LE TOUCHER ~ Partie 1

Notes de l’auteur : Ce troisième sens est scindé en deux parties puisqu'il me rend beaucoup trop bavarde !
Arizona y reprend un service sur les chapeaux de roues.

Sans plus tarder, je vous laisse à votre lecture.

Trois heures deux.  

C'est l'heure exacte dont je me rappelle avant de m'être effondrée sur mon lit. Et sept heures quarante, c'est l'heure précise à laquelle la répétition de mon réveil saigne mes tympans. Puisqu'une journée de travail en enchaîne une autre, cette nuit pauvre en sommeil signale la fin brutale de mon séjour touristique. Mon contrat signé, je suis officiellement en emploi saisonnier à Santa Cruz !  

Je me glisse au bord du lit. Coudes sur les cuisses, le front pressé contre l'intérieur de mes poignets, j'expire longuement. Progressivement, mon cerveau quitte son brouillard et mon corps porte à connaissance de récents souvenirs. Des élancements rappellent à ma peau qu’elle a subie des lésions, résultat d'une imprudence causée par un fauteur de troubles venu s'immiscer dans mes pensées.

Je fais peine à voir et ne donne pas cher de mon aptitude à tenir une telle cadence sur les quatre prochaines semaines.

La sonnerie de mon téléphone m'arrache un grommellement. Mon corps, peu partisan du moindre effort ce matin, ne possède aucune once de volonté pour décrocher. Mais l'individu a plutôt l'air obstiné. C'est avec l'énergie d'un koala en pleine sieste, que j'attrape mon portable sans même vérifier l'origine de mon interlocuteur. 

— Mmh... j'écoute ? 

— Tu me parles français, maintenant ? 

— Elly ? Mais il n'est même pas huit heures du matin ! 

— Nuit blanche, Mon cœur. Mon date d’hier soir a canardé mes chakras avec ses longues tirades soporifiques. J’ai dû travailler des heures entières sur la customisation d’une salopette pour retrouver un flux d’énergies positives. 

— Depuis quand es-tu devenue une experte en spiritualité ? 

— Depuis que ma mère s’est mise dans le crâne de m’aider à exorciser « mes travers ». Putain, Sawyer, j'en suis à mon sixième café et à la page 138 de son bouquin sur « Les chakras de la guérison ». Dis-moi que ton état est au moins aussi pathétique que le mien.  

— Je suis à l’étape où j’hésite entre me recoucher ou ramper jusqu’à la salle de bain. Mon esprit est prisonnier de la flemme, je n'ai même pas eu le courage de retirer mes vêtements avant de me coucher. 

— J'ai peut-être ce qu'il nous faut... 

— Tu vas me fournir un cours de yoga et d’énergies vibratoires ? 

— Mieux que ça. Tu sens cette bonne odeur ? 

— Laquelle ? 

— Celle des toasts grillés, d'oranges pressées, d'œufs brouillés et de bacon. Allez, bouge tes fesses ! Passe par-derrière, je t'attends dans le jardin. 

Comment cette fille est-elle arrivée à devenir si indispensable à ma vie malgré nos personnalités si peu semblables ? En onze ans d’échanges, je ne compte plus les fois où j’ai ri. Mais je peux compter celles où je ne l’ai pas fait ; jamais. Qu'il s'agisse de rire de bon cœur ou de rigoler jaune, Elly est un remarquable détonateur à émotions.

Baskets aux pieds, ma sueur sur le corps et mon - épouvantable - gilet sur le dos, je quitte la maison en catimini. Karen ne semble pas réveillée, et l'absence de la jeep signifie qu'Ibrahim est sans doute parti surfé. Il m'a confié prendre quelques vagues à l'occasion, avant l'ouverture du bar.

Au pas de course, je trottine jusque chez mon amie, l'objectif étant d'éviter de croiser quiconque dans cette tenue de Cendrillon. Je contourne sa villa et la retrouve, casque sur les oreilles, à se trémousser dans sa cuisine d'été.

— Salut, la touriste ! s'écrie-t-elle en m'apercevant. Prends les deux verres de jus de fruits et l'assiette de toasts. Va t'installer dans le pool house, j'arrive avec les œufs brouillés et le bacon.

Sans me faire prier à la vue de ce petit-déjeuner, je m'assieds sur les marches en pierre, proche de la magnifique piscine à débordement. Sous un soleil annonciateur d'une belle journée, je savoure la chaleur qu'il lègue sur ma peau.

— Tiens, mange pendant que c'est chaud.

— J'annonce être une adulatrice de vos petis-dej à l'américaine !

— Maintenant que tu reprends des forces, si tu me donnais tes impressions sur tes premières heures de service ?

— Épuisant, bruyant, parfois un peu effrayant, mais surprenant.

— Effrayant mais surprenant ? relève-t-elle d'un sourcil arqué.

— Une clientèle dissipée, des fautes d'inattention qui m'ont conduite à une entaille au doigt, ainsi qu'une rapide immersion au métier de Fakir. En revanche, le groupe était sympa et... je ne suis pas repartie les mains vides.

— Au métier de Fakir ? Ibrahim t'a refilé des pourboires ?

— J'ai en ma possession un billet de concert. Pour le reste, je me suis en quelque sorte traînée au milieu de bris de verres...

— C'est super cool de la part du groupe ! Il faut reconnaître que tu n'es pas passée inaperçue. Puis ils ont carrément mis l'ambiance ! D'ailleurs, leur bassiste était plutôt mignon. Attends deux secondes ! Comment ça, tu t'es roulée dans du verre ? Rappelle-moi à quelle heure j'ai quitté le bar ? J'ai comme l'impression d'avoir subi un film rasoir pendant deux heures et demie et d'avoir zappé trop tôt, ignorant que la fin allait être spectaculaire !

— Nope, ce n'étaient pas eux...

— Pas eux ? Mis à part les Youth Voices, qui aurait bien pu te... Oh my God, c'est Can ! Il t'a donné son billet ! s'exclame-t-elle.

J'opine en contenant mon hilarité face à sa mine abasourdie.

— Tu n'aurais pas pu commencer par ça ! Ne bouge pas, je vais nous chercher du beurre de cacahuète, j'ai besoin de sucre. Surtout, ne bouge pas, Sawyer ! Tu restes ici !

Il n'est pas difficile de me faire parler, plus je me nourris, plus ma langue se délie. Et c'est par ce moyen efficace que je lui raconte toute ma fin de soirée.

— Ose me dire qu'il n'est pas un chevalier altruiste, maintenant ?

— Déposer un billet sur un comptoir n'est pas de l'altruisme. Il ne l'a pas payé, ne me l'a pas remis en main propre, il n'écoute peut-être même pas de rock. Et si c'était plutôt pour s’en débarrasser ou mieux encore, souligner ses bonnes manières devant son oncle ? Puis sans vouloir te contredire, le regard qu'il m'a lancé alors que je pataugeais dans une mare de verre, n'était pas celui d'un prince de conte de fées. Plutôt celui du chasseur dans blanche neige.

— Peut-être que l'on s'en fiche du pourquoi et du comment, non ? Grâce à lui, tu vas bientôt pouvoir cocher ta première case dans la wishlist. Ton premier concert, Sawyer ! s'enthousiasme-t-elle. D'autre part, Preston et moi avons convenu d'une date. Va falloir que l'on te trouve un beau petit californien pour ce double date.

— C'est vraiment nécessaire que je sois accompagnée ?

—Non-négociable.
 

*

*      *

 

L'été bat son plein : une météo ensoleillée, des vacances en haute saison, un premier jour de week-end, autant de bonnes raisons qui justifient notre clientèle en masse. Je ne fais que cavaler d'une table à une autre. En l'espace de deux heures, je ne chiffre plus le nombre de cocktails à mon actif. Ibrahim nettoie constamment derrière moi. Il jette les épluchures des fruits, essuie le sirop collé sur le comptoir, lave le sol des flaques d'alcool que je renverse. J'ai toujours préconisé l'organisation et la planification, selon moi, c'est la clé de la réussite. Seulement, mes études et ce travail n'ont rien de comparable. J'ai beau essayer d'être coordonnée dans mes tâches, le rythme effréné de ce job met en difficulté ma productivité.

Un groupe de surfeurs s'installe en terrasse. Les cheveux des deux jeunes filles sont naturellement éclaircis par le soleil, ondulés à l'eau de mer et froissés par le vent. Elles portent leur boardshort sur un bikini coloré. Les garçons affichent un corps sculpté et bronzé invariablement, l'un d'eux est coiffé d'un bandeau retenant des cheveux qu'il ne démêle probablement jamais. Ils arborent tous des ficelles de couleurs aux poignets, des bracelets sûrement ramenés d'autres voyages. À eux cinq, ils représentent l'icône de la surf attitude.

Plateau à la main, je m'avance débarrasser leur table des précédents rafraîchissements. 

Jusque-là, tout se passe sans encombre. 

Mais c'est après que survient un fait dramatique. Quand Ibrahim me fait signe d'encaisser une cliente en plus de servir sa commande à la table huit, car il doit répondre à un appel téléphonique. Dans la précipitation, mes pieds s'empêtrent dans la lanière d’un des sacs à dos et le plateau se fracasse sur le sol, les verres vides avec.

Une planche de surf percute mon dos.

Mon corps percute le bitume. 

Le bitume percute mon genou.

L'une des jeunes filles me soulève, aidée par deux garçons. J'établis un rapide coup d'œil sur les dégâts et remarque une nouvelle écorchure qui vient s'ajouter à ma collection de cicatrices.

L'histoire de ma vie.

Une fois les débris ramassés, je présente mes excuses à mes clients et mon patron puis file panser ma plaie au genou avec un bandage de fortune. L'incident maîtrisé, je reprends tant bien que mal du service en clopinant. 

Aux alentours de quatorze heures, Ibrahim m'accorde une pause. Dans mon sac à dos, je récupère le snack préparé par Karen. Qu'elle n'est pas ma surprise d’y découvrir la liste de souhaits, le billet de concert agrafé dessus. 

J'envoie un texto à la seule responsable possible.

 

[Tu as les explications qui vont avec ?]

 

Je joins en photo la pièce à conviction. La réponse ne tarde pas à arriver.

 

[Peu importe la provenance de ce billet, ne te défile pas. On ne vit pas pour travailler, on travaille pour vivre.]

 

Après le brunch de ce matin, nous avons discuté en détail du double date et établi des modalités pour ce rendez-vous. Elle a dû profiter de mon temps sous la douche pour mener à bien sa mission.

Attablée dehors à l'écart de la clientèle, je grignote mon repas. La liste de mes challenges repose sur le plat de la table et le billet ne va pas tarder à rougir sous mon intimidation. Je ne sais qu'en faire et tenter d’y réfléchir me donne des nœuds au cerveau. 

Remercier l'Explorateur ? 

Lui demander pourquoi ?

Le lui rendre ?

Interrompue dans mes pensées par l'arrivée d’un pick-up qui ne m'est plus inconnu, en sort un homme vêtu d'un tee-shirt noir couronné d'un bandana jaune noué autour du cou. Ses lunettes de soleil sur le nez et une veste par-dessus l'épaule, j'ai l'impression étrange qu'il avance vers moi au ralenti. De par son allure aventurière, il détonne du stéréotype californien.

Je profite qu'il serre des poignées de mains pour engloutir rapidement mon sandwich et trouver de quoi m'occuper à l'intérieur. Je me dirige vers la réserve voir si j’y suis. Mon occupation consiste à brasser de l’air sur les étagères.

— C'est dû à hier soir ?

Mon corps se fige. Sa voix masculine fait écho dans ma poitrine. Je me dévisse lentement le cou pour l’interroger du regard. D'un signe du menton, Can indique mon bandage.

— Oh, ça. Non, j’ai embrassé le sol tout à l’heure. Une égratignure dont je me suis occupée.

— C'est ce que tu appelles « je m'en suis occupée » ? Une chance que tu ne sois pas infirmière. 

Mes yeux les affrontent, lui et son ironie.

— Ce n’était pas une remarque nécessaire, monsieur Ozkän, je réplique un peu acerbe.

Can, corrige-t-il en insistant sur la voyelle. Avance au vestiaire.

— Je suis en plein service. Comme vous pouvez le constater, le bar est surchargé. C'est.juste.une.égratignure.

— Ton pansement est imbibé de sang, il demande à être refait. J'ai toujours une valise de premier secours dans le coffre. Va.m'attendre.au.vestiaire, insiste-t-il.

Les poings serrés, je chiffone la wishlist dans mon poing. Ça me fait mal de l’admettre, mais devant les clients, j’ai conscience que ce n’est pas approprié. 

Si seulement il était plus... moins... argh !

Assise sur la banquette du vestiaire, bras croisés, mon visage tourné à l'opposé de la porte, j’attends en remuant frénétiquement la jambe. Le tout associé à mon irritabilité. 

Le grincement de la porte m'indique qu'il pénètre dans la pièce. Alors que je m'attends à ce qu'il me dépose le nécessaire pour mes soins, il referme la porte derrière lui.

Un lui à l'intérieur de ma pièce.

Il s'agenouille devant mes jambes nues, habillées d'un short en jean. Mon visage toujours préoccupé par le mur, je jette des coups d'œil curieux sur ses intentions. Quand ses mains s'affairent à défaire le nœud dans le creux de mon genou, ma respiration trahit mon manque d'aplomb. Mes bras se détendent et se posent de part et d'autre de mes cuisses. Je ne résiste pas longtemps à observer ses gestes. Je fronce le nez et pince les lèvres pour contenir les picotements désagréables lorsqu'il aseptise ma plaie.

— Douloureux ? s'enquit-il.

Pas autant que de me confronter au ridicule de cette situation. 

— Je n’ai pas la chance d’être infirmière, mais j'ai celle d’être maladroite. Dans ma condition, c’est le genre de douleur à laquelle on s’habitue.

Je souris amèrement.

Ma réplique un poil revêche lui tire les coins de la bouche. Pour atténuer la sensation de brûlure due à l'antiseptique, il approche sa bouche de mon genou et souffle sur ma peau endolorie. Magnétisés, mes yeux ne peuvent quitter ses lèvres.

— Dans la plupart des endroits où je voyage, il n'y a pas d'hôpital. Parfois, il n’y même pas de médecins avant plusieurs heures de route. Au fil des expériences, j'ai acquis des connaissances pour me soigner moi-même.

Sa déclaration est sans prétention. Il capte mon humeur et semble vouloir me faire rentrer les griffes en ouvrant la conversation. 

— Tu peux maintenir la compresse de cette façon ? 

Je lâche la wishlist pour suivre ses instructions.

— Mets ta main ici et appuie, me guide-t-il.

Pour accompagner ses paroles, sa main se pose sur la mienne et m'aide à maintenir la compresse sur ma blessure. Le simple toucher de nos doigts et la douceur de ses mouvements me serrent le ventre. Ne sachant trop comment gérer les nouvelles informations que mon corps m'envoie, des mots guidés par mon trouble se mettent bout à bout pour lui confier un amas de sottises :

— C'était une stupide chute ! Mes pieds ne regardaient pas devant eux, et je me suis fait assommer par une planche de surf. Je trébuchais souvent dans mon enfance, ce n'est pas mon premier exploit. Quand je me blessais, j'appliquais en cataplasmes, des pétales de roses que je pilais, mélangés à des cuillères de miel. J'étais convaincue que ces fleurs avaient un pouvoir de guérison. J'ai aussi mes propres méthodes.

— Donc, tu es en train de me dire que pour survivre aux catastrophes que tu faisais endurer à ton corps, tu les soignais avec de nouvelles expériences ?

Un sourire spontané fleuri sur mes lèvres. 

— Le pansement est terminé, annonce-t-il en remballant le matériel de soin.

— Merci.

— Fais en sorte de garder cette trousse de premier secours près de toi, ajoute-t-il, je suis à peu près certain qu'elle te sera utile à l’avenir.

Je retiens un grognement entre mes dents, récupère la mallette et me lève en direction de la sortie. Un flash me hèle d'avoir oublié un détail et pas n'importe lequel. Je fais aussitôt volte-face.

Trop tard.

Elle se déplie déjà entre ses mains. Une main invisible me flanque une tape derrière la tête ! Sans aucune gêne, l'Explorateur en lit le contenu. Alors qu'il s'avance dans la pièce, je tente de lui usurper par-derrière.

— Tu peux me la rendre ? quémendé-je, la voix chargée de supplication.

Sa détermination esquive facilement ma tentative.

— De quoi s’agit-il ? 

— Ça ne concerne que moi.

— Si tu ne m'en dis pas plus, je vais être en droit d'en tirer mes propres conclusions... 

 

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AmandineQ
Posté le 06/09/2022
Coucou.

Je n'ai pas de remarque à faire sur ce chapitre, je n'ai pas relevé d'erreur et il est très bien écrit donc je vais passer directement à mes impressions de l'histoire.

Enfin, Arizona se calme un peu concernant Can, elle est moins dans le jugement en tout cas.
Can est un peu trop parfait. Beau, gentil, prévenant, il a fait de l'humanitaire .... bon ok parfois un peu sarcastique mais ça colle avec le personnage. J'espère juste que l'on va découvrir une facette un peu plus sombre de lui.

Alors que va -t-il donc faire en découvrant la liste ? J'espère qu'il ne va pas faire le blaireau et se moquer ... J'imagine déjà Arizona rouge écrevisse. ^^
Joy Quinn
Posté le 12/09/2022
Hey,

Contente que l'écriture de ce chapitre t'ai plu.

Can a été élevé par Karen et Ibrahim. Bien qu'il ne parle peu, qu'il a une tendance à observer les personnes d'une manière déstabilisante et celle de provoquer des réactions aussi bien positives que négatives, il a reçu la meilleure des éducations. À voir si ce que tu apprends à connaître de lui par la suite, te séduit ou t'ennuie ;)

C'est vrai ça, que pourrait-il bien après la connaissance de cette liste ?
Zephililoute
Posté le 17/07/2022
Décidément, Arizona est une miss catastrophe dès qu'elle est un peu stressée ^^
Mais faut pas s'inquiéter, Can est là pour s'occuper de ses blessures :D :D
Par contre elle, elle perd la tête ^^ J'aime beaucoup sa petite anecdote avec les pétales de rose !!
Oooh mais oui !! Il tombe sur la liste ! J'adore :D Va-t-il être hyper chou et décider de l'aider à accomplir sa wishlist ???
Ca serait tooop !!
Joy Quinn
Posté le 20/07/2022
Can pourrait vite devenir indispensable à sa vie si elle continue de se la jouer cascadeuse à ses heures perdues. ! Haha ^^

Ahhh... la wishlist fait son entrée en bonne et due forme entre les mains de Can... le suspens est à son comble... :D

Zephililoute
Posté le 21/07/2022
Can, ce héros ! haha ^^

Oui, le suspens est à son comble sur sa réaction, parce qu'au final, on le ne connait pas tant que ça encore.
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