III – La convergence des lignes

Par Dan
Notes de l’auteur : Iggy Pop – The Passenger

La convergence des lignes

Tvashtar, Io, satellite de Jupiter

 

La terre et le ciel avaient la teinte jaunatre du soufre. Autour de la ville, les chaines de volcans dessinaient un horizon en dents de scie. On se serait cru dans la gueule d’une énorme bete aux crocs sales. L’odeur participait autant à la métafore que le décor, dailleurs, mais les Ioniens semblaient s’en commoder. Sandoute leur appareil olfactif était-il anesthésié par les vapeurs des lacs. Haccan n’avait pas cette chance et s’il se forçait de ne pas trop froncer le nez par respect pour les autochtones, il remontait parfois le col de son vètement pour filtrer la puanteté dans les mailles du tissu.

Il n’avait conservé que le souhabit noir de son uniforme avant de débarquer ici. Le reste de sa personne était camouflé sous un ensemble à carreaux rouges et bleus, une perruque mauve et des lunettes noires. Tout avait l’odeur syntétique des déguisances laissées à disposance des officiers. Après les souvenirs pénibles que Shelley avait réveillés, il n’était pas mécontent de se crocher à ces petits repères familiers.

Haccan aimait travailler sous couverture. Il avait toujours été bon à ce jeu-là. Pour changer de vie comme il l’avait fait, il fallait avoir de grandes capabletés d’adaptance. Un talent naturel pour le mensonge ne gachait rien.

Il fit mine de déambuler dans le centreville bondé de Tvashtar, foule hétéroclites de flaneurs et d’andros. Il n’y avait que sur Io qu’on en trouvait une telle concentrance : presque un robot pour chaque humain. L’automatisance des métiers les plus pénibles continuait à faire le bonheur des constructeurs robotiques locaux.

Haccan observa les passeux, le temps d’analyser leurs gestes, leur démarche et leur accent. Puis il prit place à la terrasse d’un café. Là, il commanda une boisson qu’il but à petites gorgées, le nez baissé sur son bracelet pour éplucher les compterendus.

Après le ministre de la Santé, c’était au tour du ministre de la Justice de faire un geste en faveur de la solidaireté. Cette fois, on promettait l’impuneté aux moonshiners qui aideraient l’enquète. Ce que les policiers cherchaient, surtout, c’étaient de nouveaux témoins pour creuser l’affaire. Et aussi un moyen de les préhender pour les interroger sans souffrir de représailles psychiques.

La donne avait changé : les luniens n’usaient plus seulement de leurs pouvoirs pour échapper aux autorités. Mème si peu d’entreux disposaient de capabletés offensives, autour de Jupiter, on dénombrait quelques hypnoses forcées et une induisance de crise d’épilepsie. Heureusement, la carotte du pardon judiciaire avait calmé la vindicte des rescapés, qui n’avaient plus hésité longtemps à dénoncer leurs alliés.

Haccan n’était donc plus le seul à savoir que les Moutons électriques avaient amené le cargo au chantier naval et qu’ils s’étaient enfuis après la catastrofe. Enrevanche, Haccan était toujours le seul à savoir qu’ils avaient abandonné leur mécanicienne éventrée derrière eux.

L’idée de dissimuler des informances aussi cruciales que l’incarcérance de Teresa le souciait encore. Jusquelà, Haccan s’était suré en se répétant que Guevara ne pouvait pas ètre terroristecheffe et donc que quelques cachotteries ne changeaient rien à l’investigance. Mais sa rencontre avec Shelley lui avait ouvert de nouvelles perspectives. Si Guevara avait tourné le dos à sa meilleure amie et laissé son employée pour morte, qui savait de quoi elle était réellement capable ?

—  Hey, hey, copain, qu’est-ce que tu bois ?

Haccan releva très lentement la tète vers l’homme qui s’était incliné près de sa table pour murmurer sur le ton de la conspirance. Il n’avait pourtant pas besoin de l’observer : Haccan pouvait reconnaitre un moonshiner les yeux fermés. Le spécimen présent profita de leur procheté pour promener son nez audessus du verre de l’officier. Sandoute à la recherche d’effluves alcoolisés qui feraient de lui sinon un complice, au moins un sympathiseux.

— Rien que du jus, mais j’ai de quoi pimenter, répondit Haccan en feignant de désigner une flasque secrète dans le revers de sa combi.

Tous les vrais déliteurs le savaient : la plus élémentaire des précautions était de ne jamais commander de boisson interdite dans un lieu méconnu, trop peuplé ou trop rutileux. Les habitués avaient leurs adresses. La plupart du temps, il s’agissait d’établissances miteuses qui réservaient des privilèges aux clients fidèles ou fortunés. Ailleurs, dans les cafés populaires comme celui où Haccan s’était installé, on n’était jamais à l’abri des complicances. Les propriétaires intègres n’hésitaient pas à dénoncer les fraudeurs. Parfois, c’était mème les voisins de table qui alertaient la brigade des mœurs.

Haccan croisa le regard vitreux du lunien, mais fut incapable de déterminer s’il lui renvoyait des œillades de connivence ou s’il était très gèné par sa cataracte.

— Tiens, buddy, prends, prends, dit-il finalement, apparentement convaincu.

Sans cesser de jeter des coups d’œil nerveux pardessus son épaule, il glissa une affichette animée entre la main d’Haccan et son verre. Trop occupé à tenter de cacher ce que son bracelet affichait, l’officier ne fit pas attention à l’holotract. Le lunien lui faussa aussitot compagnie. Replié sur luimème pour protéger sa liasse, il continua à promener des yeux opaques sur les clients qu’il interrogeait rapidement avant de distribuer ses précieux documents par poignées.

Haccan hésita. Les officiers de la PI touchaient des primes en bonus à chaque contreveneux arrèté, mais pour préhender cellà, il aurait fallu abandonner son infiltrance. La probableté pour que ce pauvre bougre fasse partie d’un réseau conséquent était infime. Il était sandoute plus toqué que dangereux.

Haccan revint à ses dossiers. Les policiers avaient peutètre entendu parler des Moutons électriques et de leur collègue Eastwood, désormais, mais ils n’étaient pas plus avancés concernant l’identité des terroristes. En attendant d’obtenir de nouveaux témoignages ou de nouveaux indices, ils progressaient à tatons. Des équipes passaient l’usinemère de Jupiter au peigne fin tandis que d’autres suivaient des pistes plutot minces.

La dernière en date était celle d’un vaisseau domestique échappé de l’hopital d’Europe. Les officiers avaient sommé son pilote de se poser alors que l’espace aérien du satellite venait d’ètre fermé, mais il avait filé en suplum avant que la PI ait pu intervenir. Une comportance suspecte, certes, mais pas terroriste pourautant. Europe abondait en moonshiners qui n’avaient pas pu anticiper la mansuétude du ministre de la Justice. Et qui n’avaient aucune envie de se faire prendre avec les ouvriers clandestins du chantier naval.

— Encore une lichette ?

Haccan acquiesça distraitement pour l’androserveur qui le provisionna avant de zigzaguer entre les tables. Il ferma alors les rapports et silença son bracelet. Il préférait éviter que les alertes de la PI ne mettent à mal sa couverture avec une annonce d’arrivage de chaussettes antitranspireuses.

Autour de lui, les familles compagnées de roboporteurs slalomaient entre les poussepousse automates et les androguides. D’autres luniens malvoyeux se contentaient d’un casque d’orientance faimaison qui leur criait des consignes et des avertissances tous les cinquante centimètres. Au pied des édifices d’acier oxydé, d’immenses marionnettes de métal alpaguaient les promeneurs. D’autres accueillaient les clients à l’entrée des magasins. Les articulances rouillées faisaient autant de bruit que les voix. Haccan se massa les tempes entre le pouce et le majeur.

Il avait suivi les traces de Teresa faute de pouvoir suivre celles de Guevara. Il aurait pu la chercher sur Callisto, oui, mais d’autres officiers le feraient bientot. Rien ne l’appelait sur sa lune natale, detoutefaçon. Il se pouvait tout aussi bien qu’elle ait quitté la région de Jupiter. En venant sur Io, Haccan n’espérait pas tant s’emparer des pirates qu’en apprendre davantage sur la constituance de leur équipage. À travers Teresa, peutètre parviendrait-il à mieux cerner les plans de sa capitaine.

Il termina son verre d’un trait et se leva en tirant ses manches sur ses poignets. Il commencerait par visiter l’usine de réparance robotique où Teresa avait travaillé, puis il prendrait contact avec ses parents. Son mensonge était prèt. Ses issues aussi.

C’était dumoins ce qu’il croyait jusqu’à ce que l’usine arrive en vue. Sur la vaste esplanade où n’auraient dû circuler que des chariots et des wagons, des dizaines de luniens suivaient les rails d’acheminance en dirigeance du hangar principal.

— Dépêche, dude, ça va commencer ! lança quelqu’un en percutant Haccan – il avait stoppé devant les grilles, sidéré. Oh, sorry !

Les pressés disparurent presqu’aussitot dans la file qui se longeait près du portail. Là, les holotracts passaient de main en main. On murmurait, on pointait du doigt. Le pouls d’Haccan accéléra.

Des parleurs brandissaient leurs affichettes pour apostrofer les piétons et convaincre les hésiteux. Certains avaient été attirés par la foule. D’autres examinaient les flyers sans trop comprendre. Aussi naturellement que possible, Haccan se procha d’eux et jeta un regard au papier. Impossible de lire quoiquecesoit. Mais impossible aussi de manquer le mouton entouré d’électrons que les auteurs avaient apposé en signature.

Haccan sentit tous ses organes se contracter, comme si un poing énorme cherchait à le réduire en miettes. Il reçut un nouveau coup d’épaule qui le poussa dans la queue. Hagard, il se laissa bousculer et entrainer, tremblant sur ses jambes et presque asfyxié. Il aurait dû mieux observer le tract qu’on lui avait donné. Il aurait pu réfléchir poséement à un plan d’action. Peutètre fallait-il faire demitour maintenant. Prendre le temps de peser le pour et le contre.

Mais risquer de manquer sa chance. Se laisser le luxe de tergiverser et de faire le mauvais choix. Encore le mauvais choix.

Juste après Shelley, Haccan n’était pas prèt pour ça.

Il franchit les grilles et pénétra la cour maculée de flaques de graisse et d’eau rubigineuse. Les remontées mécaniques avaient été arrètées. Les guirlandes d’andros corrodés grinçaient dans la mouvance de masse. Leurs yeux vides et leur tripaille de fils apparents mettaient Haccan mal à l’aise.

Le flot était bien plus rapide qu’il ne l’avait imaginé. En moins de cinq minutes, Haccan fut englouti par la bouche béante des portes coulisseuses. Il s’immobilisa à michemin du hangar, tourné comme les autres vers le promontoire d’une chaine de montage. Un micro y flottait, mais le grand orateur se cachait encore dans l’ombre des pinces articulés.

L’atmosfère avait pris une denseté presque palpable. L’air pueux s’infiltrait mal dans les poumons d’Haccan. La lumière sourdait difficilement à travers la tole ondulée dont le faitage était couvert. Et le bruit, le bruit surtout…

L’officier mourait d’envie de baisser ses lunettes pour mieux scruter les rassemblés. Ça lui semblait périlleux, celadit : son costume ne tenait pas à granchose. Les bras collés le long du corps, il se contenta du relief rassureux de son arme sous sa combi.

— Les canards vont tiquer, tu crois ?

— Ouais. Un rassemblement pareil, organisé par les Moutons, juste après Europe ? Ils sont benêts, mais pas à ce point.

— Les Moutons ont quand même fait assez vite pour mettre tout le machin sur pied sans se faire prendre…

— Seulement parce que la PI les pense pas terroristes et qu’elle sait plus où donner de la tête. Mais y aura bientôt plus d’holotracts que de boulons sur les trottoirs, et quand les flics auront vent de tout ça, ils vont pas croire longtemps que les Moutons organisent une kermesse…

Ce lunien ne croyait pas si bien dire. La main droite d’Haccan trouva son bracelet. Il devait avertir ses collègues. Detouteévidence, il ne s’agissait pas d’une réunissance ordinaire ou de la fète annuelle du parti. Les parleurs étaient allés jusqu’à accoster des étrangers dans les cafés décents du centreville pour renflouer le public. Et à en juger par la diverseté des embrigadés, ils avaient ratissé plus large qu’Io. Haccan ne connaissait pas le programme des Moutons électriques, mais ils avaient menti et pressé la cadence pour organiser cette conférence. Elle semblait ètre de la plus haute importance.

En temps normal, la PI aurait gardé un œil distant sur les activetés dissidentes sans intervenir. Mais ce n’étaient pas des temps normaux. C’était le temps des terroristes et de la solidaireté. Nimportequel officier à la place d’Haccan aurait immédiatement appelé du renfort, car les libertaires causaient trop de remous depuis trop longtemps pour qu’ils se permettent de passer sous silence la bravade des Moutons. Pire encore : le timing les rendait plus suspects que la PI n’avait voulu le croire. Cette rassemblance avait des airs de manifeste terroriste, ou de planifiance d’un second acte à freiner surlechamp.

Mais Haccan hésitait, l’index frémissant tout près du bouton d’alerte. Les paroles et les larmes de Shelley ne l’avaient pas quitté et il avait encore du mal à voir tout ceci comme une crise politique. C’était trop personnel. Il avait trop besoin de savoir, lui, avant d’avertir ses collègues de la possible coupableté des Moutons.

Guevara aurait pu fomenter cet attentat pour faire divertissance. Sacrifier vingtdeux personnes pour balader la PI et faire de la place au grand forum des libertaires. Ç’aurait été un plan parfait : comme elle entretenait de bons rapports avec les moonshiners blessés dans l’explosance, comme elle avait perdu une mécanicienne dans la catastrofe, personne n’aurait pu la croire responsable. Haccan le premier avait trouvé l’idée absurde.

Mais sa tromperie complexe et immense devenait deplusenplus crédible. Guevara, tellement déterminée à mener son combat libertaire qu’elle avait blessé Teresa pour ranger les Moutons dans le camp des victimes. Qui avait laissé son amie se faire prisonner pour ne pas rendre ses armes. Qui avait peutètre tué vingtdeux innocents pour mieux les brandir hui.

— Ça y est, ça y est, ils arrivent !

Haccan n’eut pas besoin de se grandir pour voir pardessus les tètes. Les ombres tournoyaient autour de la chaine de montage et plus personne ne bougeait dans le public. Un silence entier tomba quand deux silhouettes se hissèrent sur scène et Haccan eut la sensation d’avoir plongé la tète sous l’eau. Quand la voix de Guevara résonna sous le plafond, il eut la sensation de s’y noyer.

— Bienvenue, bienvenue ! dit-elle en ouvrant grand les bras. Amis de toutes lunes, je vous remercie d’avoir entendu notre appel et d’y avoir répondu si nombreux !

Haccan leva le nez pour glisser les yeux sous ses lunettes. Pour capter tous les détails, voir toutes les couleurs. Guevara s’était autant épaissie que Shelley s’était rabougrie au cours de ces vingt dernières années. Elle avait perdu de sa grace, oui, perdu de sa jeunesse. Mais les courbes avaient toujours une forme avantageuse sur elle. Plantureuse ou corpulente, la rondeté lui donnait une présence indéniable. Plus évidente encore lorsqu’elle faisait face à des centaines d’inconnus venus de tous les satellites du secteur pour l’écouter.

Elle avait les cheveux milongs, la frange toujours bleue. Les peintures délicates de ses paupières faisaient peser sur la foule un regard fixe, faux et troubleux. Elle aurait pu enfiler des vètements callistiens – grenouillère, salopettes à pois – ou opter pour des couleurs et des motifs neutres qui se seraient adressés à toumonde et personne àlafois. Mais sa large poitrine était serrée dans un gilet souple. Le mème, à cinq ou six tailles près, que celui que Teresa portait quand Haccan l’avait trouvée près des décombres.

— Je crois savoir que nombre de rumeurs ont circulé au sujet de la « kermesse » d’aujourd’hui, reprit Guevara. Soyez rassurés : quoiqu’on vous ait dit, la vérité sera au moins aussi remarquable.

Quelques chuchotis animèrent les rangs. Haccan profita que deux luniens se penchent pour messebasser afin d’étudier les gens qui compagnaient Guevara sur l’estrade. Directement à sa gauche, en retrait, se tenait une Callistienne dont le visage ovale présentait un équilibre plaiseux : nez prononcé, menton fuyeux et pommettes charnues. Deux lignes orange barraient ses joues, en travers d’yeux en amande qui ne semblaient voir que de coté. Ses cheveux noirs et lisses se terminaient aux épaules par des pointes de la mème couleur criarde, accentuant les ombres dans lesquelles elle semblait vouloir se fondre.

Derrière les meneuses, Haccan crut voir deux autres pirates et un robot vieux modèle. Avec son petit bloc sur chenilles, ses membres supérieurs préhensiles et son compartiment de mémoire centrale, il ressemblait davantage à un autoramasseur qu’à un garde du corps.

— Tout d’abord, laissez-moi vous présenter celle sans qui ce projet n’aurait pas pu voir le jour : Leia.

Guevara tendit une main pour inciter la Callistienne à s’avancer, ce qu’elle fit avec une réticence crieuse : son dos vouté lui donnait l’air d’une écolière craintive malgré sa trentaine d’années. Elle grimaça au public plus qu’elle ne lui sourit. En passant dans la lumière, sa figure prit un teint cendreux sous ses peintures : moins blanc que celui de Guevara, mais fatigué, d’une complexance mate qui n’aurait pas vu le jour depuis longtemps.

Haccan crispa de nouveau le doigt près de son communiqueur. Elles n’utilisaient pas d’alias ni de codes. Elles étaient peutètre persuadées que la PI avait mieux à faire ailleurs. Ou leur prochaine révélance serait si renverseuse qu’elle valait bien de s’exposer aux autorités.

Haccan pressa la commande. Pas d’appel, mais d’enregistrance.

— Messieurs dames, je ne vais pas vous faire patienter plus longtemps, continua Guevara. Si nous vous avons conviés à cette réunion, c’est pour vous faire passer un message crucial.

Sa voix amplifiée faisait vibrer les panneaux d’acier dans leurs armatures.

— Libre à vous de le transmettre ou de l’oublier, nous ne vous forcerons à rien. Nous voulons simplement que vous le sachiez ; que vous sachiez qu’après des mois de réflexion, de tests et de préparation, la liberté que nous attendions tous est maintenant à portée de main.

— Alors c’est vrai ? cria quelqu’un. Vous… Vous allez vraiment déclarer la guerre aux planètes ?

Haccan se sentit vaciller. Il suffoquait sous sa combi et la sueur avait commencé à mouiller ses cheveux artificiels. La guerre contre les planètes. Il ne comprenait pas qui l’aurait menée. Les libertaires, sandoute, ou peutètre tous les luniens. Mais il comprenait encore moins pourquoi. Et surtout comment. Guevara avait perdu l’esprit.

Elle leva la main pour calmer la soulevance du public et dit en riant :

— Nay, dears, rien de ça ! Personne ne veut la guerre, ni les luniens, ni les planétiens. Nos opinions divergent peut-être quant à la façon dont nous devrions mener nos existences, mais une chose est sûre : nous avons tous également envie de les mener.

— Mais alors…

— Il s’agit d’accepter nos divergences, justement, coupa Guevara. Il s’agit de faire entendre aux planétiens que nous ne leur ressemblons pas et qu’il est vain de tenter de nous formater. Pire : il est dangereux d’essayer de nous changer alors que notre culture s’affirme chaque jour davantage. Les gouvernements doivent comprendre qu’il n’y a aucun mal à ce que nous soyons différents et qu’embrasser ces différences ne signifie pas nous opposer les uns aux autres. Au contraire, c’est sans doute la meilleure manière de stopper les conflits : pourquoi nous battre si chacun devient libre de vivre comme il le souhaite ?

« Je sais que pour la majorité d’entre vous, le préservationnisme est synonyme de pressions et de privations. Mais soyons honnêtes : si le libertarisme avait régi la Nouvelle Humanité aux prémices de la colonisation, combien de guerres ou de pénuries aurions-nous essuyées ? Le préservationnisme nous a assuré un niveau de vie digne et confortable, un accès à la technologie et aux services, une existence sûre et sereine. Sans ces mesures, le libertarisme tel qu’on le connaît n’aurait jamais pu émerger : c’est grâce à elles que nous sommes aujourd’hui assez solides et cultivés pour réclamer davantage. Et nous réclamons la responsabilisation. Nous réclamons l’émancipation des règles qui nous ont façonnés. Nous réclamons le droit de faire des erreurs et d’en apprendre, par le biais de l’indépendance.

« Et toutes les indépendances ne s’obtiennent pas par la force. L’autonomie peut se gagner par le compromis et par les négociations, par l’intelligence que nous avons acquise et c’est à ça que Leia et moi avons travaillé ces derniers temps.

Certains libertaires s’agitèrent, peutètre un peu déçus de voir leur unique opportunité de cogner sur des planétiens leur passer sous le nez.

— Leia va d’ailleurs vous exposer cela beaucoup mieux que moi, fit Guevara.

On entendit un faible « Oh, j’aimerais autant éviter… », mais les appels gestuels de Guevara se firent insisteux. Leia sembla résister à l’envie de s’enfuir et déglutir une grosse pelote d’angoisse avant d’oser prendre la parole :

— Je… Bien, alors… Comment fonctionne notre commerce ? demanda-t-elle à la manière d’une institutrice – une institutrice débutante qui aurait appris sa leçon par cœur pour se surer de ne commettre aucun impair. Sur quelle logique économique est bâtie l’Union ?

À la manière d’élèves intimidés, aucun auditeur n’osa tenter de réponse.

— Ce n’est pas une question piège, souffla Leia après un coup d’œil oblique et troublé à Guevara, qui n’en vit rien et ne put l’encourager. Je… Je vais essayer d’expliquer tout ça…

Elle s’éclaircit la voix, fit craquer ses jointures, reprit sur un débit accéléré :

— L’Union fonctionne sur un modèle de co-dépendance et d’équilibre. L’hydrogène, par exemple. D’autres planètes que Jupiter en produisent et pourraient le raffiner, pourtant Jupiter continue à en avoir l’exclusivité et jamais aucun procédé ne sera développé pour traiter et commercialiser un autre hydrogène que celui-ci. Idem pour l’eau ; de l’eau que nous trouvons en dehors du système d’Uranus, sous forme de pluie sur Callisto ou Japet ou Sycorax, et que nous pourrions traiter. Cependant, seule l’eau extraite des glaces d’Uranus est purifiée puis consommée ou utilisée. Pourquoi ? Parce que ce système de compartimentation est éminemment efficace dans une civilisation sans concurrence et alimentée en quantités nécessaires sans périodes de crise ou de carence.

Les ressources étaient virtuellement illimitées, en effet : à l’échelle du système solaire, leur civilisance faisait figure de petit village aux habitudes frugales, très facilement soutenable par la transformance d’une infime fraction des denrées disponibles. Leur peuplance aurait été multipliée par mille que les filons n’auraient pas taris. Dans ce contexte, il semblait vain de fournir deux efforts identiques : si Uranus s’était spécialisée dans la traitance de l’eau, concevant les machines et perfectionnant les méthodes jusqu’à la maitrise ultime, les autres habiteux de contrées pluvieuses n’avaient aucune raison de se fatiguer à échafauder des tamis et des recycleurs boiteux. Et puisque les gouvernances se chargeaient de répartir équitablement tous les produits, aucune privance ni jalouseté déplacée ne risquait de bouleverser cette organisance.

Mais Leia continuait sur un rythme effréné, comme si elle cherchait à tout évacuer pour enfin pouvoir se dérober à l’intérèt bruleux des rassemblés :

— Dans ce modèle complémentaire, qu’est-ce qui fait que les lunes dépendent des planètes et inversement ?

La réverbérance de sa voix était presque assourdisseuse. Elle ricochait sur les parois et se fendait contre la charpente. Haccan aurait voulu qu’elle brise le toit et que les yeux de toutes les planètes tombent sur eux. Que quelqun lui confirme qu’il n’était pas entrain de cauchemarder. Ces deux luniennes étaient bel et bien en train de détruire une civilisance vieille de cinq siècles, non pas en la menant à l’éteindance comme le coureux extinctionniste l’aurait voulu, mais en la complexifiant. En la fracturant. En divisant ses forces, et au pire instant. Les terroristes et leur violence n’auraient plus qu’à se gouffrer dans la brèche.

— Elles nous fournissent les matières premières et nous leur fournissons les produits manufacturés, expliqua Leia, dont l’exprimance était désormais aussi docte qu’anxieuse. Les minerais de Mercure et l’hydrogène de Jupiter font les vaisseaux d’Europe, les droïdes d’Io et les machines de recyclage de Ganymède. C’est ainsi partout. Nos dirigeants n’avaient pas prévu la colonisation des lunes, alors pour s’assurer de garder le contrôle sur ces populations volatiles et souvent réfractaires, ils se sont assuré dès le départ d’étendre ce principe de co-dépendance à tout le système solaire. Qu’un maillon se brise et l’équilibre s’effondre.

Il y eut un instant d’étourdissance. Leia avait raison et ceux qui s’opposaient aux lois des planétiens avaient tendance à l’oublier. Mais Haccan ne comprenait pas à quoi leur leçon rimait, dancecas. Elles ne pouvaient pas inciter les libertaires à admettre que la rebellance ne servirait à rien. Elles ne pouvaient pas les avoir invités ici pour les convaincre de soutenir les préservationnistes. Ça n’avait aucun sens.

— Mais briser un maillon, c’est la guerre ! résuma un lunien. Jupiter vous laissera jamais faire ça ! Et on… On veut pas que vous le fassiez, nous non plus !

Leia se tourna vers Guevara, sandoute dans l’espoir qu’elle gère les réactions à sa place, mais elle semblait perdue dans ses pensées – ou ses prédisances.

— Il ne s’agit pas d’inciter toutes les lunes à priver les planètes de produits manufacturés, dit finalement Leia en regardant ses pieds plutot que son interlocuteur. Si les lunes boycottaient les planètes, il suffirait aux planètes de couper l’arrivage de matières premières pour tout gripper et personne n’y gagnerait.

— Alors quoi ?

Leia prit une profonde inspirance.

— L’indépendance politique et le commerce libre. Les lunes gagnent le statut d’État, au même titre que les sept planètes de l’Union. Plus de régime colonial. Elles organisent leur propre gouvernement et siègent aux instances de décision. En échange, elles continuent volontairement à assurer la production de leurs spécialités : vaisseaux, droïdes, aliments, eau potable. C’est de la pure… Eh bien, de la pure logique.

— Mais comment vous allez leur faire accepter ça ? Vous l’avez dit, vous avez aucun moyen de pression ! Si vous menacez de couper la production, tout le monde y perd !

— Nous leur montrons que nous n’avons pas besoin des planètes. Nous leur montrons qu’elles sont dépendantes de nous, mais que nous ne sommes pas nécessairement dépendantes d’elle.

Haccan grimaça. Le bruit le blessait. Le silence pressait d’un coté de ses tympans, les battances furieuses de son cœur de l’autre.

— Mais c’est pas vrai, on est dépendants ! cria-t-on au fond. On a besoin de leur hydroj !

— C’est là que se situe la nuance, répondit Leia alors qu’une ombre de sourire impromptu étirait ses lèvres très fines. À la différence des planètes, les lunes ont d’autres moyens d’obtenir ce qui leur manque.

Comme on échangeait des regards perplexes, Guevara reprit les devants :

— La piraterie, dears. Nous avons fait une simulation grandeur nature au cours des six derniers mois. L’hydrogène piraté permet le maintien à flot du commerce illégal et si les abordages de ce genre se généralisaient, ils pourraient à terme alimenter toutes les industries.

Haccan recula comme si les mots de Guevara l’avaient percuté. Ça paraissait fou, mais ça se tenait. Les nettoyeurs luniens étaient capables de débarrasser l’hydrogène des marqueurs radioactifs de traçage. Dèlors, l’Union ne pourrait plus controler son utilisance. Si les usines tournaient à l’hydrogène frelaté, les luniens n’auraient aucun intérèt à revendre la produisance aux planètes. Ils pourraient se contenter de troquer avec les autres lunes voleuses. Et en moins d’un an, les planètes se noieraient sous de l’hydrogène, de la roche, de la glace et des graines inutiles sans plus un vaisseau, une brique, un baril d’eau ou une boite de conserve à troquer.

Sur scène, Leia exposait désormais leur théorie à l’aide de grafiques animés. Des images que la plupart des spectateurs ne comprenaient surement pas, mais qui paraissaient terriblement concrètes à Haccan. Il savait qu’il devait intervenir. Appeler des escadrons. Mais il ne parvenait plus à bouger.

Il n’était pas seulement effroyé par tout ça. Il était frustré, surtout. Quelquepart, il avait espéré que Guevara aurait une excellente raison d’avoir abandonné Shelley, d’avoir peutètre fait des choses pires que ça. Une raison humaine et pas politique. Ça n’était pas elle, à l’époque, le monstre sancœur de la troupe.

— Nous allons prendre quelques questions, dit Guevara lorsque Leia eut terminé.

— J’en ai une, moi : pourquoi ils construiraient pas leurs propres usines, les planétiens ? Leurs chantiers navals, leurs hangars à andros ?

— Ils n’auraient ni les compétences ni le temps, répondit Guevara. Imaginez combien d’années il leur faudrait pour édifier toutes ces manufactures ! Et toutes celles des autres lunes, si elles nous sont solidaires ! Sur Jupiter, même l’espace leur manquerait. Les Ceintures n’ont pas été conçues pour accueillir d’autres activités tertiaires que l’extraction et la raffinerie de l’hydrogène. Où construiraient-ils leurs entrepôts de recyclage, leurs magasins de pièces détachées ? Et les ateliers de traitement de l’eau uranienne ? Et les transformateurs d’électricité neptunienne ?

— Qu’est-ce qui les empêcherait de nous pirater aussi, alors ? lança-t-on à gauche. D’intercepter les cargos de produits manufacturés qu’on enverrait aux autres lunes ?

— C’est qui le crétin qu’a dit ça ? cria-t-on à droite. Les planétiens, nous pirater ? Ça leur traverserait même pas l’esprit ! Ils nous casseraient pas les pieds pour qu’on rentre dans leur moule s’ils étaient prêts à en sortir ! Non, ils sont trop bien élevés !

— Alors c’est pour quand ? Quand est-ce que vous allez faire ça, la déclaration d’indépendance, et tout ?

— Nous n’allons pas faire cela seules, répondit Guevara. Nous voulons rallier un maximum de gens. Plus nous serons nombreux, plus les planètes prendront conscience de l’enjeu. Les gouvernements écouteront nos doléances.

Haccan avança enfin. La main sur la garde de son pistol, il se faufila dans la foule qui remuait maintenant d’une excitance fiévreuse.

— Comment vous en êtes sûres ?

— Le seul avantage qu’ils perdraient, ce serait leur mainmise théorique sur nous. Et nous leur causons plus de tracas qu’autre chose, alors pourquoi ne pas nous séparer cordialement ? Le commerce continuera, aussi florissant qu’aujourd’hui, si ce n’est plus, car quelle raison aurions-nous alors de les pirater si nous pouvons fixer nos propres règles ? Ils pourront vivre selon leurs dogmes et nous selon les nôtres, c’est aussi simple et parfait que cela.

Haccan n’était plus qu’à quelques mètres. La silhouette ronde de Guevara grossissait derrière le verre fumé de ses lunettes. Il ne devait pas tirer. Si possible : éviter les bavures. Le mieux serait d’attendre que le hangar se vide pour prendre Guevara à part. Mais il ignorait ce qu’il lui dirait, alors, et comment il empècherait les colportages.

Peutètre fallait-il tuer tous ces luniens.

— Les planétiens diront no par principe ! rétorqua un sceptique. Ils sont persuadés de mieux savoir ce qui est bon pour nous et ils diront que c’est pour notre bien qu’ils nous gardent sous leur influence !

Plus il se prochait, plus les rangs se resserraient. Haccan forçait et poussait et il avait arrèté de demander pardon depuis longtemps. Pourtant, les premières protestances ne lui furent pas destinées : sur la droite, une autre brute se frayait un chemin vers la chaine de montage. À coups de coudes et de « Dégage, ducon ! », il arriva à destinance avant Haccan, qui se tassa pour passer inaperçu. Précaution superflue, puisque Guevara avait reconnu la voix du vieux barbu et que ses faux yeux ne cherchaient que lui :

— Eastwood… ?

— Howdy, vieille branche. J’ai une question, moi.

— Qu’est-ce…

— Woody, pas maintenant, on a dit…

Le chef receleur se dégagea de la prise du jeune homme qui le suivait. Haccan cilla en détaillant ce dernier. Il essaya de déglutir. Ces yeux, ce visage… Vingt ans. Vingt ans avaient passé. Pourtant, il ressemblait toujours au petit garçon qu’Haccan avait abandonné sur Miranda.

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Laure
Posté le 07/01/2017
Coucou Danette !
Attends. Haccan c'est le père de Bowie ? :O Eh bien eh bien. Bon c'est peut-être pas ça, j'interprète toujours de travers :D 
J'ai bien aimé ce chapitre ! C'est toujours intéressant de découvrir de nouveaux lieux. Et cette explication sur les plans précis des Luniens n'était pas redondante même si on avait déjà pu deviner que c'était ça qu'ils voulaient. J'aime bien quand on prend le temps de tout m'expliquer, parce que sinon je me perds et c'est très triste, donc là c'était parfait !
J'ai bien aimé aussi voir Haccan parler de Guevara, c'est cool de savoir qu'ils se sont connus et tout.
Je crois que je n'ai plus rien à dire. J'aime toujours autant tes atmosphères.
À bientôt ! 
Dan Administratrice
Posté le 07/01/2017
Coucou Ethelou !
Ahaha, je ne confirmerai ni n'infirmerai rien au sujet d'Haccan ! La suite le dira ^^
Je suis très contente que tu aies aimé ce chapitre. Ca me semblait nécessaire de détailler un peu le processus de la révolution, malgré tout ; parce que juste dire "on veut être indépendants sans faire la guerre" ça ne dit pas grand-chose et ça serait un peu facile de cacher plein de trucs derrière sans les expliciter. Tant mieux du coup si ça n'a pas paru redondant, et si c'était clair !
Pour la découverte de nouveaux lieux, parfois je me demande s'il n'y en a pas trop... et pourtant je me limite ! Mais bon, j'avais envie de leur faire découvrir plein de lunes et plein de planètes, alors je craque. J'espère que tous les endroits par lesquels sont assez différents et qu'on ne s'y perd pas trop.
Et oui, ils étaient toute une clique, et on a pas fini d'en entendre parler ^^ Je te remercie pour ta lecture et ton commentaire, Ethel, ça me fait très plaisir ♥ A bientôt !
Léthé
Posté le 15/12/2016
NAOOOONNNNNNN
On peut pas finir sur ça Danouilleeeeee !<br />À quand le prochain chapitre ? Surtout que tu as mentionné Nick au précédent !
Concernant le discours de Guevara et Yoda, j'avoue que malgré les enjeux, je me suis un peu ennuyée : c'est simplement que j'ai du mal avec la politique, mais je trouve toujours cette déclaration d'indépendance "douce" vraiment top (même si on voit que certains sont déçus de pas cogner sur les gens).
Je n'ai pas grand chose à dire, à part que là je vais enfin pouvoir aller dessiner hahahahahaha !
VIVEMENT LA SUITEEEEEE ! 
Dan Administratrice
Posté le 15/12/2016
Et si ça peuuuuuuuuut !
En fait Nick il se cache partout depuis le début mais tu le sais pas mouhahaha. Pour le discours t'inquiète xD Je l'ai pas imaginé comme LE climax de l'histoire, je conçois que ce soit moyen passionnant (peut-être un peu long, aussi) mais fallait que je prouve que ça pouvait tenir debout et qu'elles avaient vraiment réfléchi à leur affaire (y'a toujours des déçus, faut les comprendre :P)
Va, file, vole !
Je te remercie vraiment pour cette boulimie moonshinesque Léthouille, ça me fait gros gros plaisir, et je suis ravie de te compter dans le club très privé des lecteurs à jour ahaha ! Des zibous ♥♥♥
Rimeko
Posté le 11/12/2016
Hello Danah !
J'avais presque oublié que tu avais posté un nouveau chapitre, ç'aurait été dommage ^^
J'ai beaucoup aimé, comme d'habitude ! J'admire la façon dont tu arrives bien à manoeuvrer entre l'humour, l'action et le tragique, entre tes différents narrateurs et à l'intérieur d'un même chapitre... (J'ai remarqué aussi que les modifications de langage ne me gênent plus à la lecture, au passage.)
C'est cool de voir Guévara mettre son plan en oeuvre, surtout que d'avoir une deuxième explication peut être utile pour bien comprendre qu'elle prévoit une indépendance pacifique, et pour en saisir les tenants et aboutissants. Puis c'est bien, les questions que posent les auditeurs font presque écho à celles du lecteur, pour parfaire tout ça ^^
Et puis raconter cette réunion du point du vue de Haccan... (Tiens, d'ailleurs, vu que son prénom commence par un -h tu ne devrais pas écrire " qu' " à la place de "que", mais là je chipote vraiment XD)  Je trouve que ça ajoute à la scène, déjà parce qu'il est un agent de la PI, et puis surtout parce qu'on en devine un peu plus sur son passé commun avec Guévara. Et ça, ça m'intrigue beaucoup... Sans parler de la fin ! Ça devrait être interdit de finir comme ça, on veut savoir quel est vraiment son lien ave Bowie ! (Pardon.)
Bon, bah conclusion, j'attends la suite :D
Dan Administratrice
Posté le 11/12/2016
Hello Rimrim !
Merci pour ton retour ^^ C'est tant mieux si tout ça arrive à coexister sans que ça crée trop de problèmes (l'humour surtout, j'essaye quand même de me réfréner :P), et aussi si les changements de langue deviennent naturels ! C'est un soulagement xD
Oui je me disais aussi que la première explication de la révolution gentille était pas forcément suffisante (un peu légère, quand même) du coup j'ai préféré en remettre une couche pour qu'on saisisse bien l'intention et la méthode. J'espère qu'avec les questions "voix du peuple", justement, on sort de la scène avec une idée plus solide du plan de Guevara ^^
J'ai repris moult fois ce chapitre, j'étais pas sûre qu'Haccan (si, d'ailleurs, qu'. J'ai écrit "que" à un endroit ? C'est un oubli) soit le meilleur narrateur pour ça mais finalement ça permettait d'en dire un peu plus long sur leur passif. Mais pourquoi tu t'excuses ? :P Tu m'as pas encore menacée de torture, et j'espère bien qu'on a envie de savoir, oui !
Même si la réponse ne sera pas pour tout de suite... 0:-) Merci pour ta lecture et ton commentaire en tout cas ; j'espère que la suite de cet "arc" te plaira malgré les mystères qui demeurent !
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