le griffait. Un carcan imaginaire l’étouffait aussi cruellement que celui de la salle de torture, à La Barthe. Sa faiblesse finit par s’attaquer à ses traits et il crut sentir sa figure couler comme un masque de cire oublié au soleil : sa lèvre inférieure pendouillait du côté gauche, ses paupières tombaient.

Pendant la corvée, Hyriel fut tenté de lâcher son chiffon pour se ramasser sur lui-même et presser son ventre, mais il lutta, lutta, résista. La vitesse de sa tâche en pâtirait. La simple épreuve de supporter sa propre puanteur lui levait le cœur. Il en aurait vomi sa dernière ration, si ses muscles ne l’avaient pas déjà volée jusqu’à la dernière miette. Hyriel ne pensait plus. Sa mémoire oubliait ce qu’il faisait à mesure qu’il le faisait. Il était lourd, lourd… lourd de vide.

Une silhouette entra dans son champ de vision. Il se retourna, intrigué, mais rien. Il ferma les yeux et secoua la tête. Le voilà qui se mettait à délirer. Son cœur battait beaucoup trop vite. Ses nerfs sur le gril le mettaient aux abois au moindre mouvement bruissant. De l’eau… De l’eau, mordiable ! D’autres ombres commençaient à aller, venir, clignoter sur le miroir de ses pupilles. Hyriel n’eut guère de meilleur choix que de s’en accommoder pour reprendre son labeur. Chaque geste pourtant routinier de ses mains lui déversait le triple de fatigue. Il s’essoufflait.

Du mouvement. Il les voyait, ces formes informes. Il les sentait le traverser. Oui, ça ne pouvait que rentrer au-dedans de lui pour qu’il tremblât de la sorte ! Il grogna. Non… Des divagations. Plus ses paupières se plissaient, plus elles peinaient à se rouvrir. Les taches chaotiques se multipliaient même sur ses yeux clos. Elles puaient, elles aussi. Autant que lui. Demain… Bientôt fini… à moins qu’on m’oublie ? Nouvelle ombre devant lui. Et une autre au-dessus de lui, et autour de lui. Pareil à un aliéné, Hyriel leva un bras tout flasque pour chasser cette chose inexistante. Il prit ses béquilles, il se hissa à l’aide du mur. Les présences le suivaient, spectres noirs face à lui.

Partout autour.      Partout au-dessus.      Partout autour.      Partout en dessous.

Partout autour.      Partout au milieu.      Partout autour.

Partout      partout      partout      partout      partout      partout

Il ne les vit plus. Son esprit avait abandonné la place.

Hyriel s’effondra de tout son long sur la pierre dure et froide dans un fracas de métal et de bois. Ses épais cheveux bruns traînaient dans la poussière. Des mèches folles lui barraient le visage. La démence roulait sous sa peau en sueur. Elle retroussa sa lèvre dans une grimace macabre.

oOo

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blairelle
Posté le 28/03/2024
Effectivement, le coup de fourchette pourrait être meilleur...
Par contre c'est un sacré coup de stupidité de la part des gardes de ne pas avoir fouillé le matelas d'Hyriel, c'est quand même la cachette "par défaut" pour planquer quelque chose.
Et encore une fois, deux jours sans boire au vu de l'état d'Hyriel, ça me paraît ultra risqué de la part des gardiens s'ils veulent le torturer en le gardant quand même en vie (surtout s'il continue à travailler !)

Sinon une autre coquille :
le garçon en bout de fil => en bout de file plutôt
JeannieC.
Posté le 29/03/2024
Hello ! :D
Merci pour ton retour - on note la petite coquille et peut-être de re-réfléchir l'histoire des gardiens. Pour le temps de jeûne et soif, comme on se disait dans un précédent commentaire, je revérifierai auprès des gens qui nous ont renseignées, mais au pire oui descendre à une trentaine d'heure ça sera déjà pas mal x)
ZeGoldKat
Posté le 19/03/2024
Aïe aïe aïe et voilà, le vol de la fourchette a été remarqué. Toute la scène a une super tension dans sa construction, les aller-retour entre Hyriel, les matons et les camarades prisonniers.
Bon, Hyriel prend sur lui de se dénoncer, et ça c'est quand même classe ! Même si je comprends l'agacement des autres enfermés et leurs avis mitigés, Hyriel aurait très bien pu laisser la fouille se faire et planer le doute. Je trouve que ce genre de moments dit quelque chose de beau du personnage : il prend des risques avec sa propre personne (comme si le climat de violence dans lequel il a toujours évolué l'avait accoutumé aux comportements à risques), mais quand y a d'autres gens dans l'équation, le souci d'autrui prend le dessus <3

Le moment avec la nouvelle prisonnière, une bonne occasion d'illustrer les tensions entre Hyriel vraiment au fond du trou, et Estienne toujours aussi partagé dans ses émotions. D'un côté il en a sa claque de se ronger les sangs, mais de l'autre il aime Hyriel malgré tout. Les pauvres.... Et dire qu'ils pourraient s'aimer en paix s'il n'y avait pas cet environnement qui ne peut que les détraquer.

Toute la fin du chapitre, je suis bluffé !!! Les descriptions de la faim, des douleurs de la soif et de l'estomac vide, vous m'épatez. J'ai eu l'impression d'avoir mal dans le bide moi aussi en lisant ahah. Qu'est-ce que c'est rare d'écrire aussi bien ce qui se passe à l'intérieur du corps ! Les nausées, les brûlures, puis Hyriel qui sombre même de plus en plus dans la folie tellement la soif est là, j'ai tout ressenti avec lui. Bravo !!!
JeannieC.
Posté le 27/03/2024
Re !

Rooooooh merci beaucoup <3 Ce moment et celui de la section suivante ont été parmi les plus rudes à écrire. Nous sommes donc très touchées que l'immersion et la dimension corporelle du passage te semblent si efficaces. :D

Et encore une fois tu résumes très bien une partie de la psychologie d'Hyriel. C'est ça, il a des comportements très à risque vis-à-vis de lui-même, eu égard aux environnements presque toujours hostiles qu'il a traversés. Mais oui, lorsque d'autres personnes sont en jeu, ça ramène quand même Hyriel à la prudence.
Tes mots nous font vraiment plaisir <3
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