LE GOÛT ~ Partie 1

Notes de l’auteur : Bonjour,
En premier lieu, je m'excuse pour mon absence de publications. Mon énergie était concentrée ailleurs, mais elle est de nouveau toute à l'écriture.

Encore une fois, je scinde ce chapitre en deux parties.

Arizona m'a tout l'air de se poser les bonnes questions. Du moins, son corps ne lui donne pas de répit pour lui envoyer des signaux !
Quant à Can, on dirait bien que le naturel de notre belle héroïne confirme nos soupçons.

Bonne lecture <3

— Attends, temps mort ! J’exige un intervalle de réflexion. Tu es en train de me dire que ce matin, tu as vu mon ex-voisin torse-nu ? 

J'approuvais d'un signe de tête. 

— Qu'il t'a fait entrer chez lui ? 

Mon élastique maltraité entre mes doigts, j’acquiesçais à nouveau. 

— Qu'il t'a emmené dans son salon de tatouage, pris en photo, donné son numéro de portable et imposé d'aller à un concert avec lui ? C'est bien ça, Sawyer ? 

À cet instant, le visage d'Elly s'est illuminé. Ses sourcils se sont levés d'un air de défi. 

— Oh, je connais ce regard, déclarais-je avec clarté. Je peux presque voir les engrenages de ton imagination tisser des scénarios dignes d'un soap opera.  Mais tu as passé sous silence ses collègues, ce n'est pas comme-ci j'étais seule avec l... 

— Sawyer ! À mes treize ans, tu veux connaître ma seule réclamation de Noël ? Une paire de jumelles. Pour quelle raison ? Pour espérer apercevoir Can tondre la pelouse des Özkan torse poil. Et toi, tu es là depuis quoi, cinq jours ? Et tu te retrouves en quelques heures à peine, accueillie chez lui par sa ceinture d'Adonis avec un rencard à la clef ! 

— J’essaye de distinguer si c'est du ressentiment ou de l'excitation... 

— Du ressentiment ? Tu rigoles, j'espère ! Tu es une pu-tain de petite veinarde, ouais ! La prochaine fois, fais-moi une faveur et photographie ce paysage pour moi. Son corp est de loin la plus belle vue de la Californie, Mon Cœur

En guise de réponse, je lui ai balancé une de ses innombrables peluches perroquet. À savoir qu'Elly voue un culte à ces espèces d'oiseaux au bec crochu. Quand elle se passionne pour quelque chose, elle le fait à fond. Partout où je regardais, je tombais sur des perroquets en porte-clés, peluches, stickers. Au mur, une série de croquis, fruits de ses propres talents d'artiste, et sur sa table de chevet, trônais une statuette sculptée d'un ara majestueux. Au fil des années, sa chambre est devenue une vraie réserve pour ces psittaciformes, comme elle les appelle. 

Je n'ai pas résisté à filer chez elle après mon échappée à la plage. Avec des faits aussi improbables, il était nécessaire que je lui en témoigne l'essentiel.  Accaparée par mon récit, elle était à deux jurons de se préparer un bol de pop-corn. Elle raffole de ce genre de potin. Surtout s’ils impliquent l’Explorateur. 

Torse nu. Torse.Nu. Torsenu. 

Voilà ce que ma mémoire s'évertuait à m'exhiber sur le chemin me baladant de la maison d’Elly à celle de mes patrons. L’idée que son buste ait été bâti dans un atelier de moulage de statue gréco-romaines, ne me paraît même pas grotesque. 

Comme si ce n’était pas suffisant, lorsque je suis arrivée chez eux, Ibrahim m’accordait une permission pour écourter mon service de mercredi en raison du concert. La rapidité avec laquelle Can s'est arrangé pour obtenir mon congé montrait qu’il ne manquait pas de détermination. Et que si je pensais pouvoir utiliser son oncle comme motif de refus, c’est maintenant un fait sur lequel il ne serait pas la peine de débattre... 

Prise de court et encore sous le choc des rebondissements de la journée, rien ne m’est venu à répondre en dehors de « Merci beaucoup, Ibrahim. »

 

*

*    *

 

Lundi, onze heure trente - vingt et une heures trente, j'ai effectué mon service habituel. Avec mon patron, nous avons déclaré ouvertes, les inscriptions estivales du tournoi en duo de fléchettes de « l’Apéro du vendredi ».  

Travailler m'occupait l'esprit, obligeait mes insécurités à se mettre en veille. Je me consacrais entièrement à mon objectif premier : être une serveuse consciencieuse pour le couple qui m’hébergeait. 

Œuvrer aux côtés d'Ibrahim était une véritable opportunité. Par moments, je parvenais même à me surprendre dans l'aisance de mes gestes. Il est investi dans ce bar au point de ne pas compter ses heures. Le Bebek tient davantage d’une extension de son foyer, qu’à un lieu de travail. Et avec chaque journée qui passait, une relation particulière se forgeait entre nous. Malgré mes gaffes et hésitations, il ne manifestait aucune frustration. Bien au contraire, c'est un patron qui prend le soin de demander si tout va bien pour moi. Il semble éprouver une certaine fierté à me transmettre la profession. Mon inexpérience a naturellement favorisé une complicité. 

 

Le mardi matin, je me suis décidée à passer les portes de la librairie. J'ai cédé à l'envie de me replonger dans l'univers de la lecture, retrouver la satisfaction de feuilleter les pages d'un nouveau livre, l'odeur symbolique des vieux ouvrages. La romance est mon échappatoire, une valeur refuge dans laquelle je m’autorise une parenthèse où le fantasme y trouve sa place.  Comme un paquet de cigarette que l’on s’achète. Pour soi, en secret. En flânant dans les allées, je me suis arrêtée sur un bouquin de Nicholas Sparks,  «Cher John» . L'histoire de John et Savannah et d’un coup de foudre sur une plage de Caroline du Nord. Étudiante passionnée, elle s’éprend d’un soldat dévoué à sa patrie le temps d'une permission. Un amour presque incompréhensible née en seulement deux semaines. Cette attirance immédiate et ce havre de paix quand ils résident ensemble animent une passion mais aussi le spectre de l’angoisse lié à la séparation fatidique. Un amour à distance au travers de lettres qu'il s'envoient régulièrement. Si leur vie diverge, leurs sentiments demeurent. 

J'ai su à cet instant que ce livre devait être ma prochaine lecture.

Tablier à la taille, il me hâtait d'être à ma pause déjeuner pour poursuivre ce roman. Les romances ont toujours été ma nourriture spirituelle et les papillons dans mon ventre aspiraient à se nourrir de passion et d'aventure. Alors à quatorze heures pétantes, sur la terrasse, comme devenue ma routine déjeuner, j’ai consommé mon appétence entre les lignes d'un roman palpitant.

Le soir, je suis rentrée par les transports en commun. Ibrahim me libérait toujours de mes fonctions lorsque le service devenait plus calme. Karen m'attendait pour dîner. Cette soirée-là, je me suis laissée aller à quelques confidences. Notamment sur le sujet du double date. Mon appréhension sur les éventuelles attentes de Riley, la crainte d'être limitée en conversation et comment me comporter. Aussi le pressentiment qu'Elly allait nous faire une performance de son incroyable personnalité. 

À mes inquiétudes, Karen se contentait de sourire. Attendrit là où je me trouvais ridicule, elle ne portait aucun jugement. Comme son mari, elle était d'une bienveillance innée alors que j'étais en proie au doute sur tout et pour tout. Affirmant même que je possédais une nature rare et précieuse. Ses paroles étaient une pommade qu'elle appliquait doucement sur mes doutes. Elle a détenu cette capacité de me faire sentir singulière. Après m'avoir livré ses débuts de relation avec Ibrahim, j'ai compris qu'il ne fallait pas que je me caricature. Ce rendez-vous est celui d'Elly. Ma présence n'est requise que pour un renfort psychologique. Karen a également spécifié qu'un dîner n'engageait en rien, si ce n'est une nouvelle expérience.  

*

*    *

Mercredi. 

Jour J.

Je ne suis pas parvenue à ralentir le tic-tac de l'horloge. Chaque seconde s'est vue  me rapprocher inéluctablement de l'heure de mon rendez-vous. Il y a quelques heures, je me réveillais avec la préoccupation du concert de ce soir et d'un coup d’œil à ma montre, il nécessitait déjà la séparation de mon tablier. 

La journée à filé à une vitesse déroutante !

Au summum de ma déconcentration, j'ai commis pas mal d'impairs. Mon service était totalement supervisé par ma nervosité. Les commandes se mélangeaient. J'ai oublié de mettre le couvercle sur le shaker. Voulant offrir un peu d'ombre à une table exposée en terrasse, j'ai tenté d'ouvrir un grand parasol. Hélas, je ne l'ai pas bien fixé, le vent l'a saisi, le faisant virevolter à travers la terrasse, causant une mini-panique parmi les clients. Tout ça, c'est la faute d'un envahisseur de taille : le stress. Le stress de le revoir, de me retrouver seule avec lui. Mais plus fort encore, cette adrénaline qui arpente mes veines à une allure folle, envoyant des ondes de choc à mes papillons. Une sensation nouvelle et intense, menée d'une main de fer par la peur. Cette trouille de l'inconnu jumelée au paradoxe de l'excitation qu'elle peut générer.

J'ôte les habits que le tablier n'a pas été à même de conserver intacts,  pour me revêtir d'une tenue propre et si simple, qu'elle me permettra de disparaître dans la foule. C’est alors que mon téléphone vibre, le prénom qui s'y affiche me provoque à nouveau cette sensation dans le bas du ventre. 

Can : [ Je t'attends dehors ]

Pas de bonjour ?  

De ça va ? 

Est-ce que je suis censée répondre ?

Bon sang Arizona, arrête avec tes questions et dégage de ce vestiaire ! Mon subconscient s'adresse à moi comme Elly le ferait. Cette nana à un pouvoir sur le comportement des êtres humains, c'est terrifiant. 

Je m'aventure en dehors du Bebek à la recherche d'un pick-up. Sans l'ombre de la voiture de Can, je presse le pas en sondant l'horizon. 

— Où accours-tu comme une flèche ? 

Je freine aussitôt, tourne sur moi-même et découvre avec stupéfaction cet homme au blouson de cuir, des Ray-Ban au bronze dégradé et l'allure caractéristique de celle d'un félidé.  Personnification du mâle.  

— À ton véhicule. Celui à quatre roues, équipé de ceintures et d'airbags... détaillé-je d'un œil pas franchement rassuré l'engin entre ses cuisses. 

— On y va en moto. Un problème ?  

Je décèle une pointe de défi additionnée à un demi-sourire. 

— Pourquoi y aurait-il... un problème ? 

Je hausse les épaules. 

Joue la fille cool. Juste, sois cool. 

— Monte, ordonne-t-il avec douceur. 

Son bras s'étire en une invitation à récupérer un casque que j'attrape du bout des doigts. 

— Monter ? D'accord... déglutis-je.  

Il me fixe avec amusement alors que j'enfile cette armure crânienne sans grande affection. Ses lèvres répriment de s'étirer davantage devant ma gaucherie. Quant à moi, j'affiche un sourire de circonstance et continue à faire comme-ci je gérais totalement la situation. 

La blague. 

Souris Arizona. Juste, souris. 

Ma tâche finie - non sans mal et d'un ridicule inné- c'est maintenant au tour de sa main de venir se tendre dans ma direction. Les yeux plissés, je cherche dans les siens un besoin de sécurité. Il me laisse m'ancrer à son regard, me laisse évaluer à quelle échelle je pourrais placer ma confiance en lui. Son sourire plaisantin se tarit au profit d'une bouche fermée par une ligne plus sérieuse. Mon instinct me murmure qu'avec lui, le seul danger que je dois craindre, c'est la reproduction croissante des papillons nichés au creux de mon estomac.  

Timidement, mes doigts glissent dans sa paume qu'il referme afin de m'aider à grimper. 

Quand il active le démarreur, le vrombissement de la bécane m'arrache une grimace. Dans son rétroviseur, il discerne la peur panique qui m'assaille. Bien qu'il retrouve son rictus face à mon affolement intérieur, il pivote sa tête de façon à ce que j'entende ses paroles. 

— Accroche-toi bien. 

D'un geste incertain, mes bras viennent se positionner autour de sa taille. Je n'ose resserrer ma prise bien qu'elle soit nécessaire à ma sécurité. Comme-ci je criais mon ennui en porte-voix, deux larges mains empoignent les miennes et m'incitent à le cramponner plus fermement. 

Dans les secondes qui suivent, plus aucun son n'est susceptible de sortir de ma bouche tant la terreur a dépassé mon visage. Mes paupières se ferment avec force dans l'intention de combattre mon envie de hurler dès la moto engagée à vive allure. La vitesse me tétanise autant qu'elle agit progressivement comme un stimulus dans une partie de mon cerveau. Sur cette machine foulant l'asphalte, conduite par un homme dont les pensées restent indéchiffrables, une vague de toute-puissance me submerge. 

Lorsque l’on s'arrête au nord de la côte, chacun de mes muscles est tendu à l’extrême ! Mon corps refuse catégoriquement de bouger. Totalement paralysé par cette virée suicidaire. 

Je suis certaine d’être plus morte que vive. 

— Arizona ? 

— Mmh ? 

— Tu tiens à refaire un tour ? feint-il d’un coup d'accélérateur. 

Certainement pas ! J'ouvre immédiatement les yeux et m'empresse de défaire mes bras de son torse. Je bondis de la moto et me dépêche d’ôter ce casque ! Pourquoi cette maudite boucle ne se décide-t-elle pas à s'ouvrir ! 

— Tu veux peut-être de l'aide ? 

Son intervention bienveillante est si soutenue par un ton comique que je le devine être sur le point de rire.  

— Je sais enlever un casque ! grommelé-je en le fusillant du regard.

S'il continue à me regarder comme-ci j'étais tout juste en âge de lacer mes chaussures, je jure de ne pas être en mesure de retenir les mots qui menacent de suivre ! Puis qu'on lui enlève cet adorable sourire alors qu’il tire sur le foulard noué à la bandoulière de mon sac pour me ramener à lui. 

— Si tu arrêtais de jouer à la rebelle... hein, qu'est-ce que tu en penses ? souffle-t-il sans me quitter des yeux, son visage si proche que je peux sentir son haleine mentholée sur mes lèvres.

Sans attendre ma réponse, ses mains s'attellent à défaire la boucle. 

Je n'ai pas envie de riposter. Mes bras croisés et mes yeux détournés témoignent assez clairement de ma contrariété. Je tente de garder le peu d'aplomb que son charisme s'évertue à vouloir me dérober. C'est pourquoi, je m'engage à ne pas plonger dans l'abîme de son regard. Ce genre de profondeur où règne une force aussi tranquille qu'un félin à la vue de son prochain repas. Mon attention distraite dérive plutôt sur ses lèvres. Grave erreur. Les images de son torse dénué de vêtements prennent l'assaut de mes pensées. Je sens mes joues se teinter à la chaleur de mes visions. Bon sang, qu'on m'extirpe la tête de ce truc ! 

Le cliquetis de la boucle signale ma délivrance. En dépit de mon humeur plus ou moins froissée, je décide d'en savoir un peu plus sur notre venue ici. 

— Le concert n'est que dans trois heures, pourquoi être passé me chercher aussi tôt ? 

— Parce que tu n'as pas mangé, et qu'on ne va pas à un concert le ventre vide. 

Ok. Ça se tient. 

Les casques sanglés sur l'arrière de sa furie mécanique, j'active le pas lorsque mon chauffeur ouvre la marche le long du remblai. Une brise légère balaye le littoral. Malgré une entrée en matière terrifiante, une promenade sous un ciel couleur granité au tropical, s'avère une bonne consolation. L'une de ses mains réfugiée dans la poche de son jean, Can tient de l'autre l'encolure de sa veste qu'il a lancée par-dessus son épaule. Je n'avais pas encore remarqué ses bagues, imposantes de par leur taille et le poids qu'elles semble peser. Sans oublier les multiples colliers et le bandana qui ornementent fièrement son cou. Tout l'accoutrement d'un motard accompli. Enfin, je suppose. 

Comme égal à lui-même, il n'ébauche aucune conversation. Pour garder le rythme, je dois presque trottiner à ses côtés. Il faut dire aussi qu'il est très grand. À côté de lui, Chris Hemsworth paraîtrait aussi intimidant qu'un ours en peluche. Comme je ne sais garder ma langue en veille plus de cinq minutes, j'improvise : 

— À quel âge as-tu commencé à faire de la moto ? 

— Depuis aussi longtemps que je m'en souvienne. 

Sa réponse est presque instantanée. Je suis persuadée que c'est un sujet qui l'anime. 

— Donc, je n'ai pas de quoi avoir peur pour le retour. Tu maîtrises dans le domaine... n'est-ce... pas ? Par exemple, si tu devais quantifier ton expérience, combien...

— J'ai commencé à treize ans, m'interrompt-il sans ralentir le pas. Ibrahim a démarré mon apprentissage dès lors où il m'a surpris enfourcher la sienne dans le garage. En France, tu as déjà goûté à la cuisine turque ?

— Oh, euh... 

Le changement rapide de sujet me surprend. L'espoir dans sa question aussi. 

— Chinois, japonais, italiens, sont mes seules références de gastronomie étrangères. À vrai dire, je dévore davantage les bouquins. J'ai toujours un livre dans mon sac, ou deux si je n'arrive pas à me décider. Je suis capable de lire plus de dix livres en même temps grâce à ma mémoire. Mais j'adore manger ! Et aussi découvrir de nouveaux plats ! À ce propos, ton oncle et ta tante me font des festins régulièrement. 

Il se place devant moi, sans pour autant arrêter de marcher. À reculons, il me fixe avec un amusement non dissimulé. Je crois qu'il se demande si je suis toujours aussi excessive quand je parle. Sa bouche courbée d'un sourire, il me demande : 

— Et actuellement... À quel degré ton estomac te réclame de se nourrir ? 

Je m'arrête net. 

— Je meurs de faim ! J'n'ai eu qu'une pause de dix minutes et rien qu'à entendre le mot restaurant, mon ventre s'est manifesté ! 

Son rire retentit, et je le regarde descendre quelques marches qui mènent sur la plage. J'essaie de lui emboîter le pas, maintenant qu'il reprend une marche soutenue à l'approche d'une terrasse. 

Il s'arrête sur une table pour quatre, se débarrasse sans ménagement de sa veste et retire ses lunettes. Sur la chaise vide à côté de moi, je me décharge à mon tour de mon sac. Je m'installe face à lui, pose un coude sur la table et appuie ma tête au creux de ma paume, profitant de la vue. 

— L'océan est magnifique en Californie, déclaré-je rêveuse. 

Je n'ai pas besoin de tourner la tête pour affirmer qu'il m’observe. Je le sens. Son regard me réchauffe autant que la chaleur de l'été. Ce n'est pas un regard gênant. Non, il est doux, appréciable. Pour en considérer davantage sa caresse sur ma peau, je ferme les yeux. 

— Oui, vraiment magnifique. 

Le timbre de sa voix menace mes papillons de prendre leur envol. Une infime partie de moi se demande s'il faisait vraiment référence à l'océan ? Le soleil est en train de corrompre mes pensées. 

Lorsque le serveur arrive, rien n'arrange mon état. Can prononce un enchaînement de syllabes impossible à répéter. L’écouter parler turc est l'une des plus belles choses entendue depuis mon séjour. C'est fascinant ! 

Puis nos plats arrivent... par dizaine ! Ça sent divinement bon. Oh diable les bonnes manières, je me jette sur une première assiette en y rajoutant des condiments de celles d'à côté ! Quand naturellement son pain vient tremper dans ma sauce, ma fourchette va goûter aux aliments de son repas. Mince, c'est délicieux ! 

Cette dégustation est tout sauf conventionnelle, mais je ne ressens aucun inconfort. Au contraire, je savoure chaque plat avec avidité. Je réalise que nous avons peut-être plus en commun que je ne le pensais.

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AmandineQ
Posté le 30/08/2023
J'aime ce côté peu conventionnelle du repas ça change de ce qu'on peut lire habituellement.

Elly est incroyable dans ses réactions. Elle me fait rire. J'aime son côté enjouée de tout ce qui peut arriver à Arizona.
Arizona sur la moto, on en parle ? Très drôle. Dommage pour elle qu'elle n'ait pas un peu plus profité car ce sont des sensations vraiment incroyables de rouler à moto. Le trajet retour sera peut-être plus propice .

Et CAn... que dire de lui ? Sacré personnage au multiples facettes. Après on s'y attend un peu . Mais ce serait pas mal qu'il soit un peu moin injontif avec notre frenchy
Joy Quinn
Posté le 12/09/2023
C'est toujours un plaisir de lire tes commentaires. Elly a séduit mon lectorat en un tournemain !
Can est un personnage pas facile à cerner. Ses manières son déroutantes mais quelque chose chez lui inspire tout de même la confiance. Les sentiments sont controversé à son sujet et j'aime voir évoluer le jugement du lecteur au fur et à mesure :)
Zephililoute
Posté le 21/07/2022
Hahaha Elly ! J'adore.
Mais ma chère Elly, c'est le charme français ça ^^ (j'ai bien rigolé lorsque j'ai lu la suite du chapitre et qu'elle dit "le charme Franchy hahaha, on est sur la même longueur d'onde pour une fois)
Ba dis donc, Can n'a pas laissé Arizona indifférente ! Loin de là ^^

J'imagine Ibrahim compter les points entre Arizona et le bar haha ^^

Je ne connaissait pas "Cher John" : livre ajouté à ma liste de futur achat ^^

Décidément, Ibrahim et Karen, ce sont des amours ! J'aime beaucoup ce passage entre les deux, il est très touchant.

Je note que malgré sa journée stressante, il semble qu'elle n'ait pas encore fait de catastrophe au bar ^^
Hooo j'aime beaucoup cette phrase "Des picotements connus des bouquins que je dévore depuis mon adolescence." C'est super bien trouvé, ce lien entre les livres qu'elle aime lire et ce qu'elle vit.

Houla nouvelle épreuve ! Faire confiance et monter sur la moto ! pas évident surtout au vu de ses réactions avec lui.
J'adore !!! sa réaction, aucun problème, on y va ! Et ses réflexions pour jouer la fille "cool" elle me fait rire !
J'aime beaucoup : "Mon instinct me murmure qu'avec lui, le seul danger que je dois craindre, c'est la reproduction croissante des papillons nichés au creux de mon estomac. " <3 tu me fais fondre avec tes phrases comme ça !!

Ces moments Arizona et Can, j'adore !
Arizona semble se lâcher un peu, c'est cool ! Son petit monologue sur ses livres est top !
C'est surtout eux deux qui sont magnifique !!

Ce chapitre est TOP, cette fin avec ce moment Arizona Can !!! J'ADORE.
ça fait du bien de les voir calme tous les deux, d'échanger sans s'étriper et sans trop de stress pour Arizona !
Joy Quinn
Posté le 21/07/2022
Mais qu'est-ce que... cette tirade se rapproche plus de la rédaction que du commentaire !
Tu es au courant que c'est le Graal pour un auteur ?
C'est sûrement le plus beau compliment que tu pouvais me faire... <3

Can est né d'une union entre Thor et Tarzan... bien sûr qu'elle ne reste pas indifférente... penser le contraire lui probablement aurait vallu une nouvelle chute ^^

Cher John est aussi sorti en film ;)

Le couple Özkan est un coup de coeur intersidéral chez mon lectorat. En 2eme place, directement après Elly dans le cœur de mon lectorat ♡♡♡

Je te fais fondre ? Alors imagine mon ressenti lorsque tu relèves une de mes citations avec autant d'enthousiame... et bien tu peux le décupler encore !

Entre eux c'est naturel. Explosif. Palpitant. Un condensé d'émotions qui leur tombe dessus. Un choc frontal entre 2 cultures dont ni elle ni lui, ne sont prêts pour cette grande embardée sentimentale...

Merci encore de t'impliquer dans cette histoire. De la vivre aussi intensément qu'eux... <3

Zephililoute
Posté le 22/07/2022
Je me suis rendu compte de la taille une fois posté haha ^^
Mais j'avoue que je ne fais pas toujours des commentaires aussi développé (il faut l'histoire pour ^^)

On ne sait jamais ^^ haha

Ho maintenant que tu me le dis, en film ça me parle oui !

Ils sont géniaux. Le genre de personne qu'on aime avoir dans sa vie.

Haha mais c'est de ta faute ^^ quelles idées ces citations ^^ ;)

Oui, c'est explosif entre eux. Mais c'est justement ce qui rend cette scène encore plus belle. Pour une fois ils s'entendent, ne haussent pas le ton ^^

Merci à toi de partager cette histoire <3
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